De retour sur wattpad, aujourd'hui je viens vous faire une partie moins joyeuse que d'habitude, un peu plus philosophique etc, mais j'espère que ça vous plaira quand-même...

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Hey mes p'tits arcs en ciel masqués !

Aujourd'hui, bien que je vous aies salués de mon habituel ton optimiste et enjoué, je ne suis pas du tout venu là pour vous parler de quelque-chose de joyeux, à vrai dire. Aujourd'hui, je viens pour répondre à une question que certains se posent peut-être, mais que je me pose moi-même aussi, quelques fois : Pourquoi au juste écris-je des choses aussi sombres ?

Je ne viens pas là pour vous parler des histoires style Le rantbook de Typhanie, non, aujourd'hui je citerai mes nombreuses références plus sombres, et qui sait s'il y en a : Amour Jusqu'à L'au-delà, Fils de Boucher, Du Rêve à la Réalité, Innocente, Psychopathe malgré elle... Le summum du summum, Supplice vers le Paradis, une nouvelle que je n'ai pas encore publiée mais qui est particulièrement atroce.

Effectivement, aujourd'hui j'écris beaucoup plus sérieusement, mais je désire répondre réellement à la question : alors, pourquoi est-ce que j'écris des choses aussi sombres ? Aussi proches de la mort, de la violence, du viol ? Dans un premier temps, je dirais que c'est sans doute ce qu'on peut appeler la face cachée de la Lune. C'est la partie cachée de l'iceberg de Langelo$h. Parce que oui, l'imagination de Langelo$h est en premier lieu sombre et remplie de sadisme. Écrire des choses sombres, je pense que c'est avant tout une manière pour moi de me libérer de mes sentiments négatifs, comme la tristesse, la peur, ou même la colère. Pour mon premier recueil de nouvelles tournant autour de la Mort, j'avais déjà formulé la théorie comme quoi écrire des histoires sombres sur notre amie la faucheuse était une manière pour moi de me débarrasser de cette peur que j'avais pour elle, justement, j'avais même « osé » écrire que je voulais devenir intime avec la Mort. Mais peut-être que d'un autre côté, cela a inconsciemment renforcé ma prudence : le coup de faux est à double tranchant. Je reste malgré tout une personne assez superstitieuse, pour moi la Mort est quelque-chose de sacré, c'est aussi pour ça que je considère comme une audace le fait de s'amuser à écrire des histoires aussi sombres.

J'ai aussi quelque-chose comme une intuition, qui m'indiquerait que la face cachée de la Lune provient de mon enfance. Je n'arrive toujours pas à savoir ce que c'est, mais même en ayant eu une enfance banale quelque-chose m'a rendu malheureux à cette époque-là. Quelque-chose de sans doute purement inconscient qui m'est aujourd'hui encore inconnu, qui m'a refoulé et qui a fait émerger en moi cette facette, puisque mes fantasmes ont toujours été généreux en cruauté. Peut-être est-ce le rapport aux autres que j'avais enfant qui m'a rendu profondément sadique, du moins dans mon imagination. Peut-être ai-je besoin de vengeance. Avant, on m'encourageait à aller parler aux autres mais dès que je tentais ma chance je me faisais rejeter. Je jouais souvent seul dans la cour de récréation en primaire, et je crois que même celle qui se disait à l'époque être ma meilleure amie avait honte de moi. Mais pourtant j'étais bien, j'étais dans mon monde. J'ai toujours été dans mon monde. Et peut-être que mon monde était tellement coupé du vrai monde que ce dernier a fait émerger une sorte de peur en moi. Une peur qui s'est transformée en une haine inclassable envers la société. Cette peur, cette haine, j'ai besoin de les déchaîner quelque-part. Ce qui en revient à cette autre théorie comme quoi écrire des choses sombres serait justement ce moyen de me défouler.

