Drame (Gavi x Viní Jr)
Cloîtré dans sa chambre, Gavi regarde secrètement le groupe madrilène qui partait aux États-Unis. Il fixe un nom en particulier : Viní Jr.
Il soupire. Les El Clásico lui manquent terriblement. Premièrement parce que jouer au football tout court lui manque, deuxièmement parce que les matchs comme ça, il adore. Et troisièmement...bien qu'il aie honte de l'admettre, il attend toujours ces matchs-là pour jouer contre un joueur un particulier.
Vinícius José Paixão de Oliveira Júnior.
En effet, au fil du temps, il a fini par développer des sentiments étranges concernant le brésilien. Il s'est retrouvé totalement incapable de cesser de penser à lui. Il s'est retrouvé à rêver de lui, dans son sommeil, et à vrai dire préférant le sommeil parce qu'il pouvait l'y retrouver. Des émotions qui ont tout de la torture. Mais des émotions et des sentiments qu'il ne peut en aucun cas, ni ne veut en aucun cas, faire taire en lui.
Enfin, bref.
La situation se présente comme un enemies to lovers pour lui. Madrilène et barcelonais. Montaigu et Capulet. Roméo et Juliette.
Pablo veut retrouver cette tension, cette rivalité, ces bagarres sur le terrain.
Mais cette foutue blessure l'en empêchait ! Bien qu'il soit rétabli, il n'a toujours pas pu faire son retour sur le terrain. Frustrant.
Gavi soupire et pose son portable à côté de lui, puis va ouvrir sa fenêtre.
– Ô rage, ô désespoir, ô blessure ennemie ! s'exclame-t-il. N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? Mon pied, qu'avec respect toute l'Espagne admire ; mon pied, qui tant de fois a sauvé cette équipe, tant de fois amené la victoire aux mains de Xavi, trahit donc mon jeu, et ne fait rien pour moi ? Ô cruel souvenir de ma gloire passée...
– Pablo ?
Le barcelonais sursaute pour se retrouver nez à nez avec sa grande sœur, Aurora, qui se trouvait dans l'encadrement de sa porte.
– Qu'est-ce que tu racontes ? dit-elle.
– Mon désespoir, se lamente Gavi.
— Encore ta blessure ?
– JE VEUX JOUER MOI !
— CRIE PAS PAPA ET MAMAN DORMENT !
– Et pourquoi tu dors pas toi ?
– Je regarde Chica Vampiro.
– Sérieux ?!
– Non.
Pablo soupire.
– Je peux regarder un truc avec toi ? Je m'ennuie.
Sa sœur hoche la tête et il la rejoint dans sa chambre. Ils décident d'un accord commun de regarder La chronique des Bridgerton puisque la saison trois est sortie récemment.
Puis, pendant que Colin Bridgerton et Penelope Featherington se roulaient une pelle, Aurora se tourne vers son petit frère.
– Dis-moi, Pablo...est-ce qu'il n'y aurait pas autre chose qui te manque mis à part le fait de jouer ? dit-elle.
Pablo sent ses joues prendre une teinte légèrement plus rouge, mais malheureusement pour lui assez voyante sur sa peau aussi blanche que les devoirs de maths de l'auteure.
La jeune femme sourit.
– C'est Vinícius, c'est ça ?
– Arrête de m'exposer !
– Ça va, il n'y a personne.
– Si ! Le chien.
– Le chien ne dira rien.
Faut qu'il apprenne à admettre ses sentiments ce tocard, pense le chien.
Pablo soupire.
– Il est vrai que...il y a quelque chose...avec Vinícius– mais je ne sais pas ce que c'est ni comment gérer ça...
Aurora hoche la tête et se tourne pour être face à son petit frère.
– Qu'est-ce que tu ressens exactement ? demande-t-elle.
D'abord pris au dépourvu par la question, Gavi réfléchit un moment. Qu'est-ce qu'il ressentait pour Vinícius précisément ?
– Une sorte d'attirance, dit-il finalement. Je me retrouve à rêver de lui, à penser à lui constamment, et je t'avoue que j'attends à chaque match de me retrouver face à lui...et va savoir pourquoi, être proche de lui me donne une sensation comme des papillons dans le ventre et j'ai chaud...
À ce moment-là, sa sœur se met à rire. Pablo la dévisage.
– Quoi ?? Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ?
– Pablo, je crois que tu es amoureux ! dit-elle en riant.
