Chapter Fourteen

Deux morts en l'espace d'un mois. C'était beaucoup pour mon petit statut d'humaine, je n'avais jamais autant côtoyé cette amie depuis que je devenais une proche de la race supérieur. Rien d'étonnant me diriez vous, c'était une espèce créée pour détruire. Et si avant je le disais par réflexe, parce que c'était une évidence, j'en suis maintenant persuadée et j'ai des preuves. Les journaux d'Edgar Powell. Je les avais continués et je les continuai encore quand je suis tombé sur un passage fort intéressant, révélant l'origine des vampires.

Je ne sais pas si la société connait l'origine de nous autres, mais je préfère préciser et tuer les rumeurs dans l'œuf, en espérant que quelqu'un un jour lise ses bouquins et que je n'ai pas écrit vainement mon histoire.

Dieu avait crée Adam et Eve, deux êtres immortels et surnaturels mais tout à fait normaux pour l'époque vu qu'ils n'étaient que deux. Ces deux être vivaient heureux dans cet âge d'or avec tout à porté de main, jusqu'à ce qu'Eve croque dans la pomme interdite. Les deux êtres furent alors condamnés au paradis. Dieu créa ensuite d'autres êtres avec beaucoup moins de possibilités, les humains actuels. Les humains pullulaient sur terre mais étaient en partis mauvais, ce qui désespérait Dieu. Il décida alors de modifier ses deux premières créations en deux monstres ayant la capacité de supprimer la vie humaine tout en restant immortel créant alors notre espèce, les vampires. Mon nom n'est pas Edgar Powell mais Adam et le nom de ma femelle n'est pas Eléonore, mais Eve. Nous sommes les deux premières créatures existant sur Terre et nous sommes là pour rétablir l'équilibre du monde.

J'avais été quelque peu décontenancée par ces révélations, car moi qui avais lu une grande partie des livres d'avant l'Insurrection, je savais combien les anciens humain se croyaient supérieurs, dominant la Terre et prêts à dominer l'espace. Ils se trompaient lourdement, j'avais devant moi les plans, les cartes, les missives, les lettres que Adam ou Edgar, je ne savais plus comment l'appeler, envoyait à tous ses seconds dans le monde entier. En vérité l'Insurrection était prévue depuis bien plus longtemps que ça mais la stupidité de l'espèce et sa volonté de conquérir l'avait retardé ; guerre prussienne ; 1ère guerre mondiale ; 2ème guerre mondiale ; guerre du Vietnam ; guerre d'Algérie. Cette fois ci le proverbe « un mal pour un bien » ne peut pas s'appliquer car c'était un mal pour un mal.

J'étais en train de lire une lettre provenant du japon quand quelqu'un débarqua dans la bibliothèque. Je refermai tous les livres rapidement et les prit avant de me terrer dans le fond pour les ranger avec empressement. Des pas se firent entendre, se rapprochant lentement de moi. Je finis de ranger le dernier journal et prit un livre au hasard sur une autre étagère avant de l'ouvrir à une page quelconque et de m'adosser au mur mine de rien, faisant semblant d'être concentrée sur ma lecture, les sourcils froncés. Un rire perça le silence oppressant et je sentis quelqu'un s'adosser à côté de moi.

  - Très chère Erine ton livre est à l'envers, commenta la voix amusée d'Eoghan.

Je rougis de la tête au pied en me cachant encore plus derrière mon livre après l'avoir retourné.

  - Et je ne pense pas que tu lis ce genre d'histoires non plus, continua t-il

J'étais encore plus prise au piège, j'aurais dû au minimum réfléchir avant de prendre ce livre comme ça. Avec lenteur je me décollai de mon livre et regardai le titre « Le tantrisme sous toutes ses formes ». Mes yeux s'écarquillèrent et je reposai brusquement le livre sur l'étagère en me reculant, une mine horriffiée sur le visage. Comment diable un vampire pouvait avoir ce genre de récits dans sa bibliothèque ? J'entendis le rire du jeune homme à mes côtés remplir la salle. Je me mis à sourire malgré moi, depuis l'épisode de la salle de bain il était venu, comme promis, habiter avec nous et on s'amusait souvent ensemble, je l'aimais bien. Ce soir là il m'avait en quelque sorte sauvé de moi-même ...

