Chapitre 4 - partie 2

— Tu seras rentré à vingt heures ?

— Oui et au pire, je t'enverrai un message si j'ai du retard, je rassure Omare en ouvrant la porte.

— Jo te referra le portrait si tu es à la bourre.

Romeo rigole de sa connerie et je sors rapidement en fermant la porte. La clef dans ma poche, je me dirige vers l'ascenseur avant de me figer. Kim en sort et son regard sombre me fout les nerfs en vrac. Je serre les poings et me décide enfin à bouger mais lorsque je lui passe à côté, ses doigts agrippent mon poignet par-dessus mon sweat.

— Ils ne savent pas qu'on se connait et je ne veux pas qu'ils l'apprennent, murmure-t-il froidement en plantant son regard dans le mien. Alors ta vie dramatique, tu la gardes pour toi et tu ne m'inclues dans aucune de tes conversations.

— Moi qui croyais qu'on allait redevenir les meilleurs amis du monde, je riposte avec ironie, je suis vraiment déçu.

— Je ne déconne pas Max. Ce qu'il s'est passé est...

— Ce qu'il s'est passé est derrière nous, je le coupe en m'arrachant à sa poigne. Tu n'es plus rien dans ma vie. Alors prends bien soin de m'ignorer quand on n'est pas sur le terrain et lorsqu'on y est, agis comme un coéquipier. Point final.

— Je ne voulais pas de toi dans l'équipe, exactement pour ne pas avoir à te considérer comme autre chose qu'un étranger.

— Et j'aurai voulu ne jamais rencontrer ta famille. Mais la vie est ainsi faite, pas vrai ?

La fureur passe dans son regard avec une telle puissance que je suis étonné qu'on n'en soit toujours pas venu aux mains. Des mois à ne pas s'être parlé, des mois à s'ignorer et faire comme si l'autre n'avait jamais existé. Pourtant, il y a toujours cette foutue part de moi qui refuse de le laisser partir, parce que Kim est Kim et que j'ai grandi dans ses pas.

— Je ne dirai rien aux autres, je tranche en m'éloignant finalement vers l'ascenseur. Ils n'ont pas à connaitre ma vie dramatique.

Quelques secondes après, j'entends la porte de son appart claquer et mon poing cogne sur le bouton pour appeler l'ascenseur. C'est le cœur aux bords des lèvres que je rejoins le centre Marie-Elizabeth en bus.

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