Parce que le plus beau sexe du monde mérite bien ça... (2/3)
Ne perdons ni temps ni mots superflus, et reprenons. ^^
TYPHANIE :
Il y a quelques mois encore, je pensais que mon sexe biologique me protégerait de la misogynie. Les gens penseront que je suis un homme, du coup, je ne serais pas obligée de supporter quotidiennement des remarques sexistes. Mais malheureusement, les choses ont pris un autre tournant...
Je n'ai jamais été victime de violences physique. J'ai déjà subi des intimidations, mais cela n'allait jamais plus loin. Je ne dis pas qu'il faut excuser les intimidations par rapport aux autres formes de discrimination et de violence à l'égard des femmes, loin de là ! L'intimidation est aussi une forme de violence, plutôt morale, verbale. Mais ce n'est pas parce qu'elle n'est pas (encore) physique qu'il ne faut pas lui accorder d'importance.
Des femmes tuées par leur conjoint avaient souvent déjà été menacées de mort auparavant. Dans des endroits qui se font encore trop nombreux sur Terre, le sexe féminin est menacé, a droit à un chantage terrible, des intimidations déjà très violentes, des propos blessants et horrifiants, tout ça pour que les filles obéissent aux garçons et se soumettent à eux ?! Les femmes doivent servir les hommes si elles veulent rester en vie en échange : c'est donc sur ce principe putride que marchent encore certaines sociétés ?! Les hommes qui violentent les femmes et les femmes qui disent aux autres de leur sexe qu'elles ont mérité ce qu'il leur arrivait, ces... ces formes de vie-là ne devraient pas se considérer comme des humains ; il n'y a rien d'humain dans de telles attitudes. Ce sont juste des monstres.
La nature humaine est comme ça, me direz-vous. Et bien la nature humaine est monstrueuse ; elle n'est donc pas foutue une seconde de dépasser son instinct primaire et de se rationaliser ?! Pourquoi des hommes sont-ils violents envers leurs femmes, pourquoi des déchetteries de pourriture de jeunes hommes en manque attendent-ils une victime innocente qui n'a rien demandé à personne dans un coin de rue qui pue la pisse ?!
"Hé Mad'moizelle ! T'es bonne !"
Des commentaires comme ça, même moi je m'en suis pris.
Je pensais que mon sexe biologique allait me protéger des remarques misogynes, mais je semblais avoir oublié que les gens ne pouvaient pas voir mon sexe sous mes vêtements. Une bonne chose pour mon passing et mon psychologique qui se regardent dans le genre rêvé, mais cela a aussi ses points négatifs : quel homme bien primitif et bien superficiel aurait pu apercevoir, derrière mes jupes et mes T-shirts roses, un pénis qui l'aurait éventuellement rebuté ? À n'en juger que par mon apparence, un misogyne se serait imaginé un vagin sous ces jupes. Et quand un misogyne voit un vagin, ça ne lui plaît pas tant qu'il voudra bien l'affirmer. Si. Si le vagin ne veut pas être à son service et ne s'ouvrir que pour lui, cela ne lui plaira plus.
Vous imaginez bien que la déception du misogyne sera encore plus grande et sa rage encore plus éruptive s'il venait à découvrir sous une jupe un pénis à la place d'un vagin. Cela ne l'arrêtera pas pour autant ; pour lui, un trou est un trou, et alors il s'en fichera que la personne soit femme, homme ou non-binaire, il passera par la porte de derrière parce que c'est la seule qui lui reste en commun à n'importe-quel sexe. Il fera ça pour punir, pour montrer que son petit enfant intérieur est en colère de ne pas avoir eu le joujou qu'il avait demandé.
