5.2 - Miami 2022 - Milo

— Milo ? Je... Pourquoi ?

— Je me suis trompé de numéro désolé. Bonne soirée Noa.

Je regarde mon téléphone dans le vide après avoir raccroché...

Célia entre dans la chambre à ce moment-là.

— Ça ne va pas ? Tu veux en parler ?

Je lui fais signe que non et pourtant, elle vient s'asseoir à côté de moi et pose un bras sur mon épaule.

— Je te connais Milo, je ne suis peut-être pas ta meilleure amie ni même ta petite-amie, mais je te connais depuis assez longtemps pour savoir que ça ne va pas.

— Tout va bien, je dois me concentrer sur la course de toute manière, il n'y a plus que ça qui compte.

Je pose mon téléphone sur la table de nuit et me tourne vers elle, nos visages l'un en face de l'autre.

Je sais qu'elle peut lire en moi comme un livre ouvert et je ne cherche pas à lutter. Oui, elle me manque. Oui, elle m'énerve. Mais putain que son caractère de chieuse me manque...

C'était devenu un rituel de l'énerver juste pour lire ou entendre ses piques, pour que je la provoque, qu'elle me lance des regards noirs.

Aujourd'hui, je n'ai plus le droit à ça.

— C'est Noa ? me questionne-t-elle.

— Je ne veux pas en parler Célia, ce n'est pas contre toi, c'est simplement qu'il faut que je fasse le tri dans ma tête.

Elle me sourit et me souhaite une bonne soirée avant de rejoindre la chambre adjacente.


Noa - 23h15

Ne cherche plus à me contacter. Je sais que tu n'as pas fait exprès, mais au cas où ce n'est pas le cas, laisse-moi vivre loin de ça.

Je n'ai plus ma place dans ton monde et dans ta vie, respecte ma décision.


**


Le réveil sonne, et c'est avec une humeur de chien que je me tire du lit, la faute au message de Noa qui me trotte encore dans la tête. Je ne pensais pas que recevoir ce genre de choses de sa part me ferait si mal et en réalité, je ne pensais pas recevoir ce message.

Bref, pas trop envie de blablater avec qui que ce soit aujourd'hui, surtout pas de m'embarquer dans des discussions qui n'ont pas d'importance. Mon unique but, c'est de me plonger dans les essais libres de ce samedi matin et d'oublier la personne de Noa Deflandre.


Dans le couloir de l'hôtel, ça bouge dans tous les sens, mais je slalome entre les gens sans vraiment les voir. Ma concentration fait office de bouclier, écartant tout ce qui pourrait me détourner de l'objectif principal : la course qui m'attend.


Une fois à l'intérieur de la voiture, tout s'efface. Les bruits de l'extérieur, les soucis qui traînent dans ma tête, tout ça passe au second plan. La seule chose qui compte, c'est la connexion avec la machine, la route qui s'étire devant moi et le besoin de tout donner sur le bitume.

C'est dans cet état d'esprit que j'entame cette session d'essais libres, prêt à laisser mes problèmes perso en coulisse pour me focaliser sur le seul truc qui vaille la peine : déchirer sur la piste.


Sur la piste, je suis en communion avec la voiture. Chaque virage, chaque ligne droite, c'est une chorégraphie. Je lui parle, lui dis ce que je veux, comment je veux. C'est une conversation entre deux partenaires qui se comprennent sans se parler.

La piste défile sous les pneus, chaque bosse, chaque vibration, je les ressens. La voiture réagit à mes commandes, c'est une connexion spéciale. On danse ensemble, elle et moi. Elle sait quand accélérer, quand freiner, quand tout donner.

Les tours s'enchaînent, et je suis dans ma bulle, la tête uniquement focalisée sur la course. C'est comme un exutoire, tout le reste s'efface, et il ne reste que la caisse, le bitume, et moi.


