Concours Lady_PaulaTena
16 Juillet 2017
Natalia Sanson déballait, assise sur le carrelage froid de la cuisine, son tout premier carton avec une joie manifeste. Ses yeux brillaient d'excitation lorsqu'elle posa le premier objet, une théière vieillotte offerte par sa grand-mère, sur le sol de son tout nouvel appartement.
– Tu sais que tu possèdes une baguette magique ? se moqua gentiment Garry Scott, appuyé contre l'encadrement de la porte.
– Tais-toi, le rabroua Nat, affairée sur le carton, tu ne peux pas comprendre
– Comprendre quoi, Miss Sanson ?
Nat tourna frénétiquement la tête vers lui, ses longs cheveux bruns fouettant les airs en suivant le mouvement. Elle voulait se donner un air inquisiteur mais était trop excitée pour avoir l'air vraiment sévère.
– C'est mon premier appart, Garry ! Je veux faire ça bien !
– Je n'ai pas dit que tu faisais ça mal, au contraire. Je ne suis juste pas très habitué à ces pratiques de Moldus...
– Tu as raison, ironisa Nat en se levant. Faire des choses en utilisant ses mains, c'est terriblement démodé
Garry eut un rire et enroula ses bras autour de la taille de Natalia.
– Tu adores déformer chacun de mes propos...
– Faut croire que je suis née avec cette option, répliqua Nat avec un grand sourire.
– Je t'aime avec toutes tes options, Natalia Sanson, dit Garry en approchant ses lèvres de celles de Nat.
Mais la jeune fille l'esquiva et jeta la tête en arrière, éclatant dun rire cristallin.
– Je suis une fille, pas un micro-ondes !
– Un micro-ondes ? répéta Garry en haussant les sourcils, sans comprendre.
Natalia redoubla d'hilarité et consentit enfin à lui céder un baiser. Ravi, Garry resserra l'étreinte de ses bras autour delle et pressa avec fougue ses lèvres sur celles de sa petites amie. Cependant, Natalia se détacha de lui, brisant aussitôt le charme.
– On a du boulot, Dom Juan, dit-elle. À moins que tu ne veuilles te rouler entre les cartons et le papier bulle, je te conseille de m'aider à installer les meubles.
Garry afficha une moue déçue, à laquelle Nat fut complètement insensible, puis finit par obtempérer.
– Je connais un sort qui pourrait faire tout à notre place, dit-il.
– Tricheur...
– Ce n'est pas de la triche, Natalia. On appelle ça avoir l'esprit pratique...
Il sortit sa baguette magique de la poche arrière de son jeans.
– Attends que je me souvienne du sort qui pourrait nous aider...
Il fronça les sourcils et brandit sa baguette en direction des cartons, en donnant un petit coup sec dans le vide. L'effet du sortilège informulé fut immédiat. Les cartons souvrirent en choeur et leur contenu se mit à flotter dans les airs pour prendre place à différents endroits. Les meubles se montèrent tous seuls, les assiettes se rangèrent toutes seules dans l'armoire, et les ampoules se visèrent toutes seules au plafond. Impressionnée, Nat observa la scène en songeant au dessin animé La Belle au Bois Dormant, dans lequel les fées avaient recours à la même magie.
– Tada ! s'exclama Garry, une fois la tache accomplie.
– Je voulais faire ça toute seule commença Nat, mais sa voix mourut dans sa gorge. Où est-ce que tu as appris à faire ça ?
– Le talent, que veux-tu ?
– Plus sérieusement, Garry ?
– J'ai parlé à Dave Goujon de notre déménagement et c'est lui qui me la conseillé, avoua Garry.
Natalia fronça les sourcils, l'air pensif.
– Dave Goujon, répéta-t-elle. C'est ton chaperon à Gringotts, non ?
– Ouep, c'est lui.
Cela faisait un an que Garry suivait une formation de briseur de sort dans la banque des sorcier. Il devait encore passer une année en tant quapprenti avant d'avoir un examen pour pouvoir travailler pleinement pour Gringotts. Natalia, elle, avait obtenu un poste en tant que secrétaire au Département de la coopération magique internationale. Elle savait que c'était très bien pour une jeune femme qui n'avait même pas encore vingt ans, mais visait plus haut. Elle ne voulait pas simplement être le larbin de quelqu'un d'autre.
