Chapitre 22 - partie 1
Tout le corps tendu, je m'assois sur le banc alors que la majorité de l'équipe rentre sur le terrain des GoldHawks. Jonas et Kim cognent leur poing, Daren et Brett s'installent à quelques pas des cages, devant Charleston et entouré de Romeo et Ishan. Omare, Georges, Lael et Anton s'arrêtent à leur place et j'aperçois le regard qu'échangent les perruches avant d'hocher la tête et de se concentrer sur leur adversaire.
Memphis frôle la ligne blanche en discutant avec les arbitres assistants et le coach des GoldHawks. A côté de moi, Ness étire ses jambes et attrape son portable pour jouer à un jeu pourri. De l'autre côté, les trois autres remplaçants échangent leur avis sur nos adversaires et je soupire en croisant les bras, le dos qui s'appuie contre les gradins. Ness est décidé à ne pas m'adresser un mot depuis qu'on est sorti du bureau de Selena. C'est à peine s'il daigne me regarder.
Le coup de sifflet retentit et je me plonge immédiatement dans la partie. Mon cerveau analyse les GoldHawks, retient leurs mouvements et leurs tactiques tandis que mes poings se serrent à chaque fois que nos gars se font voler le ballon. J'entends à peine les grognements de Thimeo quand Ishan roule au sol, trop concentré sur la course de Lael qui a récupéré la balle et tente de remonter le terrain avec Omare et Anton. Ça foire dès qu'ils sont face au numéro 7 de l'autre équipe et je contracte les mâchoires en me retenant au banc lorsque Lael se retrouve à genoux.
Le mouvement rageux de Memphis ne m'aide pas à me calmer, encore moins quand c'est Jonas qui vient aider le blond à se relever. Les minutes défilent, Ness n'a pas lâché son portable et notre équipe peine à rejoindre les cages adverses alors qu'eux réussissent à tirer dans les nôtres. Par chance, Charleston les empêche de marquer et je perçois le soupir de soulagement de Brett. Kim attrape Daren par l'épaule, le visage tiré par la colère, avant de rejoindre Jonas. Les perruches se tapent dans la main quand ils se croisent et je relève les yeux sur le panneau pour constater qu'il ne reste plus que vingt minutes de jeu pour finir la première période.
Ness ricane alors en secouant son portable et je craque en lui arrachant des mains. Il hausse un sourcil en croisant mon regard alors que je bous.
— T'en as rien à foutre du match ? C'est quoi ton problème ?
— Je ne joue pas, lance-t-il simplement sans se départir de son sourire narquois. Tu me le rends ?
— On se fait démonter et c'est tout l'effet que ça te fait ?
— Si ça te tient tant à cœur que ça, va sur le terrain ! Oh non, pardon, tu ne peux pas...
Ses yeux se foncent alors qu'il baisse la voix en agrippant mon col pour m'obliger à me rapprocher de lui.
— Et tu sais pourquoi ? Parce que tu n'es pas...
— Selena, sur le terrain !
Je repousse vivement Ness sans hésiter et me lève du banc pour rejoindre Memphis en bordure de terrain alors que notre infirmière, son sac sous le bras, fonce dans nos cages. Ness se glisse à côté de moi, les bras croisés dans le dos et son sourire s'agrandit quand il remarque Charleston appuyé contre un poteau.
— Oh, oh. Monsieur a trop forcé.
— Fais chier, grince le coach. Tu prends la seconde période Ness.
L'arc-en-ciel penche la tête sur le côté, sans rien dire, alors que Memphis rejoint Selena dès qu'elle atteint le corner du terrain. La partie reprend son cours, Charleston remet son gant par-dessus sa main bandée et je capte le changement d'attitude de Brett en une seconde. Alors que les autres membres défensifs s'avancent vers le milieu de terrain pour retenir nos adversaires, lui ne quitte plus la surface de réparation. Il ne s'éloigne plus de notre goal.
— Retournez vous asseoir.
— Je deviens fou si je me retrouve une autre seconde sur le banc, je réplique froidement à Memphis quand il revient. Les gars ne vont pas réussir à marquer.
— Sympa.
J'ignore la remarque ironique de Ness tandis que mes yeux parcourent le terrain. Daren ne prend aucune opportunité, Kim est dépassé par les attaquants ennemis alors que Jonas ne parvient pas à se placer là où il faut à cause de leur défense. Un coup d'œil me permet de constater qu'il reste un peu plus de cinq minutes. Nos milieux offensives sont à bout de souffle et ne parviendront pas à remonter le terrain, surtout lorsque ils se retrouvent bloqués sur notre partie. Incapable de reprendre de l'avance, ils se contentent de protéger Charleston.
