Partie 41
Alyssa soupira en fixant le plafond qu'elle distinguait à peine dans l'obscurité de sa chambre. Mis à part le rendez-vous de lundi, ce fut une semaine comme une autre au travail. Elle avait passé son temps à clôturer des dossiers en vue de son absence de la semaine prochaine, voir des clients, rattraper les bourdes de certains collaborateurs et se disputer avec Elina. Rien de neuf en soi. Elle n'avait pas vraiment pris le temps de repenser à cette confrontation, car il fallait être honnête, c'était plus un duel qu'une rencontre cordiale entre de futures associées. Elle n'aimait pas ça. En tant que fan des équipes de la BRU elle était heureuse d'avoir rencontré Helia et Selena mais en tant que femme d'affaires elle en ressortait frustrée. Elles n'avaient pas dit ce qu'elles attendaient d'elles, ce qu'elles voulaient faire d'elles et leurs projets futurs avec elles. L'attitude d'Elina durant cette semaine montrait également qu'elle se posait beaucoup de questions vis-à-vis de tout ça. Après le départ des Cubains elle était restée silencieuse, toute la semaine elle avait semblé perdu dans ses pensées et aujourd'hui Alyssa l'avait surprise à consulter en ligne tous les documents financiers disponibles sur le net concernant les différentes entreprises du cercle de la BRU.
La châtaine soupira de nouveau en voyant la lumière d'un éclair à travers les stores fermés. Ce n'était pas un orage puissant et le bruit semblait lointain mais c'était suffisant pour qu'elle soit encore réveillée à trois heures du matin alors qu'elle était fatiguée et qu'elle devait se lever dans à peine quatre heures. Les participants de ces olympiades devaient rejoindre le lieu où elles allaient se dérouler pour midi. Elles se passaient plus ou moins à quatre heures trente de route de la ville de New York, plus précisément aux environs de la "Finger Lakes National Forest" ce qui signifiait que leurs invitées de la BRU avaient presque sept heures de voyage. Heureusement que le dimanche était consacré au repos, pour que tous les participants soient en forme pour la compétition.
Suite à un autre éclair elle se demanda ce que faisait sa voisine et si de son côté ça allait. Tout était silencieux et elle n'osait pas se lever pour aller voir si la plus jeune arrivait à dormir. Pour être honnête avec elle-même, elle devait admettre que l'envie d'aller se réfugier dans le lit de la Cubaine était bien présente. Après tout c'est elle qui avait peur des éclairs alors qu'Elina avait peur du bruit. "Stupide ego" pensa-t-elle. A cause de lui elle n'allait pas dormir et être minable toute la journée. Elle se frappait mentalement quand un bruit attira son attention et lui fit retenir sa respiration. Des bruits de pas, ou plus précisément de pattes. Elle reconnut sans difficulté le bruit des griffes d'Hestia sur son carrelage et s'assit dans son lit en attendant. Elle espérait qu'elle venait ici, dans sa chambre, car si Hestia venait ça ne pouvait signifier qu'une seule chose: Elina venait aussi. Peu importe combien la Cubaine bougeait dans son sommeil quand elle n'était pas avec la châtaine, le chien restait au pied du lit sans broncher et ce toute la nuit. Le bruit s'arrêta dans ce qui semblait à Alyssa être l'entrée de son couloir menant à sa chambre. La petite hésitait, elle en était persuadée, ce qui expliquait pourquoi Hestia s'était arrêtée. Quand les bruits reprirent ils semblaient s'éloigner, au grand dam d'Alyssa qui retint une larme. Elle allait se rallonger quand un autre éclair transperça le ciel, illuminant pendant une fraction de seconde les deux appartements comme en plein jour. Suite à cela il fallut moins d'une minute pour qu'un petit corps chaud et tremblant entre en contact avec le sien, se glissant sous ses draps à une vitesse fulgurante. Hestia monta plus docilement sur le lit avant d'aller se diriger où dormait Ananké depuis le début de la nuit. La jeune femme s'allongea, entourant d'un bras protecteur sa voisine qui resta collée à elle. Au bout d'un petit moment, en entendant la respiration d'Elina ralentir, elle enfouit sa tête dans la chevelure brune face à elle, profitant de son odeur qui l'apaisait tant. Elle la colla un peu plus à elle, la tenant comme elle aurait tenu un ours en peluche. Cette pensée la fit sourire, la Cubaine avait la taille parfaite pour cela et agissait sur elle comme un doudou sur un enfant. Comme à chaque fois qu'elle dormait avec la plus jeune, il ne lui fallut par la suite que quelques minutes pour tomber, enfin, dans les bras tant attendus de Morphée, bercée par l'odeur et la respiration de sa voisine.
