Parlons-en, de ce jeu.
Katrielle Layton et la conspiration des millionnaires. Après avoir rejoué à tous les Professeur Layton (TOUS), j'ai entamé ce jeu, l'unique auquel je n'avais pas encore joué (parce que le plus récent), et... pfff. J'ai carburé ces derniers jours après m'y être remise parce que j'avais hâte d'en finir pour rejouer à d'autres jeux (notamment le fabuleux Alice au Pays des Merveilles et le génialissime crossover Professeur Layton vs Phoenix Wright ), et honnêtement je suis bien contente d'en avoir définitivement terminé avec lui. Les énigmes étant l'unique source de mon intérêt, j'ai fait l'effort de le compléter à 100%. Voilà, comme ça je n'ai plus jamais besoin d'y retourner.
Autant vous le dire tout de suite, je n'ai pas aimé ce jeu. Je m'y suis profondément ennuyée, jusqu'à le trouver parfois même ridicule. Il n'a de "Layton" que le nom et le concept, mais ne fait clairement pas le poids face à un bon vieux Professeur Layton.
Des énigmes d'une facilité enfantine pour la plupart, si peu nombreuses (170 contre une moyenne de 260 dans les jeux du Professeur Layton pour le même temps de jeu (24h à peu près)), des histoires si peu intéressantes et au dénouement débile (parfois tellement qu'on ne l'avait même pas envisagé), des épisodes avec zéro impact sur l'histoire générale...
D'ailleurs peut-on parler d'histoire générale ? J'ai eu l'impression que l'équipe n'avait pas la réflexion nécessaire pour réaliser un jeu complet avec une longue intrigue au mystère intriguant qui dure tout du long et a choisi de faire 13 "enquêtes" à peine chronologiques pour palier ce manque d'inspiration.
Les personnages sont assez peu intéressants, sauf quelques exceptions, mais en vérité, le problème ce sont les protagonistes. Katrielle est insupportable, un peu de modestie ne lui ferait pas de mal, Oliver son assistant admirateur l'est tout autant avec ses commentaires admiratifs envers Katrielle à tout bout de champ, et Sherl le chien... Bah, il n'est pas désagréable, mais si vous voulez, des animaux qui accompagnent l'héroïne il y en a pléthore là dehors. On aurait franchement pu se passer d'un de plus, surtout que l'on ne sait toujours pas qui il est ni d'où il vient alors que c'est le tout premier mystère introduit dans le jeu.
Je crois que ce qui m'a le plus agacée c'est qu'il n'y a jamais de vrai coupable ni de conséquences aux mauvaises actions.
Même quand une femme est assassinée (seul et unique épisode si dramatique, et encore), oh surprise ! en vérité, elle est morte à cause d'un bête accident. (Désolée si je spoile)
Un éminent enseignant-chercheur accuse férocement un étudiant de 1ère année de lui avoir volé ses travaux alors qu'en fait, il les a lui-même donnés à manger aux chèvres pour se donner une excuse parce qu'il n'avait rien de concret à proposer aux journalistes & co. pour sa conférence (ou un truc du genre) de demain. L'enseignant est-il puni ? L'étudiant lui en veut-il de lui avoir porté telle accusation ? (Après tout il a bien failli finir en prison.) Que nenni !
"Monsieur, et si je vous aidais dans vos recherches ? - Oh et puis après tout pourquoi pas !"
...
Sous couvert de gentillesse, de pardon, d'amitié, de bonté ou que sais-je encore, le jeu fait passer des actes punissables comme des lettres à la poste. Outre le message vachement peu éthique qu'on lit entre les lignes, cela rend le dénouement des histoires complètement plat et sans rebondissements.
Ok, on a trouvé le "véritable" coupable (bonjour madame la chèvre, bonjour monsieur le perroquet, oh, tout ceci n'était qu'un immense jeu organisé par cette personne qui en fait est pleine de bonnes intentions !), mais bien sûr qu'il est pardonné, allez enquête suivante.
Et puis les pièces SOS...
Les pièces SOS sont des petites pièces que l'on trouve un peu partout en fouillant les scènes et que l'on peut dépenser lorsque l'on coince à une énigme. (1 pièce par indice, l'indice 4 vaut 2 pièces.)
Vu la difficulté des énigmes, ils auraient pu se passer des spots à 10 pièces qui jaillissent en fontaine. Une fois le jeu et ses mini-jeux complétés, on a accès à des extras (en l'occurrence, un total de 15 énigmes supplémentaires, a priori parois les plus complexes du jeu car numérotées après la dernière énigme de l'histoire). Même après ces énigmes (que j'ai rarement réussi à résoudre dans les opus Professeur Layton), j'avais encore les poches pleines de pièces SOS à foison. Pourtant je ne me suis pas privée sur la fin...
Quand les mini-jeux apportent plus de réflexion et de divertissement que le jeu en lui-même, c'est qu'il y a un problème ! Car oui, il y avait deux mini-jeux de 10 niveaux débloqués au fur et à mesure, et là au moins j'avais l'impression de relever un défi.