Vous trouvez que ce que je dis est horrible ? C'est normal, je suis en train de dévoiler des vérités. Ce n'est pas toute la véracité de la race humaine, c'est la face cachée de la lune, la partie sombre contre laquelle il faut se battre. Sans vouloir être utopique non plus, personne n'est parfait. Avoir des petites pensées perverses qui ne sortent pas de notre tête et qui ne portent pas atteinte à la liberté de l'autre, ce n'est pas malsain. Par contre. Une "pulsion", parce que oui ce ne sont soi-disant que des "simples" pulsions ; complètement sadique qui sera l'arme d'un crime, ça, excusez-moi mais c'est un blasphème incorrigible. REJETER une femme soit dit en passant "parce que si elle a conscience qu'on la manipule, elle devient dangereuse", VIOLER une femme soit dit en passant "parce qu'elle l'avait mérité", TUER une femme soit dit en passant "par amour", MUTILER TOUTE UNE POPULATION soit dit en passant "parce que ce ne sont que des femmes", ces actes sont blasphématoires et irrécupérables !
Et quand j'utilise le terme de blasphème, je ne parle pas de blasphémer une religion, je parle bien de blasphémer les droits humains. En REJETANT, en VIOLANT, en TUANT, en MUTILANT TOUTE UNE POPULATION de femmes, on ne fait pas que porter atteinte aux droits humains. On BLASPHÈME les droits humains.
Je pensais que mon sexe biologique allait me protéger. Je m'étais trompée. Maintenant, les gens sont vicieux et veulent bien accepter le fait que je sois une fille. Mais pourquoi au juste ? Pour pouvoir me discriminer encore plus par derrière.
"T'es qu'une tapette ! T'es aussi faible qu'une fille ! Si tu veux ressembler à une fille, tant pis pour toi, tu seras aussi faible qu'une fille !"
Vous trouvez que c'est normal de devoir entendre des réflexions comme ça ?
Moi non plus.
Maintenant entendez-moi bien. Je suis une fan incontestée de Fort Boyard. Tous les samedis soirs, je me force à regarder l'aventure dans la cuisine de Willy Rovelli. Parce que même si je n'aimerais pas y être, c'est drôle d'y voir les candidat(e)s, puis c'est une expérience particulière que de se dégoûter de cette façon. Mais maintenant. S'il y a bien une chose que je peux vous certifier comme étant plus répugnante encore que LA CUISINE DE WILLY ROVELLI, c'est bien ça : le SEXISME.
Et soit dit en passant, si vous pensez que "si les femmes se rendent compte qu'on les manipule, elles deviendront dangereuses", c'est bien que VOUS avez quelque chose à VOUS reprocher...
Je m'appelle Typhanie, je suis un travelo de merde et une sale tapette puceau qui se masturbe sur Olivier Minne, mais je suis avant tout une fille, malgré mon entre-jambe de garçon, et je ne me laisserai faire par rien, ni gayphobie, ni transphobie, ni misogynie. Aucune remarque sexiste ne m'empêchera d'assumer mon identité féminine jusqu'au bout. Et si c'est le cas pour moi, une fille transgenre, ça sera aussi le cas pour n'importe-quelle fille cisgenre.
CYNTHIA :
Dans mon pays d'origine, une femme n'est jamais tranquille. Comme ailleurs, elle peut subir des violences et des attouchements en pleine rue sans que cela ne choque personne, elle peut même subir du harcèlement et des intimidations en pleine rue. Dans mon pays d'origine, les traditions voudraient marier une petite fille à un homme de 40 ans de plus qu'elle. Dans mon pays d'origine, une femme ne peut pas être libre.
Voilà pourquoi ma famille a quitté l'Inde. Et si dans l'histoire les traditions patriarcales n'ont pas toujours existé, leur imposition a ruiné des milliers de vies féminines. Ma grand-mère avait par chance un frère très riche qui travaillait dans les bureaux. Et ce grand-oncle a aidé ma grand-mère à fuir pour pouvoir protéger sa famille. Ma grand-mère est morte, mais avait eu le temps de mettre ses enfants à l'abri en France.
Ma mère a grandi en France, mais conserve ses origines indiennes avec fierté, sans se douter de ce qu'il est arrivé à sa propre maman là-bas. Ma mère s'est éloignée de ses frères, ne supportant pas leurs idéologies encore très proches de celles des traditions patriarcales banalisées dans mon pays. Elle a pu se marier avec un homme dont elle est tombée amoureuse et obtenir ainsi la nationalité française. Mais il y a eu une époque où elle a voulu retourner en Inde. Mon père l'en a empêché.
