Je vis à New-York. Je suis agent secret du gouvernement.

Tous les matins je pars au travail comme n'importe quel citoyen. Mais dans mon attaché case, j'ai une clé de consigne de Grand Station, un P38 et des balles. Aujourd'hui pour mon travail j'ai dû tuer un homme. Jusque là, toutes mes missions n'avaient jamais mis la vie de quelqu'un en péril.  C'était plutôt des vols de documents ou encore des extractions de témoins. Je ne m'attendais pas à ce qu'aussi vite on me demande de descendre quelqu'un. Je n'en avais pas particulièrement envie, mais les ordres sont les ordres.

J'ai donc respecté toutes les consignes que j'avais reçues lors de mon entraînement. J'ai mis mes sentiments de côté avant de sortir mon arme pour la nettoyer afin qu'elle ne s'enraille pas.  Puis j'ai étudié les habitudes de ma cible.  C'est là que j'ai réalisé que j'allais devoir d'ôter la vie de quelqu'un.

Alors j'ai pris mon courage à deux mains, je me suis rendu au domicile de ma cible, et je l'ai butée.  Quand je suis entré dans sa maison ma cible dormait. J'ai eu le temps de la regarder avant de l'abattre, sa jeunesse me touchait, elle était plus jeune que moi. C'est le clic de l'armement du chien de mon révolver qui lui a fait ouvrir l'œil. J'ai dû lui tirer en pleine tête.  La scène de crime était maculée de sang et le souvenir de cette odeur métallique me donne la nausée.

C'est un métier de psychopathe, pensez-vous ?

Mais alors que pensez-vous du thanatopracteur qui tripote un mort pour lui redonner la beauté qu'il a perdue en mourant dans d'atroces souffrances ?  Que pensez-vous du chirurgien qui plonge ses deux mains dans le thorax de son patient et qui ne le sauve pas ?  Que pensez-vous du bourreau de l'Etat de Californie dont le métier est de tuer des gens ?

Moi, finalement mon travail est de sauver mes concitoyens, je suis juste la main armée de la sécurité de mon Etat. C'est vrai que les ordres que je reçois peuvent paraître terribles selon le côté où l'on se place.  Mais c'est mon métier, il y a des formations pour être agent secret, pas pour être psychopathe.

Pourtant, à la fin de ma journée, je m'en vais, comme tout le monde, chercher mes deux enfants à l'école.