Ces mots frappent Pablo tel le mur de la voie 9¾. Lui, amoureux ? De Vinícius José Paixão de Oliveira Júnior qui plus est ? Impossible.
– Non, réplique le barcelonais.
Sa grande sœur laisse échapper un soupir de défaite. Son frère était définitivement l'être humain le plus têtu qu'elle connaissait.
▪︎▪︎▪︎
Ce soir-là, Jules Koundé avait organisé une fête avec les barcelonais pour fêter leur récente victoire. Et, soit pour bien mettre le seum au madrilènes, soit pour simplement voir ses amis, il avait invité Eduardo Camavinga et Aurélien Tchouaméni, ses coéquipiers et amis français.
Sauf que...
– On a ramené deux trois amis, ça ne te dérange pas ? avait demandé Camavinga.
– Absolument pas ! avait donc répondu Jules. Plus on est de fous plus on rit. Ou plus on est de fous plus on jouit, mais ce n'est pas une orgie.
En effet, trois de leurs coéquipiers madrilènes étaient venus également. Le trio brésilien de l'équipe. Rodrygo avait sa main liée à celle de Militão (ce qui confirme les soupçons de Koundé concernant une relation entre les deux), et Vinícius arborait son éternel sourire.
Jusqu'ici, la soirée avait de quoi être parfaite, n'est-ce pas ?
Et pourtant, dès que Pablo aperçoit Viní et ses compatriotes brésiliens, sa bonne humeur disparaît immédiatement.
Et lorsque leurs regards se croisent et que le brésilien lui lance un sourire ainsi qu'un clin d'œil, la panique s'empare de Pablo. Il aimerait ignorer, supprimer le tambourinement de son cœur dans sa poitrine, la sensation de papillons dans son ventre et le rouge qui lui montait aux joues, malheureusement la tâche s'avère plus difficile à dire qu'à faire.
Donc la seule option qui s'offre à lui est la suivante : fuir. Peu importe qu'il ait l'air d'un froussard.
Gavi se précipite donc vers la sortie la plus proche, qui se trouve être celle qui donne sur le jardin de Jules ainsi que sa piscine.
Il se dirige vers le bord, observant l'eau, allumée dans la nuit par les lumières de la piscine. Ça donnait très envie d'y plonger et d'y rester, dans le calme sous l'eau...Et ça l'aiderait peut-être à oublier ce qu'il ressentait de si confus pour Viní.
– Hélas ! soupire Pablo.
Mais, non loin de là, une silhouette s'était approchée par derrière, curieuse de la sortie brusque de l'espagnol, et écoutant à présent le monologue que le plus jeune s'apprêtait à sortir.
– Il parle ! murmure Viní pour lui-même. Oh, parle encore, ange resplendissant !
– Ô Vinícius, Vinícius, pourquoi es-tu Vinícius ? Renie ton coach et abdique ton club, ou si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je ne serai plus barcelonais.
– Dois-je l'écouter encore ou lui répondre ?
– Ton équipe seule est mon ennemie. Tu n'es pas madrilène, tu es toi-même. Vinícius, renonce à ton club ; et, à la place de ce club qui ne fait pas partie de toi, prends-moi tout entier.
– Je te prends au mot !
Pablo sursaute et se retourne vivement, surpris par l'arrivée soudaine du brésilien. Il manque de tomber dans la piscine, mais par chance, Vinícius le rattrape à temps.
Le barcelonais sent ses joues chauffer au simple contact de la main du madrilène fermement calée dans son dos, l'empêchant de basculer en arrière.
– C'est dangereux, dit Viní.
– Sans blague ? raille Pablo. C'est pas comme si j'avais failli tomber dans la piscine tête la première.
– Techniquement, vu la position dans laquelle tu te trouves, je pense que ce serait plutôt tes fesses qui entreraient en contact avec l'eau en premier.
– Qu'est-ce que tu en sais, monsieur l'observateur ?
– Je suis tenté de te lâcher dans l'eau, juste pour confirmer.
– Non ! proteste Gavi.
– Dommage, je suis sûr que tu serais bien beau avec les cheveux mouillés, déclare le brésilien.
Une fois de plus, les joues de l'espagnol virent au rouge, et il s'accroche (malgré lui) à Vinícius par peur qu'il ne le lâche. Au moins, si il tombe, ils tomberaient tous les deux.
Malheureusement, ils sont si proches que Pablo peut sentir le souffle de Viní caresser son visage. Et la pression de sa main dans son dos se faisait-elle plus insistante, ou était-ce simplement son imagination ?
