Chapter ten

(NdA: Désolée pour retard, merci pour les 1,55k de vues sur mon histoire c'est top !)

A ces mots la foule se mit à scander le prénom de Joséphine, elle devait vraiment être connue. A ces exclamations se mêlaient des insultes à m'en faire perdre la tête.

  - Sale Humaine !

    - Retourne d'où tu viens petite garce !

    - Catin !

Comment pouvaient-ils l'insulter de la sorte sans la connaître ? Ils se basaient sur les rumeurs pour dénigrer une personne sans comprendre le pourquoi du comment et c'était désolant. Tout sa vie on lui avait appris à ne pas juger et elle se rendait maintenant bien compte que ça ne servait à rien, le jugement pesait beaucoup trop lourd dans la balance de la justice personnelle. Quand je réalisai que j'étais en train de défendre la personne qui m'avait voulue du mal je secouai la tête, ils avaient raison, ce n'était pas une bonne personne.

A ces pensées une grande structure montée sur roue s'avança sur le devant de la scène. Elle était assez impressionnante par sa hauteur et surtout à cause de la lame scintillante à son sommet. Quand l'objet fut en place, toute l'assemblée se tue. Quand à moi, j'essayai de me rappeler ce que c'était que cette ... chose. Le professeur d'histoire nous en avait parlé par rapport à un évènement français, une insurrection, une rébellion, non ce n'était pas ça ... une révolution ! C'était ça, une révolution, LA révolution française ! Une arme d'exécution avait été crée à cette époque, j'en étais sûre et certaine mais je ne me rappelais plus de son nom ni de son action. Perdue dans mes réflexions je ne remarquai pas tout de suite que Joséphine avait été placée sur cette machine, les poignets et le cou en travers d'une planche de bois. Une seconde planche se rabattit au dessus, lui coupant toute échappatoire. La position dans laquelle elle était, à genoux, les mains relevées au même niveau que sa tête pris dans étau de bois, faisait grandement pitié. Je me ressaisis, je ne devais pas avoir pitié d'elle, elle ne le méritait pas.

La foule ne bougeait plus, ne respirait plus, pendue à la scène qui allait se passer. Ne plus savoir ce qui allait se passer m'agaçait profondément, je cherchais au plus profond de ma mémoire mais rien ne me vint. Des sanglots déchirants se firent entendre non loin de moi, Amandine était recroquevillée au sol en position fœtale et se balançait d'avant en arrière. Je vis Blake Powell surgir de nulle part et la soulever dans ses bras pour l'emmener plus loin. La foule redevint calme, l'exécution pouvait commencer. Un homme cagoulé s'approcha, un couteau à la main. Qu'allait-il lui faire ? Il n'allait tout de même pas lui couper les membres au couteau ?!!! Il se posa à côté de la machine et tendit son bras armé vers le ciel.

  - Pour Rubis ! S'écria t-il.

Les personnes présentes lui répondirent.

  - Pour Rubis !

Ce fut quand il abaissa sa main d'un geste vif que je me rappelais enfin de quelle exécution il s'agissait. La lame de son couteau, sans la moindre hésitation, coupa la mince corde tendue qui reliait le sol et le haut de la machine. Je ne l'avais pas vu au début mais je ne pouvais plus la louper maintenant. Quand elle fut rompue il eut un moment de flottement, le temps s'arrêta rien qu'un instant ... Mais tout repris son cour, rapidement et sûrement. La corde s'enroula légèrement sur elle-même avant de remonter vivement vers le haut, passant devant le soleil éclatant en ce jour d'automne. En même temps un bruit d'acier résonna, léger et simple mais synonyme de mort imminente. Je ne me rappelais plus vraiment à quel moment exact j'avais fermé les yeux mais j'entendis un bruit sanglant de chair déchirée se faire un chemin jusqu'à mes oreilles. Toute l'assemblée avait retenue son souffle tandis qu'un cri déchirant se fit entendre dans la rue, là où Blake Powell avait emmené Amandine. Je restai les yeux fermés, le corps tremblant. Je me rappelais très bien maintenant du nom de cette arme de destruction créée pendant la Révolution française en 1789, le 1er Décembre par le député et docteur Joseph Guillotin. La guillotine.

