XXXII- End of Year festivities.
Zak
Je sors de mon dernier examen et je me sens enfin respirer. Ces deux dernières semaines ont été très intensives. Je n'ai fait que réviser. Dans un sens, c'était bien mieux comme ça. Ça m'a permis de me concentrer sur autres choses et de ne plus penser à la trahison d'Amaya. Son nom me fait encore mal au cœur, mais j'arrive à avancer. Il le faut bien, pas vrai ?
Je l'ai croisé quelques fois dans les couloirs, mais aussi en travaux d'intérêts généraux. Aucun mot n'a été échangé, juste quelques regards. J'ai aussi pris la décision de bloquer son numéro. Je savais pertinemment qu'à un moment ou un autre, elle finirait par me renvoyer un message ou m'appeler pour s'expliquer. Mais la vérité c'est qu'il n'y a plus rien à dire. Pour le moment, je décide de me concentrer sur moi-même, sur mes études et les courses. J'en ai besoin.
La punition a d'ailleurs été écourtée par la grâce de Monsieur Arves qui nous en a fait cadeau pour Noël. Plus de travaux d'intérêts généraux. Quelle merveille ! Je sais que je ne serais plus obligé de passer du temps avec elle.
Un sourire étire mes lèvres alors que je passe mon sac sur mon épaule. Finis les exams, enfin les vacances ! J'ai hâte, mais je stresse un peu en même temps. Je sais que je vais devoir avoir une conversation avec ma mère et Sarah. Mais je me rassure en me disant qu'Ivy sera là, elle aussi. J'espère tellement que tout rentrera vite en ordre et que l'on pourra être une famille heureuse, sans problèmes. C'est tout ce que je souhaite.
Levi m'attend devant l'entrée de l'université, un sourire collé aux lèvres. Il sait à quel point cette période a été compliquée pour moi. À cause des révisions, de ma situation amoureuse, mais aussi familiale. Je prends mon meilleur ami dans les bras et il rit. Putain, heureusement qu'il est là pour moi, mais qu'est-ce que je ferais sans lui ?
Nous nous empressons de rentrer à mon appartement pour récupérer nos affaires et prendre la route pour Columbus. Ma sœur est déjà chez moi, elle nous attend. Quand on arrive, on court presque jusqu'à mon appartement, montant les escaliers à toute vitesse. On s'empare de nos sacs avant de tous les trois descendre pour monter en voiture. Levi a décidé de monter avec nous en voiture.
J'ai hâte, mais je stresse à la fois. Ça fait un mois que je n'ai pas eu de contact avec ma petite sœur et ma mère. Pourquoi est-ce que j'ai hâte alors ? Tout simplement parce qu'Ivy est de retour à la maison. Enfin. Un sourire étire mes lèvres à cette pensée. J'espère pouvoir régler tous mes soucis familiaux pour repartir sur de bonnes bases à mon retour...
C'est sur cette dernière pensée que ma sœur, mon meilleur ami et moi, prenons la route pour Columbus. Nous avons presque six heures de route. Mais je sais qu'avec la compagnie que j'ai, je ne vais pas les sentir passer.
Et j'avais raison. Lorsque l'on passe la frontière de la ville, un soupir de soulagement m'échappe. Je dépose d'abord Levi chez lui avant de m'engager dans la rue qui nous mène à chez nous. Je sens qu'Ivy est tendue, mais je ne fais aucune remarque.
Une fois devant la maison, je me gare et fais face à ma sœur.
— Ça va aller ?
— Je crois...
— On peut rester un peu ici, si tu veux ? lui proposé-je.
Elle prend une grande inspiration et passe une main dans ses longs cheveux bruns.
— Non, ne t'en fais pas. On y va ?
Je hoche la tête et sors de la voiture. Nous récupérons nos sacs dans le coffre de la voiture avant de se diriger jusqu'à la porte d'entrée. Ma mère et Sarah ne sont pas au courant de notre venue. Ivy ne voulait pas leur en parler au cas où elle changerait d'avis au dernier moment, ce que je comprends totalement.
