ÉPILOGUE - 2045 - Faustine
Je le toise avec le dédain habituel que je lui voue.
— Qu'est-ce qu'il y a Deflandre ? On t'as mal baisé hier soir ?
— Tant que ce n'est pas toi Richard, ça ne peut être que fantastique.
Il traverse la cuisine pour venir me chuchoter dans l'oreille.
— Tu sais Faustine, si tu avoues enfin que tu t'intéresse à moi... on pourra s'arranger, tu passeras la meilleure nuit de ta vie et on pourra enfin se parler normalement. Bonne idée, tu ne penses pas ?
— Et mon pied dans tes couilles, bonne ou mauvaise idée ? rétorqué-je.
— Les hostilités commencent tôt entre Faustine et Armand, annonce Stella en entrant accompagné de Côme et Daniel.
Tous les cinq, nous sommes en colocation pour nos études. On ne se connaissait pas avant le début de l'année, mais comme nous sommes dans un cursus spécialisé en sport automobile, on s'est très rapidement liés d'amitié, mis à part pour Armand et moi-même et nous avons emménagé dans cette maison en périphérie de la ville.
— Quelles sont les infos du jour entre les deux ? continue Côme.
— Aucun, Armand est simplement casse-couille comme...
— Le mec qu'elle a vu hier soir l'a mal baisé.
Je vois rouge, il me provoque, il adore ça.
Je me lève de ma chaise en lui lançant un regard noir, ce qui fait rire Stella et monte dans ma chambre pour appeler mes parents.
Je pose mon ordinateur sur mes genoux en m'appuyant sur ma tête de lit et appuie sur la notification d'appel.
Pile à l'heure. Pas étonnant, ma mère déteste le retard.
— Hello !
— Faustine, ma chérie, comment ça va ?
Elle est sur le plateau d'enregistrement de son émission hebdomadaire et elle me sourit de plus belle.
— Ça va bien et toi ? Papa n'est pas là ?
Soudain apparaît mon père sur l'écran. Les voilà ! Noa Deflandre et Edgard Martin, le couple le plus iconique de la télévision Américaine. Deux français qui ont su montrer leur talent à l'Amérique.
— Bien sûr que si, je ne suis jamais bien loin de ta mère.
Il dépose un baiser sur sa joue alors qu'elle rit.
— On arrive sur le campus pour les portes-ouvertes ce week-end, c'est bien ça ?
— Oui, les parents sont conviés, tous ceux de mes colocs viennent, ça serait cool que vous puissiez vous libérer.
— Bien sûr ! On va enregistrer une émission en avance dans la semaine et on pourra être à tes côtés ! lance ma mère. Comment se passe la colocation ?
— Bien, très bien même, on s'entend tous bien et c'est ce qui compte.
J'omets volontairement de parler d'Armand. Il n'est qu'un futile détail, en dehors de ça, ils sont tous formidables alors, ne laissons pas un élément perturber tout un écosystème.
— Je suis contente pour toi ma chérie, on s'appelle demain ?
— Oui, je vous aime fort.
— Nous aussi on t'aime et on est très fier de toi, ne l'oublie jamais.
— Oui papa, je te le promets.
Ils raccrochent et je prends la peine de répondre à mon oncle.
Oncle Eliott - 09h05
Hello ma puce !
Ça te dirait de venir une semaine en France pendant les prochaines vacances ou tu vas les deux semaines à Londres ?
Eliott n'est pas vraiment mon oncle par le sang puisque ma mère est fille unique. Mais c'est son meilleur ami, elle a passé une bonne partie de sa vie de journaliste avec lui et ils sont devenus très proches, il n'est pas rare que je passe plusieurs jours chez lui.
Faustine - 09h07
Salut tonton ! Pour l'instant, je devrais aller à Londres au moins la première semaine, je peux essayer de voir pour prendre un train et te rejoindre ?
Oncle Eliott - 09h10
Avec grand plaisir ! Tiens-moi au courant et passe une bonne journée <3.
Je pose mon téléphone sur mon bureau et ouvre grand ma fenêtre en regardant mon lit complètement défait. Je ne suis pas flemmarde mais, le rangement n'a jamais été mon fort.
— Je peux entrer ? demande Stella de l'autre côté de la porte.
— Oui, viens.
Elle entre et se jette sur mon lit que je n'avais heureusement pas commencé à faire.
— Comment vont tes parents ? Ils ont pu se libérer pour ce week-end ?
— Ils vont bien, dis-je en pliant mon linge. Et oui, ils devraient être là. Les tiens viennent toujours ?
— Yes, ils partent de Rome jeudi et ils arrivent vendredi dans la journée je crois ! J'ai hâte que tous nos parents se rencontrent.
Nos parents viennent d'endroits différents.
Les miens sont originaires de France, mais vivent aux États-Unis, une partie de ma famille est à Londres et ils sont journalistes sportifs dans le sport automobile.
Ceux de Stella sont italiens, ils tiennent un grand domaine viticole et produisent un très bon vin. Je dis ça en connaissance de cause.
Ceux de Côme sont canadiens et il a une toute petite partie de sa famille à Londres, tout comme moi. Ils sont quant à eux professeurs de mathématique et de littérature anglaise dans une université.
Ceux de Daniel sont Australiens, toute sa famille est là-bas et ils travaillent sur le circuit automobile de Melbourne. Certainement un de mes préférés avec Spa-Francorchamp.
Enfin, ceux d'Armand sont Français du côté de son père, Milo Richard, très bon pilote d'endurance puis pilote de Formule 1 avant de devenir, il y a quelques années de ça, directeur de la plus grosse écurie du championnat "Hunter F1 Team". Sa mère est espagnole, si je ne me trompe pas, Pénélope Richard-Diaz est une mannequin réputée. Bizarrement leur fils n'est pas tombé très loin de l'arbre : il sait qu'il a un certain charme et en joue et il se croit le plus fort du monde. Il peut dire merci à papa et maman sur ce coup-là.
— Je ne sais pas, je ne le sens pas.
— Tu as peur de rencontrer le ténébreux Milo Richard ?
— Ténébreux ? Pardon, mais Milo Richard est loin d'être ténébreux et c'est une personne comme les autres.
— On parle du patron de la plus grosse écurie en formule 1 quand même !
— Et donc ? Il mange et chie comme tout le monde si ça peut t'aider à dédramatiser la situation.
Elle explose de rire et je l'accompagne quand Côme se met à crier :
— À table les filles ! Le brunch est prêt !
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