Les jolies colonies de vacances (T_T)
Je vais vous parler des colonies de vacances. Du moins, de mon expérience dans le milieu. Expérience que j'aurai préféré ne pas vivre. Je vais vous dire, honnêtement, que c'était les pires, et quand je dis pires, je n'exagère en rien, vacances de ma vie.
Tout a commencé quand ma mère m'a gentiment proposé de partir en colo. J'y étais vaguement allée lorsque j'étais âgée de sept ans, et ça ne s'était pas trop mal passé. Telle une candide et innocente enfant, j'ai accepté. Si j'avais su.
Je n'y étais pas encore, mais ça a commencé à me courir sur le haricot, comme on dit en maison de retraite, quand j'ai du repasser pour la troisième fois mon diplôme de natation. Oui, j'ai l'habitude le perdre, et à chaque fois que j'en ai besoin, je dois le repasser. En fait il s'agit d'une attestation toute bête qui démontre que tu sais sauter dans l'eau et nager. Je me souviens clairement que la maître-nageuse m'avait demandé si j'étais sociable, vu que je partais seule en colonie. Oui, j'étais folle à lier. Et à cette maître-nageuse, je me rappelle également lui avoir répondu "Oui, plus ou moins". MAIS NON. J'aurai beau chercher, je ne suis pas sociable. Enfin, disons que je suis très distante avec les gens de mon âge que je ne connais pas. Mais c'est pareil.
Autre moment où j'ai compris que ce serait un pur enfer : le départ. Oui, je parle bien de ce moment où tu croise plein de gosses, de gens de ton âge, d'animateurs, et de parents. Ce moment ou tout le monde s'observe du coin de l'œil, se juge et tente le plus vite possible de se faire des copains pour ne pas passer pour quelqu'un d'asocial. Quand j'ai vu l'étendue de la catastrophe qui m'attendait, je l'avoue, j'ai écrasé une larme. Heureusement pour moi, mes parents avaient sympathisé avec les parents de deux sœurs, l'une âgée de onze ans et l'autre de treize. J'ai donc eu la chance de m'asseoir à côté de quelqu'un de pas trop totalement inconnu dans le bus. Je me suis installée avec celle de onze ans, mais en fait, sa grande sœur fait plus jeune que sa cadette, et d'ailleurs cela sera l'origine de tensions, mais nous le verrons après. Donc je me suis assise à ses côtés et le bus a démarré, j'ai salué en ravalant mes larmes ma famille, ces chanceux de rester ici, chez nous. Ah et autre précision : j'ai eu la chance (notez l'ironie) de me retrouver dans la même colonie qu'un garçon de ma classe très chiant. Un mec, qui aime mentir, faire des bateaux en papier et tenter de se faire des amis en faisant des gâteaux et en les apportant en classe. Pour préserver son identité, appelons-le Perceval Parallélogramme.
Je vous passe les détails du voyage, où l'on a regardé un film nul que j'avais déjà vu et où j'ai discuté vaguement avec ma voisine, que vous appellerez Noémie.
À l'arrivée, les animateurs nous ont briefés. Mais en fait, nous nous jaugions mutuellement entre ados plutôt que d'écouter. Il alors est arrivé le moment maudit auquel nous devions faire les chambres. Si je me souviens bien, il y avait cinq chalets, trois pour les garçons, et deux pour les filles. Grosso modo, il y avait deux groupes de filles assez distincts : les filles belles, populaires, parfaitement épilées et maquillées, et les autres. Vous avez deviné, je faisais partie des "autres". Je me suis installée dans le chalet en compagnie des deux sœurs, d'une fille avec une voix de gitane, d'une gamine sociopathe et d'une Catalane superficielle. La fine équipe. Et bien sûr, aucune n'avait mon âge.