Ma sœur prend une grande inspiration et nous commençons à marcher en direction de la porte d'entrée. Je la sens stressée et tendue, mais je ne fais aucun commentaire. La seule chose que je fais c'est passer le bras autour de ses épaules pour la rapprocher de moi et lui montrer que je suis là, qu'elle n'est pas seule. Elle me sourit et frappe à la porte.
Après quelques secondes, la porte s'ouvre à la volée sur Sarah. Elle nous fixe, sans rien dire. Elle à sûrement du mal à réaliser que son grand frère et sa grande sœur se tiennent côte à côte devant la porte d'entrée de chez nous.
— Salut, dit Ivy pour briser le silence.
Sarah n'attend pas une seconde de plus et nous saute dans les bras.
Ma mère a sûrement dû entendre le bruit à l'entrée puisque je la vois arriver derrière ma sœur. Je croise son regard et lui souris tendrement. Elle porte sa main à son visage, surprise de nous voir ici. Surtout Ivy, je pense. Après sept ans sans aucunes nouvelles de sa fille, ça doit lui faire un choc de la revoir. Ma petite sœur se sépare de nous et Ivy se met à fixer maman. Aucune d'elles ne bouge. Ivy lui sourit et se mord nerveusement la lèvre inférieure, sûrement pour se retenir de pleurer.
— Coucou maman...
Notre mère n'attend pas une seconde de plus et accourt prendre sa fille dans les bras. Les deux pleurent dans les bras l'une de l'autre tandis que je prends Sarah par la nuque, la gardant proche. Elle relève le regard et haussant les sourcils.
— Reste là, on a des choses à se dire toi et moi.
Elle grimace, sachant très bien de quoi on doit parler.
Ivy se fait entraîner par maman dans le salon et je ris, récupérant nos sacs au pas de la porte. D'un coup de pied agile, je ferme la porte d'entrée et dis à Sarah de monter les sacs restants. Elle s'exécute sans broncher et nous montons à l'étage. Une fois les affaires posées dans nos chambres respectives, nous redescendons et je vois Ivy en pleine discussion avec maman. J'en profite pour emmener Sarah dans la cuisine pour avoir une discussion sérieuse.
Cette dernière regarde autour d'elle, sûrement stressée par la discussion qui arrive. Je soupire et m'appuie contre l'îlot central de la cuisine. Ma petite sœur finit par enfin poser ses yeux sur moi, mais je garde le visage fermé. J'ai beau être content d'être de retour à Columbus avec Ivy, je suis tout autant énervé contre Sarah et ma mère.
— Zak...
— Non, c'est moi qui parle et toi qui écoutes.
Elle hoche la tête et je prends une grande inspiration.
— Je suis vraiment énervé contre toi. Tu ne sais pas à quel point tes actions m'ont blessé, commencé-je.
Sarah baisse le regard tandis que je continue.
— Je me suis senti trahi par la seule personne que je pensais de mon côté au sujet de notre père.
Ces mots ont un goût amer en bouche. Ce n'est pas mon père. Il ne l'a plus été à partir du moment où il a commencé à nous maltraiter.
— Comment est-ce que tu as pu accepter ça ? Après tout ce qu'on à fait pour toi ?
— Je sais, c'est juste que-
Je la coupe avant qu'elle puisse finir sa phrase.
— Non, tu ne sais rien justement. Tu n'as rien subi parce que toi tu avais toujours quelqu'un pour te protéger ! J'ai toujours tout fait pour que ça ne t'affecte pas.
— Mais ça m'a affecté ! s'exclame-t-elle.
— Pas autant que si tu avais vécu ce que moi j'ai vécu !
Le ton monte et je ferme la porte de la cuisine pour que maman et Ivy ne nous entendent pas.
— J'ai tout fait pour te protéger, tout fait pour te tenir éloigné de toutes les disputes. Parce que tu es ma petite sœur et que je t'aime. Rien de tout ça n'était pour te faire chier et tu le sais.