Je me forçais à ouvrir les yeux, chose que je n'aurais jamais, ô grand jamais, du faire. J'ouvris donc les yeux, la tête baissé pour échapper à la vision d'horreur du corps inerte de Joséphine mais tombai nez à nez avec ses yeux. Ses yeux grands ouverts, me regardant l'air horrifié. Ses yeux sur son visage. Son visage blanc et inhumain. Son visage intégré à sa tête. Et cette tête seule. Détachée de tout corps. Cette même tête qui avait roulé jusqu'à moi après sa découpe. Cette tête me regardait. Et je me mis à hurler. Hantée pour toujours et à jamais.

*****

Blake regardait la jeune fille qui se trouvait dans son bureau, emmitouflée dans une couverture et recroquevillée sur le fauteuil. Son léger mascara avait coulé sur ses joues la faisant ressembler à un panda. Ses joues étaient encore mouillées de larme et son regard était perdu dans le vide. Quand elle avait hurlé quelques heures plutôt il avait cru à une attaque et avait accouru à ses côtés, délaissant Amandine. Elle se tenait tremblante, une main sur la bouche, hoquetant en silence tandis que son regard était fixé sur le reste du cadavre de Joséphine. Il l'avait de suite tiré à lui et l'avait éloigné du carnage au plus vite avant de la faire rentrer dans une voiture, lui murmurant des paroles réconfortantes. Tout le monde était ensuite rentré et les deux jeunes gens se retrouvaient là dans le bureau de Blake.

  - Erine ... Commença t-il doucement, tu vas mieux ?

Elle hocha la tête sans conviction, regardant droit devant elle et il soupira voulant à la fois ne pas la brusquer mais souhaitant lui faire part de son projet car s'il l'avait convoqué hier ce n'était pas pour jouer aux cartes. Il avait un but dans la vie et ce but pouvait se réaliser grâce à cette fille, il ne pouvait donc la laisser divaguer.

  - J'ai besoin de te parler ...

Elle releva sa tête vers lui, ne relevant même pas qu'il la tutoyait depuis hier.

  - Allez-y ... Je vous écoute ...

  - Erine j'ai besoin de toute ton attention, c'est important ce dont je vais te faire part ici est grave et seul une minorité de personnes sont au courant.

Sa voix était devenue grave et sérieuse, si bien que la jeune fille fut intriguée, laissant un instant de côté la mort de Joséphine.

  - Je vous écoute, répéta t-elle plus fermement.

*****

  - Je vous écoute, répondis-je plus fermement que tout à l'heure, réellement intriguée par ce qu'il avait à me dire.

Il s'assit à son bureau devant moi tandis que je repoussai la couverture et essuyai mes joues mouillés.

  - Savez-vous qui dirige Joyaux ?

  - Oui

Je fronçais les sourcils.

  - C'est votre frère, Rayan Foster qui est aussi le dirigeant du Royaume de Diamant, je me trompe ?

Il rit avec sarcasme.

  - Cet être est loin d'être mon frère chère Erine ...

  - Oh oui c'est vrai que ...

Ma phrase mourut ne sachant pas vraiment quoi dire, c'est vrai que j'avais oublié que Foster était le bâtard de la famille royale vampirique et qu'il n'était pas vraiment apprécié par les Powell à part peut être par Jane Powell, leur côté sadique les réunissant.

  - Bref si vous connaissez Rayan, vous connaissez donc ses agissements.

Je pinçai mes lèvres entre elles et hochai sèchement la tête, tout le monde connaissait la politique de Foster, surtout envers les humains.

  - Je veux que tout ça s'arrête Erine et j'ai besoin de vous pour ça ...

Je fronçai les sourcils.

  - J'ai peur de ne pas bien vous comprendre ...

Je commençais à comprendre mais c'était impossible, tout bonnement impossible surtout de la part de Blake Powell.

  - Tu es d'accord avec moi non ? Cette mascarade a assez durée n'est ce pas ? Ne serais tu pas heureuse de pouvoir te balader librement où tu veux ? Revoir ta famille ne te plairais t-il pas ?

Je faillis rire à cet argument, il n'allait pas me convaincre avec ça.

