J'vous emmerde, vous les gens, la société, et surtout moi-même

D'habitude, j'écris de jolis textes. Poétiques, tristes ou joyeux, que vous aimez, que vous trouvez beau, que vous appréciez.

Pas aujourd'hui.

Pas aujourd'hui parce que j'en ai marre.

J'en ai tellement marre que j'ai envie de tout casser, d'hurler à m'en casser la voix.

Alors je vous préviens, pour votre santé mentale, si ce n'est pas le moment pour vous de lire un texte qui insulte toutes les choses sur cette planète, vous devriez passer votre chemin.

Parce que j'en ai ras-le-bol, et je risque d'être désagréable, et je n'ai pas envie que ça vous impacte trop négativement.

Vous êtes prévenu·e·s que ce texte, il n'est pas écrit pour vous, mais pour moi, parce que je ne vais pas bien. Ce texte, il n'est pas là pour vous plaire, mais pour que j'extériorise tout ce que je n'arrive pas à dire. Vous n'êtes pas obligé·e·s de le lire, d'être d'accord avec ce que je dis, de compatir, de commenter. Vous ne l'êtes pas à la base, mais là encore moins.

Ce texte, il n'est pas fait pour être esthétique, donc il peut y avoir des fautes d'orthographe ou de frappe, des faute de conjugaison parce que j'écris comme ça vient. Bien sûr, si vous remarquez quoi que ce soit, je corrigerais. C'est juste pour vous dire que je n'ai pas fait de travail de relecture et d'amélioration.

Je suis vénère contre tout et tout le monde. Certains paragraphes visent des personnes ou des groupes de personnes bien précis·es. Ne vous sentez pas visé·e·s. Si vous lisez ce texte, c'est qu'il y a de très fortes chances pour que vous ne m'ayez rien fait. Par contre, bien que je n'aime pas les généralités, je crois que je suis tellement vénère que j'en ai fait. J'vous demande pas de m'excuser, parce que j'en ai marre de le faire. Vous sentez pas visé·e·s, c'est tout, même si vous avez l'impression d'appartenir à un groupe de gens qui me soûlent. C'est pas forcément vous.

N'oubliez pas non plus que je suis cash. Très cash. Et cru·e. Et violent·e et vulgaire.

Parce que j'ai envie de tout foutre en l'air.

J'ai envie de partir, loin.

Loin de l'école, loin des études, loin du stress.

J'en ai marre, marre de devoir choisir maintenant ce que je ferrais dans 5 ans, marre de devoir choisir d'entrer dans le système qui te dit que si t'as pas de taf stable, ben t'es une merde, un·e raté·e.

J'en ai marre de pas pouvoir faire un vœux sur Parcoursup qui ressemblerait à "Université de la Vie - Doctorat en militantisme, manif, révolution et survie".

Qu'est-ce que vous en savez, que je suis un·e élève studieux·se, qui participe et qui n'a pas de soucis à se faire pour plus tard ?

Qu'est-ce qui vous dit que je ferrais un beau métier, bien payé ?

Qui vous dit que ça y est, puisque j'ai dit que j'envisageais des études en sociologie, je ferais de la socio toute ma vie et je ne changerais jamais d'avis ?

Qu'est-ce qui vous dit que demain, je vais pas prendre mes cliques et mes claques et me barrer ?

Vous croyez vraiment que ça me fait envie d'apprendre le Code ?

Vous croyez que j'aime parler d'induction électromagnétique pendant 1h chaque semaine pendant 2 mois ?

Vous croyez que j'ai pas d'autres choses à faire, à découvrir ?

Vous croyez que je trouve ça utile d'entendre parler pendant 2h que, oui, effectivement, si on veut pas touxtes mourir à cause de notre merde, il faudrait qu'on se calme niveau changement climatique (entres autres), alors que je pourrais être dans la rue à faire des choses concrètes ?

Non, je m'en fous de tout ça ! Je m'en bas les testicules, les ovaires, les reins, les genoux, et tout ce que vous voulez ! Parce que je suis pas lae super élève qui écoute en cours, qui prend des notes, qui est studieux·se et qui ne finira pas sous un pont sous prétexte qu'iel est doué·e !

Qu'est-ce que vous en savez, que je vais pas finir sous un pont ?

Vous êtes qui pour savoir que, c'est sûr, je vais avoir un joli métier, une jolie maison et de joli·e·s enfants ?

Je préfère encore habiter un carton que d'être exploité·e par le capitalisme !

J'aurais pas de jolie maison parce que j'aurais pas de thune et que j'habiterais de-ci de-là, chez des potes militant·e·s !

Et j'aurais pas d'enfant, parce que purée je souhaite à personne d'autre de plus de vivre dans ce monde de merde.