Sarah se met à pleurer et mon cœur se fend face à cette scène. Je sépare la distance entre nous et viens la prendre dans mes bras.
— Il faut que tu comprennes que notre père n'est pas un homme bien. Ni pour nous ni pour maman.
Je la sens hocher la tête contre mon torse alors que je dépose un baiser sur le haut de son crâne. Au même moment, Ivy et maman entrent dans la cuisine. Sarah se sépare de moi et je lui propose un mouchoir qu'elle accepte. Je fais face à maman et lui souris tristement.
— Dis-moi juste que tu lui as dit de se casser de nos vies, je t'en supplie.
Elle rit et hoche la tête avant de prendre mon visage entre ses mains.
— Aucun homme ne remplacera mon fils. Je préfère t'avoir toi à mes côtés plutôt que tous les hommes de la terre.
Je soupire de soulagement et la prends dans mes bras. Elle me rend mon étreinte et je la sens me serrer de toutes ses forces. Un rire m'échappe tandis qu'elle passe une main dans mes cheveux. Je grogne de mécontentement et arrange ma coupe du mieux que je peux.
Le reste de notre semaine est passé à la vitesse de la lumière. Nous avons profité à quatre et passé nos meilleures vacances depuis des années. Levi est bien évidemment passé à la maison et maman était plus que ravie d'apprendre que les deux se côtoient.
Malheureusement, ces derniers jours sont passés beaucoup trop vite et nous devons déjà rentrer à Chicago. Il nous reste quelques jours avant la reprise des cours, mais Ivy à trouver un travail qui ne lui permet pas de rester plus longtemps sur place. Alors, après des au revoir douloureux et des promesses de vite revenir, nous sommes allés récupérer mon meilleur ami. Meilleur ami qui est maintenant le copain de ma sœur.
Lorsque nous sommes passés chez Levi, sa mère à insister pour que nous entrions manger un bout. Proposition que je n'ai bien évidemment pas pu refuser...
Suite à ça nous avons pris la route pendant six heures avant d'enfin arriver à Chicago. J'ai déposé Ivy et Levi chez le blond avant de me rendre chez moi. Lorsque j'arrive à la maison, je dépose mes sacs et saute sous la douche. Je suis content d'avoir pu discuter avec ma mère et Sarah. Surtout avec ma petite sœur. Ça m'a fait du bien d'avoir une vraie conversation avec elles. Et Ivy... Elle a enfin pu revoir maman. Depuis le temps qu'elle attendait ça.
Un long soupir de soulagement s'échappe alors que je passe la main sur le miroir pour enlever la buée et voir mon reflet. Rapidement, je me sèche avant de m'habiller confortablement.
Une fois sorti de la pièce, on frappe à la porte alors que je n'ai même pas eu le temps de m'asseoir. Je fronce les sourcils, me demandant bien qui pourrait venir frapper à cette heure-ci.
J'ouvre la porte et me retrouve face à face avec Haze. Ce dernier me sourit entre sans même que je l'invite. Haze... Je l'adore, mais j'ai juste envie de lui en mettre une, ou deux.
Le brun s'installe dans mon salon et me sourit de toutes ses dents.
— Que me vaut l'honneur ? commencé-je en haussant les sourcils.
Il rit et croise les jambes à l'américaine tandis que je prends place face à lui sur mon pouf.
— Je suis venu voir comment s'était passée ta semaine à Columbus !
— Bien, merci. Mais franchement, mec, ça n'aurait pas pu attendre demain ?
— Non. À vrai dire, je m'en fout un peu de comment s'est passée ta semaine. Sans vouloir te vexer bien évidemment, ajoute-t-il.
Je retiens un sourire, ce mec est un vrai connard par moment...
— Tu ne répondais pas au téléphone et je viens d'apprendre un truc de ouf ! reprend-il.
Okay, maintenant, ça m'intéresse.
Je me redresse sur mon pouf et viens poser les coudes sur mes genoux.