Mes parents étaient deux étrangers, mon père avait été naturalisé français très récemment, ma mère a eu la nationalité en l'épousant. J'ai toujours grandi en France, et lorsque nous sommes repartis dans notre pays d'origine au cours de mon adolescence, j'ai été choquée de voir les différences de niveau social, les bidonvilles, mais tout particulièrement, les insultes auxquelles une femme pouvait avoir droit dans la rue. Je n'avais encore jamais été victime d'insultes sexistes en France. Les premières que j'ai reçu, ça a été en Inde.
Puis quand je suis retournée en France, maintenant que j'étais grande et belle, cela a recommencé. Mon choc a été violent, désagréable. Ainsi, dans toutes les sociétés, les femmes sont dénigrées à ce point, ou du moins suffisamment méprisées pour que n'importe-quelle jeune fille soit insultée de prostituée sans raison ?
Je ne me veux pas trop me plaindre de la France, quand je la compare à l'Inde. Mais disons que je n'ai pas eu de chance. La nature m'a faite femme, et je me suis trouvée très bien ainsi, malgré la misogynie de laquelle j'étais victime. Mes origines orientales ont métissé ma peau ; voilà qui vient me rajouter le racisme sur le dos. Mais la nature m'a aussi faite homosexuelle. Et polyamoureuse ; soit plus à l'aise dans des relations honnêtes et non-exclusives.
"Une femme qui fait quelque chose qu'elle aime. Une femme qui s'engage pour les autres femmes. Une femme qui est indépendante. Une femme qui embrasse une femme, comme un homme ! Pire : une femme qui vit avec plusieurs femmes ; une femme qui se prend pour un homme." c'est comme cela que j'ai déjà pu être jugée.
Sauf que la femme qui s'engage pour les autres femmes, elle n'est pas folle. Elle est juste consciente. Les traditions n'ont pas d'influence sur moi ; je sais me faire mon propre point de vue du bien et du mal. Je suis athée ! La religion ne me condamnera pas à une agression sexuelle et sexiste. Aujourd'hui, je chante pour l'égalité entre les sexes, tout comme je chante pour d'autres thèmes qui me tiennent tout autant à cœur. On me dit vaniteuse, car je fais tout pour mettre en valeur mes yeux vert perçant, tandis que les autres "gens normaux" les ont marrons. On me dit provocatrice parce que je porte des décolletés considérables. On me dit imprudente parce que je me fais couper les cheveux courts à l'arrière du crâne. Mais j'ai appris à ne plus faire attention à ces remarques, à les ignorer ou à m'en moquer ouvertement, pour ne pas devoir m'en plaindre : si ma mère m'avait enfantée dans mon pays d'origine, cela aurait pu être encore pire.
Je m'appelle Cynthia, je dois sans doute être une bonasse qui devrait fermer un peu sa chemise ou qui mérite de se faire sauter un petit coup pour être calmée, mais je suis avant tout une femme forte, très audacieuse et qui chérit sa liberté et son indépendance. Malgré tout j'aime me sentir fière de mes origines indiennes. J'ai eu la chance d'être élevée loin des religion radicales et des nombreux autres dangers ouvertement misogynes qui auraient pu bien plus me pourrir la vie. Ma grand-mère elle par contre, a mené un combat sans précédent.
Ma grand-mère s'appelait Ajita. Son prénom pourrait se traduire, mot à mot, par Victoire en français. Et ça la définira toujours infiniment mieux que n'importe-quelle tradition culturelle ou religieuse.
SYLSIA :
Quand je lis les témoignages des autres personnages, je me sens vraiment comme une merde à côté, mais genre vraiment ; autant être honnête. Moi, je n'ai jamais été victime de violences sexistes, j'ai toujours répondu du tac au tac à une insulte, puis j'ai toujours craché sur les foutus stéréotypes. Je n'aime pas les jupes (hormis une rouge à motifs écossais qui fait exception à la règle), personne ne m'obligera à en porter. Voir du rose ou du violet sur moi me ferait vomir ; jamais personne, dans ma vie quotidienne tout du moins, ne me fera m'habiller en autre chose qu'en rouge et en noir.
