ÉPILOGUE - 2045 - Armand

La voiture de mes parents est la première à se garer devant la maison en ce samedi matin.

La belle Porsche de mon père passe rarement inaperçue, surtout quand Stella regarde toutes les dix minutes pour savoir quand est-ce que ses parents arrivent.

— Armand ! crie-t-elle. Tu ne vas pas leur ouvrir ?

— Ils savent encore ouvrir une porte, ou même sonner, non ?

— Quel sens de l'hospitalité ! s'indigne Faustine en passant devant moi, brosse à la main pour finir de tresser ses cheveux dans le miroir.

— Ferme-là Deflandre.

— Ne commencez pas vous deux ! continue Côme.

— Ne t'inquiète pas, réplique-t-elle. Je vais rester calme ce week-end, mes parents ne savent pas qu'on ne peut pas se blairer avec Armand.

Mes parents passent la porte d'entrée à ce moment précis et je les rejoins pour serrer la main de mon père et embrasser ma mère.

— Papa, maman, je vous présente la coloc'. Celle à côté de la fenêtre, c'est Stella, juste à côté Côme, Daniel est encore dans sa chambre et la petite dernière, ma préférée, Faustine.

Elle me foudroie du regard, mon père semble s'en rendre compte et un sourire se dessine sur ses lèvres.

— Y'a une Bentley ! s'exclame Stella. Oups, pardon, se reprend-elle, se rappelant que mes parents sont ici. Faustine, ce n'est pas la voiture de tes parents ?

Je fais installer les miens à la table de la salle à manger pendant que Faustine accueille ses parents à l'extérieur.

— Elle n'a pas l'air commode, la petite Faustine, chuchote mon père.

— Deflandre ? Non, mais c'est drôle.

Deflandre ? répète-t-il.

Je n'ai pas le temps de lui répondre que la porte d'entrée s'ouvre et deux personnes entrent suivies de Faustine.

— Papa, maman, voici Stella, Côme et Armand, Daniel est encore dans sa chambre.

Je vois que sa mère ne l'écoute pas et j'observe son regard fixé sur celui de mon père.

— Milo, quel plaisir de te revoir, sourit-elle s'approchant de lui, sans lâcher la main de son mari.

— Noa, je ne pensais pas te voir ici, fait-il en imitant les gestes de ma mère.

Je regarde Faustine qui est aussi perdue que moi alors que nos parents se saluent étrangement.

— Vous vous connaissez ? demandé-je enfin pour rompre cette étrange situation.

— C'est une longue histoire mais oui, nous nous connaissons plutôt bien, répond sa mère. Comment va Ana au fait ?

— Vous connaissez ma tante ?

— Oui, elles étaient amies, m'explique mon père avant de se tourner vers sa mère. Elle va très bien, toujours avec Juan, rien n'a changé à part qu'elle est deux fois maman.

Un sourire illumine le visage de la mère de Faustine, qui se détend enfin.

Je ne comprends pas comment c'est possible que nos deux familles se connaissent à ce point et qu'aucun de nous deux ne le sache, c'est quand même très étrange.

— Et toi, comment va Eliott, ça fait un petit moment que je n'ai pas eu de ses nouvelles ?

— Vous connaissez mon oncle ? demande Faustine, réellement intriguée par cette histoire.

— Oui, il le connaît. Nous étions un petit groupe soudé il y a de ça un peu plus de vingt ans.

Leurs regards s'assombrissent à l'évocation de ce souvenir, mais sa mère continue.

— Nous nous sommes ensuite perdus de vue et puis nous revoilà ici avec nos enfants ! Le hasard fait de sacrées choses. Et pour répondre à ta question, il est toujours dans le sud et il va très bien.

Je m'éclipse discrètement pour me rapprocher de Faustine et lui glisser :

— Tu penses que c'est parce que nous sommes des âmes-soeurs ?

Je lui fait un clin d'oeil et elle me montre son majeur en me répondant :

— On sera âme-soeur le jour où les licornes sauront piloter des voitures de F1.

Elle ne lâche pas le regard de nos parents et je continue en me rapprochant d'elle.

— Tu as juste trop envie de moi mais, tu ne veux pas te l'avouer.

— Plutôt crever que te laisser me toucher.

— Je retiens cette phrase pour plus tard, Deflandre.

— Retiens-là pour l'éternité, Richard, rajoute-t-elle en se tournant vers moi pour que nous soyons face à face.

Nos parents nous regarde et ma mère lance :

— C'est fou ce qu'ils vous ressemblent.

On se tourne à l'unisson vers eux. Stella et Côme nous imitant.

Comment ça on leur ressemble ?


FIN

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