Le corps frêle et dénudé de ma meilleure amie se trouvait dans la baignoire, les yeux clos, adossé contre la paroi, flottant dans une eau rougeâtre. Ses bras pendaient de chaque côté, déversant un liquide intense sur le carrelage immaculé. Les gouttes pâteuses offrant un son répétitif comme une horloge. Je me précipitai automatiquement vers elle, tombant à genoux à côté de la baignoire, le cœur en miettes.

  - Lucie ! Lucie réveille toi !

J'attrapai ses épaules et les secouai dans tous les sens, faisant voler l'eau rougeâtre hors de son contenu.

  - Lucie ! Hurlai-je en prenant son visage livide entre mes fines mains.

Aucune réaction.

  - Ne me laisse pas, gémis-je dans un souffle en baissant ma tête.

Mon front percuta le sien comme au ralenti, le son se répercuta dans ma boîte crânienne, mes épaules, mon buste, mon cœur, mon ventre, mes jambes ... Tout mon corps se mit à trembler sous le choc.

  - Tu ne peux pas me laisser ...

J'éclatai en sanglots.

  - Non

Je me remis à la secouer dans tous les sens, m'acharnant comme jamais sur son corps mort. Je lançai des insultes à tout va, la folie prenant mon corps en étau. Alors que j'allais m'arracher pour la énième fois la peau des joues, des mains me stoppèrent.

  - Erine stop ...

Je reconnus la voix d'Eoghan mais je continuai de me débattre pour qu'il me lâche. Il dut me ceinturer et me sortir de la pièce pendant au moins 20 bonnes minutes avant que je me calme et que j'éclate une nouvelle fois en sanglots. Il me prit délicatement dans ses bras, me laissant le choix de le repousser mais je le laissais faire et le serrai contre moi de toutes mes forces, faute de grand frère, il prenait sa place rien qu'un instant.

C'était de cette façon qu'Eoghan avait pris une place dans ma vie. Je lui racontai souvent des anecdotes inutiles et ennuyantes sur ma vie mais il ne partait jamais, me suivant partout où j'allais. Quand je lui avais demandé pourquoi il ne faisait rien d'autre il m'avait dit que c'était parce qu'il s'ennuyait sinon et que j'étais de bonne compagnie, j'espérais juste qu'il ne le faisait pas par pitié, je détestais la pitié, je préférais largement qu'il m'envoie balader plutôt qu'il reste par obligation. L'avenir nous le dira, en attendant je ferais mieux de me concentrer sur le présent, car Eoghan venait de me poser une question mais je n'avais pas du tout écouté. Je le regardais perdue pendant un instant avant de secouer la tête.

  - Euh pardon, tu disais ?

Il éclata de rire.

  - Je voyais bien que tu m'écoutais pas, je te demandai ce que tu fabriquais pour finir par te retrouver avec un livre pareil dans les mains, remarqua t-il amusé.

  - Euh bah ...

Je grattai ma nuque, gênée, ne sachant que répondre. Il sourit se postant devant la bibliothèque et parcourut les différents livres de sa main. Arrivé à la source de mes ennuis il se stoppa avant de se tourner vers moi.

  - Pourquoi les journaux personnels d'Edgar Powell ?

Je le regardai fixement, muette comme une carpe.

  - Erine ! Je te parle ! Pourquoi tu lisais ça ?

Je déglutis.

  - Ne le dis pas à Blake ... S'il te plait ...

Il soupire, légèrement agacé.

  - C'est d'accord mais tu me dis pourquoi.

  - Pour rien en particulier

J'essayai d'hausser les épaules de façon nonchalante en me dirigeant vers la sortie mais il m'attrapa le bras brusquement.

  - Ne me dis pas que c'est toi Erine ...

Je fronçai les sourcils en tournant ma tête vers lui.

  - Moi quoi ?

Il inspira profondément en ne relâchant pas sa poigne sur mon bras.

  - C'est toi qui dois tuer Rayan Foster ?

A ces mots je devins livide, la panique déferlant en moi à une vitesse folle. Comment était-il au courant ? J'allais finir pendu pour avoir voulu attenter à la vie du grand vampire ? Pourquoi diable avais-je accepté de faire ça pour juste voir ma famille !