Mes ongles s'enfoncent violemment dans les paumes de mes mains quand le capitaine des GoldHawks contourne Omare sans difficulté, sème Ishan et fait face à Brett. J'écarquille les yeux quand il lui passe à côté, cognant volontairement son dos du coude et tire.
La seconde d'après, j'ai déjà un pied sur la ligne blanche mais les doigts de Ness me font reculer alors qu'il se glisse devant moi pour m'empêcher d'avancer. Le coup de sifflet retentit pour donner la faute et l'autre pauvre pourriture lève les mains au moment où le score revient à zéro pour les deux équipes, supprimant celui qu'il vient de marquer.
— Ne bouge pas.
— C'était volontaire, je grogne en fusillant le profil de Ness. Il a voulu le blesser !
— Et tu penses qu'entrer sur le terrain va y changer quelque chose ? se moque Ness avec narquois. Je ne veux pas te voir y poser un pied, sinon je te le fais regretter.
Je cligne des yeux, estomaqué par la violence de sa voix, de ses mots. La dernière minute de la partie a repris et quand la mi-temps est sifflée, je m'écarte de Ness rapidement. Ses yeux restent posés sur Charleston jusqu'à ce que Memphis lui fasse signe. Immédiatement, il s'empresse de le rejoindre et je me détourne tout de suite vers Lael.
Il se laisse tomber au sol, la respiration hachée et je m'accroupie en face de lui en lui tendant une bouteille d'eau tandis que les perruches restent debout.
— Me regarde pas comme ça, souffle Lael en croisant mon regard. Je ne vais pas mourir.
— C'est à peine si tu arrives à respirer.
— Ils ont atteint un tout autre niveau, grogne Romeo et je lève les yeux sur lui. Ces enfoirés se sont bien améliorés et on est incapable de les semer.
— Rentre sur le terrain.
Je sursaute alors que Kim m'agrippe l'épaule et me relève sans douceur. J'entends le ricanement de Lael juste avant qu'il s'étouffe avec de l'eau. Je dévisage Kim, sans savoir s'il est vraiment sérieux ou s'il veut juste qu'on nous enterre tous les deux avant l'heure. Jonas soupire et l'oblige à me relâcher alors que Memphis appelle l'équipe près des bancs. Le regard sombre de Kim ne me quitte pas mais je lui tourne le dos et attrape la main de Lael pour l'aider à se lever. Quand je me retrouve de nouveau face à ses cheveux noirs, je baisse les yeux devant la colère qui dévore son visage.
— Memphis ne le permettra pas, arrête d'insister, murmure Omare en le poussant doucement. Faut qu'on trouve une autre solution.
Kim roule des yeux sans renchérir. En cercle, on se retrouve avec le coach qui jette un regard circulaire sur ses joueurs avant de se frotter le visage des deux mains. Il est dépassé : chacune des tactiques qu'ont tenté les gars a foiré, on n'a pas eu une seule occasion de tirer et Charleston est hors-jeu à cause de son poignet logé dans une attelle.
— Charleston est remplacé par Ness, commence Memphis. Lael, Brett, ça va aller ?
— Evidemment, cingle Brett en se redressant. On compte bien leur faire bouffer la poussière.
— Dans ce cas, je vous fais confiance.
Pendant un court moment, le regard du coach s'accroche au mien et l'espoir fou d'aller sur le terrain s'installe au creux de mon torse. Sauf que Ness siffle entre ses dents et il détourne les yeux vers Jonas en m'oubliant.
— Kim et Jonas, recommencez à jouer à deux, marmonne Memphis. Votre duo sera plus à la hauteur.
— Ça veut dire quoi ? crache alors le bulldozer.
— Vous avez ajouté Max sur la liste ! s'exclame Kim en même temps. Faites le rentrer !
— Je suis le coach, tonne Memphis en les dévisageant tour à tour. Vous posez pas de questions et vous appliquez les ordres, point final. Max ne rentrera pas, Daren ne joue plus en trio avec vous et vous allez me marquer des points pour qu'on remporte ce match.
— Ça marche. Ça va le faire pour toi, Ness ?
— Tu me prends pour qui ? ricane le concerné en répondant à Jonas. Je ne viens pas de me faire humilier pendant quarante-cinq minutes perso. Je suis au top pour vous faire remonter la pente.
— Quand je t'aurai fait bouffer le sol, je te...
