Chapitre 23 - partie 1

— Tu penses pouvoir tenir le match en entier ?

Je lève les yeux sur Memphis qui me juge de haut, debout devant moi. Je termine de placer ma contention et de faire mes lacets sans lui répondre alors qu'il désapprouve totalement mon retour. En même temps, après une heure d'entrainement hier, j'ai été obligé de m'arrêter pendant un petit moment. Mal partout, impossible de respirer rapidement sans que ça me tire dans le torse et mes jambes ont morflé. Une véritable loque.

— Regarde-moi Max ou tu rejoins Daren sur le banc.

Je serre les dents et me relève pour lui faire face, les yeux dans les yeux. J'ai beau être petit, il a un mouvement de recul. Je sais l'image que je renvoie, je sais qu'il y a de la rage à revendre dans le vert de mon regard.

— Tu joues tranquillement la première période. A la mi-temps, je ferai les échanges qu'il faudra pour que tu retrouves avec l'équipe qui te réussit.

Mes yeux dérivent une courte seconde sur nos deux capitaines entourés des joueurs qui viennent sur le terrain. A la place de Lael, Anton et Ishan, ce sont trois remplaçants ; Helmond, Alejo et Thimeo. C'est à peine si je leur ai parlé en dehors des entrainements et je sais pourquoi : je n'aime pas jouer avec eux. Ils ne s'adaptent pas aux autres, ils font leur truc de leur côté. Brett apprécie ça parce que ça pimente les matchs mais je sais que Kim va finir par exploser si ça l'empêche de marquer. Par chance, Memphis fera rentrer les trois autres après la mi-temps, pour s'assurer que je me retrouve là où je dois être, avec l'équipe qui me connait le mieux sur le terrain.

— A partir de là, je veux que tu te donnes à trois cent pour cent, grogne Memphis en attirant mon regard. J'ai déjà un joueur sur le banc à cause de son carton rouge. J'ai pas besoin de...

— C'est le problème de Daren, pas le sien, coupe brusquement Ness en se plaçant à côté de moi. Si vous avez fini, on doit aller s'échauffer.

Je bouscule Ness avant que Memphis ne réponde et dans un ricanement, je leur passe à côté. Leurs yeux me suivent et j'enfonce les mains dans mes poches en rejoignant Jonas et Kim. Depuis hier, ce dernier a retrouvé sa hargne, pour la simple raison qu'on se retrouve de nouveau ensemble sur le terrain. Il ne m'a pas dit un mot, il m'a à peine adressé un regard mais son sourire de charognard qui guette l'équipe adverse m'assure qu'il est conscient que je suis à côté de lui. Brett pose une main sur mon épaule et il donne ses indications pour l'échauffement.

La demi-heure qui suit, on la passe sur le terrain à se préparer alors que les gradins du stade des IrvinScale se remplissent. Dans les couleurs bleu et rouge, il est à peine plus grand que le nôtre. Kim reste toujours à côté de moi, ou pas loin, et les deux capitaines sont avec les trois remplaçants. Je siffle entre mes dents quand l'un d'eux assure qu'il pourra jouer le match entier.

— Lael reprendra sa place.

Je hausse les épaules alors que Kim me souffle ça discrètement. C'est certain que Lael va revenir sur le terrain, je ne compte pas laisser le choix à Memphis. Mais je ne peux pas non plus le crier sur les toits et dire à Helmond qu'il est inutile sur le terrain, quand j'y suis. Je dois sauver l'équipe, pas la noyer.

— J'espère que Daren restera sur le banc encore un...

— Pourquoi tu me parles ?

Nos regards noirs s'accrochent un seconde tandis qu'on trottine toujours. Brett nous indique qu'il reste cinq minutes en levant la main avant de nous étirer et échanger quelques passes. Je me redresse et pince les lèvres en retenant un grognement. La douleur s'est presque estompée, contrairement aux hématomes, mais elle est encore gênante par moment.

— C'est quoi cette question ?

— Tu m'as à peine adressé la parole depuis une semaine, à partir du moment où Brett a repris mes entrainements. Au match contre les GoldHawks, tu as été un véritable connard et tu veux revenir comme une fleur ? Tu peux courir.

