Chapter eleven

15 novembre

Trois jours que Blake m'avait mis dans la confidence, trois jours que je savais un secret qui pourrait mettre en péril l'avenir de Joyaux tout entier et trois jours que je me taisais. Comme promis toutes corvées avaient été bannies de mon emploi du temps, laissant place à des journées complètement vides que je ne savais pas vraiment comment occuper. Je passais la plupart de mon temps à la bibliothèque, lisant principalement des livres sur l'histoire du Royaume car j'avais comme l'étrange impression que ça pourra m'être utile à l'avenir. Les premiers livres que j'avais trouvés ressassaient inlassablement les mêmes histoires que nous avions déjà entendues depuis notre tendre enfance mais plus je m'enfonçais dans les rayons plus je trouvais des choses fortes intéressantes jusqu'à tomber sur le journal personnel d'Edgar Powell ou plutôt les journaux car il y en avait plus d'une centaine, trace de quelques milliers d'années d'existence sur cette Terre. J'avais trouvé ces mines d'informations dans le rayon tout au fond en hauteur, j'avais d'ailleurs du me servir d'une échelle mis à disposition pour me servir. Je ne savais pas vraiment si j'avais le droit d'y toucher mais Powell m'avait chargé de réfléchir à une nouvelle constitution pour l'avenir après la chute de Foster et pour ça j'avais besoin de renseignements que les journaux d'Edgar Powell m'apporteront à coup sur.

L'avenir. Un bien grand mot pour désigner le rêve de Blake. Il m'utilisait je le savais mais ne disait on pas qu'il fallait être proche de ses amis et encore plus de ses ennemis ? Blake Powell, vampire, fils d'Edgar Powell était un ennemi, un vrai et je préférais le savoir proche de moi. J'étais assez fière, il fallait me l'avouer, d'avoir été mis dans la confidence car j'avais un avantage à beaucoup de niveaux et j'espérais au plus profond de moi-même qu'en l'aidant il me rendrait ma liberté, c'était mon souhait le plus cher. Alors je l'aiderai, peut être pas complètement aveuglement mais je le ferais, égoïstement, juste pour moi.

Ces derniers jours je n'avais pas vraiment repensé à ma famille, trop préoccupée par la morsure, l'exécution et ce retournement de situation mais je refermais mon livre, m'accordant un moment de répit qui d'après moi était mérité. Je levai légèrement mon fessier pour retirer le doudou de mon frère qui se trouvait dans la poche arrière de mon jean, il n'avait pas changé. Toujours aussi rugueux et dépiécé mais seule ancre entre moi et ma famille. Je fermai les yeux et le serrai contre moi dans un simple élan d'amour. L'amour ... J'en avais plus que besoin en ce moment. J'aurais aimé sentir les bras de mon frère autour de mon buste, j'aurais aimé voir le doux sourire que ma mère avait quand je l'aidais à faire à manger, j'aurais aimé me prendre la tête avec mon père sur des broutilles, j'aurais voulu parler des heures avec ma meilleure amie et j'aurais voulu voir l'admiration que mes petits démons avaient quand je ramenais des bonnes notes à la maison. Repenser au lycée me fit rire car je m'imaginais la tête de Mr Grandet en voyant qu'il n'aurait jamais son stupide devoir. Même si en cet instant je donnerai tout pour être là-bas et lui rendre. C'était donc ça, on devenait fous à force d'être enfermés et je n'y échappai vraisemblablement pas ... Vouloir faire un devoir de Monsieur Grandet dépassait vraiment la case folle ... Il fallait vriament que j'aille prendre l'air.

Je rangeai les journaux et sortis rapidement de la pièce, dévalant les escaliers comme une furie. Les quelques personnes qui étaient présentes me regardèrent comme ci j'étais folle et j'hésitais grandement à m'arrêter pour leur signifier que c'était la vérité. Quand j'atteignis enfin le jardin je m'étalai en étoile sur l'herbe, essoufflée. Je me calmai immédiatement à la vue du ciel bleu et dégagé qui s'offrait à moi. Je devais avouer que comme lieu de détention il y avait bien pire, cet endroit était plutôt un petit havre de paix et je remerciai Dieu ou qui que ce soit de m'avoir fait atterrir ici et pas dans un vieux manoir comme dans mon cauchemar. Le mot « cliché » raisonna un instant dans ma tête mais je ne pouvais tout de même pas m'empêcher d'y penser. Le mot « stupide » se rajouta et je grognai avant de rouler sur le côté.

  - Vous avez fais quelques recherches à ce que j'ai vu ...

D'un coup je bondis en criant et manquai de m'éclater par terre un peu plus loin.

  - Mais vous n'êtes pas bien ! Me mis-je à hurler comme une psychopathe, Vous savez qu'il y a des gens qui meurent de crise cardiaque !!!

