»Texte« Concours
Je venais de trouver ce petit coin de paradis. En effet, ce n'est pas à Durennes que l'on trouverait ce genre d'endroit. J'ai lu dans les livres qu'on appelait ça une forêt. C'est une vaste étendue recouverte d'arbres de toutes sortes. Je peux reconnaître des chênes, des bouleaux et des peupliers. J'ai trouvé tout cela dans les anciens livres de science, ceux des vingt-et-unième et vingt-deuxième siècles, qu'on n'utilise plus aujourd'hui, vu qu'à notre époque, au troisième millénaire, ces endroits sont vraiment très rares. Mais, et bien heureusement, j'étais partie de chez moi. Certes, sans accord parental. Ils étaient sûrement à mes trousses.
C'est très calme. Les seuls bruits que l'on entend sont les craquements des feuilles mortes sous mes pieds, et les gazouillements joyeux des oiseaux. C'est la première fois que j'entends quelque chose de musical. C'est très joli. La lumière est douce, tamisée par le feuillage qui s'étend indéfiniment au-dessus de moi. Je suis perdue, mais cela vaut mieux. Ils auront moins de chances de me trouver si je ne sais pas moi-même où je suis.
Cette place est l'oxymore de Durennes. Ici, tout est vie et couleur. Alors que là-bas, ce n'est que morosité et grisaille. Lorsque j'arrive près d'un ruisseau, je tourne sur moi-même doucement, puis de plus en plus vite, jusqu'à tomber au milieu des feuilles qui deviendront bientôt poussière. Le sol tangue sous mon corps détendu. Je ferme les yeux le monde retourne à la normale. Les oiseaux continuent leur joyeux concert et l'eau poursuit sa route dans un bruit apaisant. Un léger craquement me fait ouvrir les yeux. Je tourne lentement la tête vers la source du bruit. C'est peut-être eux.
Mais à ma grande surprise j'aperçois, si mes souvenirs sont bons, ce qui se nomme un cerf. Un corps sur quatre pattes, recouvert de pelage marron clair, et deux grands bois surplombant une tête tournée dans ma direction. Il est si majestueux. Comme si la forêt lui appartenait. Il paraît qu'ils ont peur de l'homme. Mais il ne s'enfuie pas. Il n'en a sûrement pas vu depuis des lustres. Il ne sait pas que nous sommes, enfin étions, de nature à les tuer pour les manger.
Un grondement se fait entendre au loin. Sûrement encore un orage. Depuis quelques siècles, ils sont nombreux, la faute à notre pollution excessive depuis le début de l'ère industrielle. Nous avons réduit notre consommation, mais il était trop tard. L'être humain est, je pense, la pire chose qui ai pu arriver à notre planète. A cause de nous, de sublimes créatures comme cet animal ont disparu ou vont bientôt disparaître.
Le cerf et moi nous défions toujours du regard, même si je sais pertinemment qu'il va gagner. Seul mon ventre bouge, se gonflant et de dégonflant au rythme de ma respiration. Prenant mon courage à deux mains, je m'approche le plus doucement possible, la main en avant. Le cerf me fixe, sans ciller. J'amène ma main jusqu'à son museau, sans pour autant le toucher. Le souffle brûlant sortant de ses narines me caresse la main. Ma main continue son trajet mais lorsque je le frôle, il part brusquement en arrière, et arrive dans la rivière. Je recommence à avancer, et mes chaussures en toiles sont imbibées d'eau. Je baisse les yeux, l'eau coule autour de mes chevilles. Je relève la tête vers le cerf et tends le bras. Cette fois-ci, je parvins à poser mon membre sur son museau. Il est brûlant. La vapeur qu'il expire entoure ma main, montant vers le ciel. Le ciel gronde toujours, et quelques gouttes tombent. Il faut que je trouve un abri. Mais je n'arrive pas à défaire mes yeux de la créature me faisant face. Ce n'est que lorsque la pluie tombe à torrent et que nous sommes trempés que le cerf fait demi-tour. Je me décide à le suivre, il cherche sûrement de quoi s'abriter.
Nous marchons silencieusement au milieu de l'eau tombant du ciel, quand un coup de feu se fait entendre. Aussitôt, le cerf part en courant. Je me retrouve seule au milieu des arbres, trempée. Le coup tiré provient sûrement de ceux qui me cherchent. Je cours, ne sachant où aller. Je tourne, bifurque, et retourne dans tous les sens. Je sais qu'il m'est impossible de leur échapper. Je m'arrête lorsque je tombe sur un cadavre ensanglanté. Un renard. Du sang s'écoule d'un unique trou sur son ventre, recouvrant son beau pelage roux. Le coup de feu. Je me relève vivement, et me remet à courir. Je ne veux pas, je ne veux pas qu'ils m'attrapent. S'ils m'attrapent, ce sera la fin.
Je ne sens plus mes jambes et je manque de souffle. Un point de côté énorme me fait souffrir le martyr. Mais il faut que je continue. Alors c'est ce que je fais. Un autre coup de feu. Peut-être le cerf. Des larmes brouillent mon champ de vision. Mais je cours. Je cours, jusqu'à ce je n'en puisse plus, et que je m'écroule, face contre terre. Étonnement, je ne ressens aucune douleur, je me sens presque... légère. J'entends vaguement un cri, comme si c'était un bruit de fond. Le sol mouillé rafraîchit mon visage, sûrement rouge de l'effort que mon corps vient de subir. Mes joues sont recouvertes des larmes séchées. Mes vêtements sont trempés, mais la sensation est agréable. Je sens que l'on me retourne en s'accrochant à mon épaule gauche. Ma vision passe du noir obscur à un blanc intense, alors je plisse les yeux. Puis peu à peu, des formes se dessinent. Un homme habillé de noir, est au-dessus de moi. Deux autres se trouvent quelques mètres plus loin. Ils m'ont trouvée. C'est fini.
Je sors soudain de ma transe, m'aidant de mes coudes pour me relever. Ils sont là. Des mains s'agrippent à mes épaules et me remettent à terre. Un des deux hommes qui était plus loin s'avance vers moi et lève son bras. Au bout de celui-ci, un pistolet. Je n'ai pas le temps d'avoir peur ou mal, que mon corps se tend, avant de se relâcher. Puis, je ne le sens plus. Une sensation de bien-être m'envahit, et tout devient plus lumineux. De plus en plus, jusqu'à ce que je ne voie plus que du blanc, éclatant de pureté, me promettant un avenir meilleur.
Laurane qui s'occupe comme elle peut pendant les vacances et remercie necrocochat666 pour l'organisation de ce concours.
Je participe donc à un concours, en espérant que je ne sois pas tombée dans le hors-sujet, mais ça m'a beaucoup plu d'écrire ce texte. Le thème était "Une aventure en forêt"
Fait 2 : Je fais un peu plus d'un mètre soixante. Je suis brune avec les yeux euh.. bleu vert gris. On pourrait croire que c'est beau, mais en faite ça fait un peu chelou. :') Voilà. Oui, on s'en fou mais fallait bien commencer par quelque chose.
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