Je ne m'y connais pas assez en violences sexistes, j'ai toujours eu beaucoup de caractère, et puis jusqu'à très récemment j'étais du genre un peu centrée sur moi, du coup je ne regardais pas beaucoup ce qu'il se passait autour, ici et ailleurs dans le monde. Je ne suis pas une spécialiste, mais cela n'empêche pas que le sexisme me révolte. Je suis comme ça, moi, je suis le stéréotype de l'ado qui veut faire la révolution - à travers son écran de téléphone.
Aujourd'hui encore j'ai une pensée un peu individualiste, mais ça ne m'empêche pas d'avoir envie de me battre aussi pour les autres. Je suis une fille, et j'en suis très fière. Je lutte plus que jamais aux côté de mes nombreux(ses) ami(e)s eux(elles) aussi très féministes, je suis leur exemple, je me sens encore plus forte à leurs côtés. Je n'accepte pas qu'on puisse librement insulter une femme comme on se retiendrait d'insulter un homme. Qu'une insulte soit réservée exclusivement à la gent féminine, je dis non. Je dis beaucoup "nique ta mère" quand je suis énervée, je le reconnais, mais attention, rien ne m'empêche de me vénère après quelqu'un en disant "retourne sucer ton gigolo". Solidarité féminine !
Franchement, j'ai l'impression que je n'ai rien à dire à côté des autres, mais... Quand je vois certains chiffres, certains mouvements, certaines pratiques complètement misogynes... M'enfin mais ça me révolte, quoi ! Vous aussi, non ? C'est normal, quand on demeure un minimum humain, d'être travaillé(e) par ce qu'il se passe autour de nous.
Un écart moyen de plus de 20 % entre les salaires des hommes et des femmes au sein des entreprises même en 2018. Des mouvements anti-avortement, anti-contraception, anti-ci et anti-ça... Franchement, j'aimerais bien savoir si la majorité des partisans à ce genre de manifestations anti-droits humains ont de véritables arguments, ou s'ils(elles) se contentent bêtement de suivre les organisateurs. Des cultures qui pratiquent la dot, l'excision, le mariage forcé, putain mais stop au bout d'un moment ! STOP !
Le pire c'est qu'il y a des gens qui trouvent ça normal. Des filles, même, qui banalisent le fait de se faire aborder et suivre par des vieux porcs en manque dans la rue. Qui, pour se rassurer, se disent que c'est normal, que ce n'est pas grave... Et bien non, justement, ce n'est pas normal, et encore moins rassurant. Oh, je suis bête, je dis ça comme si aujourd'hui avec tous les récents mouvements comme #BalanceTonPorc, les femmes étaient encore du genre à trouver ça normal.
Voyez, finalement je trouve des trucs à dire. Pas en rapport avec ce que moi j'ai vécu à l'échelle de mon petit nombril, mais surtout à l'échelle de ce que les autres, mes amies, ma famille même, ont vécu, à l'échelle de ce que je constate autour de moi. J'ai aussi une part de générosité non-négligeable en moi, même si je n'en donne pas l'air, et je veux aider mes camarades qui ont des difficultés quotidiennes, par la faute de la misogynie encore trop présente et de cette société lâche qui voudrait nous faire fermer les yeux sur l'horreur de la race humaine.
Je m'appelle Sylsia, je ne suis sans doute qu'une pauvre ado qui se la pète plus haut que son cul et qui fait pitié aux gens avec ses idées révolutionnaires, mais c'est sans oublier que je suis aussi une personne avec des valeurs et des principes, qui a du caractère, et qui sait ce qu'elle veut. Je ne sais pas forcément où précisément je vais, autant être honnête, mais quoi qu'il en soit je sais toujours pourquoi je m'engage dans tel ou tel chemin !
BRITNEY :
Une douce brise de révolte vient éparpiller mes longs cheveux aux pointes colorées. Moi, je suis une fille coquette, qui aime bien se maquiller un petit peu, montrer qu'elle a des formes, balancer ses beaux cheveux au vent... Je porte parfois des T-shirts qui laissent voir une épaule et une bretelle de soutien-gorge, ou bien des T-shirt qui laissent un peu voir mon ventre, des jupes élégantes ou plus souvent des leggings un peu moulants (enfin pas trop non plus, après chacun son délire)... Des fois des petites baskets mignonnes, ou des petits talons.