— Tu t'attendais à quoi ?

Kim attrape mon épaule et m'arrête en même temps que lui. Les gars nous dépassent en haussant les sourcils mais je ne quitte pas le visage furieux de Kim. Je suis enragé à cause de dimanche soir, j'ai encore en travers les mots de Ness. Et c'est pire avec les deux nuits qui se sont enchainées : courtes, cauchemardesques, à ressasser des souvenirs effroyables. Je n'arrive pas à garder la tête hors de l'eau avec tout ce qui tourne en boucle dans mon cerveau, avec ces menaces incessantes qui pèsent sur mes épaules. Et mes nerfs frôlent les limites. Je vais finir par exploser, je le sens, c'est tapi au fond de moi.

— Depuis que tu es dans l'équipe, j'ai à peine eu le temps de souffler et de jouer avec toi. Tu...

— Oh ! Vous parlerez plus tard, s'écrie Brett. Bougez-vous !

— Je m'en fous de tes explications Kim, je lance en m'écartant. Mais je t'interdis de faire comme si de rien n'était.

Il serre les poings avant de se remettre à courir aussi. On rejoint l'équipe sans un mot et jusqu'à ce que le match démarre, je reste en retrait. Sur le terrain, l'équipe adverse sourit en détaillant mes coéquipiers et je jette un regard à Ness, dans nos cages. Cette fois, on ne perdra pas et il n'aura pas à s'inquiéter que des gens l'approchent. C'est bien ce qu'il attend de moi, il me l'a fait comprendre.

Jonas et Kim cognent leur poing et j'aperçois le mouvement de tête que s'échangent les perruches du coin de l'œil. La seconde d'après, le coup d'envoi est sifflé. Je fonce sur le terrain pour reprendre la balle à l'équipe adverse avec les milieux. Notre duo est à l'écart, à attendre mes passes. Dans mon dos, j'entends la voix de Romeo avant de voir Ishan me passer à côté. Mon cerveau tourne à mille à l'heure et je savoure les sensations qui atténuent la colère.

Je réfléchis, j'analyse, je cours, je tire, je m'essouffle et je retrouve ma place derrière Kim à chaque occasion de marquer. La première période passe rapidement et quand la mi-temps est annoncée, je lève les yeux sur le panneau : un-un. Egalité. Je grogne et esquive l'attaquant adverse alors qu'il me dévisage. La main d'Omare est sur mon bras l'instant d'après et il m'oblige à avancer en souriant à l'autre type. Dans notre carré, j'attrape la bouteille que me lance Charleston et me décale vers Jonas lorsque j'aperçois le mouvement de Ness pour me rejoindre. Il plisse les yeux en s'arrêtant, son sourire malicieux qui s'étire un peu plus.

Kim se poste à côté de moi, bras croisés et je me retrouve alors entre le duo de tireurs des Racoons, exactement là où j'ai eu pour ordre d'être. Je termine ma bouteille en écoutant Memphis nous parler de notre jeu et expliquer les changements qu'il fait.

— Pourquoi je peux pas rester ? râle Helmond. J'ai super bien joué et je fais mes preuves !

— Qui t'a permis de contester ce que je dis ? s'étonne le coach.

— S'il vous plait, laissez-moi rester.

— Certainement pas.

Les yeux de Kim se baissent vers moi, tout comme le regard surpris de mes coéquipiers se tourne vers moi. Helmond fulmine en me toisant et à côté de lui, la même expression étire les traits du bulldozer. Je serre les dents et coupe la parole à Memphis quand il tente de la prendre.

— Je suis là pour gagner, pas pour rattraper tes erreurs. J'ai dû dévier tes passes et m'adapter toutes les trente secondes à ton jeu pourri, je crache en pointant ensuite Alejo. Vous avez fait votre truc dans votre coin et ça a été assez merdique pour me confirmer que votre place, vous la laissez à Lael et Anton. C'est un match de sélection, pas un match amical à la maison.

— Max, murmure Kim, doucement.

— Fous-moi la paix. Faut bien entendre la vérité parfois.

