Chapitre 7

Je fais un tour en ville afin de perdre quiconque aurait la malveillante idée de nous suivre. J'accélère, tourne, et fais demi-tour. A l'arrière, Thibaud n'a toujours rien dit, ni posé de questions à propos de ce qu'il vient de se passer.

Il doit être en train de digérer. Je me demande comment il fait pour rester à ce point impassible. A sa place je me serais enfuie au premier feu rouge. Rester sur la moto d'une personne que l'on vient de voir sous son jour d'assassin, il faut être fou pour s'accrocher et ne pas essayer d'en descendre.
La nausée me monte en y repensant. On dit que tuer est difficile la première fois et que ça devient de plus en plus facile. Ça n'est pas vrai pour moi. J'ai toujours des sueurs froides en réalisant que je viens de mettre un terme à la vie de quelqu'un. L'idée qu'il soit sur le sol de ma cuisine me dégoûte encore plus. Mon estomac se tord.

Après une heure et demie de circulation, je prends la direction des docks. Retourner chez moi serait une idiotie phénoménale. Il va falloir que je joigne Abby et qu'elle envoie quelqu'un pour se débarrasser des trois corps qui gisent dans ma salle à manger. Je me sens mal pour Karl et Taylor. Ils avaient des amis, une famille et l'âge d'avoir des enfants.
Et maintenant, des collègues factices, sortis de je ne sais où, vont aller baratiner leurs proches pour déballer un bobard sorti de l'espace à propos ce qu'il leur est arrivé.

Je soupire et réfléchis à ce que je vais dire à Thibaud qui lui, n'y est pour rien. Mis à part le fait qu'il ai débarqué chez moi à l'improviste, chose à ne pas faire. Néanmoins, je ne peux me permettre de le laisser filer maintenant qu'il a été vu avec moi.

Nous arrivons au port et je camoufle ma moto dans un coin à 200 mètres de notre destination finale. Je sors des clefs de ma poche et attends que Thibaud descende à son tour de mon magnifique véhicule. Je suis sur le qui-vive, prête à bondir s'il tente de s'enfuir. Cependant, il a l'air de docilement me suivre.
Nous commençons juste à marcher quand un petit incident désagréable se produit. Le pied de Thibaud se pose sur le bas de ma jupe. Un bruit de tissus déchiré m'alerte et le courant d'air frais qui file entre mes jambes confirme mes doutes. Je baisse le regard sur mes cuisses, désormais nues et vois que ma jupe s'arrête maintenant au-dessus mon holster. Je pousse un grognement et ramasse le textile qui traîne au sol. Thibaud a les sourcils haussés à la vue de mes jambes tatouées.

Je retiens une menace acerbe d'étranglement par jupe et pose le voilage blanc par dessus une de mes épaules. Je tire Thibaud en avant, toujours d'une nonchalance fantastique, pour qu'il accélère. Nous arrivons devant un beau conteneur rouge. Que dis-je ? Un splendide conteneur rouge !
Je rentre les clefs dans la serrure et pousse de toutes mes forces pour faire coulisser la porte. Thibaud pénètre dans mon antre, sans que je ne l'y contraigne, hypnotisé par quelque chose. Il ne pense pas à m'aider pour refermer, mais puis-je vraiment le lui reprocher ? Il se dirige vers le fond de mon conteneur aménagé et s'accroupit. Je m'approche pour voir ce qui le subjugue tant et je souris en comprenant.

- C'est le matériel d'un ami, lui expliquai-je en me référant à Robin.

Quatre écrans sont posés par terre, entourés de grosses tours, d'antennes, des claviers et d'autres éléments que je ne saurais identifier, cela fait plusieurs mois que tout est entreposé là.

- Je peux l'installer ? Me prie-t-il, les yeux brillants.
Il est fou, pensai-je. Il se trouve prisonier en compagnie d'un meurtrier et son unique préoccupation est de faire joujou avec des gadgets.

- Pourquoi pas. Tu as une idée de ce que c'est ? Je lui demande, toujours suspicieuse quant à son comportement.

Un sourire juvénile né sur son visage.

- Je pense que c'est un appareil de localisation. Si je ne me trompe pas, on peut chercher n'importe qu'elle personne dans une banque d'image dont il doit être équipé, annonce-t-il.

Mon expression se fait intéressée. Robin aurait donc laissé derrière lui son ancien outils de travail, fraîchement remplacé par de nouveaux équipements.

- Monte le donc, ça t'occupera, nous avons du temps à tuer, lui dis-je d'un ton sans réplique.

Au mot "tuer", il frémit.

Nous redressons le grand bureau marron jusque là allongé sur le côté et il commence à poser toutes les pièces dessus.
Je le laisse ensuite à ses occupations, en le surveillant du coin de l'oeil et effectue un rapide tour de contrôle dans le conteneur. Dans la petite salle de bain, tout semble dans l'état dans lequel je l'ai laissé. Il en est de même pour la pièce principale.

La paroi droite recouverte d'armes semble intact. Le bureau lui, est maintenant envahi par de l'électronique.

Je me pose sur le canapé et le regarde se mettre à l'œuvre. Soudain, il se retourne, comme piqué par une guêpe, bras croisés et sourcils fronçés.

- Tu vas m'expliquer pourquoi ta maison a été fusillée tout à l'heure ? Me demande-t-il.

Eh bien, il était temps.


Hey everyone ! Comment ça va ? Voilà le nouveau chapitre, j'attends de voir ce que vous avez à en dire ! Votez si ça vous a plu !

Kisses <3

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top