Mais les gens qui me jugent parce que je suis féminine, et parce que je m'habille tout le temps en arc en ciel, ben je les emmerde. Autant vous prévenir dès le début, mais j'ai beaucoup trop de caractère pour me laisser écraser par quelques méchants jugements et stéréotypes stupides, et j'ai bien trop de belles choses à faire dans la vie pour me laisser accabler par un petit "sale pute" ou pour perdre trop de temps derrière mon miroir le matin. Je ne prends même pas cinq minutes pour me maquiller. C'est surtout me coiffer qui est long (et chiant). Mais ça c'est parce que j'ai les cheveux bouclés. Bref.
Je connais plein de filles qui souffrent ou qui ont déjà souffert, du moins, à cause du sexisme, à commencer par moi, puis ma petite-amie Lily, qui est très, très féminine et qui se fait souvent très mal juger parce qu'elle adore les jupes, le rose et la cuisine, puis ma sœur jumelle Ivy, parce qu'elle veut aller en S alors que "ouais non, S c'est pour les mecs", puis l'une de mes cousines en particulier, Elmah, qui a déjà apporté son témoignage, et donc pour laquelle vous connaissez les jugements auxquels elle a droit (je ne sais même pas si ce que je viens d'écrire là avait vraiment un sens).
Je n'ai pas apporté de détails sur mon cas, pourquoi je considère que j'ai aussi souffert à cause de cela, vous dites ? Et bien ne vous en faites pas, j'y arrive. Enfin, si vous avez vraiment envie de savoir, parce que sinon, âmes sensibles s'abstenir.
"Âmes sensibles s'abstenir", pourquoi donc ? vous demandez-vous encore. Et bien, en fait, je dis ça parce que je vais balancer mon porc. Voilà, je ne l'avais pas encore fait, pourtant mon créateur m'a aussi donné des expériences dures, celles qui peuvent malheureusement arriver à n'importe-quelle personne réelle. C'est ça, le pire, c'est quand c'est réel.
Donc. Pour tout bien comprendre, ma cousine Elmah a participé durant son enfance à quelques émissions télévisées où on fait chanter et danser des enfants sur une petite scène mignonne, des émissions dans lesquelles elle a eu beaucoup de succès. Puis comme notre monde (celui de Langelo$h) est aussi un monde très axé sur la musique, Elmah a carrément pu démarrer une carrière de chanteuse. Qui a eu beaucoup de succès. Le truc c'est que moi j'ai voulu la suivre. J'ai voulu me mettre aussi à chanter, à danser.
Le problème ? Elmah avait déjà un groupe de paparazzis sur le dos quand j'ai voulu me mettre à faire la star à mon tour. Et ces mecs-là, que je vous disent, ils n'en avaient rien à foutre qu'on ne soit que des gamines de 13 ans qui étaient en classe de cinquième et qui vivaient encore chez leurs parents. C'était en 2015, il y a trois ans, donc oui, ma cousine et moi n'avions que 13 ANS. Et même 12, puisque nous sommes nées en fin d'année. Là c'est sûr, ce qui va suivre va vous paraître encore plus dégueulasse.
Donc, parmi ce groupe de paparazzis qui faisaient déjà chier ma cousine et le reste de la famille, il y en avait notamment un qui était très, très, TRÈS chiant. Aujourd'hui il est en taule ce bâtard, et je vais vous donner son nom, je m'en fous : cette brosse à chiottes s'appelait Urbain SERPENTI. C'est pourquoi pendant un certain temps, entendre le prénom Urbain m'a fait grincer des dents.
Un jour, donc, cet Urbain et sa bande toute aussi horrible que lui ont voulu que je les accompagne dans un parc juste à côté de la maison dans laquelle j'étais invitée pour poser. Vous voyez, j'avais un costume noir qui faisait un peu catwoman que je mettais des fois pour faire ma meuf excentrique et costaude, et ils le trouvaient "stylé", et voulaient donc me faire poser avec. Mais bordel, il était 7 heures du soir, je devais bientôt retourner chez mon pote (c'était un week-end), qu'est-ce que j'en avais à foutre de ses photoshoots, je poserais le lendemain, avec la surveillance d'un adulte de ma famille, puis voilà tout ! Mais cette brosse à chiottes d'Urbain a énormément insisté, tellement insisté que j'ai fini par souffler et par le suivre pour faire juste deux ou trois photos, après basta.