Moi, je n'ai jamais harcelé qui que ce soit, je comblais mon mal-être en inventant des histoires et en me déchaînant sur mes propres personnages. Voilà, c'est ça, j'ai trouvé. Mon monde, ça a été ma façon de me protéger, mais peut-être aussi ma façon de protéger les autres. Peut-être que si je n'avais pas été comme ça, dans la lune, dans mon monde, je me serai vengé de mon mal-être sur quelqu'un de réel, que j'aurais alors fait souffrir. Fort heureusement je n'ai jamais fait cela, et je ne le ferai jamais. Aujourd'hui je sais que justement, c'est parce que je me défoule déjà en écrivant des choses atroces que je n'aurai jamais à faire subir des choses atroces à une personne réelle pour me sentir mieux dans ma peau. En revanche, je me demande aussi si ça ne va pas m'emmener à un cercle vicieux, parce que malgré tout ces choses sombres, elles émergent en moi et elles restent en moi. Peut-être est-ce aussi à cause ça que j'ai fait ce que j'appellerai toujours une mini-dépression, ou déprime, en classe de cinquième.

Je suis une personne totalement contradictoire, je suis empathique mais en même temps je me trouve sadique, dans le fond. Je suis optimiste, trop optimiste, mais justement... Cet excès ne donnerait-il pas naissance à un univers de création de plus en plus sombre ?

Peut-être qu'à cause de mon passé cette facette sombre s'est ancrée dans mon imagination. Je déteste songer à mon passé. Parce que même si je trouve l'idée d'un enfant mal à l'aise avec les autres qui se crée un monde à lui tout seul envoûtante, je sais qu'outre le fantasme ce n'est pas si agréable que ça. Peut-être que certains de vous pourront le confirmer aussi, je n'ai aucun doute là-dessus, mais certains enfants sont presque naturellement rejetés et incompris, c'est triste et terrible à admettre. J'ai déjà réellement vécu, ça. Et c'est justement parce que ce n'était jamais des choses concrètes comme des coups ou des moqueries en face que cela a donné naissance à un mal-être inconscient, encore plus puissant, et tout aussi terrible à supporter qu'un véritable traumatisme. C'est justement parce que la chose semble inconsciente et qu'on arrive pas à la cerner réellement qu'elle nous fait peur, et nous fait souffrir. Sur le coup je pars loin, mais comme wattpad est l'endroit sur lequel j'ai rencontré le plus de personnes qui me ressemblent, je me permet de penser que beaucoup de personnes ont vécu la même chose.

Ce n'est peut-être plus assez clair pour vous, la manière dont je le dis, je m'emporte dans quelque-chose qui est plutôt philosophique et psychologique, quelque-chose de beaucoup plus abstrait, mais pour redire les choses concrètement, je vous poserai la question : comme j'ai eu l'impression de rencontrer beaucoup de gens qui me ressemblent sur wattpad, faites-vous partie de ces personnes marginales ? Avez-vous vous aussi déjà eu un rapport difficile avec les autres ? Étiez-vous du genre à jouer tout seul dans la cour de récré ? À vous prendre des moqueries discrètes dans le dos, mordantes comme des vipères ? À vous faire juger juste parce que vous n'étiez pas comme tout le monde ? Si jamais vous êtes comme moi, alors pensez-vous que c'est ça qui vous ai donné une quelconque haine envers la société, le conformisme, la discrimination et autres ? Parce que oui j'en ai rencontré d'autres petits anarchos, sur wattpad... Est-ce que vous aussi, vous vous réfugiez dans un univers bipolaire, tantôt joyeux et optimisme, tantôt sombre et mâtiné de vérités terribles ? J'ai comme l'impression que je ne suis pas le seul, parce que oui, je connais aujourd'hui grâce à wattpad un certain nombre de personnes qui me ressemblent énormément...

Pour terminer sur une note bien plus sympathique, je voulais déjà vous remercier parce qu'on a dépassé la barre des trente abonnés (oui ça date un peu ce texte, en fait je l'avais prévu à l'avance pour mon rantbook, aujourd'hui nous sommes plus nombreux encore et je compte écrire une nouvelle partie spéciale merci juste après), c'est peu mais pour moi ça compte, et que je suis fier d'avoir pu me rapprocher de personnes avec qui j'avais autant de pensées communes. Ensemble, nous sommes la team des marginaux ! Je vous aime ! Je sais très bien que les gens qui ne sont « pas comme tout le monde », comme on les appelle, sont plus nombreux que ce qu'on veut bien nous le laisser croire, et que la plupart d'entre eux sont des artistes. Pas étonnant d'être un artiste quand on ose sortir du moule de la société.. .;-D