Puis un sourire en coin se dessine sur les lèvres de Viní.
Et deux secondes plus tard, Gavi était dans l'eau, entraînant Vinícius dans sa chute puisqu'il s'accrochait toujours aussi fort à lui.
Pablo émerge et tousse un peu sous le regard amusé du brésilien. Mais ce dernier s'arrête immédiatement au vu du regard assassin que le barcelonais lui décoche.
♪ Give me everything (stripped down) – Archer Marsh ♪
– J'ai bien du mal à te comprendre, Gavi, déclare soudain Viní. Une seconde, tu exprimes le désespoir que tu éprouves par rapport à moi, et la suivante tu me repousses et tu me fuis. Pourquoi ?
– Je ne suis pas désespéré, proteste Pablo.
– Si, clairement. Et réponds à ma question.
Pablo soupire.
– Parce que...je ne devrais pas ressentir ça, dit-il. Ce que je ressens pour toi. Je suis perdu...je ne sais pas ce que c'est, ni ce que je dois faire...je ne sais plus si c'est bien ou mal, au final...
Viní était proche, si proche qu'il pouvait presque entendre son cœur battre contre le sien, si proche qu'il pouvait distinguer les détails de son visage, ses yeux, ses lèvres...il se surprend à se demander ce qu'il ressentirait en les embrassant.
– Alors laisse-moi t'aider, dit Vinícius. Je vais t'expliquer, je vais te montrer ce qu'on ressent et pourquoi tu n'as pas à le repousser.
Viní s'approche à nouveau de lui, si tel est possible, posant sa main sur sa joue.
– Tu es le poison de mon existence...et l'objet de tous mes désirs, déclare-t-il.
Et sur ce, leurs lèvres se rejoignent dans un baiser passionné.
C'est tous les rêves, tous les fantasmes de Pablo qui se réalisent enfin. Il se rapproche de Viní du mieux qu'il peut, l'eau ne leur permettant pas beaucoup de mouvement très fluides.
Sa langue rejoint la sienne dans une danse sensuelle et les mains de Viní glissent jusqu'au creux de ses reins pour le tirer vers lui.
La douce pression des grandes mains de Vinícius le fait frémir, et il sait immédiatement qu'il en veut plus, sentir ses mains sur tout son corps, l'explorant et lui octroyant sans nul doute toutes sortes de plaisirs auxquels il avait rêvé dans ses fantaisies les plus secrètes et coupables.
Bon, peut-être pas dans la piscine, et encore moins la piscine de Jules.
La langue experte du brésilien s'immisce entre ses lèvres, partant à la découverte de sa bouche et arrachant un léger gémissement à Pablo. En temps normal, il se serait probablement traité de faible ; seulement, comment ne pas l'être ? C'était bon...
– Je rêve, de tous les endroits, vous avez choisi la piscine ?! s'exclame une voix qu'ils reconnaissent comme étant celle de Pedri.
Pablo, sans quitter les lèvres addictives du brésilien, lève la main vers son compatriote barcelonais et lui montre son plus beau doigt d'honneur, manière directe et dénuée de politesse de lui dire de ficher le camp.
Pedri lève les yeux au ciel mais n'insiste pas.
– Je trouverai un autre endroit pour me rafraîchir, soupire-t-il avant de sortir.
Hors de question qu'il assiste à ces deux là qui se dévoraient presque l'un l'autre alors qu'ils en faisaient tout un drame avant.
En vérité, il était content pour Pablo, il avait visiblement enfin admis ses sentiments. Espérons maintenant que la relation ne soit pas aussi dramatique...
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Helloooo !
Comment ça va ?
Je vous ai manqué ? 🤭
Je reviens (enfin) avec un Gavinícius pour bien démarrer l'année avec notre enemies to lovers préféré ❤️
Je me suis amusée à écrire cet OS plein de références en cours et pendant mes trajets en transports en commun- 😭
Pour ceux qui les ont pas (dans l'ordre) :
- La Chronique des Bridgerton, saison 3
- Le Cid
- Roméo et Juliette
- La Chronique des Bridgerton, saison 2
Sinon j'espère que ça vous a plu !
En tout cas gros bisous et prenez soin de vous !
Inès qui a l'hymne de l'OL en tête depuis hier <3
(ROUGE ET BLEUU SONT NOS COULEURS, LYONNAIS EST NOTRE CŒUR- pardon)
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