Prologue
Un louveteau dort dans la nuit. Il vient juste de naître, mais pourtant, nulle trace de sa mère. Le petit loup est seul dans la pénombre. Il ne voit pas encore le monde, et ses injustices. Les difficultés de la vie, mais aussi ses beautés. Non. Il ne voit rien de cela, il voit juste la pénombre, et seulement la pénombre. Lorsqu'il ouvrira les yeux, sa vie, de solitude, commencera, mais surtout, la peur s'installera.
Des années plus tard...
Le loup est dans l'ombre, dans l'ombre d'un arbre. Il ne chasse pas, non, c'est plutôt le contraire, il se cache ou plutôt, il fuit. C'est ce qu'il fait dans la vie, fuir. Ce qui le pousse a fuire, c'est la peur qui l'habite. Il n'a pas le réflexe d'aimer, mais plutôt celui de se méfier. C'est ça qui se passe quand l'on a vécu depuis sa naissance sans amour. Pourtant, la nuit, lorsque que le soleil est couché, amenant avec lui les bruits du jour, et que la lune le remplace, le loup revis. Par ailleurs, c'est ce qu'il attend, coucher en boule dans un buisson. Le loup n'a pas le courage de sortir de sa cachette, mais les exceptionnelles occasions où il le fait, c'est avec extrême prudence qu'il circule.
La nuit tombe...
Le loup lève une oreille, puis l'autre. Aucun bruit. Le loup, soulagé, laisse sa méfiance tomber au fond des abysses de son esprit, mais pas disparaître, loin de là. La peur et la méfiance restent en lui, comme un chasseur qui, dans l'ombre, guette sa proie, prêt à lui sauter à la gorge à tout moment. De plus, la peur fait partie de lui, de sa nature. Et sa nature, c'est la peur. En avançant doucement, il arrive dans une clairière qui baigne dans la lumière de la pleine lune. Le loup lève son museau vers le ciel, la lune, et a envie d'hurler. D'hurler de la tristesse de sa vie, de ses colères, de ses défis. Mais il ne le fait pas, car hurler ne sert à rien, il faut plutôt agir. Malheureusement, quand l'on passe sa vie dans la peur, c'est dur d'agir. Le loup baisse la tête, puis la relève subitement. Il a entendu quelque chose. Un bruit de pas, de pas légers. Ces pas ressemblent à une brise légère qui souffle dans la vallée. Le loup ressent une envie soudaine de détaler à grande vitesse, loin de ces sons sourds. Pourtant, ses muscles refusent de lui obéir. Il reste planté là, tétanisé par la peur. Puis, une voix, une voix froide et mielleuse à la fois, aussi grave que les entailles de la terre, et aiguë au point de rejoindre cette lune tant vénérée par le loup. Cette voix, qui sonne comme l'hypocrisie de la vie et le doux mensonge des rêves, fait faire volte face au loup. Devant lui, la lune, ou plutôt un être humain qui s'en rapproche. Son visage est empreint d'une immense sagesse, mais aussi d'une grande fourberie et cruauté. Si l'on se plongeait dans ses yeux, ce que peu de gens avaient osé faire, on verrait quelque chose de beau et effrayant à la foi. On verrait dans ces yeux d'un gris profond, un échos d'une vie de souffrance et de choix difficiles. Son visage n'a pas d'âge et semble provenir de milliers d'années auparavant, tout en gardant la fraîcheur de la jeunesse. Cet homme, car c'est un homme, vient de s'adresser au loup. Le loup, a ce moment, ressenti un long frisson traverser son corp, évoquant en lui une émotion, néfaste, indéfinissable. La Colère. Cette colère n'était pas destinée à qui que ce soit, elle était destinée à la vie elle-même. Cette colère grandit très vite, et s'intensifie, prenant le contrôle sur la peur. La colère embrume l'esprit du loup, prenant le contrôle sur tout ce que le loup pensait et ressentait. Le loup était colère et la colère était le loup.Il se sentait prisonnier de cette colère, et pourtant, il se sentait aussi , et surtout, libéré, somme si ses anné de misères à souffrir de sa peur et solitude, a souffrir dans le silence de la nuit, n'était plus de ce monde, son monde. Malheureusement, il ne put jouir de cette libération, car il était maintenant sous le joug de la colère et de la lune. Par ailleurs, voici ce que l'homme prononce comme paroles.
-Toi, loup, qui a vécu dans la souffrance de la peur, toi qui a souffert encore plus que moi, et seul la lune sait à quel point j'ai souffert, libère la colère en toi. A partir de maintenant, tu arrêteras de te cacher. Toi qui étais chassé, tu seras chasseur. Tu inspirera la peur a tous, et tu les contamineras avec ta colère, ta rage. A partir de maintenant, tu es la Rage. Va, et contamine les autres de ta colère envers la vie, et mord tout ce qui bouge, disait cet homme de sa voix mielleuse et froide.
Le loup poussa un long et terrifiant hurlement, et se mit à courir dans la forêt.
L'homme éclata d'un rire glaçant et effrayant, arrachant tous les animaux dans la forêt de leurs sommeil et rêves.
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