Julien
Tout à coup c'est devenu comme une évidence, il faut que ça sorte. Il faut que je dise haut et fort ce que je ressens vraiment. J'en peux plus de me cacher derrière des pseudos bons sentiments, parce que tu peux plus te défendre, parce que les gens pourraient avoir un avis. Peu importe ce qui pourra bien être dit, ces mots ils sont pour toi.
Je sais même pas comment je suis rentrée chez moi, la voiture m'a ramené pendant que je ruminais encore encore les mêmes images, les mêmes scènes qui m'obsèdent. J'en parle plus, je dis plus rien parce que de toute façon personne comprend. Peut-être que c'est pas normal, peut-être que j'aurai dû faire ça avant mais la culpabilité m'en a empêché. Mais aujourd'hui cette putain de culpabilité je l'emmerde. J'ai rien fait d'autre que te donner mon amour, mon respect et mon âme. Et toi, t'a tout foulé du pied. T'as tout balayé. Tu t'es permis de croire que ton mal-être était plus lourd, plus difficile à porter.
On a tous un bagage, on a tous subit dans la vie. Plus ou moins, mais on a tous des failles et un jardin secret. Avec ta gueule d'ange et tes jolies promesses tu t'es fait une place de choix. Tu as tout pris et puis tu es reparti. Tu m'a laissé choir. J'avais été un reine. Je devenais misérable. J'ai dit stop et c'est encore moi qui ai payé. Et le prix fort cette fois.
Une fois mon âme vidée de sa substance, tu t'en est allé, définitivement. Sans un mot, sans un explication, sans retour possible. Alors j'ai tenté de trouver un pourquoi, un coupable. Ca devait apaisé ma peine. Mais dans le fond, j'en sais foutre rien. Je sais pas pourquoi tu m'as fait ça. J'ai fini par comprendre que la clé était le pardon. Je sais bien que ce pardon est le plus important de tous. Et contre toute attente, je suis incapable de te le donner, de me le donner. J'en ai pardonné des choses subies depuis quelques mois, de toutes sortes. En théorie, des bien pires... puisqu'en théorie, tu ne m'as rien fait... pourtant tu m'as brisé.
Un ami m'a dit un jour que j'étais forte, je veux bien le croire. Mais je trouve pas la force, les ressources nécessaire pour ça. Je voudrais que cette lettre soit la dernière. Je voudrais y croire. Mais je sais que si ce n'est pas ce soir, ça sera dans un futur proche, tu seras là, aux confins des ténèbres quand plus personne n'écoute. Je sais que tu me rappelleras mes erreurs, tout ce que je n'ai pas tenté, qu'il y a tant de chose que je n'ai pas vu. Mais putain, t'as jamais voulu de mon aide. Fallait me faire croire que j'avais gagné la bataille quand c'est la guerre qui faisait rage.
J'espère que je t'écrirai plus, j'espère que je vais enfin pouvoir faire ma vie sans toi. Mais si ce n'est pas le cas tu me retrouveras ici, aussi souvent qu'il le faudra. J'ai bien l'intention de tenir ma réputation et de crier haut et fort ce que j'ai sur le cœur. Le silence est fini, le paraître est révolu.
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