10.2 - Canada 2022 - Milo
Mon réveil sonne et Noa se blottit contre moi en râlant.
Il est trois heures du matin et nous devons arriver vers neuf heures si l'on veut être dans les temps et ne pas nous faire engueuler par nos écuries respectives.
Je me redresse et elle se gratte les yeux, encore endormie.
— Tu pars déjà ? chuchote-t-elle.
— Oui, je dois être à Montréal dans les temps, mais on se revoit bientôt, hein ?
Elle me regarde et vient se réfugier dans mes bras.
— Oui, dès qu'on le peut, répond-elle en se levant pour ouvrir la porte de la chambre. Debout là dedans ! crie-t-elle dans la maison. On se bouge ! Vous devez prendre la route et moi je dois retourner dormir !
Je rigole en me levant et en m'habillant.
— Tu aurais pu les réveiller de manière plus douce, c'est moi qui vais devoir les supporter.
— Je connais Eliott, il ne se serait pas réveillé sinon. Et crois-moi, tu préfères avoir un Eliott qui va dormir durant le trajet qu'un Eliott qui pense être en retard toute la journée.
Je rigole et l'embrasse tendrement. Elle se détache de moi, plonge son regard dans le mien et me sourit.
Les battements de nos cœurs semblent synchronisés, tandis que le désir et la tendresse se mêlent dans l'air électrique qui nous entoure. Je regrette de ne pas pouvoir m'accorder plus de temps avec elle aujourd'hui, j'aime tellement sa présence que lorsqu'elle est loin de moi, mon cœur ne demande qu'à la voir.
Nos lèvres se frôlent à nouveau, d'abord timidement, puis, dans un élan de passion, le baiser s'intensifie. C'est comme si le temps se figeait, chaque seconde devenant une éternité.
La chaleur de la chambre devient le témoin silencieux de cette connexion profonde, alors que nos corps se rapprochent, ses mains se lient dans ma nuque et je pivote pour que le corps de Noa s'appuie contre le mur de sa chambre.
Cependant, la réalité nous rattrape trop rapidement à mon goût...
— Vous pouriez trouver une chambre pour faire ça, nous dit Eliott. Ah mais vous êtes déjà dans une chambre, my bad. Pensez à fermer la porte la prochaine fois ! Je vous adore mais voir vos langues faire "Danse avec les stars" si tôt, non merci, continue-t-il en descendant les escaliers.
Je rigole avec Noa et je m'éloigne doucement d'elle. Il est l'heure de se dire au revoir.
**
Dans la voiture en direction de Montréal, seuls Eliott et Max parlent. Je suis bien trop occupé à penser à elle.
Je sais que ce que j'ai fait n'est pas à faire, que je risque de faire un mauvais week-end mais, je n'arrive pas à expliquer ce qu'il se passe quand je suis avec elle.
Quand je suis avec Noa, c'est comme si le reste du monde s'effaçait. Une espèce de bulle, on se regarde, on se parle sans vraiment de mots, c'est fluide. Et là, je sens ces trucs, des papillons dans le ventre, un truc électrique. C'est cool, ouais, j'aime la sensation que ça me procure et je ne cesse d'en redemander.
Mais dès qu'elle n'est pas là, c'est bizarre. Y'a comme un vide... Comme si une partie de la journée était en pause.
Je me dis que c'est sûrement ça le véritable amour, quand t'es bien avec quelqu'un, et que tout paraît un peu plus clair, un peu plus chaud.
En tout cas, c'est ce que je ressens avec ou sans elle.
C'est comme si la présence de quelqu'un change tout, et quand elle n'est pas là, tu te dis : "C'est quand même mieux quand elle est là".
— Eh ben alors, tu te servais plus de ta langue quand elle était dans la bouche de Noa que pour nous parler, lance Eliott, ce qui me sort de ma rêverie.
Un sourire joueur aux lèvres, je lui rétorque :
— Eh bien, Eliott, Noa a une manière bien plus captivante de me faire parler, tu devrais essayer. Ça donne des résultats intéressants.
Je lui lance un clin d'œil dans le rétroviseur et il lève les yeux au ciel.
— Eh bien, Milo, Noa a vraiment du talent si elle arrive à faire parler même les gens les plus silencieux. Je ne suis pas sûr que je pourrais rivaliser avec ça, surtout si c'est pour obtenir un baiser. J'ai des standards, tu sais ?
Je rigole avec lui et Max nous accompagne exaspéré par nos engueulades d'enfants. Et je décide de lancer un petite pique à Max par l'intermédiaire de mes joutes verbales avec son copain.
— Des standards, des standards, tu as quand même choisi Max, je serais toi, je me poserais des questions sur le niveau de ces fameux standards.
Max me fait un doigt et j'explose de rire, fier de ma connerie.
La p'tite <3 - 06h20
Ça fait trois heures que je tourne en rond dans l'appartement, incapable de me rendormir...
En plus, mes draps ne sentent que toi.
Milo - 06h21
J'ai marqué mon territoire, écoute.
Et c'est une raison de plus pour que tu ne m'oublies pas ;).
La p'tite <3 - 06h22
Comment veux-tu que je t'oublie ? Le monde dans lequel je bosse ne cesse de parler de toi, même si je le voulais, je ne pourrais pas le faire.
Je souris comme un con devant l'écran de mon téléphone et une remarque se fait entendre à l'avant de la voiture.
— Eh Max, regarde Milo. Il doit sûrement avoir reçu un message d'amour. Qui aurait cru qu'il était capable de sourire autrement que seul devant son miroir ? Ça doit être sa partenaire de "Danse avec les germes buccales".
— Ta blague était bien meilleure ce matin, Eliott, tu es fatigué on dirait. Tu ferais mieux de dormir, après tout, la nuit a été courte pour tout le monde.
— Si tu savais, répond-il avec une intonation qui veut tout dire.
Milo - 06h25
Je suis inoubliable chérie, et tu devrais t'y faire.
Alors que j'engage un discussion avec Max, mon téléphone sonne et je sais pertinemment que ce n'est pas Noa puisqu'elle m'a envoyé un message pour me dire qu'elle allait se coucher.
Clara - 07h00
Tu n'es pas sur les paddocks ?
Une virée nocturne comme au bon vieux temps on dirait.
Milo - 07h01
Laisse-moi tranquille Clara, ça ne te regarde plus désormais.
Clara - 07h02
Tu sais Milo, je te connais bien et je sais que c'était seulement pour être avec cette fameuse Noémie que tu es parti.
Milo - 07h04
Elle s'appelle Noa et tu n'as pas ton mot à dire sur ma relation avec elle.
Clara - 07h04
Je me souviens encore quand tu venais passer des nuits clandestines avec moi dès que tu en avais l'occasion.
On dirait que tu n'as pas perdu tes habitudes ;).
Tu as beau dire ce que tu veux à qui tu veux, tout te ramène à moi et nos trois ans de relations.
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