3.1 - Australie 2022 - Noa
Je pose un pied sur le bitume brûlant de Melbourne et je regarde autour de moi : nous sommes en Australie !
Eliott dépose ses valises à côté des miennes avant de souffler, encore une fois, au moins la trente deuxième depuis qu'on a pris l'avion à Paris.
— Il fait super chaud ! C'est insoutenable...
— Pense à tous les mecs super beaux que tu vas pouvoir croiser et qui seront torse-nu avec la chaleur.
Je le regarde et il sourit.
— Il est vrai que cette forte chaleur a peut-être quelques petits avantages.
Je rigole avec lui avant de rejoindre le taxi qui va nous emmener à l'hôtel.
— Qu'est-ce que tu attends de ce week-end ? me demande-t-il.
Mon esprit divague vers Milo, mais je me ressaisis.
— Une belle course qui me donnera matière à faire des vidéos intéressantes.
— D'ailleurs, tu ne m'as pas raconté ton entrevue avec Schwartzman pour les locaux qu'elle mettrait à notre disposition.
Je ne lui réponds pas et avance, parce que la vérité, c'est que pendant ces deux dernières semaines, je n'ai pas parlé à ma mère et que je n'en ai pas envie.
Elle n'a pas été des plus accueillantes avec moi, bien que je ne l'ai pas été non plus, mais bon, on attendra de voir plus tard.
— Tu pourrais me répondre Noa...
— Il n'y a actuellement rien à déclarer sur cette situation.
— Tu pourrais être plus précise ? Parce que je te signale que travailler dans mon vieil appartement londonien ou dans des hôtels, c'est pas le luxe. On a besoin de locaux et de matériel Noa, on ne peut pas se priver de ce luxe si on veut se démarquer.
— Écoute Eliott, je suis censée la revoir ce week-end, on verra ce que ça donne, mais je ne vais pas me forcer à accepter ce que je ne veux pas.
J'aperçois un taxi et lui fait signe. Il s'arrête, nous le saluons et posons nos valises dans le coffre avant de partir en direction de l'hôtel.
Ana - 10h15
Hello Noa ! Je viens d'arriver à Melbourne il y a quelques heures et je voulais savoir si ça t'intéresserait qu'on boive un verre toute les deux ?
Redis-moi ;)
J'ai beaucoup parlé à Ana ces dernières semaines, cette fille est très sympa et on peut dire que nous sommes en quelque sorte devenus des amies .
Noa - 10h16
Hello Ana ! Avec grand plaisir, je dois d'abord poser mes affaires à l'hôtel, mais choisis un bar dans le centre et je te rejoins avec plaisir !
Eliott qui ne peut s'empêcher de regarder par dessus mon épaule, souligne :
— Dis donc, tu passes beaucoup de temps avec la sœur de Milo, on pourrait croire que tu veux te rapprocher de ta future belle-famille.
— Arrêtes de lire mes messages et de raconter des conneries, tu veux ?
Milo - 10h20
Noa, on pourrait se voir, il faut qu'on parle ?
Hein ? Mais qu'est-ce qu'il me veut ?
Est-ce qu'il est au courant pour ma mère ? Non, il me l'aurait dit directement.
Noa - 10h21
Qu'est-ce que tu veux ?
Milo - 10h23
Je veux juste te parler en face à face Noa, mais si c'est trop de demander, oublies.
D'ailleurs, ton amabilité à mon égard m'avait presque manquée. ;)
— Qui peut bien autant te faire souffler ? questionne Eliott qui regarde le paysage Australien à travers la fenêtre.
— Milo, comme d'habitude, rien d'étrange à ça.
— Vous parlez quand même beaucoup pour quelqu'un que tu détestes.
— Je ne le déteste pas réellement, c'est plus compliqué que ça.
Sa tête se tourne vers moi et un sourire éclaire son visage.
— Alors, tu l'aimes bien ?
— Non. Tu devrais te calmer, on est pas à Hollywood ici.
Noa - 10h27
Quelle heure ? Et où ?
Milo - 10h28
Dès que tu arrives à ton hôtel, au bar.
