je ne voulais pas la blesser.
le monde était une brute.
je l'aimais. je ne pouvais pas la faire pleurer.
alors j'ai enroulé une de ses mèches dorés contre mes doigts et j'ai commencé.

-tu vois le monde moumoune, c'est un mélange de mystère et de couleurs.
c'est un gamin qui brandit un paquet de dragibus devant ses copains.
il partage ses bonbons et personne ne sait quelle couleur ils receveront.
mais tout le monde est content, excité.
sans vraiment savoir pourquoi.
et puis les dragibus sont distribués.
et on les dévorent en quelques secondes.
sous le soleil. sous la pluie. sous la neige.
on ne sait pas grand chose. on est heureux. c'est beau le monde moumoune.

- titi ?

-ouais ?

-je m'en fous de ta poésie.

le silence de la pièce vient déchiqueter mon coeur.

-titi raconte moi bon sang. je veux savoir.