Le secret des Maraudeurs
Une silhouette mince se détachait dans la lumière que projetait le château. La silhouette tourna sur elle-même, épiant les alentours, et avança dans le parc, illuminé faiblement par la pleine lune.
Severus Rogue rabattit la capuche de sa cape sur sa tête. Quiconque le voyait errer seul la nuit pourrait le faire renvoyer, et ce n'était pas son intention. Une pensée le traversa alors. Eux ne cessaient de briser le règlement, tout le monde le savait et personne n'y faisait rien. Il refoula son ressentiment en secouant la tête. Ils ne s'en sortiraient pas cette fois.
Ce matin, Severus avait entendu une conversation plutôt intéressante entre Sirius Black et Peter Pettigrow en cours d'Histoire de la Magie. S'il avait été bien attentif, Black avait parlé du Saule Cogneur et du grand secret qu'il cachait entre deux jurons. Puis il avait révélé comment découvrir ce secret.
« Voyons, Queudver ! s'était exclamé Black en dévoilant ses dents blanches. Tu confonds tout le temps ! C'est le gros noeud qui permet d'immobiliser le Saule ! Le plus gros ! »
La suite avait été un peu étrange. Sirius Black s'était retourné, l'air moqueur, sans aucune trace de surprise du fait que Severus l'avait entendu sur le visage.
« Tu ne veux pas non plus que je te le dise dans l'oreille, hein, Servilus ? » avait-il dit.
Puis il avait éclaté de rire et avait reporté son attention sur son stupide ami.
Un hibou poussa un hululement, alors que Severus arrivait dans l'ombre noire que projetait le Saule. Ce fut ici, et seulement ici, qu'assez éloigné du château, il consentit à illuminer le bout de sa baguette magique.
– Lumos ! marmonna-t-il.
La lumière éclaira si subitement la cime de l'arbre que de petits animaux qui s'y étaient réfugiés s'enfuirent aussi vite qu'ils le purent, dans des couinements paniqués. Là. Le noeud était là, juste à côté d'un trou sombre dissimulé entre deux racines. Mais comment l'atteindre dans déchainer la fureur de l'arbre ? Severus parcourra rapidement les environs des yeux et dénicha une longue branche morte. Parfait, jubila-t-il intérieurement. Il s'empara du bâton avec lequel il appuya sur le noeud. Aussitôt, le saule qui commençait à s'agiter se figea, comme stupéfixié. Il s'engouffra alors dans l'ouverture, fébrile et victorieux.
L'étroitesse du passage secret le contraignait à marcher le dos vouté et il s'écorcha plusieurs fois les mains sur la pierre rugueuse et humide, mais cela ne faisait rien. Il continuait à avancer, la baguette droite devant lui, avec la seule hâte de découvrir ce qu'il se trouverait au bout.
Il marcha bien dix minutes. Dix très longues minutes. Dix trop longues minutes. Soudain, le passage bifurqua et il se trouva en face d'un panneau de bois, étroit, mais assez large pour laisser un homme de taille normale passer au travers de l'ouverture. Mais Severus n'était pas idiot, il savait que ce pouvait être un piège. À l'affut du moindre bruit, il poussa le panneau qui grinça horriblement et se retrouva dans une sorte de masure ignoble, aux murs couverts de griffures effrayantes. La cabane hurlante, devina-t-il immédiatement. Mais une bande d'esprits frappeurs ne pouvaient être le grand secret de ses pires ennemis...
Il entendit un fracas, comme une table qui tombe, provenant de la pièce voisine et fit volte-face. Severus plaça son oeil dans l'entrebâillement de la porte de la salle adjacente, qui était légèrement entrouverte.
Remus Lupin se trouvait là, et avait l'air très mal en point. Il titubait, gémissait et faisait tout tomber autour de lui. Il poussa un râle sonore et brusquement, à la lueur argentée de la lune, des poils surgirent partout sur son corps. Son visage s'allongea, ses ongles se muèrent en griffes et ses dents inoffensives devinrent de longs crocs acérés. Il hurla. D'un rugissement bestial, qui n'avait plus rien d'humain.