Je plaque ma main sur la bouche de Lael avant qu'il ne finisse sa phrase et il me foudroie du regard alors que Ness rigole. Puis je contourne les perruches et me plante devant ses cheveux pastels. Son sourire devient mesquin alors que son regard clair plonge dans le mien. Il prend son pied à énerver l'équipe mais si on veut avoir une chance de s'en sortir ce soir, il doit changer d'attitude.
— Si tu m'interdis de rentrer sur le terrain, évite de te comporter comme un con et motive l'équipe.
— Ou sinon ?
J'imite son sourire vicelard et d'une main sur sa nuque, je le force à baisser la tête pour atteindre son oreille et fuir les autres.
— Ou sinon, je t'assure qu'on n'ira pas en finale.
— Terrifiant.
— Et tu pourras compter sur moi pour jouer avec Memphis.
La seconde d'après, je suis propulsé en arrière et c'est le bras d'Omare qui m'empêche de m'éclater au sol. Pourtant, je conserve mon sourire qui fait miroir à celui de Ness, bien plus sombre, bien plus menaçant. J'étais certain que notre place en finale ne l'inquièterait pas plus que ça. Par contre, toucher au coach est la meilleure façon de faire pression sur son attitude.
— Je te le ferai payer, siffle-t-il entre ses lèvres étirées. Jonas, tu guides Kim et Lael. Je vous ouvrirai les passages quand j'aurai le ballon.
Le capitaine hoche la tête, étonné que Ness lui adresse la parole. Memphis tape dans ses mains avant que quelqu'un ait le temps de réagir puis il envoie ses joueurs réchauffer leurs muscles et s'étirer avant de reprendre dans trois minutes. Lael me fait un clin d'œil avant de caler son pas sur celui d'Anton et je suis l'arc-en-ciel des yeux. A côté de Brett, ils s'organisent pour réussir à reprendre l'avantage.
— Tu joues avec le feu, me glisse alors Charleston. C'est une mauvaise idée.
— Je sais. Mais je lui fais confiance pour remotiver les gars, comme je ne peux pas entrer sur le terrain.
— En même temps...
Je retiens mon souffle lorsque Charleston remonte sa main jusqu'à mon visage et fait glisser ses doigts le long de ma mâchoire. Le tiraillement qui suit son mouvement me rappelle l'hématome qui colore ma peau. Pour avoir vu le reste de mon corps dans un miroir, je sais que la décision de Selena est justifiée. Je ne tiendrai pas plus de dix minutes. Pourtant, quand le bulldozer retourne sur le terrain pour la seconde période, à ma place, je ne peux que bouillir de rage.
De retour sur le banc, je suis juste spectateur de la défaite lamentable qu'on est en train de prendre. Même si Ness se donne à deux cent pour cent et retient toutes les balles qui sont tirées, son jeu avec Brett et le duo de lanceurs ne permet pas aux Racoons de grimper jusqu'à la surface de réparation des ennemis. J'entends les hurlements de Memphis à chaque fois qu'il y a une faute mais je ne les écoute pas, me concentrant totalement sur le jeu. Tous mes muscles sont tendus quand je vois les énormités que loupe Kim, à cause du jeu pourri que mettent en place Lael et Anton. Et c'est encore pire lorsque Omare prend un carton jaune à cause d'un mauvais coup, suivi de près par un des GoldHawks qui évite le rouge.
— Mais il fout quoi ?
Je fronce les sourcils en jetant un regard en biais à Charleston avant de revenir au jeu. Je suis son regard et me presse à côté de Memphis au moment où le sifflet résonne dans le stade et que l'arbitre lève un carton rouge. Pour Daren.
— Je rêve. Putain, Max, dis-moi que je rêve.
Je secoue simplement la tête et il balance ce qu'il tient dans la main au sol avant de faire signe au bulldozer de se bouger le cul. Parce que carton rouge, c'est une sortie du terrain et pas de remplaçant. Les Racoons se retrouvent à dix contre onze et cette fois, en croisant le regard brûlant de Ness, je sais qu'on est foutu. Il reste une dizaine de minutes, nos adversaires se battent comme des bêtes.
— Bordel mais qu'est-ce qu'il t'a pris de le faire valser ? hurle Memphis dès que Daren sort du terrain. Ness aurait très bien arrêter le tir, c'est quoi ton problème ?
— Il allait marquer.
— Quand on te dit de faire confiance à tes coéquipiers, tu leur fais confiance merde ! T'as fait une énorme connerie et on va le payer cher !