  - Eh doucement !

Il me relâcha et posa ses mains sur mes épaules.

  - Je ne vais pas te faire de mal, annonça t-il doucement, je suis aussi au courant détends toi ...

Je me mis à respirer plus calmement, le tremblement de mes mains diminuant.

  - Comment se fait il que tu sois au courant ? Demandai-je d'une petite voix.

Il regarda aux alentours, comme méfiant et me prit la main avant de me tirer hors de la bibliothèque. On suivit un dédale de couloir, allant dans une aile de la maison que je ne connaissais pas avant de s'arrêter devant une grande porte en bois. Eoghan y entra avant de m'intimer de fermer la porte derrière moi, ce que je fis sans trop me poser de questions. La pièce dans laquelle je venais d'atterir était la parfaite réplique de ma chambre en des tons différents.

  - C'est ta chambre ? Demandai-je en examinant la pièce.

Il hocha la tête et s'assit au bout du lit, je le rejoignis rapidement, impatiente de connaître l'histoire. Il me regarda.

  - C'est donc toi qui a été choisi pour tuer Rayan Foster, c'est pour ça que tu consultais les journaux d'Edgar Powell ? Il t'a demandé de réfléchir à un nouveau système politique ?

J'hochai la tête en le regardant.

  - Je ne me doutais pas que c'était toi qu'il avait choisi ....

  - Comment se fait il que tu sois au courant ?

Il rit doucement.

  - Je voue une haine, pour cet homme que je devrais appeler mon « oncle », énorme voir gigantesque, je ne pouvais pas ne pas faire partie du complot qui mettrait fin à ses jours et Blake le savait alors il m'a mis dans la confidence

  - D'ailleurs ... si ce n'est pas trop indiscret ... pourquoi il semble ne pas t'aimer ? Enfin je veux dire, il semble te répudier encore plus alors je me demandais ...

Il soupira.

  - C'est parce que je suis différent ...

  - Comment ça ?

Je fronçai les sourcils, je ne voyais pas du tout en quoi il était différent.

  - Tu n'as jamais remarqué ? S'enquit-il avec surprise.

J'haussai les épaules, je n'étais pas sûre de comprendre.

  - Erine, je ne suis pas un vampire moi

J'écarquillai les yeux avant de froncer les sourcils et il éclata de rire devant mon expression faciale.

  - T'es mignonne quand tu fais ça avec tes sourcils là

Il m'imita gentiment et je le frappai à l'épaule amicalement.

  - Non mais plus sérieusement, je croyais que t'étais un vampire ...

Il secoua la tête.

  - Mon père a rencontré ma mère pendant la deuxième guerre mondiale, c'était une allemande et il combattait dans le camp français, quand l'armistice fut signé le 22 juin 1940 l'Allemagne demanda des hommes. Mon père fut emmené dans un train et transporté jusque dans une ferme allemande, la famille était agréable et ils avaient une jeune fille de 17 ans. Mon père est tout de suite tombé amoureux d'elle et ils se sont rapidement fréquentés, c'était facile à cet époque, c'était la guerre mais chaque instant de liberté était le bienvenu, mon père était l'instant de liberté de ma mère et inversement. Je suis né de cette union mais malheureusement ma mère est morte en me donnant la vie parce qu'elle était humaine et que sa progéniture ne l'était pas tout à fait ...

Il soupira en se passant une main dans les cheveux.

  - Je suis un hybride, mi-humain mi-vampire, je respire car ça m'est vital, je ne me nourris pas de sang mais je peux si je le veux, je ne suis pas immortel mais ma vie est considérablement avancée vu que j'ai 339 ans mais que j'en parais 21, on va dire que je garde une grande part d'humanité ...

Je restai sans voix devant cette révélation.

  - Waouh c'est ... Je suis désolée pour ta mère ...

Il haussa les épaules en me regardant.

  - Tu sais je ne l'ai jamais connu et je suppose que c'est mieux qu'elle soit morte comme ça ... Je suis une erreur Erine ... Je tâche la lignée, c'est pour ça que Rayan Foster me hait et c'est pour ça que je veux sa perte.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top