Pelotonnée dans mon canapé j'étudie le contenu du dossier de notre ami Sachka. Certaines photos de crimes sont insoutenables, je ne peux garder les yeux dessus.
Au vu de ce j'apprends à son sujet, il ne serait pas du genre à se salir les mains, plutôt à déléguer le sale boulot. Pourtant, ce qui lui doit sa place aussi haut « gradée » dans le commerce illégal est son habilité pour la torture.
Dans ma poche, mon téléphone vibre à trois reprises et j'essaie de le sortir, non sans mal. Les pochettes antidérapantes sont toujours antidérapantes au mauvais moment. Je finis par l'extraire, après m'être contorsionné dans tous les sens. Ce ne sont pas des messages que j'ai reçu mais des DM Instagram qui s'avèrent être de mon admirateur.
Message 1 : Ingénieur informatique
Message 2 : Et toi
Ah ces mecs qui ne sont pas fichus de mettre un point d'interrogation...
Message 3 : Quels sont tes passions, hobbies, âge et statut social
J'ai vaguement envie de lui répondre : Wow, t'es de la police ou quoi ? Du calme !
Je regarde le dernier message que je lui aie envoyé parce que je n'ai aucun souvenir de ce à quoi il répond. Il semblerait que je lui ai demandé ce qu'il faisait dans la vie.
Que vais-je lui dire ? Que je suis assassin professionnel ? Non je ne crois pas... Une idée se fraye un chemin dans mon esprit.
- Je suis designer en skateboard.
Pas de commentaires s'il vous plait, je manque d'imagination.
- 26 ans (Oui, sur Insta je suis plus jeune d'une année, c'est comme ça...), j'adore le skate -d'où mon travail-, le snowboard, le ski, lire et écrire. Huum... Employée, si c'est ce que tu veux dire par "statut social", continuai-je.
Je ne vois pas vraiment la signification de "statut social", peut être veut-il savoir à quel type de personne il a à faire mais ces deux mots sont très vastes.
- Et toi ? Je lui demande. 

Et je me replonge dans le dossier de mon russe, que je vais bientôt mettre dans une boite. La police n'a apparemment pas réussie à coincer le petit malin. Il s'arrange toujours pour faire accuser quelqu'un d'autre, soudoyer le tribunal entier, ou plutôt de le menacer de façon assez convaincante.

Nous avons affaire à un Al Capone 2.0.

***

Le vibrement continu de mon portable me réveille. J'ouvre les yeux, de plutôt mauvaise humeur. Après m'être endormie la tête sur mon bras, je ne sens plus ce dernier. Je tapote dessus pour le réveiller tout en regardant qui est la personne qui s'en prend à moi en plein milieu de la nuit.
Message 1 : Le skate, les filles, hacker, les bonnets et les casquettes.
Message 2 : 26yo
Message 3 : Célib.
Message 3 : Et toi
Message 4 : ?
Je crois qu'il aime me bombarder de messages plutôt que de mettre la totalité des informations dans un seul.
Son petit "les filles" dans la catégorie Hobbies/Passions me fait sourire.
Donc par statut social, il voulait savoir si j'étais en couple ou pas...
- Tu es fort en piratage ? Je lui demande. Les bonnets et les casquettes ? C'est drôle ça ! Oui j'suis célib.
Sa réponse ne se faut pas attendre.
Message 1 : Je me débrouille
Message 2 : J'aime pas mes cheveux
Message 3: Moi aussi.
C'est dur de suivre avec toutes ces réponses d'un coup !
Donc récapitulons, il se débrouille en piratage, met des bonnets et casquettes parce qu'il n'aime pas ses cheveux, et lui aussi est célibataire.
Bien évidemment, il a des cheveux magnifiques, mais il semblerait vouloir des éloges à leur propos.
Une ou deux minutes plus tard, il enchaîne.
- J'avoue, ça m'étonne que tu sois célibataire. T'es vraiment magnifique.
Merci mon gars, je dirai à Abby qu'elle a toutes ses chances avec toi. Malgré le fait qu'il ne parle pas de moi c'est étrangement agréable à entendre.  Un savoureux sentiment de fierté se propage dans ma poitrine.
J'enroule une mèche de cheveux autour de mon index et regarde par la fenêtre. Il fait nuit dehors mais je suis trop fatiguée pour aller jusqu'à mon lit et me mettre en pyjama.
- T'es pas mal non plus.
J'éteins mon téléphone et sens mes paupières qui deviennent lourdes, annonciatrices du rendormissement imminent.

***

Un grincement me tire de mon sommeil. Pour la seconde fois cette nuit, je me réveille. Par réflexe, je saisis mon Lady Krimar et me lève.

La baie vitrée de la cuisine est ouverte. Or il semble l'avoir fermée avant de m'allonger. Je me dirige vers ma chambre et me plaque contre le mur. Je compte  jusqu'à trois à voix basse, inspire et me positionne sans bruit dans l'encadrement. Les jambes légèrement écartées et le petit revolver braqué devant moi. Un homme massif se tient dos à moi. Il se penche sur mon lit, une seringue à la main. L'homme pense certainement que je m'y trouve. Il se rapproche encore du lit, pose une main dessus et lève subitement l'autre. Il plante la seringue dans la couverture qui s'affaisse sous le coup. L'homme a un mouvement de recul en réalisant son erreur.
Il se retourne, et je tire.

Voilà le chapitre 4 ! J'espère qu'il vous a pluuuu :) Dites moi ce que vous en pensez et votez si vous aimez :)Voilii ! Kisses <3