Alors j'vous emmerde, vous et vos clichés, vos attentes, vos espérances. Tout ça, je le mets à la poubelle, je crache dessus et j'y mets le feu !

Parce que si vous pensez mieux savoir que moi ce que je vais faire, ben vous vous fourrez le doigt dans l'œil gauche jusqu'au coude droit !

J'vous emmerde, vous qui me voyez dans une chambre bien rangée avec rien qui dépasse.

Parce que vous êtes personne pour me dire qui je suis !

Moi, j'ai une chambre bordélique, avec des slogans et des autocollants sur les meubles, une guirlande de Noël qui reste là toute l'année, avec des trucs qui traînent par terre.

J'vous emmerde, parce que Ni Dieu Ni Maître, parce que vous pensez tout savoir alors que pas du tout !

Moi, j'ai des livres anarchistes, féministes, LGBTQ+, et je ne suis pas désolé·e pour celleux qui croyaient que je m'étais arrêté·e à Oui-Oui au pays des Bisounours !

Et puis j'vous emmerde, vous qui m'accusez d'incohérence. Ouais, J.K. Rowling est une terf, et ouais j'ai des posters, des habits, des livres et des lego Harry Potter ! Vous pouvez aller chercher mes excuses bien au fond à gauche !

Et puis j'vous emmerde, vous qui jugez mes tenues. Mais je suis absolument pas désolé·e d'avoir des habits noirs informes, ni désolé·e d'avoir des vêtements bariolés. Je suis pas désolé·e de pas savoir m'habiller, et je suis pas désolé·e d'avoir un style qui ne vous convient pas, de mettre du verni à ongle noir et de vouloir me teindre les cheveux !

Et vous aussi, j'vous emmerde, vous qui jugez qui je suis. Ouais j'ai changé de prénom, et alors ? Tu me respectes, et puis c'est tout. Ouais, j'ai pas un genre dans la norme ? Tu sais où je me la mets, ta norme ?

Et vous là-bas, j'vous emmerde ! Vous qui pensez que j'ai pas changé, que je suis toujours la même personne. Vous pensez que je suis toujours aussi innocent·e, aussi prude ? Le retour sur Terre fera mal ! Vous croyez que je suis resté·e au stade de Papa et Maman qui se font des câlins et pouf ! ça fait un bébé ? Mais merde, vous croyez que j'ai encore 3 ans ?! Ouais je sais ce que c'est du porno, je sais ce que veut dire se masturber, se branler mouiller ou tout ce que vous voulez, je sais même ce que c'est que la BDSM, je sais comment on fait des bébés et comment on en fait pas, je sais comment on peut prendre du plaisir, je sais aussi comment peuvent coucher 2 AMAB, 2 AFAB, 2 personnes quelconques, je sais qu'on peut coucher à plus de deux, je sais qu'on peut s'aimer à plus de deux, je sais qu'on peut ne pas coucher, je sais qu'on peut ne pas aimer, et je sais aussi que c'est pas grâce à vous que je l'aurais appris !

J'vous emmerde, vous touxtes qui pensez savoir qui je suis, comment je suis, où je suis, et ce que je ferrais et qui je serrais, j'vous emmerde, vous qui voulez m'enchaîner et me contrôler, j'vous emmerde, vous qui vous permettez de me juger alors que vous ne faîtes rien, que je ne suis ni pire ni mieux que vous.

J'vous emmerde, vous que ça arrange de ne pas être de la nouvelle génération, parce que ça aurait été le risque de devoir sauver la bêtise des adultes, ça aurait été le risque d'entendre "C'est vous, les jeunes, la nouvelle génération, qui pouvez tout changer". C'est sûr que c'est plus facile à dire qu'à entendre ! Mais vous savez quoi ? Vous pouvez touxtes aller crever. Parce que la nouvelle génération, elle a d'autre choses à foutre que de nettoyer votre merde ! La nouvelle génération, elle va se barrer, loin, fonder une société anarchiste qui saura comment ne pas niquer la planète, et vous, vous allez vous démerder et ramasser votre merde touxtes seul·e·s !

Et puis j'vous emmerde, vous qui pensez que je suis tout le temps à votre disposition, gai·e comme un pinçon ! La vérité, c'est que je suis un mec égoïste, que je sais pas aider les gens, que je ne sais pas parler ! La vérité, c'est que ma bonté apparente n'existe que depuis 1 an et demi, que je ne sais pas faire, et que jusqu'il n'y a pas longtemps, entre le CDI et mes ami·e·s, ben c'étaient les livres qui gagnaient !