Je like son message et range mon téléphone dans ma poche alors que l'idiot qui me sert d'ami ne cesse de me regarder pour cueillir des informations.
**
Je récupère mon téléphone et mon sac à main avant de fermer la porte et de descendre au bar rejoindre Milo. Et après je rejoindrais sa sœur dans le centre-ville.
Dis-donc, on dirait que je vais passer ma journée avec la famille Richard.
J'arrive au bar et je le vois, assis dans un coin, accompagné d'un café et ses lunettes sur le nez.
— Milo.
Il relève la tête, à moitié surpris et me sourit.
— Deflandre, je ne pensais pas que tu viendras.
— Tu penses que je ne suis pas une femme de parole ? demandé-je en m'asseyant.
Il rigole et je prends le temps de le regarder pendant qu'il enlève ses lunettes.
Son regard croise le mien et je suis grillé alors je détourne la tête et fais signe à un serveur de venir. Je commande un café et essaie de me concentrer sur la personne face à moi.
— Tu voulais me voir pour quelles raisons du coup ?
— Je voulais qu'on parle de la raison pour laquelle tu ne peux pas me blairer.
— Milo... écoute, je ne pense pas que...
— Milo, intervient une voix que je connais bien.
Toujours là au mauvais endroit celle-là.
— Madame Schwartzman. On ne devait pas se voir aujourd'hui, si ?
— Non, mais j'ai prévu une réunion de dernière minutes, mais à ce que je vois, tu n'as pas vu mon message.
Elle me lance un regard qui, aux yeux des autres, ne semble pas accusateur, alors que c'est bien le contraire. Elle ne veut pas que je lui parle, que je tisse un lien quelconque avec lui. Parce que c'est son protégé et que je lui rappelle son ancienne vie, avant sa gloire.
— Oui désolé, commence-t-il en sortant le téléphone de sa poche, je l'ai mis en mode avion en arrivant ici et je n'ai pas pensé à le désactiver. Vous voulez faire ça quand ?
Alors qu'il range son téléphone, elle me regarde, me sourit et déclare :
— Tout de suite, dans la salle de réunion de l'hôtel, ton ingénieur est arrivé et Juan ne devrait pas tarder.
Elle part et il se lève en laissant un billet sur la table.
— Je paye, ta boisson et la mienne. Je m'excuse ce n'était pas prévu, mais on aura cette discussion Noa. Alors, prépare ton discours.
Il fait le tour de la table et dépose un chaste baiser sur ma tempe avant de me lâcher un clin d'œil et de partir.
Je me sens rougir, mais je me reprends. Je ne peux pas ne serait-ce que ressentir un poil d'attirance pour ce type.
IM-PO-SSI-BLE.
Ana - 12h30
Je suis au bar à côté de ton hôtel, tu me rejoins quand tu veux ! :)
Le serveur apporte mon café et je le bois en regardant un peu les réseaux sociaux.
Je vois une photo de moi et de Max, postée par lui-même il y a quelques minutes avec écrit en légende :
"Pour tous les curieux, je tiens à déclarer officiellement, que oui, je l'aime, comme la petite-soeur qu'elle a toujours été pour moi."
Je rigole devant ce post avant de laisser un petit commentaire :
@noa.deflandre : Merci d'enfin rétablir la vérité ! Peut-être me laissera-t-on loin des rumeurs qui nous concernent. ;)
Je mets le mode avion sur mon téléphone de peur des représailles suite au post et au commentaire et finis mon café avant de partir rejoindre Ana.
**
— Mais montre-moi ! lui dis-je.
— Il n'y a rien Noa, ce que tu peux être insistante.
— Tu viens de me dire que vous parliez beaucoup par message, je m'attendais à ce qu'il y ait quelque-chose d'incroyable !
— Tu es journaliste ou réalisatrice de romance ? questionne-t-elle en buvant une gorgée de son verre de vin blanc.
Je bois également une gorgée de mon mojito et elle me tend son téléphone.
— Tiens, regarde par toi-même.
Juanito - 00h15
Toujours pas couchée ? Je croyais que t'avais une affaire importante demain.
Ana - 00h17
Non, justement parce que je bosse sur le dossier. ;)
Et toi, t'as pas un entraînement demain matin ?