  - Pour que je sois « heureuse » comme vous le dites si bien et que je revoie ma famille, il suffit juste que vous me renvoyez chez moi auprès des miens ! Crachai-je violemment.

Je m'étais levé et la couverture était tombée à mes pieds.

  - Erine calme toi ... Soupira t-il

  - Nan je ne vais pas me calmer ! Je vais vous dire vos putains de vérités moi ! Vous en avez rien à foutre de nous, de ce régime, de cette ... politique ! Vous ce qui vous intéresse c'est le trône que votre frère bâtard vous a volé sous votre nez ! Et bah pour une fois je n'ai qu'une envie : le féliciter ! Il ne le mérite peut être pas mais vous êtes loin de le mériter vous, vous en êtes très loin. Powell par ci, Powell par là, vous êtes une belle bande d'hypocrites et j'espère que vous crèverez en enfer.

Ce fut quand je finis ma tirade que je compris bien trop tard que j'étais sûrement allée trop loin. Ses yeux étaient devenus rouges et ses poings étaient serrés.

  - Je te ferais quelque chose, un jour, pour te punir de ton insolence, je ne suis pas d'humeur aujourd'hui.

Je retombai assise sur le fauteuil, soutenant son regard pour ne pas perdre la face. Il se mit à faire les cents pas derrière son bureau.

  - Donc je disais Erine ...

Il accentua mon prénom d'une manière insistante, comme ci il voulait me faire passer un message.

  - ... Tu vas m'aider dans mon entreprise ...

  - Suis-je vraiment obligé ? Le coupai-je

Il inspira profondément serra l'arête de son nez.

  - Oui Erine, tu es obligée surtout que tu ne peux pas refuser ce que je vais te donner en échange ...

Je déglutis en fronçant les sourcils, je sentais comme une arnaque dans​ l'air et ça ne me plaisait vraiment pas. Une fois mon frère m'avait fait un marché de ce genre là : je devais l'aider à faire le mur pour aller à une soirée alors qu'il y avait un couvre feu et en échange il devait me faire mes devoirs pendant une semaine. Au début tout c'était bien passé, en même temps en se préparant deux semaines à l'avance on ne pouvait pas faire mieux. On avait contrôlé tout les tours de garde dans notre rue, calculé l'itinéraire, évalué l'emploi du temps de nos parents à la minute près ! A minuit mon frère partait à sa fête, moi devant l'attendre jusqu'à 4 heures du matin. J'vais ramener une couverture, mis une série mais je mettais malheureusement endormie devant. De tout façon que je sois resté éveillée ou non n'a sûrement rien changeais car le matin quand mes parents se sont réveillés, il n'était toujours pas rentré. Il a fallu aller le chercher à l'hôpital car Thibault avait fait un coma éthylique et c'était fais renversé par un camion de patrouille en voulant rentrer à la maison. J'avais eu la plus grande peur de ma vie mais je m'étais surtout bien fait avoir ce jour là car Monsieur avait comme par hasard tout oublié aux alentours de deux semaines. Je ressortis de ce vieux souvenir et reportai toute mon attention sur Blake qui semblait attendre que je réagisse.

  - Je ne veux pas savoir car je ne ferais rien du tout.

  - Même si je te fais la promesse que vas revoir ta famille ?

Il arqua un sourcil et je sentis ma bouche s'assécher. Etait-il en train de me dire que si je le suivais je reverrai ma famille ?

  - Vous mentez ! M'exclamai-je en me relevant de ma chaise.

Il fit le tour du bureau avant de se placer derrière moi et d'appuyer sur mes épaules pour que je me rassis.

  - Non Erine je ne mens pas, si tu travaille pour moi et me donne de ton sang tu reverras ta famille et tu seras dispensée de toutes tes corvées. A toi de voir, la balle est dans ton camp ...

Un combat commença à l'intérieur de moi, opposant le pour, le contre, incluant des facteurs extérieurs mais la résolution de cette équation s'amenait toujours à moi d'une façon évidente. Mon cœur parlait beaucoup trop en cet instant mais je voulais y croire. Je relevai mes yeux vers lui, déterminée.

  - J'accepte, que dois-je faire ?

Le visage de Blake s'étira en un large sourire.

  - Tu vas m'aider à éliminer mon frère. Tu vas m'aider à tuer Rayan Foster.

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