Les injustices

Je m'estime très chanceuse dans la vie : toujours eu des amies fidèles malgré ma grande timidité, de bonnes notes (au moins jusqu'au lycée mdr), une famille aimante, des parents divorcés en bons termes, jamais harcelée, les moyens de partir en vacances, de passer le permis, de vivre correctement, de faire ce que j'aime...

Vu mon caractère, dans un environnement différent j'aurais été une victime parfaite. Timide, peu bavarde, solitaire, prends sur moi plutôt que d'embêter les autres, réfléchis cent fois trop, syndrome de l'imposteur, manque de confiance en moi.

J'ai de la chance, oui. Et en même temps, ça ne protège pas de toute la méchanceté du monde.

Allez, je vous fais une liste des petites injustices auxquelles j'ai été confrontée dans ma vie.

J'aimerais bien connaître les vôtres aussi !

⭐⭐⭐

- En maternelle, on jouait à cache-cache avec une copine. Après avoir cherché partout, je la trouve dans les jeux et là elle me dit droit dans les yeux : "Je joue plus, je suis plus ta copine". Mdr pardon ?? Depuis quand ?? J'ai jamais compris ce qui lui était passé par la tête.

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- Encore en maternelle, grande section, avec ma meilleure amie on s'est demandé ce que ça faisait si nos langues se touchaient. On l'a fait ; na maîtresse nous a vues, nous a engueulées et nous a envoyées dans des classes différentes le temps d'une punition.

Ah oui : cette maîtresse est la pire que j'ai pu avoir. Je crois qu'elle n'aimait pas les enfant, je ne vois que ça.

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- Même année : On rentre à la maison avec comme "devoir" de trouver un mot qui rime avec notre prénom. Si c'est bon, on a le droit d'aller jouer. Ma grande soeur m'a dit "Balance". Moi je ne comprenais pas ce que c'était (je connaissais juste "Balançoire"), mais j'ai retenu ; le lendemain, mon tour arrive, je dis mon mot à la maîtresse et elle me répond "Balanc...oire, non, ça ne rime pas". Résultat : pas le droit d'aller jouer. WESH MAÎTRESSE, BALANCE ÇA RIME AVEC GARANCE, LAISSE-MOI ALLER JOUER !

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- Encore la même année, j'ai ramassé des cailloux plein les poches pour les donner à ma maman le soir (on a tous fait ça 😂). À la sortie, la maîtresse (oui oui toujours la même !) m'engueule en disant que c'est sale et commence à me vider les poches de force. Heureusement ma mère est arrivée à ce moment-là et l'en a empêchée.

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- En primaire, une "amie" m'a filé une baffe discrétos pendant qu'on faisait les folles en groupe. Quand je l'ai signalé à la maîtresse, la fille a clamé qu'elle n'avait pas fait exprès, que ça n'était pas volontaire, alors que je savais très bien que si. D'ailleurs elle m'a refait quelques crasses dans l'année. Je ne comprends toujours pas comment j'ai pu pleurer à son départ prématuré de l'école (elle changeait d'établissement) alors que j'avais une légère rancœur contre elle. À mon avis elle ne pouvait juste pas m'encadrer, genre ma personne ne lui revenait pas.

Je crois que c'est le plus profond sentiment d'injustice que j'ai ressenti de ma vie. À ce moment-là, en tout cas.

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-  En primaire, punition collective à cause de quelques imbéciles. Merci les gars.

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- CE1 ou un truc comme ça : Atelier dessin, sans doute à l'heure des devoirs, une fille (une peste, un peu, mais bref) me dit que son dessin est moche et me demande ce que j'en pense. Pour une fois je suis honnête et que répond que bof, effectivement il n'est pas hyper beau, et elle me crache à la gueule.

(Parenthèse : 100% du temps où j'ai été honnête avec quelqu'un sur un truc que je n'apprécie pas, ça m'est retombé dessus. Et après on s'étonne que je ne dise jamais le fond de ma pensée.)

