J'ai toujours voulu donner mon sang. J'ai beau avoir terriblement peur des piqûres, c'est un objectif que je me suis fixé-e. Au moins une fois dans ma vie, je veux accomplir cette action, et pouvoir, peut-être, sauver une vie grâce à cela. Les hôpitaux manquent de sang, et chaque don est important.

Alors, pourquoi, en France, interdit-on l'accès au Don du Sang à certaines catégories de personnes, qui devraient être autorisées à le faire? Cette logique m'échappe.

Je me suis déjà renseigné-e afin de donner mon sang. En couple perçu par la société comme "hétéro" (mdr, non), je me suis dit qu'il n'y aurait pas de soucis. Je n'avais peur que d'une chose : qu'ils refusent à cause de mon traitement d'antidépresseurs. J'ai demandé à l'infirmière, et elle m'a dit qu'il n'y avait pas de problème à ce niveau. Très bien.
Bon, je n'ai pas pu donner mon sang, ce jour-là, j'avais oublié ma carte d'identité (bravo, Feli).

Mais récemment, j'ai appris que les personnes transgenres ne peuvent pas non plus donner leur sang. À cause du traitement hormonal, me demanderez-vous? C'est la réponse qui me paraissait la plus plausible.
Mais non.
Si vous êtes cisgenre et hétéro, et que vous prenez des hormones pour x ou y raison, vous pouvez donner votre sang. Donc là n'est pas le problème.

Non.

En France, les personnes transgenres sont considérées comme homosexuelles. On considère qu'elles ont forcément des rapports de ce type. Déjà qu'il est complètement incohérent de bloquer aux personnes homosexuelles la possibilité de donner son sang, il est encore plus incompréhensible de considérer les personnes transgenres comme homos.
Par exemple, je suis non-binaire et panromantique.

Pour les médecins, je suis "transsexuel-le" et "homosexuel-le". Deux notions qu'ils considèrent comme quasi-identique. Sauf que tel n'est pas le cas.
Sachant qu'en plus, le terme de "transsexuel-le" est médicalisant dans le sens psychiatrique, puisqu'à l'époque, le transsexualisme était considéré comme étant une maladie mentale, un trouble de l'identité.

Me voilà donc dans l'incapacité de donner mon sang, alors que je pensais cela possible.
Néanmoins, je ne baisserai pas les bras. Un jour, nous obtiendrons ces droits. Un jour, nous aussi, nous aurons droit à ces privilèges.
Homosexuel-le, bisexuel-le, pansexuel-le, transgenres, intersexes, etc... Nous serons reconnu-e-s, tou-te-s autant que nous sommes.

J'y crois.