Ness pose brusquement une main sur sa bouche pour étouffer son rire mais c'est peine perdu. Brett le foudroie du regard avant de revenir vers moi et Jonas soupire en passant ses doigts sur ses tempes.

— Il y a des façons de le dire, renchérit alors Memphis. La prochaine fois que tu manques de respect à tes coéquipiers, tu sautes au match suivant.

— Un de plus ou un de moins, ça changera plus rien.

Cette fois, j'ai dépassé la limite de Kim. Peut-être aussi celle de Memphis mais je n'ai pas le temps de le constater. Ses doigts agrippent mon col et Kim nous écarte du groupe en interdisant à Jonas de s'en mêler. Je le laisse faire jusqu'à ce que mon dos cogne un mur. D'un mouvement, je le repousse et replace mon haut en serrant les dents.

— C'est quoi ton problème ?

— Tu m'emmerdes pour que je sois sur le terrain depuis des semaines à jouer avec toi ! Et là, que j'y suis et que je veux le meilleur, tu t'en prends à moi ? j'explose en le repoussant. Je fais tout pour qu'on y arrive, pour que tu ailles en finale ! Je me bats pour deux, pour être derrière toi alors ne t'avise pas de me le reprocher ! Puis merde, tu es d'accord avec moi, ils ne servent à rien !

— Calme-toi pour commencer.

— Parce que ça va changer quelque chose ? Tu crois que souffler un coup va nous permettre de gagner ? Sors de ton rêve Kim !

— Ça suffit maintenant.

Ses deux mains me plaquent contre le mur et je ferme les yeux quand la douleur me coupe la respiration une fraction de seconde. A voix basse, Kim m'ordonne de me calmer, de prendre une inspiration, de ne penser à rien. J'essaye de le repousser, d'hurler, mais il me connait. Et le fait que le reste des gars ne soit pas loin ne change rien cette fois.

Sa main passe dans mes cheveux et il plaque mon visage contre son épaule pour étouffer mon cri. Mes doigts s'enroulent autour de son t-shirt, mon cerveau cherche un truc à quoi se retenir alors que je ne sais plus quoi faire.

— Il faut que tu te calmes Maxie, murmure soudain Kim. J'ai besoin de toi pour gagner alors reprends-toi.

— Faut que je reste sur le terrain.

— Tu vas y rester, je te le promets. C'est terminé le banc : ça n'aurait jamais dû être ta place.

Un rire ironique s'échappe de mes lèvres. Il se crispe légèrement alors qu'on se rappelle tous les deux du match de vendredi. Mais je soupire simplement en m'écartant de lui. Sa main glisse de mes cheveux à mon bras et il me retient en croisant mon regard.

— Ça va aller ?

— Je vais te faire gagner.

Je n'attends pas sa réponse et m'extirpe de ses mains pour rejoindre Lael et les perruches qui sont retournés s'échauffer. Jonas tente de me retenir, Memphis m'appelle et Ness me lance un sourire diabolique mais j'ignore les trois. Il faut d'abord qu'on remporte ce match.

Une demi-heure plus tard, en sueur sur le terrain, je grimace en boitillant jusqu'à Brett. Ses doigts attrapent mon coude pour m'aider et je le remercie dans un souffle. Les IrvinScale nous passent à côté en criant de joie pour leur troisième point marqué. Du rond central, Kim me lance un coup d'œil et je lève mon pouce quand Anton, près de lui, me demande si ça va en hurlant.

— Tu mens, siffle Brett en se baissant pour replacer ma contention sous ma chaussette. Avec le vol que tu viens de prendre, tu ne peux pas aller bien.

— J'ai mal, j'avoue en haussant les épaules. Mais il reste quinze minutes alors ça ira.

— Reste en retrait, on a l'avantage, ça suffira pour gagner.

Je plisse les yeux pour lire le score et secoue la tête devant le quatre-trois en notre faveur. Nos adversaires ont la possibilité de faire une égalité et je ne peux pas le permettre. Je remercie Brett et serre les dents en me replaçant au centre de notre partie de terrain, entouré de Lael et Anton. Le blond me dévisage de haut en bas et lance un regard à Anton avant d'hocher la tête. Derrière, j'entends Romeo dire à Omare de me coller au cul et ça m'arrache un sourire.