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- Au collège, 5ème ou un truc comme ça : Je porte un grand sarouel orange que j'adore (je l'ai toujours d'ailleurs). Je n'ai pas eu besoin d'attendre la fin de la journée pour entendre des moquerie de la part de pestes de 3ème. Je n'ai plus remis le sarouel en public pendant des années.

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- Terminale : Bac de sport en ping-pong (pardon, en tennis de table). J'oublie ET mes affaires de sport, ET ma convocation (yes), et me présente mortifiée à mon prof et son collègue (que j'ai eu en 2nde). Seule et unique fois de l'année où cet oubli m'arrive. Le deuxième prof de sport, dans le genre sévère et pas très agréable (mais je sais pas, je l'ai toujours bien aimé, avec son côté cash), m'engueule. J'étais suffisamment honteuse comme ça et il en rajoute une couche. J'ai quitté le gymnase pour pleurer. (Bon, au bout d'un quart d'heure il est venu me retrouver et m'a poussée à retourner avec les autres. Il avait l'air un peu embarrassé de m'avoir mise dans cet état. J'espère bien, oh.)

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- Été 2019 : Voyage aux États-Unis pour visiter la famille de mon beau-père (décédé six mois plus tard par ailleurs ; le confinement a été à la fois bienvenu et très difficile). La douane nous retient bien vingt minutes pendant qu'on remue ciel et terre pour prouver que OUI, je suis bien la fille de ma mère malgré nos noms de famille différents, NON ce n'est pas un truc genre enlèvement, genre la mère retire l'enfant de force au père, OUI mon père est au courant, OUI JE SUIS L'ENFANT DE CETTE FEMME ON REVIENT DANS DEUX SEMAINES LAISSEZ-NOUS PASSER. Purée, voilà enfin une bonne nouvelle dans le fait d'être majeure. Ce genre d'épisode n'arrivera plus.

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- Fac de musico, L2 : Après un an et demi avec un prof psychorigide, j'ai enfin l'occasion de choisir un autre prof de piano à la fac. Je saute sur l'occasion, parce que l'autre me stresse de ouf, et qu'après deux semestres de cours en distanciel, on ne peut pas dire que mes problèmes en clavier se soient améliorés. C'est prometteur : on a un vrai cours (plutôt qu'1h où tout le monde passe à la suite et est évalué) et une date de contrôle. Je travaille aussi dur que possible, je peine énormément mais j'arrive à enchaîner les suites d'accords tant bien que mal...

Le contrôle arrive, le prof est visible par caméra car chez lui à cause du COVID, je passe. Sauf que je galère de ouf, les mains qui tremblent, incapable d'aligner trois accords, et le prof finit par m'interrompre en disant "Bon, arrêtez-vous, qui est le suivant ?". Et de répondre sèchement quand je proteste : "Non mais vous ne connaissez pas le texte, allez au suivant."

Merci. Ça m'a coûté une dépression de pré-rentrée, des crises d'angoisse 5 jours sur 7 pendant un mois et à peu près 400€ de cours particuliers à la maison.

La moindre des choses aurait été de me laisser aller au bout. On était quatre, QUATRE à ce contrôle. En une heure c'est largement faisable.

Finalement je préfère le prof psychorigide qui descend tout le monde pareil plutôt qu'un prof qui reste sur ses premières impressions sans chercher plus loin.

C'est peut-être lui qui m'a encouragée à entrer au conservatoire en chant et je lui suis reconnaissante de ses remarques en la matière, mais ça me restera toujours en travers de la gorge.

⭐⭐⭐

Je vous avais bien dit que c'était de petites injustices. À part la dernière (et éventuellement celle du ping pong), ça n'est rien de bien méchant. Mais le fait que je m'en souviens veut quand même dire quelque chose... Il y a des actes qui s'inscrivent à l'encre indélébile dans nos vies.
Faites attention à ce que vous dites et faites, les amis. Certains actes ne s'oublient pas. Toujours agir dans le respect de l'autre.

Tschüss 🌈✨

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