Juanito - 00h20
Ton frère te raconte donc tout...
Oui, mais je n'arrive pas à dormir, le décalage horaire aura ma peau un jour.
Ana - 00h22
C'est pour ça que j'aime bien ma petite vie bien rangée avec quelques voyages pour voir mon frère.
Juanito - 00h24
Et moi non, tu veux pas me voir ? :(
Ta petite vie bien rangée te force à te coucher si tard pour un connard qui a mal garé sa voiture quand même...
Ana - 00h26
Disons que te voir est un plus assez intéressant. ;)
Oui, mais ta vie à toi met ta vie en danger tous les jours que dieu fait.
Je m'arrête ici de peur de trop entrer dans la vie privée de Ana et lui rend son téléphone.
— Vous êtes bien mignon quand même. Je comprends que vos vies ne soient pas compatibles, mais quand même, vous vous plaisez, ça vaudrait le coup d'essayer non ?
Elle boit encore une gorgée.
— Je ne sais pas. Je ne sais pas si je suis prête à m'engager avec un homme qui frôle la mort à chaque moment... et puis ça reste un des amis proches de mon frère.
Elle n'a pas tort et pourtant, j'insiste un peu parce que je vois combien ça la touche.
— Tu sais, si jamais tu tombais amoureuse de lui, vous feriez mieux d'essayer que de vous faire du mal tous les deux à essayer d'oublier quelque-chose à laquelle vous tenez.
Elle me sourit timidement.
— Je sais, merci pour ton écoute.
— De rien, c'est parfaitement normal.
— Et toi, côté amour, ça donne quoi ?
Je manque de m'étouffer avec mon mojito en entendant sa question.
— Rien à déclarer, je suis seule et ça me va bien.
— J'avais espoir que le beau Max et toi soyez ensemble en cachette, mais non, d'après son post de ce matin, vous êtes comme cul et chemise depuis de nombreuses années.
Je rigole doucement avant de mettre mes lunettes de soleil sur mon nez.
— Oui, Max et moi, c'est une histoire de fraternité et ce, depuis que l'on se connaît, bientôt 21 ans. S'il avait dû se passer quelque-chose entre nous, ça serait arrivé dans l'adolescence.
— Alors peut-être Eliott, ton caméraman ?
Je m'esclaffe de rire et elle me regarde étrangement.
— J'ai dit la plus grosse blague de l'univers ?
— Eliott n'est pas vraiment fan de tout être humain qui s'apparente être une fille. Généralement nos sujets sont plutôt sur quel est le plus belle homme de la soirée où nous sommes et on a à peu près les mêmes goûts en plus de ça. Donc aucune chance.
— T'es bien difficile comme fille... un pilote de formule 1 peut-être ?
Je me tais quand elle évoque le sujet et secoue simplement la tête.
— Je suis bien seule, au moins je prends la place que je veux dans le lit et j'ai la salle de bain pour moi toute seule. En plus de ça, trouver un mec dans ce milieu, c'est se tirer une balle dans le pied parce que soit il aime mettre sa vie en danger chaque week-end, soit il pense que les femmes ne sont pas bonnes à travailler dans l'automobile, quel que soit leur position.
Cette fois-ci c'est elle qui secoue la tête.
— Je sais que tu as souvent été moquée par le métier et le secteur que tu as choisie et qu'on a dit que ton travail n'était pas professionnel parce que tu es une femme, mais tous les hommes ne sont pas comme ça. Tu devrais essayer de rencontrer quelqu'un pour discuter avec une personne qui ne fait pas partie de ce milieu, comme tu dis, pour te changer les idées.
Elle s'empare de mon téléphone et trafic je ne sais quoi dessus avant de me le rendre. L'écran est allumé et je suis sur une application de rencontre.
— Mets quelques photos que tu as de toi et laisse le reste faire son travail.
— Tu es complètement folle, jamais je ne le ferais.
— Essaie ! On ne sait jamais, tu pourrais faire une rencontre incroyable.
Je me laisse convaincre par ses paroles et nous passons le reste de l'après-midi à créer mon profil.
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