La lumière du jour qui filtrait par les stores semi-ouverts réveilla Alyssa. Elle ne put s'empêcher de grogner et d'en vouloir légèrement à Meryl car bien évidemment c'était elle qui était venue les entre ouvrir avant d'aller promener Hestia. Elle grogna encore plus en ayant l'impression d'avoir la nuque raide. Il lui fallut un bon temps de réflexion pour comprendre d'où venait la douleur: elle n'avait plus d'oreiller. Quand ses yeux furent habitués à la luminosité de la pièce elle porta son regard sur le corps qui lui tournait le dos et était collé au sien. Cette nuit elle n'avait pas rêvé, il lui avait bien semblé qu'Elina ne portait pas de haut quand elle s'est jeté dans ses bras et c'était bien le cas. Après tout, la Cubaine était frileuse et dormait constamment avec une couette épaisse ce qui l'obligeait à dormir sans haut pour ne pas mourir de chaud. Cette observation fit ricaner la châtaine. C'était stupide. Il suffisait qu'elle dorme avec une simple couette pour garder son haut. D'après elle cette excuse, qu'elle avait sorti à Stef, était bidon. Elle aimait juste dormir comme ça et sa pudeur légendaire lui servait d'excuse pour éviter d'avoir Stef dans son lit après une soirée arrosée. Alyssa ne put s'empêcher de se demander si Meryl avait déjà vu le corps de la Cubaine plus qu'il ne le fallait. Après tout elle la réveillait tous les matins non? Non. Elle était frileuse et sentait le moindre centimètre de sa couette en moins sur sa peau. Mais il suffirait d'une fois, une fois de trop qui restait hypothétique certes mais qui bizarrement l'agaçait.
En secouant la tête pour calmer ses pensées qu'elle jugeait stupides, Alyssa se redressa légèrement pour s'appuyer sur son bras droit, la tête contre sa paume de main. Elle observa la plus jeune et, sans surprise, retrouva son oreiller dans ses bras. Comment diable avait-elle fait pour lui subtiliser sans la réveiller? De sa main gauche elle dégagea le visage de la brune, ramenant ses cheveux en arrière. Elina dormait en tenant l'oreiller comme un doudou, les cheveux un peu en bataille, les joues légèrement rosies par la chaleur du lit et sa bouche entrouverte d'où s'échappait un petit filet de bave. Elle était la définition même du mot adorable d'après Alyssa qui se demanda si elle était humaine. Qui réussissait à être adorable et pire que mignon en bavant? Eh bien Elina Davis apparemment. Sans qu'elle puisse le contrôler, sa main vint d'elle-même effleurer la peau nue de la Cubaine, commençant par son bras et remonta jusqu'à son cou. Encouragée par le soupire d'aise d'Elina et les frissons qui apparurent dans le sillage de ses caresses, elle descendit sa main sur son dos nu avant de remonter et de refaire le chemin inverse jusqu'au bras de la brune. Quand sa main changea de trajectoire pour dessiner les formes féminines de la plus jeune en passant par ses hanches, longeant la limite de son sous-vêtement avant de remonter en effleurant toute sa colonne vertébrale, elle se surprit à s'approcher de la jeune femme. En redescendant sa main sur les hanches d'Elina, elle lui embrassa doucement le cou, souriant en remarquant la respiration plutôt rapide de la jeune femme.
-"Squatteuse de lit, voleuse d'oreiller et maintenant exhibitionniste. Que me réserves-tu encore Miss Davis?"
-"Si tu savais." répondit Elina en ouvrant doucement les yeux tout en arborant un petit sourire espiègle.
Quand elle se retourna en s'étirant, Alyssa attrapa la couette en faisant en sorte qu'elle reste en place. Elle ne voulait pas en voir plus que ce que la plus petite voulait lui montrer. Elle était toujours à moitié endormie et la châtaine ne pouvait être sur à 100% qu'Elina avait pleinement conscience de la situation.