Mon chalet, parlons-en. Nous étions six filles, âgées de quatorze à neuf ans. De grosses tensions nous divisaient, enfin moi, je retrouvais comme une conne au milieu. Je vous explique : d'un côté, il y avait Noémie, la Catalane (oui elles étaient très proches), la Gitane et... moi. Je me suis retrouvée là sans comprendre comment. Et de l'autre côté, ben il y avait... Flondulfe, la grande sœur de Noémie. (Rassurez-vous, elle ne s'appelait pas comme ça) Et la gamine sociopathe ? me direz-vous. Elle restait dans son coin et faisait chier le monde parfois. Mais pourquoi diable ces tensions ? Tout simplement parce que les deux sœurs ne pouvaient pas supporter de respirer le même air que l'autre. D'après mes observations, Flondulfe était la grande sœur qui est une gamine, à tel point que sa petite sœur faisait plus âgée, tant psychologiquement que physiquement. Noémie, elle, était le genre de fille, drôle sympa et mignonne, l'opposé de son aînée. Et ça, Flondulfe le vivait mal. Du coup, elles se sentaient obligées de partager ça avec tout le monde. Par exemple, à un moment donné, Noémie était si énervée contre sa sœur qu'elle a claqué la fenêtre de notre chalet. Fenêtre qui s'est brisée en mille morceaux. J'étais là. Et à ce moment précis, je me suis sentie très lasse et j'ai souhaité partir loin, très loin et ne jamais revenir, tant qu'à faire. Je ne vais pas omettre qu'un événement physiologique a attisé ces tensions plus que jamais. Noémie a eu ses règles. Avant sa grande sœur. Qui a deux ans de plus qu'elle. Flondulfe en a fait tout un fromage, alors que personnellement j'en avais rien à foutre. Et la colonie a duré deux semaines. Deux semaines de pure horreur. Je vais clore ici la partie détaillée sur les deux sœurs. Au final, je traînais le plus souvent avec deux autres sœurs qui étaient dans le chalet d'à côté. Une de treize ans et l'autre de dix ans. La plus sympa était celle de dix ans. Appelons-la Lollipop. Mais sa grande sœur, Marjorie, aimait flâner avec la Gitane, et ne restait avec moi seulement quand elle se retrouvait seule. Autrement dit, j'étais son bouche-trou. Et pas seulement d'elle, de toutes les filles. Croyez-moi, être la roue de secours de tout le monde, il n'y a rien de plus insultant et d'irritant.
Autres moments désagréables, comme par exemple, ce moment où un gars de onze ans m'a dit que j'étais moche. Comme ça, et tous les jours. C'était blessant et très humiliant. Ou bien, ce mec de douze ans qui se permet de faire des allusions sexuelles à tout va. Exemple : je tripotais nerveusement mes bracelets car j'étais mal à l'aise (Marjorie, la Gitane, Lollipop et moi étions à la table de Gros-Jean et Mou-du-Bulbe, deux cons) et Mou-du-Bulbe, ce connard, me dit en un seul repas :
-que je me masturbe avec mes bracelets, ce qui est complètement faux ;
-que j'ai pas beaucoup de poitrine (précoce le gars) ;
-et que j'ai l'air d'être droguée (fatiguée dans le langage des gens dotés de matière grise)
Voilà. Après ça j'avais envie de sauter d'un pont.
Sinon, les préoccupations principales de mes camarades de chambrée ne tenaient qu'en quelques mots : drague, garçons, il-est-trop-beau-insérer un nom de con
Autant dire que je me faisais sacrément chier. Heureusement, grâce à la Providence, j'ai eu le droit immense d'avoir des feuilles et un crayon. Et j'ai pu dessiner, j'ai dessiné des moments horribles que j'ai vécu à la colo et puis après je les ais déchiré avec rage et les ai brûlés en dansant la macarena autour, tout ça sur le toit du chalet des animateurs.
Bon, c'est faux, mais j'ai quand même fait ces dessins et je les ais toujours.
Autres situations peu agréables : quand on devait se jeter de dix mètres de haut (en étant attachés, bien sûr) sauf que la corde qui nous retenait était assez lâche du coup pendant quelques secondes tu avais l'impression de mourir (moi je l'ai fait uniquement parce que le moniteur m' a poussée, oui, ce con), le VTT, je me suis littéralement explosé la gueule, donc, plus jamais de VTT pour moi, et quand on a dû nager dans l'eau glacée de la Truyère (la rivière qu'il y avait à proximité). Le seul moment que j'ai aimé, c'était le départ.
Ah, j'ai oublié d'en parler, mais les animateurs, je les aimais pas trop, y en avait un qui sortait du lot, en gentillesse mais c'est tout. Et j'ai fantasmé pendant deux semaines sur un moniteur que je trouvais trop beau mais qui étais trop con.
Conclusion : N'ALLEZ JAMAIS EN COLONIE, JAMAIS JAMAIS OU VOUS ALLEZ MOURIR !!!
PS : la Catalane m'a clairement dit qu'elle détestait les Occitans, donc nous n'étions pas faites pour nous entendre. (Òc, soi occitana)
PS2 : Dites moi en commentaires si vous avez été en colo et comment ça s'est passé (mieux que pour moi j'espère !).
PS3 : J'ai oublié de le dire mais on a aussi fait du camping. La pire nuit du ma vie : le sol était dur, les matelas épais de deux centimètres et il pleuvait. Le lendemain j'étais malade.
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