— Un dernier point, je lance à Jonas quand il passe à côté de moi. Un autre et on pourra souffler.

— Tu n'es pas en état, réplique-t-il. Tu peux à peine courir Max.

— Encore un point et je m'arrêterai. Mais si je le fais maintenant, on a perdu.

— On le suit Jo, ne t'inquiète pas pour ses arrières.

Je souris à Lael lorsqu'il essaye de rassurer Jonas. Ça ne marche pas mais au moins, le capitaine n'insiste pas et retourne à côté de Kim. Je sautille sur place, fais rouler mes chevilles avec lenteur puis m'élance dès que l'arbitre nous donne le top départ. Anton trace à côté de moi et il enchaîne les passes avec nos milieux sans m'inclure. On remonte jusqu'à la partie adverse mais on bloque avec leur défense. Elle est bonne, meilleure que leur offensive, et j'en ai déjà fait les frais pour savoir qu'ils n'hésiteront pas à faire des fautes.

Mon cerveau repart à toute vitesse pour trouver la faille, l'opportunité de reprendre le ballon à Lael et mettre un tir en ligne direct pour faire marquer Kim ou Jonas. L'un ou l'autre, je m'en fiche, je veux juste un cinquième point.

— Bloquez-moi le seize !

Je serre les dents quand on me bouscule. Ils ont vraiment une dent contre moi, merde. La panique passe dans le regard de Lael avant que je lui hurle de continuer. J'ai de la colère à revendre, qu'il ne s'inquiète pas pour moi. Je vais me défaire de ces connards. Notre groupe remonte un peu plus vers les cages adverses et je contourne un type avant de me glisser près d'Omare. Un peu en retrait, Georges retient un attaquant et je me colle à mon coloc.

— Bloque le six.

Omare acquiesce et s'écarte d'un bond en direction de sa cible alors que je m'empresse de rejoindre Anton pour l'aider. Notre jeu de jambes nous permet de garder le ballon près de la surface de réparation et enfin, l'opportunité est là. Omare se charge de retenir le numéro six, Lael et Georges sont derrière moi à s'assurer qu'on ne me prenne pas le ballon à revers. Parfait.

Je récupère le ballon au pied d'Anton et lui indique la droite du menton tandis que je prends le couloir de gauche. Kim se cale sur mon pas, s'arrête dans la surface de réparation et je feinte un gars, ricane à l'insulte, fais un petit pont à son coéquipier. Puis une passe à Anton, qu'il me renvoie quand je dépasse un énième adversaire. Timing parfait, emplacement parfait.

Je prends appuie sur ma mauvaise cheville, me mords la langue pour penser à autre chose qu'à la douleur puis je tire en direction de Kim. Avant de me retrouver au sol à cause d'une bousculade violente. Le cri victorieux de Lael m'oblige à ouvrir les yeux, tout en bougeant lentement ma cheville.

— Merde...

— On a marqué.

J'esquisse un sourire en attrapant la main tendue de Kim. Il m'aide à me relever et mes yeux fouillent l'équipe pour tomber sur Jonas et Lael qui se tiennent par les épaules. On a deux points d'avance, il reste un peu plus de cinq minutes et à part une malchance incroyable, on devrait gagner.

— Tu peux marcher ?

— J'ai un doute, je murmure en posant mon pied.

— Je suis désolé Max ! J'ai foncé et j'ai pas réussi à dévier, ça va ?

Je fronce les sourcils alors que Georges se plante devant moi, inquiet. Je comprends mieux pourquoi ça n'a pas hurlé de colère quand je suis tombé. Je secoue la main pour effacer ça et Omare nous rejoint en passant son bras autour de moi. Son sourire se répercute sur le visage de Kim et ils cognent leur poing, satisfait.

— Memphis n'arrête pas de danser là-bas, ricane mon coloc en me pointant notre carré. Et Ness nous applaudit.

