Julien,
Je n'imaginais pas écrire ce recueil épistolaire, sans t'écrire. Une lettre à ton attention... J'aurais pu la placer à plein d'endroit de ce recueil... Mais j'ai choisi celle-ci parce que je me dois d'être honnête, avec moi mais aussi avec toi.
Ca fait 9 ans que tu as mis fin à tes jours. Je ne retracerai pas notre hsitoire ici, ce n'est pas le lieu ni le but. Mais je dois te dire que tu m'as fait du mal. Et cette douleur, elle est toujours au fond de moi. J'ai enfin accepté de lui laisser libre court. Mais voilà 9 ans que je me cache derrière tout un tas d'autres émotions simplement parce que je ne sais pas quoi faire de cette douleur.
Depuis que tu es parti, on m'explique que ce n'est pas de ma faute, que je suis pas responsable, que je dois passer à autre chose. Tout ça je l'ai bien compris. Mais tu ne nous a rien laissé. Ni à tes parents, ni à moi. Je voulais te faire comprendre que tu me manquais et j'ai vécu ton départ comme une punition. Tu as mis fin à tout du jour au lendemain, sans un mot, sans une explication et aujourd'hui encore, je ne sais pas comment mettre un point final à toute cette histoire.
Y a tellement de fois où je voudrais te dire "tu vois ce que tu rates?", tellement de fois où je trouve d'autres solutions, tellement de fois où je maudits ceux qui n'ont rien fait. J'ai vu des psy parce que j'arrivais pas à gérer toute seule. Ils m'ont gentiment expliqués que notre relation était toxique. Ca m'a tout à fait aidé à transformer mes sentiments en colère. Cette colère je me la trimbale depuis 9 ans. Mais finalement ça n'a pas résolu mon problème. Parce qu'aujourd'hui ce que j'arrive pas à gérer, c'est tout ce qu'on ne sait pas dit, ce sentiment d'inachevé.
Tu n'as trouvé que cette solution fatale à ton problème. Je suis désolée de n'avoir été capable que de te haïr pendant tout ce temps. Aujourd'hui, j'espère qu'en t'écrivant, en te racontant ce que j'ai vécu depuis que tu es parti, en te disant que je t'aime toujours... Et que c'est ce sentiment qui me ronge alors que j'ai refait ma vie.
En même temps, j'ai envie de te dire... Comment je peux oser avoir ce genre de sentiments alors que moi je suis encore en vie, alors que c'est toi qui est parti. Je ne peux m'empêcher de me sentir coupable et j'avoue que je voudrais t'entendre me dire que tu comprends, que tu ne m'en veux pas. Je voudrais que tu me dises que même si j'avais agi autrement, cet acte était inévitable. J'aimerai tellement t'entendre me dire que tout va bien.
Je suis désolée de te balancer tout ça pêle-mêle, j'espère que tu me comprendras. J'espère que avec ces aveux, je garderai un souvenir plus doux... Et pour finir, sur une note plus douce, parce que je crois que c'est ce dont j'ai le plus besoin. Je souhaite que tu brilles encore longtemps dans mon ciel, déjà trop rempli d'étoiles parties trop tôt.
Bonne route,
Ady
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