Severus comprit. Lupin était un loup-garou.
Tout s'éclairait. Les absences mensuelles du garçon, son air malade, les blagues de ses meilleurs amis... Un sourire reflétant une joie féroce apparut sur le visage de Severus.
Mais trop occupé à se délecter de son triomphe, il ne remarqua pas que la bête, les yeux éclairés d'une étincelle dangereusement meurtrière, l'avait repéré et s'était tournée vers lui.
– Attention ! s'écria une voix bien trop familière. Protego !
Un jeune homme venu de nulle part jeta un sort du Bouclier en refermant brusquement la porte et le loup-garou poussa un cri furieux. Le jeune homme passa frénétiquement la main dans ses cheveux noirs ébouriffés puis réajusta ses lunettes.
– Espèce d'idiot, siffla James Potter en regardant Severus l'air dégouté. Tu as vu ce que tu as failli faire ?
– J'ai très bien vu ! affirma Severus. J'ai tout vu ! C'est donc ça votre grand secret, hein ? La lycanthropie de Lupin ? J'ai hâte de voir comment le professeur Dumbledore va réagir.
Potter sourit jusqu'aux oreilles, les sourcils arqués dans une expression malveillante. Mince, Severus ne s'y était pas attendu...
– Sombre crétin ! À ton avis, qui a proposé cette cachette à Remus ?
Il eut un court silence, pendant lequel Severus réfléchissait à une réplique cinglante mais, n'en trouvant pas, il se rabattit sur autre chose.
– Black ! s'exclama-t-il. Il le savait ! Il le savait comme toi tu le sais ! Et il voulait que je... je...
– Il voulait te donner une bonne leçon, justifia Potter. Tu as de la chance que j'ai eut vent de ça. Ta vie m'importe peu, mais je n'accepterais pas que Remus devienne un meurtrier à cause de toi...
Les joues pâles de Severus se tintèrent de rose. Une chance pour lui que la lumière eut été très faible.
– Tu parles, maugréa-t-il. Tu es intervenu parce qu'autrement, vous vous seriez tous fait virer de Poudlard.
Potter éclata de rire.
– Tu n'es pas en mesure de te plaindre, Servilus. Tu viens d'avouer que je t'ai sauvé la vie !
– Tu ne m'as pas sauvé du tout !
Severus avait haussé la voix, mais il savait malheureusement au fond de lui que Potter avait raison. Cet abruti de Poursuiveur venait réellement de lui sauver la vie. Severus savait qu'il n'aurait jamais été assez rapide pour faire face au loup-garou.
– Bien sûr que si, répliqua Potter, le ton suffisant. Et tu as une dette envers moi, maintenant.
Il eut un air songeur qui ne présageait rien de bon.
– Peut-être même que Lily Evans l'apprendra, dit-il. Surement... Elle me verra comme un héros...
– Laisse Lily en dehors de ces histoires ! Et même si tu lui raconte, elle ne te croira pas ! Elle n'est pas naïve, elle...
– Je ne vais pas le lui dire par moi-même, la rumeur s'en chargera, le coupa Potter d'une voix narquoise. (Il désigna alors le panneau de bois qui les ramenait à Poudlard.) Maintenant, après toi Servilus.
Severus jeta un coup d'il à l'ouverture. Il l'avait fait. Il avait découvert le secret des Maraudeurs. Mais à quel prix ? Voilà qu'il était redevable envers James – Je Suis Insupportable Mais Tout Le Monde M'Adore – Potter.
– J'en parlerai quand même à Dumbledore, lança Severus, le nez plissé, en s'engouffrant à nouveau dans le passage secret.
HEY ! Une fanfiction avec pour héros Rogue ! Je ne me croyais pas capable de traiter James d'abruti, mais il faut bien faire dans l'originalité <3 Fait pour le concours d'OS de @GinnervaWeasley
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