-"Pourquoi tu n'es pas venu me rejoindre?" demanda finalement la Cubaine après un quart d'heure de silence, en se blottissant contre Alyssa qui n'avait pas changé de position.
-"Comment ça?"
-"Ce n'était pas un gros orage. Je me sentais mal mais rien d'impossible à gérer. Ce qui me terrifie le plus dans un orage c'est le bruit. Toi je sais que ce sont les éclairs. Tu es mal en boite à cause des stroboscopes, tu es stressé dans une pièce quand un éclairage est défaillant et qu'il clignote. Il m'a fallu du temps pour assembler toutes les pièces du puzzle mais je pense ne pas me tromper. "
-"En effet." avoua à contre cœur Alyssa en frottant de sa main libre le dos de l'autre jeune femme.
-"Donc pourquoi n'es-tu pas venu?"
-"Et toi pourquoi es-tu venu si tu n'as pas peur? Tu as couru dans mon lit dès qu'il y a eu le gros éclair."
-"Parce que j'étais sur la terrasse qui, je te le rappelle, est faite tout en verre. Là j'avoue avoir vraiment eu peur. A la base je venais juste voir comment tu allais. Pas que je m'inquiète pour toi hein, juste que si tu pouvais éviter de claquer alors que j'ai besoin de toi pour une semaine de compétition ça pourrait être cool. Finalement j'ai bien fait de venir. Tu ne dormais pas et tu étais assise dans ton lit en sueur. Ta fierté sera ta perte Kelly."
-"Pourquoi tu demandes si tu connais la réponse?" grogna Alyssa en reprenant son oreiller pour le remettre en place tout en s'allongeant ce qui fit grimacer la plus jeune "J'ai une crampe au bras à force d'être dans cette position." essaya-t-elle de se justifier avant de soupirer en voyant le visage grognon de la brune, de lui attraper une jambe et l'un de ses bras pour la tirer sur elle.
-"Je préfère l'autre position." protesta Elina en s'allongeant tout de même, sa tête sur la poitrine de la plus âgée.
-"Car tu es une perverse en plus d'une squatteuse de lit, de voleuse d'oreiller et d'exhibitionniste."
-"Je ne vois pas en quoi." feint Elina.
-"Quand on est sur le côté toutes les deux tu enfouis ta tête au niveau de ma poitrine. Tu es sur de ne pas voir ce qui fait de toi une perverse?"
-"J'ai le droit et c'est légitime."
-"Et en quoi?"
-"Tu passes ton temps à mater mes fesses dès que tu le peux et quand l'occasion se présente tu les tripotes comme en ce moment. Donc tu profites de mes fesses et moi de tes seins. Voilà. En plus moi ce sont des genres de câlins. Toi ça fait obsédée."
-"Quel raisonnement infaillible." rigola nerveusement Alyssa qui, même si ça lui faisait mal, devait admettre que la plus jeune avait bien raison. Elle remonta cependant sa main et frotta doucement le dos de la Cubaine. Au moins si elle était occupée elle ne descendraait pas plus bas.
Plusieurs minutes passèrent au cours desquelles le ciel orangé laissa place au ciel journalier. Alyssa ne bougea pas et profita des caresses que la plus jeune effectuait sous son t-shirt, sur son ventre, en ayant sa tête enfouie dans la chevelure de la brune. Elle aimait la situation. La Elina du matin était une enfant adorable qui aimait les câlins et tout autres gestes affectifs. En soi, une Elina à des kilomètres de la harpie insupportable qui lui servait de collègue. Difficile de croire que ces deux facettes faisaient partie, avec tant d'autres, d'une seule personne.
-"C'est un peu risqué de s'afficher avec les membres de la BRU non?" demanda Elina "Nous on participe à cette compétition pour prouver que malgré nos différends on est totalement capables de diriger "Ran Corp" ensemble mais la BRU... Ils vont avoir des doutes. "
-"On va être obligé de les rencontrer plusieurs fois et tu sais très bien que c'est impossible de réussir à garder tout ça secret. Plus on a l'air suspect plus ils vont chercher."
-"Alors que si on montre nos relations en plein jour ils penseront mieux nous surveiller et tout savoir. C'est ça?"