Mais... est-ce que je pouvais seulement DEVINER ce qu'il allait m'arriver ?! Ce monstre m'a eue ! Même pas le temps de dire ouf, son équipe était en train de prendre toute une rafale de photos pour m'éblouir avec leurs flashs. Comme j'ai la rétine fragile et que je suis sensible aux lumières instantanées, je ne voyais plus qu'à moitié, et cela m'a donné un mal de tête qui m'a terriblement déstabilisée. Même pas le temps de dire ouf. Quand les lumières blanches se dégagent enfin un peu de ma rétine, je vois ce connard d'Urbain qui s'est hissé sur moi, et je le sens saisir mes vêtements. Là, je suis morte de trouille, je panique, je hurle et mes bras commencent à se paralyser alors que j'aurais voulu les bouger dans tous les sens pour l'assommer de coups. Mon corps se mettait déjà en mode survie, mais ma gorge continuait de se déchirer de hurlements, des hurlements qui se sont assourdis quand ce monstre a plaqué sa main contre ma bouche.
Y avait toujours au moins quatre appareils photos qui produisaient des flashs autour de moi. Au moins. Les paparazzis étaient nombreux. Même pas le temps de dire ouf, je vous dis. Y en avais déjà trois autres qui s'étaient mis en cercle autour de moi. Ces enfoirés m'ont eue. Je... au début je m'en pensais capable, mais finalement je ne sais pas si je pourrai vraiment tout raconter dans les détails tellement c'était horrible. Bordel, il ont emporté le peu d'innocence qu'il me restait, c'est dire ! En écrivant, j'ai des sueurs froides, je ressens de nouveau cette peur horrible, je me souviens de ces sensations bizarres et atroces de ces salopards se succédaient les uns aux autres pour faire des allers-retours qui m'ont transpercée, corps et âme surtout. C'est... horrible. Enfin... horrible, c'est un mot très, très, TRÈS faible pour définir ce que vis une personne en train de se faire violer. C'est juste un mot pour donner un ordre d'idée des choses.
Donc de un, ce chien a profité de cette faiblesse qu'était ma sensibilité aux lumières fortes. De deux, il a profité du fait que je n'ai pas une très grande patience pour insister jusqu'à ce que je craque. Il a aussi profité de ma naïveté. Du fait que je sois dehors dans un parc, seule. Du fait que je sois jeune et donc "obéissante". Puis enfin, du fait que je sois une fille. Parce que je peux vous dire, connaissant cette brosse à chiottes, il n'aurait JAMAIS fait ça à un garçon. Il en aurait eu après un garçon, il l'aurait insulté, il serait peut-être même allé jusqu'à le frapper. Mais moi, il m'a chuchoté des insultes crues pour m'humilier, il m'a frappée parce que je criais et que j'avais des mouvements de jambes désespérés pour me dégager, et il m'a violée, bordel de merde !!!!! Excusez-moi de mettre cinq points d'exclamation de suite comme ça, d'habitude je ne le fais pas dans une écriture sérieuse, mais là, putain de bordel de merde. Ils étaient quatre. Quatre, bordel. Quatre enfoirés de 35 ans strict minimum. Et moi, j'étais toute seule, complètement désemparée, et je n'avais même pas encore fêté mon treizième anniversaire.