— Il y aura une énorme teuf, le trente-et-un, pour le Nouvel An ! Il y aura la moitié de la ville, les gens parlent même d'un projet X 2.0.
Ce genre de soirée ne m'aurait pas intéressé il y a quelques semaines, mais j'avoue que là, ça sonne plutôt bien ! Ce genre de trucs ne sont que très rarement organisés. Et puis, ça me permettra de décompresser après les examens, mon voyage à Columbus et tout le reste.
Dis-le. Tout le reste, c'est elle. Amaya.
Je me chasse cette idée de la tête et hoche la tête.
— Compte-moi dedans. Et Levi aussi, ce mec ne dit jamais non pour aller en soirée.
Haze frappe des mains et se relève, un énorme sourire aux lèvres.
— Je savais que je pouvais compter sur vous !
Je l'imite et me lève avant de le pousser vers la porte d'entrée en riant.
— Allez, casse-toi maintenant. Je veux dormir.
— C'est comme ça que tu traites tes amis toi ? ralle le brun en enfilant ses chaussures.
— Quand ils me cassent les couilles, oui.
Je n'attends pas de réponse et lui claque la porte au nez avant de retourner dans ma chambre. Je vais enfin pouvoir me reposer !
***
On est le trente-et-un décembre et ça fait déjà trois jours que nous sommes rentrés de Columbus. Ce soir il y a la soirée dont Haze nous a parlé. Bien évidemment, Levi était partant ainsi qu'Ivy. Depuis que je suis au courant de leur relation, ils ne se séparent plus...
À vrai dire, je crois que je n'ai plus vu mon meilleur ami sans voir ma sœur en même temps. Je ne sais pas si j'adore ou déteste ça.
Mon meilleur ami m'a dit de me mettre sur mon trente-et-un, littéralement. J'ai donc sorti une chemise blanche avec un pantalon à pince noir. Ça fera l'affaire.
Je me coiffe et me parfum rapidement avant de m'emparer de mes clés de voiture et de dévaler les escaliers de mon immeuble. J'ai hâte de retrouver mes amis sur place !
Sans plus attendre, j'entre dans ma voiture et démarre en direction de l'adresse de la soirée. Quand j'arrive, je fais face à une énorme mansion. J'ai presque l'impression d'avoir un château devant moi. Je me gare et sors vite de ma voiture. La musique est tellement forte que j'ai l'impression d'être déjà à l'intérieur.
Je sors mon téléphone et appel Levi pour savoir où lui et Ivy sont. Il me répond et me dit qu'ils sont à l'arrière de la maison, dans le jardin et que Haze est déjà là. Je me dépêche d'entrer et à peine les portes passer que je me sens entraîné par la musique. Ma tête bouge sur le son qui passe tandis que j'essaye de me faufiler du mieux que je peux jusqu'au jardin, là où sont mes amis.
Lorsque je les repère de loin, un sourire s'affiche automatiquement sur mon visage. Ivy me fait des signes de mains et je m'approche d'eux. Ma sœur me prend dans ses bras tandis que je tape dans la main des garçons. Ivy porte un top noir avec une courte jupe en jean et une veste en cuir. Les garçons, quant à eux, sont presque habillés comme je le suis.
— L'homme de la soirée ! s'exclame Haze.
Je ris et m'assois à côté d'eux.
— Vous n'avez pas froid ?
Ivy porte son verre à ses lèvres et hoche la tête.
— Si, mais ton connard de meilleur ami voulait rester dehors.
Levi lève les yeux au ciel et arrache le verre des mains de ma sœur avant de le descendre d'une traite.
— On est bien dehors.
Il semble peu convaincu. Je le connais, il ment. Je lui lance donc un regard interrogateur qu'il ignore. Qu'est-ce qu'il me cache ? Je décide de me lever et attrape son bras, le forçant à se lever. Sous le regard interrogateur de ma sœur et de Haze, nous nous éloignons. Une fois que nous sommes assez loin d'eux, je me mets face à lui et croise les bras. Levi fuit mon regard, comme un enfant qui aurait fait une bêtise.