Natalia et Garry cherchaient un appartement à partager ensemble depuis l'année précédente, alors qu'ils sortaient à peine de Poudlard. Ils ne s'étaient pas rendu compte de la difficulté à trouver la demeure idéale. À Londres, l'immobilier moldu explosait. Et comme la monnaie sorcière n'avait pas la même valeur que la monnaie moldue... Heureusement, ils étaient parvenu à trouver quelque chose à leur goût sur le chemin de Traverse, à deux pas de la banque dans laquelle Garry avait son apprentissage.
– Tu savais que Dave se vantait parce qu'il apparaissait dans les livres Harry Potter ? lança Garry en observant l'appartement, petit mais désormais aussi bien rangé que dans une pub Ikea.
– Jamais fais attention... Il apparaît quand ?
– Dans le troisième. Il est cité par le père de Ted comme ayant failli perdre un oeil parce quil s'était approché trop près du Saule Cogneur...
– Et il se vante de ça ? pouffa Nat.
– Bah... Il peut être sympa mais il a vraiment la grosse tête, parfois...
– Il était à Serpentard ?
– Non, Poufsouffle. Moi aussi ça ma étonné quand il me l'a dit.
Nat eut un sourire et s'installa sur une chaise, qui trônait désormais dans la cuisine, devant une petite table ronde. Elle était toute bronzée depuis les vacances qu'ils avaient passé quelques jours plus tôt avec leurs anciens camarades de classe. Elle était contente d'être en été et de n'avoir à se soucier de rien d'autre que Garry et leur nouveau domicile.
– En parlant de Teddy, il t'a redonné des nouvelles depuis nos vacances ? demanda-t-elle.
– Ce matin, par hibou ! annonça joyeusement Garry.
– Et tu ne comptais pas me le dire ?
– Oups...
Nat leva les yeux au ciel.
– C'est pas grave, on va dire que tu as oublié. Vas-y, raconte !
– Paula est partie hier pour son Congrès des Aurors, et le pauvre petit Teddy se sent seul et abandonné...
– Oh, mais c'est vrai ! s'exclama Nat en écarquillant les yeux. Elle est en Allemagne ! Tu te rends compte, Garry ? Ma meilleure amie est à l'étranger et elle ne m'a même pas envoyé une seule lettre !
– L'ingrate ! plaisanta Garry. En même temps, c'est vrai qu'elle n'a rien de plus important à faire que de spammer une amie qu'elle a vu il y a deux jours.
Nat frappa Garry avec la première chose qui lui passa sous la main – en l'occurrence une vieille édition de La Gazette qu'elle avait conservé sans savoir pourquoi – mais ne réussit qu'à attendre sa hanche. Sans prendre cette attaque d'un mauvais oeil, Garry eut un rire et s'assit sur la chaise à côté de celle de Nat. Soudain, l'expression faussement en colère de Natalia se mua en une moue triste. Elle pensa à Paula qui était à l'étranger, et se souvint que ce n'était pas la seule contrainte à voyager.
– Tu es vraiment obligé de partir, en septembre ? demanda-t-elle d'une petite voix. C'est loin, l'Inde...
– Désolé, Natalia, mais le métier de briseur de sort contraint à voyager partout dans le monde... Je suis obligé de faire ce stage...
Il attrapa Nat par le menton pour quelle le regarde dans les yeux.
– Ce ne sera qu'un petit mois, assura-t-il. Et puis, regarde, tu m'as encore pour toutes les vacances ! Au pire, si jamais ton patron t'embête, je m'arrangerai pour revenir de Jaipur et lui casser la figure, ajouta-t-il.
– Je pense que je pourrais le faire toute seule. Ce plaisir m'est réservé, dit Nat avec un sourire.
Garry avait la faculté inouïe de lui remonter le moral rien qu'en étant lui-même. Elle le contempla en détail, le dévorant des yeux, et leurs lèvres se joignirent l'instant suivant. Ils restèrent à s'embrasser doucement, chacun assis sur une chaise, dans leur appartement à présent impeccable.
Natalia sentit qu'ils allaient bien profiter du reste de leurs vacances.
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