En fin de séance, je rentre au stand avec cette excitation qui monte. La voiture a bien fait son job, et moi aussi. On est prêts à en découdre. Rien d'autre n'a d'importance, juste la course qui m'attend.


Plus tard, Max vient me voir, on discute tactique, réglages, et on rigole aussi pour détendre l'atmosphère.

Max, c'est comme un frère dans cette folie de la Formule 1. On sait que sur la piste, chacun pour soi, mais en dehors, on se serre les coudes. Ça fait du bien de partager ça avec quelqu'un qui comprend vraiment. Mais, il me comprend tellement qu'il sait que quelque-chose ne va pas comme je veux.

— Tu as pris beaucoup de risques aujourd'hui, ce n'est pas habituel.

— Le risque fait partie de la vie.

— Et la vie aussi. Tu as géré, mais si tu avais fait, ne serait-ce qu'une erreur, tu peux être sûr que tu ne serais plus de ce monde.

— Personne ne m'attend, Max, je préfère vivre ma vie à fond sur la piste. On a fait le choix de vivre dangereusement alors, autant le faire.

— Je ne veux pas te perdre Milo, comme Célia, comme Eliott, comme ton écurie... comme Noa.

Je m'emporte lorsqu'il prononce son prénom.

— Ne me parle pas d'elle ! Ne parle pas en son nom de chose que tu ne sais pas !

Je m'assois et m'excuse de m'être emporté quand il me dit :

— Alors, c'est ça le problème, c'est Noa ?

— Il n'y a aucun problème avec elle, on se déteste et ça nous va bien. Alors ne me parle pas d'elle, c'est tout ce que je te demande.

Je me lève et pars avant qu'il ne me pose plus de questions.


**


Curieux, je me rends sur le profil Instagram de Noa et y découvre une nouvelle photo d'elle avec un mec qui lui embrasse la tempe.

La description dit : "Merci Ana ! Grâce à toi, j'ai rencontré un homme qui me fait sourire chaque jour. @hugh.cstl <3"

Je prend la peine de lire les commentaires de mes amis :


@ana.richard : Je suis très contente pour toi ma Noa ! Hâte de rencontrer Hugh lors d'un passage à Londres ! ;)


Traîtresse, elle a envoyé Noa dans les bras d'un homme.

Bon après, c'est pas comme si Noa me plaisait ou m'appartenait, mais à cause d'elle, je ne peux plus lui parler... enfin non, ça c'est à cause de Schwartzman.


@max_htr : Je suis heureuse pour toi ! <3 Qu'il vienne à la maison le week-end prochain pour déjeuner avec nous !

@eliott.cmr : Demande à tes parents avant... ça commence à faire du monde ! ;) Mais heureuse pour toi @noa.deflandre !


Eh bien dis-donc, quand elle dit qu'elle a changé de vie, effectivement ça change.

Elle a abandonné le journalisme pour être serveuse et sortir avec son patron.

Niveau éthique, on est pas mal.


Schwartzman - 22h29

Réunion la semaine prochaine à Londres pour parler de la suite de la saison et tester les nouveaux simulateurs.

Présence obligatoire pour Max et Juan.


Tiens, on dirait qu'une occasion de rendre visite à une certaine Londonienne se présente.

Ça serait bête de ne pas en profiter, non ?


Milo - 22h30

Hey Max ! Tu fais quoi la semaine prochaine ? Tu rentres à Londres ?


Maxou - 22h31

Oui, certainement, pourquoi ?


Milo - 22h31

Tu penses que je pourrais dormir chez toi si jamais je viens à Londres ? Parce que tu habites dans le quartier à côté de TJ Motors et que je dois normalement passer dans leurs locaux.

Ça sera l'histoire de deux jours mais si ça te dérange je comprends !


Maxou - 22h32

Je demande à ma mère, mais normalement, pas de problème ! Tu m'héberge à chaque fois que je viens en France, je te dois bien ça !

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