La fureur sur le visage de Memphis attire l'attention des gars sur le terrain alors je m'empresse de poser une main sur son bras. Ses yeux glissent une fraction de seconde sur moi avant qu'il ordonne à Daren d'aller sur les bancs et de ne plus ouvrir la bouche. Quand il passe à côté de moi, j'affronte son regard noir et je ne bouge pas lorsqu'il cogne son épaule contre la mienne. Il n'a aucun droit de s'en prendre à moi : c'est son bordel cette fois. Il va s'en bouffer les doigts parce qu'il risque gros.
Rapidement, le match reprend quand celui qui a volé assure à l'arbitre qu'il peut jouer. Mes yeux ne décrochent plus de Kim qui court comme un dingue de gauche à droite en suivant Jonas. Lael n'est jamais loin mais ça ne suffit pas. Ça ne suffit plus quand il manque un membre de la défense. C'est peut-être un brute mais Daren gardait les adversaires éloignés. Maintenant qu'il est derrière moi, sur le banc, l'espace est grand ouvert pour les GoldHawks.
Et ils finissent par marquer un point, juste sous le nez de Ness, dont le sourire se ternit brutalement. Le hurlement découragé de Brett et Omare me glace le sang pendant que Memphis se masse la nuque en grinçant. Kim longe alors la ligne blanche et il ralentit à notre hauteur. Mon corps a déjà fait un pas en avant au moment que nos regards se croisent. Il s'arrête et s'accroupit pour resserrer ses lacets en m'attendant. Devant lui, je me baisse aussi et enroule mes bras autour de mes genoux.
— Memphis devrait le virer.
— Tu as la tête ailleurs.
— On est en train de perdre Max, grogne-t-il en me foudroyant. Et on ne peut plus te rentrer sur le terrain.
— Il y a autre chose.
Il ne renchérit pas, gardant simplement son regard dans le mien. Je grimace quand j'étire mes épaules, la douleur s'étend dans mon torse et je réalise que je n'ai pas repris de médicament. Kim fronce immédiatement les sourcils.
— Oh Kim ! On reprend !
Il soupire et se relève en attrapant mon bras pour m'aider. Puis sans rien dire, il rejoint Jonas qui me fait un signe de tête. La fin du match est aussi merdique que le reste. Je reste avec Memphis et on grogne en même temps quand il y a un second point des GoldHawks. Le coup de sifflet sonne enfin, le coach expire en levant les bras et se tourne déjà vers les arbitres assistants, comme le veulent les règles. On vient de se prendre un deux-zéro dans les dents.
Moi, je fonce vers Kim, en retrait des garçons qui se regroupent vers Brett. Assis au sol, il regarde le numéro 7 des GoldHawks se rapprocher de lui. Je serre les dents quand il se baisse à sa hauteur, avec un sourire affreux. Kim devient livide en une fraction de seconde alors que l'autre lui dit un truc et enfin, je le rejoins.
— Un souci ?
Le numéro 7 pose ses yeux vers moi et l'amusement que j'y lis me tord l'estomac. Il se relève avec un coup d'œil à Kim.
— Max, ravi de te rencontrer ! Moi qui me faisais un plaisir de jouer contre toi...
J'écarquille les yeux lorsque Kim me pousse dans son dos et se plante entre nous. Je ne l'ai vu qu'une fraction mais son regard n'a jamais été aussi mauvais depuis un moment. Je m'agrippe à son haut pour m'empêcher de tomber et déglutis quand il parle, la voix basse et grondante.
— Reste loin de lui.
— Oh allez, il faut bien qu'il sache à qui il a affaire !
— Il n'a pas besoin de le savoir.
— Tu n'es pas très drôle, ricane le GoldHawks avant d'hausser les épaules. Mais pas de problème. A la revoyure, les loosers !
Je retiens Kim quand il essaye de le rattraper pour lui mettre son poing dans la tronche. Son numéro placardé sur son haut est la dernière chose que je vois avant que Kim me fasse face, furibond.
— Pourquoi tu es venu ?
— J'ai cru qu'il allait te cogner, je réplique en m'écartant. Détends-toi.
— Comme si j'avais besoin de ta protection ! Reste à ta place la prochaine fois : sur le banc.
Ça aurait été moins suffoquant s'il m'avait frappé en plein thorax. La bouche ouverte, je me retrouve sans voix et incapable de lui répondre, de l'envoyer balader.
— J'étais certain de t'avoir dit que je ne voulais pas te voir sur le terrain. Alors tu m'expliques ce que tu fais ici ?
Je plonge mon regard dans celui de Ness lorsqu'il s'arrête à ma hauteur, la tête penchée et son sourire malicieux aux lèvres. Je ne me remets pas des paroles de Kim. Sur le banc ? Sérieusement ?
— Tu rêves ?
— Lâchez-moi.