-"Oui, je pense que c'est ce qu'elles ont derrière la tête."
-"Et je pense qu'elles ont surtout compris qu'on avait des choses à cacher et qu'elles allaient devoir choisir entre protéger nos secrets ou notre future collaboration. Enfin... Collaboration ou je ne sais quoi. Je n'arrive pas à savoir ce qu'elles attendent de nous. Ça m'énerve."
-" Ça t'énerve de ne pas comprendre ou parce que c'est en dehors de ton contrôle?"
-" Ça revient au même non?" soupira Elina en s'étirant de nouveau.
Alyssa ne répondit pas et embrassa le crâne de la Cubaine avant de s'asseoir tout en la gardant contre elle.
-"Nos meilleures amies vont arriver. Tu devrais aller mettre un haut."
-"Et me promener topless le matin ? Marché pieds-nus sur le sol gelé? Enfiler un t-shirt tout froid? Tu pourrais simplement me passer le tient." Grogna Elina en passant ses bras autour d'Alyssa.
-"Et ensuite te porter à table?"
-"C'est l'idée oui." murmura Elina en embrassant le cou de la plus âgée.
-"Le décompte avant leur arrivée est en secondes maintenant. J'imagine que ça ne vaut pas le coup de perdre du temps à t'envoyer bouler."
-"En effet."
Alyssa grogna pour montrer son mécontentement avant de pousser légèrement la brune pour qu'elle s'enlève. Une fois qu'Elina fut assise de l'autre côté du lit en lui tournant le dos, elle enleva son t-shirt et lui balança dessus. La Cubaine ricana avant de se retourner vers sa collègue en se cachant à l'aide du t-shirt et finit par exploser de rire en voyant la position d'Alyssa. Elle s'était rallongée, la couette couvrant sa poitrine et avait les mains croisées derrière sa tête.
-"Qu'est ce qui est drôle ?" demanda la châtaine en arquant un sourcil.
-"C'est quoi ce tableau post-baise?" se fit entendre la voix de Stef, faisant sursauter les deux jeunes femmes.
-"Tu as ta réponse." murmura Elina en essayant de cacher ses rougeurs.
-"On peut tout expliquer." tenta Alyssa en s'asseyant.
-"Ah oui? Expliquez-nous comment vous avez fini presque nues dans ton lit sans compter ta position qui ressemble à une position de pure satisfaction après une bonne baise." demanda Mady en arborant un sourire en coin.
-"Je voulais être sur qu'elle allait bien malgré l'orage car j'ai besoin d'elle en pleine forme, alors je me suis levé en oubliant que je dors sans t-shirt. En venant je me suis aperçu de ma tenue, j'ai voulu faire demi-tour sauf qu'un horrible éclair est apparu alors j'ai couru me mettre sous la couette la plus proche."
-"Et là, elle allait me prendre la tête à sept heures du matin pour avoir un t-shirt chaud donc je lui ai balancé le mien pour avoir la paix et vous êtes arrivés."
-"Eli top. Tu me dois un resto!" s'écria la Mexicaine tandis que Mady leva les yeux au ciel en partant.
-"Elles ont le don pour arriver toujours au mauvais moment." rigola Meryl en attrapant un t-shirt dans l'armoire de la châtaine pour lui donner. Avant de partir elle embrassa le front de ses deux héritières et leur indiqua que le petit déjeuner allait être servi.
Après avoir vérifié de nombreuses fois que leurs valises contenaient tout ce dont elles allaient avoir besoin pour la semaine à venir, les deux jeunes femmes estimèrent qu'il était temps de partir. Meryl avait demandé à son chauffeur de seconder le chauffeur habituel des jeunes femmes pour qu'ils puissent se relayer durant le trajet.