J'étais encore sous le choc et ma respiration était haletante tandis que le vampire se roulait au sol complètement hilare. Une idée me vint, complètement immature je l'accorde mais j'en avais tellement envie. Je me baissai et attrapai deux grosses poignées d'herbe fraiche avant de m'approcher et de lui effriter sur le visage. La bouche grande ouverte dans son rire il avala quelques brins d'herbes avant de tout recracher.

  - Mais tu veux me tuer ou quoi ?

Ce fut à moi d'éclater de rire.

  - Le Grand Blake Powell va donc mourir étouffer par des brins d'herbe, c'est vrai que ça ferait un bon papier !

Il me tira la langue en secouant la tête pour se débarrasser de l'herbe avant de me regarder espièglement. A ce moment je perdis mon sourire car pendant un instant je m'étais permis de rire en sa présence et je ne pouvais me le permettre. Comment avais-je pu avoir un comportement amical avec lui ? Sans dire un mot je me mis à courir à l'opposé de lui, il fallait que je m'éloigne au plus vite pour qu'il oublie rapidement ce sourire sur mon visage. J'avais une envie folle de me taper. J'allais atteindre la lisière du jardin quand il me rattrapa doucement mais fermement par le poignet.

  - S'il vous plait lâchez-moi ...

J'étais dos à lui mais il me retourna.

  - Erine je t'ai déjà demandé de me tutoyer ...

Il me releva la tête.

  - Tu as le droit de sourire, ne te l'interdis pas, c'est la plus belle chose que j'ai vu sur ton visage ...

Je fermis les yeux en pinçant mes lèvres et il soupira avant de me relâcher et de reculer d'un pas.

  - Si je suis venu c'est pour te parler ta famille ...

  - QUOI ?

Ma voix s'étrangla.

  - Qu'est ce qu'il se passe ?

Il posa sa main sur mon épaule.

  - Eh zen ... Je voulais juste te dire que je leur ai envoyé une lettre et qu'ils ne m'ont pas encore répondus ...

Mon visage s'illumina et j'attendis la suite de sa phrase.

  - Tu ne pourras donc pas les voir tout de suite mais tu pourras leur téléphoner ce soir ... à 18h

J'hoquetai de soulagement en posant ma main sur ma bouche grande ouvert de stupeur, j'allais enfin pouvoir entendre les voix de mes proches et c'était tout simplement inespéré.

****

  - Tiens Erine, je te fais confiance, tu as le droit à dix minutes, juste dix minutes

J'acquiesçai et pris le téléphone portable qu'il me tendait. A peine l'avais-je en main que je composai le numéro de chez moi avant de le porter à mon oreille. J'étais tellement stressée par cet appel que je tapais du pied et me mordais la lèvre jusqu'au sang.

Erine calme toi ...

  - Allô ?

Cette voix grave limite rauque, ce timbre chaud et mélodieux. Thibault. Je sentis mes yeux me piquer et ma respiration se couper tant l'émotion me submergeait.

  - Allô ? S'impatienta la voix, Si c'est une blague allez la faire ailleurs ce n'est pas drôle ...

Je me raclai la gorge.

  - Thibault ?

Le silence se fit de l'autre côté.

  - Thibault c'est Erine ...

Le silence continua avant d'être tout à coup troublé.

  - Bordel Erine c'est vraiment toi ?

Je souris laissant les larmes couler.

  - Oui Thibault c'est moi, je t'aime tu me manques comme jamais, j'espère que tu fais attention à papa et maman, ils doivent en avoir besoin ne les laisse pas tomber, n'en veux pas aux jumeaux s'il te plait ils n'y sont pour rien et prends soin de toi, je t'aime Thibault !

Ma voix était pressée et je ne savais pas vraiment pourquoi mais le temps m'était compté.

  - Eh ma belle doucement ! Je t'aime aussi. Comment vas-tu ? Personne ne te fais de mal j'espère ? Non parce que si ...

Je le coupai en riant silencieusement, toujours en larmes.

  - Thibault je vais bien, très bien même, ne t'inquiète pas pour moi, je suis nourrie, je dors dans un vrai lit et personne ne m'a touché, détends toi ...

Je m'arrêtai et entendis un soupir de soulagement.

  - Peux-tu me passer maman et papa ?

  - Ils ne sont pas là Erine ... Ils sont sortis faire un tour avec les jumeaux, je suis désolé ...

Mon cœur se serra et je fermis les yeux, quelques larmes roulant sur mes joues.

  - C'est pas grave ...

Je sentis une main taper sur mon épaule et je vis Blake me disant que mon temps était écoulé, je remarquai alors combien dix minutes c'était peu. Je déglutis et hochai la tête silencieusement.

  - Il faut que je te laisse ...

  - Quoi ?! Non Erine reste !

  - Je ne peux pas ...

Je voyais Powell s'impatienter.

  - Je t'aime Thibault ! Criai-je presque.

  - Att ...

