j'étais entré dans la chambre,
en simple caleçon,
puis je m'étais affalé sous les draps.
ils sentaient bons.
je devinais son corps près de moi.
je n'étais pas seul.
elle s'est décalée dans un soupir.

-tu ne dors pas ?

elle ne m'a pas répondu mais j'ai senti ses mains caresser mon torse et sa jambe remonter contre les miennes.
elle m'enlaçait.
doucement.
tendrement.
dans notre chambre sombre et silencieuse.
sans mots elle m'embrassait le menton, puis la bouche, puis le front.

-titi, j'ai pas envie de dormir.

elle avait sorti cette phrase d'une voix infantile.
je fermais les yeux un instant.
et dans la pénombre je souriais.

-mais moumoune faut bien dormir. elle servirait à quoi la nuit sinon ?

en guise de réponse elle m'embrassa un peu plus fort.

ses doigts étaient froids et faisaient frémir ma peau.

-titi tu voudrais pas me raconter ?

-te raconter quoi ?

les minutes passaient.
au loin j'entendais les bruits de la rue, les bagnoles, les bouteilles, les rires.
soudain elle colla son visage contre le mien.
je sentais son souffle sur mes lèvres et nos nez se frôlaient.

-titi j'aimerais que tu me racontes le monde.