— Levi..., dis-je d'un ton accusateur.
Il plante ses iris verts dans les miens et se mord l'intérieur des joues nerveusement.
— Tu comptes me dire ce qu'il se passe ou pas ?
Le blond hésite et soupire avant de passer une main dans sa chevelure blonde.
— Amaya est là, déclare-t-il.
Mes bras retombent le long de mon corps tandis que j'apprends la nouvelle.
Amaya est là ?
C'est la dernière personne que je voulais voir. Surtout que je suis à cette putain de soirée pour me vider l'esprit et aller mieux.
Je secoue la tête et serre les poings. Non, je m'en fiche. Je suis ici pour profiter avec mes amis et pas pour me prendre la tête encore une fois. Nouvelle année, nouvelles résolutions. Et dans le haut de la liste, c'est le fait de penser à moi et à moi seulement. À chaque fois que j'ai fait passer quelqu'un, j'ai fini par être celui qui est blessé. Cette année, c'est fini.
Lorsque je reviens à moi-même, je croise le regard inquiet de mon meilleur ami. Je souris pour le rassurer et hausse les épaules.
— Je m'en fiche, Levi. Je suis là pour profiter avec vous et passer une bonne soirée. Je ne veux pas penser à elle ou à n'importe quel autre problème.
Il a l'air surpris lorsque ces mots sortent de ma bouche, mais hoche la tête.
— Oui, t'as raison.
Le blond passe son bras autour de mes épaules et m'emmène à l'intérieur de la maison pour chercher à boire.
— On va te trouver une ou deux meufs. Au moins, là, tu passeras un bon Nouvel An.
Je ris et ébouriffe ses cheveux alors que l'on arrive dans la cuisine. On prend des cannettes de sodas pour Ivy et Haze qui nous attendent dehors et nous sortons de la cuisine. Je jette un coup d'œil autour de la pièce et croise un regard que je connais trop bien. L'envie de me stopper et de me noyer dans son regard envoûtant est présente, mais je continue de marcher derrière Levi, qui lui n'a rien remarqué. Un souffle court m'échappe et tend la boisson à Haze avant de prendre place à côté de lui. Il me remercie tandis que je porte ma propre boisson à mes lèvres. Le gaz du soda m'oblige à m'arrêter, mais je la finis bien vite. Trop vite.
Dans un mouvement rapide, je me relève et retourne à l'intérieur pour me servir une seconde fois à boire. Sans m'en rendre compte, je cherche quelqu'un du regard. Je la cherche, elle.
Lorsque je la trouve du regard, je m'adosse au mur, les bras croisés et la fixe. Elle discute et rit avec des filles que j'imagine être de nouvelles amies à elle. La petite brune à l'air d'aller bien. Elle n'a pas l'air d'être affectée par la situation. Tant mieux pour elle. J'essaie aussi d'aller mieux.
Pourquoi est-ce qu'elle serait affectée ? Tout était prévu. C'est ce qu'elle voulait. Que tu tombes au plus bas pour que tu ressentes ce qu'elle a ressenti quand elle a perdu son frère.
Cette pensée me procure des frissons. Je n'arrive toujours pas à réaliser que Josh est le frère d'Amaya. En y pensant et en la regardant bien, il se ressemble. Les traits du visage sont les mêmes. Comment est-ce que j'ai fait pour ne pas remarquer la ressemblance ?
Elle a dû sentir mon regard insistant parce qu'elle se retourne et croise mes billes. Son sourire disparaît instantanément lorsqu'elle remarque mon visage fermer. Un sourire narquois vient étirer mes lèvres et je sirote une boisson tout en gardant le eye contact.
Amaya est nerveuse, je le vois. Elle est mal à l'aise, sûrement due au fait que je la fixe intensément. Pourtant, elle ne détourne pas les yeux. Je ne sais pas vraiment ce qu'elle cherche en me défiant du regard comme ça, mais, si elle pense que je vais aller lui parler, elle se met le doigt dans l'œil.