(Clairement, je me suis éclatée à réfléchir au menu parfait de chacun des huit clients ! Ou à essayer de trouver le chemin nécessitant le moins de mouvements au chien pour atteindre l'objectif. Ou même à déterminer les parcours des acheteurs de la boutique de bijoux, dans l'ordre, afin que le magasin soit vide à la fin !)
Et dire qu'il avaient prévu une suite, probablement centrée sur la relation mystérieuse entre Katrielle et son père...
Je pense que ça aurait pu être intéressant, à condition de rehausser le niveau et de mettre le format épisodique à la poubelle au profit d'une longue et unique histoire. Mais vu le bide de ce premier opus avec Katrielle, je doute de jamais voire sortir une suite.
Les jeux Professeur Layton ont toujours eu, après réflexion et depuis là où je me tiens aujourd'hui (jeune adulte, plus l'enfant que j'étais quand j'ai commencé à jouer à ces jeux) une logique bien à eux dans leurs intrigues. Des moments où "Euh, comment c'est possible, ça ?", "Non mais en vrai là ça n'est pas réalisable". Mais la suspension de l'incrédulité nous permet à nous, joueurs, d'entrer dans l'univers et d'en accepter, quand même, certains mécanismes.
Pas la Conspiration des Millionnaires. J'ai souvent trouvé les situations risibles, peu réalistes, agaçantes, prévisibles. Quand on ne voit pas le dénouement arriver à 1000km, la surprise n'est pas pour autant renversante. Quant à la "conspiration"... J'ai cherché un lien entre toutes les enquêtes. À part les millionnaires en question (et encore, un par un, il ne faudrait pas les mélanger...), rien. Pas l'ombre d'une conspiration. Et même après le dénouement final... Ben juste que j'appellerais pas ça une conspiration. C'est un bien grand mot. Pas d'intriguant mystère qui mijote des heures dans notre petite tête, alors que c'était la formule gagnante de la licence Professeur Layton...
(Pas non plus de superbes illus comme celle-ci, tirée du Destin Perdu... Que dommage !)
Quant au fanservice... On peut saluer le jeu de s'être si peu servi de l'image même du Professeur. S'il est mentionné de façon régulière, plus ou moins directement, tout au long du jeu, on ne le voit en personne que dans une scène, je crois.
Les clins d'oeil sont chouettes (le vendeur de popoños tout droit venu du Masque des Aslantes, Stachenscarfen qui nous accompagne depuis la Boîte de Pandore, me semble-t-il (2ème jeu), voire depuis L'Étrange Village (1er jeu), je ne suis plus très sûre), même si je ressentais une triste déception à chaque interaction avec Mamie Mystère, personnage si cool et étrange qui hébergeait toutes les énigmes non résolues dans sa maisonnette à énigmes et qui est devenue une mamie anglaise qui ne fait que parler de ragots, telle une bonne petite mémé britannique qui s'habille comme feue la Reine d'Angleterre.
Les OST sont sympathiques, mais moins charismatiques que ceux des jeux Professeur Layton. Pour le coup, je ne saurais expliquer pourquoi... Mais c'est sûr. Certains OST ont été réutilisés, et ils étaient vachement plus notables que les autres.
Vient un dernier point global qui a beaucoup, beaucoup impacté ma première impression : en plus d'être clairement un jeu pour enfant, c'est un jeu "pour filles".
Oui, Katrielle Layton est la version pour les fille des jeux Professeur Layton.
On apprécie une héroïne, intelligente, pas chochotte. Mais après ? Tous les codes "roses" sont cochés : un fervent admirateur et un animal de compagnie qui parle comme assistants, des tenues interchangeables (je dois admettre que j'aime bien. On s'en passe volontiers, mais j'aime bien changer de tenue), un bureau customisable, des thématiques mignonnes (sérieux, la première enquête est résolue grâce à des biscuits et des gaufrettes !)... Même l'introduction des énigmes est toute choupi, du son au visuel, avec ses jolis petits accessoires rose et bleus ! Aaaw comme c'est mignon, c'est vraiment un jeu pour les filles !
(Une intro super cute pour Katrielle, et une transition sobre avec le logo du jeu pour le professeur ! Pour info, ces transitions sont super dures à trouver, dites donc. :') )
Bon.
Pour finir, je vais un peu faire ma fangirl, comparer les deux leaders Katrielle et Hershel Layton et dire pourquoi selon moi, le professeur est un personnage bien plus intéressant que Kat.
Katrielle lance son agence de détective privée au début du jeu. Ce qu'on sait d'elle ? Son père, le renommé professeur Layton, a disparu sans laisser de traces.
C'est une jeune femme épanouie, (un peu trop) sûre d'elle et de ses compétences.
C'est une "vraie lady", elle adore s'habiller et est indépendante. On rentre peu à peu dans le cliché... S'ajoutent à cela qu'elle est particulièrement flemmarde et bordélique (son père est bordélique aussi, quand on y pense), mais surtout, c'est un véritable estomac sur pattes.