Vous, qui pensez donc que je suis le soleil de vos vies, ou un des rayons lumineux, j'vous emmerde. Parce que je suis un être humain avec des hauts et des bas, et que je ne peux pas toujours être là avec le sourire ! Parce que je suis pas cette personne qui va immédiatement mettre de côté ses problèmes et compatir ou s'extasier parce que vous vous êtes cassé un ongle ou que vous avez vu une voiture arc-en-ciel ! Parce que moi aussi j'ai besoin de cœurs, de sourires, de lumière, parce que j'ai besoin de quelqu'un·e qui viendrait essuyer les larmes qui dévaleraient mes joues sans honte pour s'écraser sur le papier, contrairement à maintenant où seule une goutte d'eau salée se perd sur ma joue. Parce que même si je dis que ça va, ben ça va pas, parce que même si je dis "Ça va aller, c'est rien", ben ça va pas aller, c'est pas rien, parce que dans le secret de la nuit, je rêve que quelqu'un·e vienne me voir, me dise qu'iel m'aime, me prenne la main et ne la lâche plus jamais. C'est bien beau de me voir comme le soleil de vos vies, mais moi, j'ai pas de soleil, et si j'en ai pas un bientôt, ça risque de vite me soûler si y'a personne à côté de moi, au moins un peu, et ça finit en texte déprimant et vulgaire.

Vraiment, si vous vous êtes reconnu·e·s dans les personnes que j'emmerde, je vais pas dire de pas le prendre pour vous parce qu'il se peut que vous soyez visé·e, mais il est plus probable que vous ne le soyez pas, parce que 99,99% des personnes que je vais laisser lire ça sont de merveilleuses personnes qui ne m'ont rien fait, qui n'ont rien demandé et qui n'ont rien à voir avec mon état. Mis comme j'en ai marre de m'excuser quand j'ai rien fait, m'en voulez pas si je vous dis pas que je suis désolé·e si vous vous êtes senti·e visé·e.

Et puis, m'en voulez pas trop aussi, parce que la personne que j'emmerde le plus dans cette histoire, ben c'est moi, plus que les autres.

Moi qui me plaint pour rien, moi qui râle sans essayer de changer mais moi qui me plie aux exigences de la société en paraissant poli·e et sympa, alors que je ne vois pas pourquoi je devrais changer ma façon d'être et qui je suis juste pour faire plaisir aux autres alors que ça renforce mon mal-être.

Moi qui attend, attend, attend qu'un miracle se produise et que quelqu'un·e vienne, alors que je ne fais rien pour paraître et être abordable.

Moi qui ne sait pas prendre d'initiative, moi qui rage contre ma famille mais qui n'est même pas capable d'aller envoyer ma mère bouler comme je rêve de le faire.

Moi qui m'énerve parce que je ne reçois rien, alors que je ne suis qu'un·e sale égoïste qui ne donne jamais, mais moi qui s'efforce d'aider, de parler, d'être là, sans que rien ne soit donné en retour.

Moi qui râle parce que je n'ai pas beaucoup d'ami·e·s, mais qui attend qu'iels tombent du ciel en ne parlant à personne, mais moi qui râle quand iels tombent du ciel ou quand des gens viennent me parler alors que c'est pas le moment.

Moi qui me plaint de ma vie, de mes problèmes, alors que quelque part, y'a des gens qui ont plus besoin d'aide que moi et qui peuvent même pas élever la voix.

Moi qui critique les gens qui critiquent mais qui ne supporte pas d'être critiqué·e.

Moi qui en a marre de la domination parentale et qui attend avec impatience mes 18 ans pour enfin avoir la paix, mais moi qui râle dès qu'il y a une petite responsabilité ou engagement à prendre.

Moi et mes incohérences de merde !

Moi qui rage sur le papier, moi qui essaye de pleurer, pleurer, pleurer mais n'y arrive pas et retient le cri dans ma gorge, parce que je dois être forte, je dois être sympa, je ne dois pas monopoliser la parole pour pas faire disjoncter les autres gens qui vivent avec moi.

Moi qui écrit, écrit, écrit, dans un espoir de guérison psychologique, dans une tentative de courir même immobile dans mon lit, dans un élan désespéré de trouver la lumière, de crier en silence, de tout casser sans dommages, de tout envoyer balader virtuellement.

Dans l'espoir que tout s'arrête, que quelqu'un·e vienne, que quelqu'un·e vienne et arrête tout, tout ce qui se passe, le tournis, la nausée, l'envie d'en finir, l'envie de partir, l'envie d'arrêter tout, de tout arrêter, vite, vite...

****************

- Tu disais quoi ?

- Rien. Rien d'important.

J'vous disais juste que j'allais pas bien et que je partais en couille ces derniers temps, que j'avais un peu envie de crever et beaucoup envie de chialer mais vous savez c'est pas important tout ça.

Ça va passer, ça finit toujours par passer.


Écrit le Samedi 30 Octobre 2021

Publié le Lundi 1er Novembre 2021

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