J'ai eu une chance de malade, parce qu'étant donné que j'étais dans un parc à quelques mètres de la maison de campagne où mon pote m'avait invitée, lui qui était sorti et me cherchais dans les parages, ils les a vu se relever et remettre leurs pantalons, et il a hurlé en me reconnaissant allongée par terre, à moitié à poil, la tronche pleine de poussières, de bleus, et de larmes. Ils ont tous sursauté et commencé à plier bagages en l'entendant, sauf qu'au moment où ils ont quand-même pris la peine de se retourner pour voir qui c'était, la mère de mon pote et ma cousine Elmah ont surgi derrière lui, et ont à leur tour beuglé tout ce qu'ils pouvaient. Ces chiens de paparazzis, leur brosses à chiottes de chef Urbain à leur tête, se sont barrés en courant, y en a même un qui a oublié son appareil photo - idéal pour leur arracher des preuves de ce qu'ils m'avaient fait subir, ces chiens nés de l'union d'une pute et d'un gigolo. La mère de mon pote continuait d'hurler en pointant du doigt ces types qui s'éloignaient, Georges (mon pote) était collé à elle et tremblait comme un malade, et Elmah s'est pété la gueule en sautant par dessus la barrière du parc pour accourir vers moi.
En temps normal, en gamine un peu conne que je suis, j'aurais rigolé en la voyant se viander dans le sable. Mais là... j'étais allongée au pied d'un banc, les jambes et l'entre-jambes complètement exposés, mon T-shirt à moitié soulevé, j'avais même une jambe en l'air qui était paralysée et je sentais des putains des grains de sable à l'intérieur de moi, je m'en souviens. évidemment que je m'en souviens... J'avais les joues trempées, les cheveux éparpillés par terre, remplis eux aussi de grains de sable, mon petit mascara était sans aucun doute parti en couilles, et comment je respirais, j'avais des hoquets, j'avais ma gorge qui se bloquait et qui se détendait à nouveau, comme quand quelqu'un fait une crise d'épilepsie, sauf que là j'étais immobile. De toute façon je ne pouvais pas bouger, je voyais Elmah qui se jetait sur moi pour m'asseoir et me serrer dans ses bras en sanglotant, mais je la voyais toute floue, tellement j'avais la vue brouillée.
J'ai mis au moins deux minutes à reprendre conscience du monde qui m'entourait, et dans les bras d'Elmah, j'ai soudain poussé un hurlement semblable à celui que j'avais poussé au moment où Urbain s'était jeté sur moi, et je me suis mise à pleurer franchement. Qu'est-ce que je venais de vivre, putain de bordel à queue de merde ! Exécrable ! Entre le début du viol et le moment où j'ai entendu le hurlement de Georges qui a fait fuir les paparazzis une bonne fois pour toutes, je croyais que j'étais entre la vie et la mort. Et ce n'est même pas complètement faux, de dire les choses comme ça. Bordel, un viol, bordel. Y a des femmes qui subissent ça toutes les je sais pas combien de minutes dans le monde, et qui en ressortent aussi traumatisées que moi. Et encore, moi j'ai eu une veine de ouf, y a mon pote qui a eu le temps de voir et d'identifier les paparazzis, et quand Elmah en était à m'étreindre, la mère de Georges était en train de téléphoner à la police. Y a des filles, personne ne les a vues, personne ne les a entendues, personne ne les a aidées.
Je ne veux plus jamais que personne soit violé sur cette Terre. Oui, je sais, c'est un peu fou, ce que je demande. Mais j'ai mes raisons, et maintenant, vous savez pourquoi.
Je m'appelle Britney, je ne dois être qu'une grosse pétasse superficielle qui roule des hanches dans la rue et qui cherche, mais pourtant, je sais ce que c'est que de se faire violer, alors je peux vous assurer que non, je ne cherche rien du tout d'aussi épouvantable. Pas une deuxième fois. Pour la première fois, je finis un texte de manière négative, mais avec un témoignage comme celui-ci, désolée, mais la petite garce superficielle qui se la pète avec ses T-shirts arcs en ciel ne pourra pas vous offrir une fin heureuse.
Quelle horreur... c'est éprouvant d'écrire une histoire pareille... Sur ce, sur cette note fortement négative, la deuxième partie de "Parce que le plus beau sexe du monde mérite bien ça" (du soutien et du respect, PAS un viol !!!!) qui a mis un mois et demi à venir est enfin finie, je vous réserve encore quelques écrits et quelques personnages pour la troisième. Continuons de nous indigner, parce que oui, malgré les efforts et les évolutions récentes, tout est quand-même loin d'être gagné.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top