Je m'éloigne d'eux et secoue la tête quand Kim me rappelle alors que Ness se contente d'hausser un sourcil. Les pieds qui trainent, je me dirige vers mon équipe près des bancs et les garçons me suivent, sans prononcer un mot. Memphis nous étudie une courte seconde avant de faire son speech d'encouragement que je n'écoute pas. D'un côté, Charleston masse son poignet en hochant la tête à chaque mot et de l'autre, Ness s'amuse à rapprocher sa main de ma cuisse pour tapoter mon jogging. Je le laisse faire, les yeux sur mes chaussures pour ne pas avoir à affronter le regard de Kim et Jonas. Pour rester dans ma bulle, à encaisser cette foutue défaite qu'on aurait pu éviter si j'avais été capable de jouer.
Lorsque Memphis ordonne aux gars d'aller aux douches, je m'éloigne du groupe pour rejoindre le petit salon mis à disposition près de nos vestiaires. Les GoldHawks ont un stade digne de ce nom, avec un espace immense pour accueillir une autre équipe, un terrain entretenu au millimètre et leur emblème placardé partout : une aile orangée, dans un écusson à la couleur or.
Assis sur le canapé, je joue avec mes clefs dans la poche ventrale de mon sweat et caresse du bout du pouce le symbole des Racoons sur mon porte-clef. Memphis passe devant moi avec Selena et c'est à peine si j'entends leur voix. Je suis dépité. On n'aurait pas dû perdre.
— J'espère tu t'en mords les doigts.
Ness se baisse devant moi, son sourire encore plus mauvais, et sa voix basse me rappelle ses nombreuses menaces. Charleston avait raison : je l'ai sûrement poussé à bout. Tant pis, il le cherche quand il insiste à ce point. Ses bras se croisent sur mes genoux et sans prévenir, une de ses mains glisse dans ma poche et agrippe violemment mon poignet.
— Je t'avais dit que si on perdait, c'était de ta faute. Aujourd'hui, ça l'est.
— Je n'étais même pas sur le terrain, je grince en enfonçant mes ongles dans sa peau. Toi si, et tu n'as pas retenu les tirs.
— Je n'aurai même pas eu à m'inquiéter de les voir s'approcher si tu avais été avec nous.
— Attends, tu...
— Ta place est sur le terrain, c'est pour ça qu'on t'a fait entrer dans l'équipe. Alors sois à ta place ou dégage.
— Va te faire foutre.
— Si tu es trop terrifié par Daren pour te faire entendre, casse-toi. Ce sera plus simple que de nous faire miroiter la victoire en finale.
J'en perds ma respiration tandis que Ness me repousse dans le canapé sans douceur avant de s'éloigner vers le reste du groupe qui nous rejoint. Jonas, sourcils froncés, me dévisage en passant devant moi et Lael me tend la main pour m'aider à me lever. J'ignore la douleur, les yeux qui ne quittent plus les cheveux pastels de Ness. Il est au courant. Et c'est certain qu'il n'a pas été demandé à Jonas ou que ce dernier lui en ait parlé.
Memphis nous dirige vers le bus sans attendre et le groupe se bouscule en se lançant des piques à cause de notre défaite. J'essaye de faire taire leur voix dans ma tête en comptant, en me répétant des comptines mais c'est peine perdu. Brett s'emballe, Kim réplique tout aussi violemment et Jonas roule des yeux en lui tapant l'arrière du crâne. Les perruches se marrent avant de se moquer d'Anton et Lael alors que Daren se fait démonter par Memphis à la fin de notre troupeau.
Selena ouvre le bus aux couleurs des Racoons et je grimace lorsque je monte à l'intérieur après Charleston. Déjà assis, Ness me suit des yeux jusqu'à ce que j'arrive au fond du bus. Puis son regard dérive dans mon dos au moment où j'entends le bulldozer rembarrer un gars. Je me force à continuer et m'affale sur mon siège, juste avant que Lael s'installe à côté de moi. Le reste du trajet jusqu'au stade, je le passe à regarder le paysage et ignorer les tentatives d'Omare de m'inclure dans leur discussion.
On n'aurait pas dû perdre. Et Ness a raison sur une chose : c'est de ma faute. J'aurai dû être sur le terrain, à soutenir Kim, au lieu de les regarder du banc.
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Hey !
J'espère que l'histoire de Max et des Racoons vous plaît et que vous appréciez plonger dans leur monde ❤️
On approche doucement de la fin de ce premier tome, alors n'hésitez pas à me dire à quoi vous vous attendez pour la suite 😏
Merci à vous de faire vivre mon équipe préféré ❤️
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