Mady et Stef avaient bien évidemment tenu à accompagner leurs meilleurs amis même si elles ne resteraient pas. Ayant un dossier en cours elles s'étaient mises à côté, dos à la route et face à leurs meilleures amies pour pouvoir travailler ensemble. Le trajet se fit dans le calme, seul le bruit des claviers de Meryl, Mady et Stef perturba légèrement le silence. Meryl, qui se trouvait sur le côté dans un siège entre les deux banquettes des quatre jeunes femmes, observa de temps à autre ses deux héritières d'un œil attendri. Alyssa avait, un peu plus tôt, voler un écouteur à la Cubaine qui était appuyée contre la fenêtre, sans que cette dernière ne proteste. Depuis la châtaine piquait du nez sous le regard amusé d'Elina. La manière dont Alyssa avait observé, pendant de longues minutes, la plus jeune en faisant semblant de regarder par la fenêtre n'avait pas échappé à Meryl. La plus âgée avait détaillé avec minutie le visage de la Cubaine, prêtant une grande attention à chaque détail et maintenant c'était l'inverse. Quand la tête d'Alyssa partit en avant à cause du sommeil qui s'insinuait irrémédiablement en elle, Elina gloussa, s'attirant le regard noir de la châtaine. De leur côté les trois autres femmes arrêtèrent leurs activités pour regarder, non sans stress, l'échange. Elles redoutaient qu'une dispute n'éclate et clairement dans un petit habitacle cela s'annonçait dangereux. À la surprise générale Elina se cala comme elle put contre la porte avant d'ouvrir les bras, invitant Alyssa à s'y glisser. Elle le fit en grognant ce qui provoqua un autre rire chez la Cubaine. Une fois confortablement installée elle ne tarda pas à s'endormir définitivement, très vite imitée par la plus jeune. Elles dormirent et restèrent ainsi durant tout le trajet sous les regards perplexes de leurs meilleures amies et l'objectif de Meryl qui ne pouvait s'empêcher de les prendre en photo.
Quand la voiture s'arrêta Meryl était perdue dans ses pensées. Et si elle s'était encore trompé ? Au début elle pensait que la relation conflictuelle de ses héritières était dû à de la jalousie. Par la suite elle s'était dit que c'était de l'attirance et du désir non assumés mais et si finalement c'était plus que ça ? Plus que du simple désir, plus qu'une simple attirance physique ? Et s'il était question de sentiments ? Ça lui semblait flagrant maintenant. Le problème c'est qu'avant elle avait un casse-tête du niveau d'un rubik's cube. Elle se doutait qu'elle avait interrompu des moments intenses plus d'une fois. Elle n'était pas naïve. Sur leur terrasse une semaine plus tôt ce n'était certainement pas la première fois. Avant ça il y eut leur nuit au lac après le premier feu de camp. Leurs lèvres gonflées et leurs joues rouges le montraient quand elle les avait retrouvé avec Mady et Stef. Par la suite il y eut la sortie en canoë. Elles étaient essoufflées et gênées au téléphone sans compter le suçon sur la poitrine d'Alyssa, juste à la limite de son maillot de bain. Depuis elle avait réfléchi à des moyens de les faire craquer, les mettre dans une situation où rien ne les empêcherait de faire ce qu'elles avaient à faire et plusieurs plans lui étaient venus à l'esprit. Le problème c'était que maintenant le casse-tête passait au niveau du décodage des codes secrets de la CIA. Les faire craquer: ok. Les mettre face à leur attirance mutuelle : compliqué. Leur faire prendre conscience de leurs sentiments: quasiment impossible. Leur faire accepter ces fameux sentiments... Bizarrement cette idée lui sembla plus compliquée que prouver l'existence des licornes ou des voyages temporels.
En descendant de la voiture, après avoir réveillé ses deux héritières, la solution qu'elle pensait inexistante lui apparut soudainement. Ou plutôt calmement avec de beaux sourires en se tenant la main.
-" Bonjour madame Davidson." Se fit entendre une voix joyeuse et pétillante.
Après tout les codes de la CIA et de la NASA ont déjà été décrypté par des hackers non? Ils n'étaient juste pas à la portée de n'importe qui. Seules quelques personnes peuvent le faire en fonction de leurs habiletés, compétences et connaissances. Alors peut-être qu'il en était de même ici, peut-être qu'elle devait simplement rester dans son rôle de mère et laisser d'autres gens aider ses filles. Elle devait rester là pour elles mais ne pas tenter quoi que ce soit. De plus, ces personnes n'avaient pas que les capacités mais également les moyens. Elles allaient avoir de quoi les aider dans bien des domaines.
-"Mademoiselle Cabrera, mademoiselle Morales." Les salua Meryl en leur adressant un sourire bien sincère et plein d'espoirs.
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