Je raccrochai immédiatement pour ne pas me faire plus de mal et redonnai le téléphone au vampire avant d'éclater pour de bon en sanglots, c'était horrible, ça me déchirait de l'intérieur. Je n'aurais jamais du les appeler, c'était une erreur, une très grosse erreur. Contre tout attente Blake me retourna et me prit dans ses bras et contre tout attente je me laissai faire, sanglotant contre son torse. Sa main caressa mon dos dans un mouvement circulaire apaisant et je commençai à me calmer. Tout était bien, je me sentais bien dans ses bras réconfortants. Je n'aurais jamais osé penser une chose pareille mais il était doux et gentil avec moi. Malheureusement toute la légère magie du moment se cassa quand il me murmura ces quelques mots :

  - Erine j'ai rempli ma part du marché, à toi maintenant ...

Je fermis les yeux en voyant très bien de quoi il parlait avant de me retirer de ses bras. Il prit mon visage entre ses mains et essuya les larmes sur mes joues avec son pouce. J'inspirai profondément et le regardai avant de hocher la tête.

  - On va aller dans mon bureau ...

Il me prit doucement la main et m'entraina à travers le jardin, le salon, les escaliers jusqu'à atterrir dans son bureau. Dire que je n'avais pas peur était dérisoire mais il avait regagné ma confiance alors je croisai les doigts pour que tout se passe bien. J'allai m'asseoir sur le bureau comme la dernière fois mais il m'intima de rester debout, ce que je m'empressai de faire. Il me regarda intensément avant de s'approcher légèrement de moi et de me prendre le poignet.

  - Je sais que j'avais dis que je ne te remordrai plus au poignet mais ... Je n'ai pas envie que ça dérape comme la dernière fois donc je vais commencer par ça ...

J'hochai la tête silencieusement. Tout en me regardant fixement il apporta mon poignet à sa bouche et planta ses canines dans mon bras. D'un coup toute la douleur de la dernière fois me revint en mémoire et je me crispai, effrayée. Sentant ma peur il me caressa le bras tout en continuant. Au fur et à mesure je me détendis et la douleur s'atténua. Quelques minutes plus tard il se retira et lécha légèrement ma blessure pour que je cicatrise. Son menton était couvert de sang et je me forçai à le regarder pour ne plus avoir peur de cette vision car vraisemblablement j'en serais souvent témointe.

  - N'aie pas peur Erine ...

Sa voix était rauque et il s'approcha de moi avant de décaler ma tête sur le côté et de délicatement glisser mes cheveux sur le côté.

  - Je vais le faire doucement, susurra t-il à mon oreille tout en caressant ma joue.

Je clignai des yeux pour lui signifier que j'avais compris et il posa ses lèvres dans mon cou. Ma respiration s'accéléra presque immédiatement mais je fermis les yeux, me concentrant sur sa respiration à lui seul, elle était calme, détendue, il ne semblait pas énervé, je n'avais rien à craindre.

Tu n'as rien à craindre, rien de rien ...

Je rouvris les yeux en sentant ses lèvres humides de sang parcourir toute la longueur de mon cou dans un geste sensuel. Je ne savais pas à quoi il jouait mais j'étais tellement dans une sorte de transe que je pris le temps d'apprécier ses lèvres sur ma peau. J'en devenais à tel point obnubilée que je ne sentis pas tout de suite qu'il m'avait mordu. La morsure n'avait strictement rien à voir avec la dernière. Indolore. Je me sentais dans un état de béatitude profond, plus rien n'existait autour de moi à part lui et seulement lui qui était accroché à moi comme ci sa vie en dépendait. J'appréciai toutes ses aspirations sur ma peau, tous ses coups de langues pour calmer la douleur infime de la plaie, ses mains sur mes hanches me maintenant fermement mais délicatement contre lui. Alors qu'il reprenait encore une partie de moi je lâchai un léger gémissement, complètement dépassée par les évènements. Je le sentis sourire dans mon cou et je compris que j'étais en train de me faire avoir, que je me donnai à lui complètement, que c'était mal mais que c'était aussi tellement bon ...




(NdA: Bonsoir à tous et à toutes ou bonjour suivant à quelle heure vous lirez​ cette partie :') Tout d'abord je fais cette NdA pour m'excuser platement de mon retard, je n'ai juste pas eu le temps de m'y pencher tout de suite mais vaut mieux tard que jamais donc me voici ! J'espère bien entendu que ce chapitre (légèrement plus long) vous a plu, n'hésitez pas à mettre des commentaires c'est toujours sympathique ^^ Ensuite je fais un petit coucou à mes nouveaux lecteurs et je remercie ÉNORMÉMENT mais genre vraiment vraiment vraiment TOUT mes lecteurs car j'ai atteint les plus de 2500 vues !!! 2500 ! C'est énorme ! Vraiment ! Je n'en reviens pas qu'en même pas deux semaines j'ai augmenté de plus de 500 ! Vous êtes juste géniaux ... Du coup (je le suis dis) pour fêter ça j'organiserais bien un petit quelque chose comme une FAQ sur moi et/ou les personnages ^^ mais pour ça il faut qu'il y ait des candidats donc qui serait pour ?
Encore un grand merci et à très vite !)

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