Elle ne s'arrête jamais et ne pense qu'à la bouffe, quand elle ne se vante pas de son intelligence.
Question réflexion, elle réfléchit vite, suit son instinct impeccable et laisse souvent les autres derrière sans partager sa pensée, ce qui fait qu'elle avance d'abord en s'attendant à ce que les autres la suivent sans discuter.
S'ajoute à cela Oliver Marchence, son assistant épris d'elle qui ne lésine pas sur ses marques et remarques d'affection mais qu'elle ignore complètement, et... le reste des personnages en fait, qui la mettent sur un piédestal et n'ont de cesse de vanter sa logique et son intuition sans faille alors que les énigmes auxquelles le joueur fait face se résolvent pour beaucoup en moins de cinq minutes (sans exagérer) et que n'importe qui doté d'un peu de bon sens pourrait résoudre les enquêtes.
(Sauf quand la solution consiste à construire une aiguille en biscuits pour remplacer celle disparue de Big Ben (MAIS C'EST BIEN SÛR), ça je m'en remets toujours pas d'à quel point c'est débile.)
À côté, nous avons Hershel Layton, renommé enseignant-chercheur en archéologie. C'est une personne charismatique, discrète et calme. Il est décrit comme étant bel homme mais son graphisme n'en fait pas un mec superbe, et il ne se sépare jamais de son haut-de-forme iconique. Son chapeau mis à part, il est fort peu extravagant, et je crois fermement que c'est une force pour un protagoniste.
(J'avoue, j'aime les protagonistes calmes et en ai un peu marre des héros et héroïnes surexcités et pétris de justice qu'on est censé aimer direct-)
Oui, le professeur a lui aussi un fort sens de la justice, mais il n'en fait pas des caisses. Il n'est jamais insultant, toujours respectueux, envers ses amis comme ses ennemis.
En fait, c'est un Gary-Tsu (le masculin de Mary-Sue). Intelligent, charismatique, élégant, foncièrement bon, inventif, athlétique, modeste, il n'est rien qu'il ne sache pas faire. Il fait de l'escrime et sait chevaucher ; il est également très pédagogue (encore heureux pour un prof, cela dit !).
Seulement, son calme et son attitude posée font de lui un personnage avec qui il est agréable de passer du temps, c'est aussi simple que cela.
Son assistant Luke Triton apporte une touche de fraîcheur et d'énergie et donne au duo une bonne dynamique. C'est un enfant, et ses réactions parfois trop emportées s'équilibrent avec l'attitude posée de son mentor.
D'ailleurs, Layton accorde beaucoup de crédit à sa parole et fait attention à ses remarques. Ce n'est pas parce que c'est un enfant et lui un adulte qu'il part du principe qu'il a toujours raison et que les réflexions de Luke sont évidentes. Malheureusement ça se passe rarement comme ça dans la vraie vie, alors c'est agréable.
Sans compter qu'il a le pouvoir de parler avec les animaux, et juste ça, c'est cool. Ça fait tout de suite rentrer dans un autre univers, et tout de suite, paf ! suspension de la crédibilité.
Oui, je l'admets, parfois il m'agace. Ou je le trouve injuste. Mais c'est un enfant ! Attendre de lui un comportement impeccable serait absurde.
Layton/Luke est un duo équilibré, le calme et la spontanéité. J'ajoute à cela que la position d'adulte responsable de l'enfant rend les situations tendues et dangereuses bien plus intéressantes.
Katrielle/Oliver est un duo déséquilibré, ou le pauvre garçon porte Kat comme une princesse. Il n'a rien à gagner, et elle a l'air de s'en ficher de lui.
À la limite, je trouve le duo Kat/Sherl (le chien) bien plus dynamique. On a d'un côté l'énergie, l'assurance, la positivité et d'intuition, et de l'autre, un comportement grincheux, terre-à-terre, réticent, et finalement bien plus crédible que tous ces imbé... personnages qui mettent l'héroïne et son "intelligence fabuleuse" sur un piédestal sans réfléchir plus loin que le bout de leur nez.
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Voilà, j'ai vidé mon sac. Fiou !
J'aimerais bien faire d'autres critiques (assez peu objectives) sur des jeux vidéos que j'ai aimé... Ou juste fangirler dessus, à voir.
En ce moment je me refais le crossover Professeur Layton vs Phoenix Wright sur 3DS pour la quatrième ou cinquième fois, par exemple. J'ai des tas de choses sympas à dire dessus... 😌✨
Bravo et merci à ceux d'entre vous qui avez lu jusqu'au bout ! J'espère que ça vous a plu et que je ne vous ai pas trop bassiné en répétant que "Professeur Layton c'est mieux que Katrielle Layton de tout façon gnagna gna". 😂
(Mais, euh, c'est vrai.)
On se dit à la prochaine... j'espère !
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(Par tous les dieux, j'ai mis quatre heures à rédiger et mettre en forme ce chapitre.)
(2360 mots)
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