Je tourne la tête vers nos cages au moment où Jonas nous rejoint. Alors qu'on se dirige de nouveau vers notre partie de terrain, je constate que l'arc-en-ciel a retiré ses gants et les bras croisés, il s'appuie contre un poteau des cages avec son sourire immense.

Je grimace quand Kim me lâche pour rester au milieu et je continue à boiter vers le fond du terrain. Ness me fait signe de le rejoindre et je lance un regard à Brett.

— Tu restes avec lui, il me confirme en se plaçant. On va empêcher l'autre équipe de s'approcher pour que tu n'aies pas à jouer.

— Je peux tenir les cinq dernières minutes.

— Et aggraver ton cas ? Rejoins Ness et reste près des cages. Kim et Jonas n'ont plus besoin de toi.

Je ne tente pas de renchérir et me dépêche d'aller dans la surface de réparation quand l'arbitre siffle la reprise du match. J'inspire entre mes dents en posant une nouvelle fois le pied et le petit rire de Ness m'apprend qu'il est à côté de moi. Ses doigts attrapent mon bras alors qu'il regarde dans mon dos l'évolution de la partie.

— Tu reviens pour déjà retourner sur le banc ?

— On a gagné.

— Pas encore, contre Ness en reculant vers les cages. Mais il est évident qu'on a besoin de toi sur le terrain. Ça faisait un moment qu'on n'avait pas mis autant de points.

Je me détourne en m'adossant au poteau alors que Ness renfile ses gants, pas du tout inquiet de voir l'équipe adversaire se rapprocher petit à petit. Ils atteindront peut-être notre surface de réparation mais ça ne servira à rien. Il n'y a plus beaucoup de temps et même avec une prolongation, ils sont foutus.

— Au fait le troisième, il va falloir que tu m'expliques ton problème avec Memphis.

La seconde d'après, je couine en me mettant à courir pour rejoindre Romeo qui trébuche. L'attaquant adverse a berné Brett, Ishan n'arrive pas à suivre son rythme et je repère Omare qui est trop loin. Il n'y a plus que moi pour sauver les cages. J'entends Ness hurler mon prénom mais ça ne m'arrête pas. Je cours comme un forcené vers le couloir de gauche, écarquille les yeux devant la douleur qui irradie jusqu'à mon genou puis je fais un quart de tour brusque pour contrer la passe qu'il tentait de faire à son coéquipier.

Le ballon rebondit sur mon torse, touche le sol et je donne mon maximum avant de tirer dedans pour l'envoyer à l'opposé de nos cages. Le soulagement qui m'écrase me fait tomber au sol et la respiration hachée, je regarde Lael réceptionner la balle avant de l'envoyer à Jonas. Ils remontent vers les buts adverses et s'éloignent de moi. De Ness.

Le coup de sifflet résonne enfin dans le stade et je me laisse tomber en arrière, ravi qu'il n'y ait pas de prolongation. Les bras étendus, je cherche mon souffle alors que Romeo s'agenouille à côté de moi et défait mes lacets.

— Merci.

— Tu as mal à quel point ? il répond simplement. J'enlève la chaussure.

— Oh bordel.

Je me mords le dessus de la main quand il tire sur ma pompe. La douleur est moins prononcée que la toute première fois mais les tiraillements de mes muscles m'assurent que je ne peux pas compter sur mon pied.

— Alors ?

— Je peux marcher, je souffle tout de même. J'ai un doute sur le fait de courir par contre.

— Et tu retournes au banc aussi vite que tu en es sorti, ricane alors Ness en nous rejoignant. Qu'est-ce que tu n'avais pas compris dans le fait que tu restes avec moi ?

— Je suis là pour protéger les cages, pas pour faire la plante verte. Un problème avec ça ?

Il penche la tête alors que son sourire se fait plus amusé. Puis il m'aide à me relever avec Romeo sans rien ajouter et ça me va très bien. On salue les arbitres avant de rejoindre Memphis et son extase calme ma rancœur alors qu'il ne s'arrête plus de nous féliciter. Collé à Lael, je m'appuie sur lui pour ne pas tomber et j'échange un sourire avec Kim quand nos regards se croisent.

Je l'ai fait gagner.

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