Je finis ma seconde boisson et je détourne le regard pour jeter le verre à la poubelle et, lorsque je relève la tête, je fais face à une rousse. Elle a des yeux verts sauges et des taches de rousseur de partout sur son visage. Ses cheveux lâchés sont frisés et encadrent parfaitement son visage harmonieux. Son sourire illumine son visage tandis que je lui flashe aussi mon plus beau sourire. Je sais qu'Amaya nous regarde, alors j'en profite.
— Salut, tenté-je assez fort pour qu'elle m'entende par-dessus la musique qui résonne dans toute la maison.
— Salut.
Sa voix est douce, mais pas autant que celle de ma brune.
Pourquoi est-ce que tu penses encore à elle ? Passe à autre chose.
Je balaie ces pensées hors de mon cerveau et lance un petit regard en direction d'Amaya. Elle me fixe toujours. Parfait.
Ce que je fais ne me ressemble pas, mais j'ai envie de lui faire regretter ce qu'elle m'a fait, juste un peu. Alors, je me mets à discuter avec la jolie fille en face de moi. Elle me dit qu'elle s'appelle Hailey et qu'elle est seulement de passage à Chicago pour voir quelques amis.
Je me perds dans la discussion jusqu'à ce qu'une main se posant sur mon épaule me ramène à la réalité. Levi me regarde avec un sourire narquois avant de passer un bras autour de mes épaules.
— Tu nous présentes pas ? lance-t-il pour me taquiner.
Je lève les yeux au ciel et me dégage de sa prise.
— On ne se connait pas, je viens de la rencontrer, me défendé-je.
La rousse croise les bras et me lance un regard en coin.
— On vient de se rencontrer, mais tu ne peux pas nier qu'il y a un feeling entre nous.
Levi et moi nous regardons avant d'exploser de rire. Je crois que ça ne plaît pas à la rousse aux cheveux bouclés, puisqu'elle nous lance quelques injures avant de se retourner et de partir. Le blond rit et s'excuse de m'avoir gâché mon coup de ce soir. Dans un haussement d'épaules, je lui explique que je discutais seulement avec elle pour rendre jalouse Amaya qui nous fixait. Lorsqu'il entend ça, il rit de plus belle et me dit qu'il y a un petit groupe dans une des pièces qui veut faire un action ou vérité.
— Sérieusement ? On est au collège ou quoi ?
— Aller casse pas les couilles ! Ça va être fun j'en suis sûr.
Il me fixe et un sourire en coin étire ses lèvres.
Oh non... Je connais un peu trop bien cette expression.
— Je te donnerais pour défi de pécho une ou deux filles.
Et voilà. Qu'est-ce que je disais ?
J'ai beau lui dire que je n'ai pas envie de jouer à son jeu stupide, mais je me fais quand même emporter par mon meilleur ami. Il me tient fermement le bras et monte à l'étage avant d'entrer dans l'une des nombreuses pièces de la résidence. Plusieurs personnes sont en train de discuter et je repère Amaya.
Putain, mais c'est une blague ?
Je comptais faire demi-tour, mais Levi me retient et me chuchote de l'ignorer. Un long soupir m'échappe tandis que le reste du groupe s'assoit au sol en rond. Sans avoir le choix, je fais de mêmes suivis de près par Levi.
Un des gars qui est présent finit sa bouteille de bière avant de la mettre au centre.
— Les règles sont faciles. Celui qui tourne la bouteille doit poser une question ou un gage à la personne sur qui le côté du bouchon de la bouteille tombe.
Tout le monde hoche la tête et il est le premier à faire tourner la bouteille. Je retiens un rire quand ça tombe sur Levi en premier. Ce dernier balance la tête en arrière et grogne de mécontentement.
J'ai vraiment l'impression de retourner dans la cour de récréation dix ans en arrière...
Le blond choisit d'y aller doucement et choisit vérité.
