6.

chez yoongi ressemblait à yoongi. chez yoongi, tout était frêle, piètre, maigre. tout était sombre, intimidant et sauvage. chez yoongi, l'ampoule de la cuisine était fébrile, elle clignotait avec un clic, clic, clic, régulier comme un métronome. ce pouls donnait au studio une ambiance lourde. jungkook métrait ses alentours, sa petite bouche mi-ouverte, ses yeux, énormes, levés.

«Enlève ta veste.» Lui prescrit Yoongi avec la feinte d'un sourire sur ses lèvres.

«Mh.»

et il s'éplucha de son manteau, le posant consciencieusement sur le canapé de daim noir.

peu sûr de lui, jungkook changeait de temps en temps de pied d'appui, les mains devant lui, son auriculaire gauche noué à son index et son majeur droits. sa dégaine étroite et timide plaisait à yoongi.

yoongi, qui, lui, était déjà dans la cuisine.

«Tu peux t'asseoir sur le canapé.» Marmonna l'aîné, ouvrant la porte du réfrigérateur pour en sortir deux bières fraîches. il décolla le bouchon avec le rebord du plan de travail. la capsule vola, il la récupéra et la mit dans sa poche. elle lui servirait à écraser ses clopes plus tard.

jungkook se laissa tomber sur le canapé, le regard vissé au dos de yoongi. le marginal portait toujours ses grosses bottes, elles croassaient contre le parquet. les paupières de jungkook s'alourdirent. bizarrement, il trouvait un semblant de confort dans cette ambiance grise et triste, de boucherie, de film d'horreur. un grain fatigué, il laissa tomber sa tête sur le dossier du canapé beaucoup trop mou, sentant l'os du sofa lui percuter le crâne. et là, il ferma les yeux.

il ferma ses beaux yeux, piquetés de cils pareils à ceux des poupées de porcelaine. et comme une poupée de porcelaine, il laissa yoongi lui toucher la cuisse alors qu'il s'asseyait à ses côtés, deux bières dans son autre main.

«Debout, rayon de soleil.» Plaisanta Yoongi, sa lorgne de loup cachetée à ses joues fraises. Cette œillade persistante descendait et ascendait, zieutant également sur ses lèvres purpurines.

jungkook ouvrit un œil puis l'autre. il déroba une mirade à yoongi, puis, oppressé par son regard affamé, il détourna les yeux. il se redressa, se pencha en avant, la colonne pliée, les cheveux pendant.

«Une bière...» La question de Yoongi ne sonnait pas comme une question. Son intonation s'était éteinte en un souffle.

«Je ne bois pas.» Faux.

yoongi secoua piano piano la tête.

«Tu voulais boire l'autre jour.»

«Non, j'ai pris un diabolo.»

«Tu voulais boire.» La voix de Yoongi s'était endurcie. «C'est ce que t'as dit à Hoseok.»

«Je sais ce que je veux, non ?! Si je te dis que je bois pas, c'est que je bois pas !!» Il repoussa la bière que lui tendait Yoongi, elle manqua de tomber au sol.

et yoongi semblait assez surpris. son nez pointait vers les boissons. jungkook se mordit la lèvre. quel idiot d'avoir haussé le ton avec un ermite qui collectionne les couteaux. c'était comme si il ne demandait qu'à se faire trancher.

yoongi pencha la tête sur le côté. sans jamais quitter jungkook des yeux, il posa les deux canettes sur la table basse et jungkook écouta leur cliquètement tinter, il leur jeta un regard puis se concentra sur yoongi. le visage vague de yoongi.

«Est-ce que t'as peur ?»

jungkook se mordit l'intérieur de la joue. il secoua la tête.

«Peur de quoi ?»

yoongi rit en un souffle qui dura le quart d'une seconde, puis son sourire fana, ses iris firent le tour des traits de jungkook. ce dernier frémit lorsque le paria lui toucha les cheveux, dégageant son visage de quelques mèches insoumises, avant de faire tournoyer une boucle autour de sa phalange. yoongi le regardait comme si il regardait la plus jolie des petites choses.

«Est-ce que tu prends bien soin de mon bébé ?»

l'endura. le couteau.

«Mh.» Affirma Jungkook. «J'en prends très soin.»

yoongi enveloppa une de ses joues coquelicot de sa main transparente striée de veines. sa peau lait semblait irréaliste contre le bronze melliflu de celle de jungkook. ce dernier se mordit légèrement la lèvre : si longtemps dépravé de contact physique,
la différence de température entre la paume gelée de yoongi et son visage tiède le fit frissonner incontrôlablement.

«Jungkook, je pense tout le temps à toi.» Yoongi garda la bouche ouverte sur la dernière syllabe de sa phrase. Il fit aussi clapoter sa langue, les yeux s'ancrant sur les tendres lèvres de Jungkook.

et jungkook, jungkook, cette pute à attention, sourit. et son sourire s'épanouit jusqu'à ouater ses yeux en poches gonflées. on ne voyait plus de sclère blanche, seulement le noir de ses pupilles, et ce noir scintillait, scintillait si fort.

yoongi l'embrassa. il l'embrassa pour sentir son sourire contre ses lèvres. il prit le petit visage de jungkook à deux mains, et l'enfonça contre le sien, l'embrassant si langoureusement, si appuyé.

leurs lèvres se respiraient, se happaient, yoongi sût infiltrer en douce sa langue dans la bouche de jungkook qui, immédiatement, chercha à briser le baiser. yoongi ne le laissa pas faire, basculant tout son poids dans le haut de son corps, il cherchait à le coucher sur le divan. les traits froncés, jungkook penchant dangereusement en arrière réussit à détacher ses lèvres de celles de yoongi...

mais il était déjà couché sur le canapé, et yoongi le surplombait. le dominant mouchetait sa bouche, sa mâchoire puis son cou de baisers farouches. jungkook, les cuisses s'étreignant, laissait son propre pied remonter le long de son mollet, visiblement excité. il en avait marre des baisers.

yoongi se redressa sur lui, maintenant (maintenir) ses épaules clouées au sofa à la force de ses bras frêles. c'était bizarre, qu'il le maintienne comme ça. jungkook était consentant... néanmoins yoongi en était-il vraiment sûr ?

«Tu m'excites, putain.» Lui cracha presque Yoongi. «T'es si...» Il le détailla encore une fois des yeux. Le corps de Jungkook était si joliment conçu, son regard s'écoulait le long de ses courbes, de ses sillons, de son diaphragme, ses reliefs, ses os, ses muscles en proéminence comme des crêtes de montagne. Il bandait, Jungkook l'avait vu. Le sexe de Yoongi était étroit dans son pantalon et il palpitait alors que tout le sang de tout son corps affluait en vagues immenses jusqu'à la pointe gorgée de son sexe. Il palpitait si fort...

«Est-ce que tu vas me prendre ?»

il se pencha sur lui.

«Ouais.» Souffla Yoongi, tout près de la bouche de Jungkook.

une exhalation volontairement sexuelle s'exhuma de la bouche ouverte de jungkook.

«Prends-moi...»

et dans la poche de son manteau, le vibrato assourdi de son téléphone au bord de la mort, qui gelait de temps en temps, grouillant d'un nombre hallucinant de notifications.

***
nda

IMPRESSIONS ?

AVIS SUR YOONGI ?

QUE PRESAGENT LES NOTIFS ?

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