— Avec combien de filles est-ce que t'as couché ?
Je lève les yeux au ciel. Bien évidemment qu'on allait avoir le droit à cette question.
— Deux, répond-il.
Levi s'empare de la bouteille à son tour et le jeu recommence. Quelques personnes passent jusqu'à ce que ça tombe enfin sur moi.
— Action, lancé-je au tac au tac.
La fille qui à tourner la bouteille me lance un regard en coin avant de regarder Levi.
— T'as une moto, pas vrai ?
Levi hoche la tête, sceptique. Amaya, quant à elle, me fixe intensément, attendant de savoir quel sera le défi.
— Ton défi c'est de conduire la moto de ton pote, les yeux bandés.
Le ton monte tandis que certains rient et d'autres objectent. Elle est folle.
Amaya secoue la tête, me signalant de ne pas le faire. Le fait qu'elle me demande de refuser me pousse à accepter. Je regarde Levi et lui tends la main, lui demandant indirectement de me donner les clés.
— J'ai pas fini, ajoute celle qui m'a donné ce gage.
Toutes les têtes se tournent dans sa direction, en attente des prochaines instructions.
— On ne veut pas non plus que tu crèves... Choisis une fille parmi nous pour monter avec toi et te guider.
Un rire menace de s'échapper tandis que je jette un coup d'œil à mon meilleur ami pour savoir s'il avait bien entendu la même chose que moi. Ce dernier hausse les épaules.
Super, Levi. Tu me laisses dans une merde pas possible...
Je regarde autour de moi, me demandant entre quelles mains je vais mettre ma vie. Aucune ne me semble digne de confiance. Aucune, sauf une. Je ne lui fais pas confiance avec mon cœur, pourtant je pourrais lui faire confiance les yeux fermés avec ma vie.
C'est le cas de le dire...
Lorsque mon regard croise le sien, elle comprend. Amaya comprend que je l'ai choisie.
Je me lève et fais signe à Amaya d'en faire de même.
— Amaya va le faire avec moi.
Elle n'hésite pas une seconde et me suis alors que Levi me donne les clés. Je descends les escaliers, déterminés et, quand j'arrive dehors, en face de la moto de mon ami, je me retourne enfin. Amaya me rentre presque dedans tandis que les autres nous suivent. D'autres personnes se sont jointes au spectacle, mais je n'y prête pas attention.
Je monte sur le dos de la moto et demande à Amaya de faire de même après qu'elle ait enfilé le casque. La brune qui m'a donné le défi me tend une écharpe que je viens maladroitement attacher derrière la tête. Celle-ci glisse et la brune derrière moi vient la serrer avant de faire un nœud qui, cette fois-ci, ne bouge pas.
Je tourne la clé et fais vibrer le moteur de l'engin avant de tourner la tête pour parler à Amaya.
— Tu t'accroches bien et tu me cries les directions dans l'oreille, okay ?
Son corps se colle un peu plus au mien et ses bras viennent s'enrouler autour de mon torse.
On a pour instructions de faire le tour du lotissement et de revenir. Le tout, à au moins soixante kilomètres-heure et surtout, sans mourir.
Je sais que je ne devrais pas, mais je fais confiance à Amaya. Avec douceur, j'accélère pour me mettre au milieu de la route. Lorsque la brune me dit que c'est bon, je m'arrête et attends le top départ. J'entends les gens se regrouper derrière nous, se demandant sûrement ce qu'il se passe ou bien encore juste pour observer. Enfin, j'entends quelqu'un me donner le coup d'envoi et j'accélère sans réfléchir. Je tourne doucement sur l'accélérateur, la moto avance en frémissant. La sensation de perdre mes repères est presque immédiate. Instinctivement, je serre le guidon, chaque vibration de la route amplifie mon stress. Amaya me dit d'accélérer encore parce que je ne suis pas à la vitesse demandé. Je hoche la tête et continue d'accélérer. Je sais que je vais bientôt dépasser les soixante kilomètres-heure, mais je continue de tourner la poignée de gaz.
— Zak ! T'es à presque quatre-vingts, ralenti ou on ne va pas passer le virage qui arrive, s'exclame Amaya à mon oreille.
J'ai envie de continuer d'accélérer, mais la raison reprend le dessus. De plus, je ne suis pas seul. Il faut que j'arrête de penser comme une personne égoïste ou je risque de nous tuer tous les deux. La moto prend doucement le virage. Je déglutis difficilement, sentant le guidon vibrer sous mes mains. Amaya me donne des directions précises, et sa voix devient comme une étoile filante dans l'obscurité.
On roule quelques instants en silence, le vent sifflant autour de nous. Je sens enfin mes muscles qui commencent à se détendre, mes mouvements deviennent plus fluides. Amaya, sentant sûrement mon assurance grandir, ne peut pas s'empêcher d'ajouter pour me chauffer un peu plus :
— Okay, accélère vraiment cette fois. Fais-moi confiance.
Incertain, je fais ce qu'elle me dit. Après tout, elle est mes yeux.
La moto rugit, s'élançant plus vite. Le vent fouette nos visages, et Amaya rit, tandis que je crie une protestation amusée mélangée à une pure montée d'adrénaline.
— Si on meurt, ce sera de ta faute ! crié-je pour le faire entendre à travers le vent et les grondements de la moto.
— Mais non ! À gauche, maintenant !
J'obéis juste à temps, la moto prenant le virage avec une petite inclinaison. Lorsqu'elle me signale que nous sommes arrivés, je m'arrête finalement, haletant. J'enlève son bandeau, mes cheveux en désordre. Pendant dix minutes, j'ai cru que notre relation était comme il y a quelques mois. Aucune tension et une totale confiance en elle.
Lorsque je descends de la moto, tout le monde nous acclame et je rends les clés à Levi qui rit avant de passer un bras autour de mes épaules. Alors que je marche en direction de la maison, car le compte à rebours commence dans moins de cinq minutes, une voix me retient. Je me retourne, Amaya demande à me parler. Levi me lance un coup d'œil avant de nous laisser. Elle s'approche et joue nerveusement avec ses doigts.
— Qu'est-ce qu'il y a ? quémander-je, impatient.
— Est-ce qu'on peut discuter, s'il te plait ?
Mes yeux restent plantés dans les siens, j'aimerais lui dire que oui. Que l'on peut discuter aussi longtemps qu'elle le souhaite, mais je n'arrive pas. C'est plus fort que moi. Je n'ai plus confiance en elle. Alors je reprends :
— Non. Je n'ai pas besoin d'avoir les détails de ta relation avec Julius, ni même pourquoi tu as fait ça.
— Zak, elle s'approche et me prend la main, je te jure que je ne savais pas. Je... je—
Dans un geste rapide et presque violent, je dégage ma main de sa prise.
— Même après tout ce que je t'ai raconté ? Même après ça, tu ne m'as pas dit la
vérité ?
Amaya reste silencieuse, les larmes coulent lentement le long de ses joues, mais je me retiens de venir les lui essuyer.
— Je ne sais même pas si tout ce qu'on a vécu était sincère.
— Si. Tous mes sentiments envers toi étaient sincères. Je te le jure.
Mes yeux se plantent dans les siens tandis que l'on entend le décompte se faire en arrière plan.
Cinq...
Je secoue la tête, je n'arrive plus à la croire.
Quatre...
Comment pourrais-je lui faire confiance quand tout ce que l'on a vécu est basé sur des mensonges ?
Trois...
Ses yeux me supplient de la croire.
Deux...
Mon cœur me supplie de tout oublier.
Un...
— Je t'aime, Zak.
Happy new fucking year!
___
C'était le chapitre le plus long de tout RH...
Ça sent la fin.
Plus qu'un seul chapitre et l'épilogue avant de dire au revoir à Zak et Amaya 😢
J'espère qu'il vous a plu !
xx- Lhîyn 💋
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top