VII- The lake's bridge

Zak

Lors du repas, je parle à mon ami de ce qui s'est passé. Il m'a dit qu'il à eu vent des événement mais pas du fait que j'étais chez le directeur de l'université.

— Tu te retrouves toujours dans les emmerdes, t'es un aimant à problème à ce niveau là.

Je pousse un soupire et fourre une cuillère de pâtes dans ma bouche.

— M'en parle pas, bafouillé-je, il ne m'arrive que de la merde en ce moment.

Levi esquisse un rire franc et finit son assiette.

— Putain, c'était vraiment dégueulasse.

Dans un regard discret, je zieut son plateau qui est maintenant presque vide. Seulement son dessert y trône. Un éclat de rire me prend mais je me ressaisit bien vite lorsque je récolte quelques regards curieux.

— Dégueulasse ? T'as fini tout ton plateau, Levi.

— J'avais faim ! se défend-t-il.

Je lève les yeux au ciel et lui fait passer mon assiette.

— Tiens, mange. J'ai plus faim.

Mon ami ne se fait pas prier et engloutit sa deuxième assiette. Je rie et m'adosse contre ma chaise. Mon regard change, se faisant dur et Levi reprend vite son sérieux.

— Je ne sais pas comment je vais régler l'histoire de Xavier avec ces heures de travaux d'intérêts généraux.

Je bascule la tête en arrière dans une exhale douloureuse, essayant de réfléchir à une solution pour pouvoir gérer les deux problèmes en même temps. Lorsque mes iris bleus entrent avec les yeux verts de mon ami, je peux y voir de l'inquiétude s'y refléter.

— T'en fais pas, je vais me débrouiller. Comme d'habitude, le rassuré-je.

Il hoche la tête, peu convaincu et mange son dessert. Lorsqu'il à fini de manger, nous nous empressons de sortir du réfectoire. J'ai une dernière heure de cours cette après-midi avant de devoir rentrer.

Je me sépare de mon ami et monte les escaliers pour aller à mon cours. J'entre et m'installe discrètement dans le fond de la salle, sors mes affaires et attends l'arrivée du professeur qui fait son apparition quelques minutes plus tard.

Je note tout ce que le professeur dit mais un brouhaha me déconcentre dans ma prise de notes. Ma tête se tourne en direction du bruit et je peux voir un groupe d'étudiants qui discutent et rient. Je les observe tous un par un ; deux garçons et trois filles. Deux brunes et une blonde. Un des mec à les cheveux rasés et teinté d'un blond polaire. Mon regard descend sur son coup et remarque le tatouage tête de dragon.

C'est pas possible. Ils sont de partout.

Je reporte mon attention au professeur qui continue de parler malgré le bruit de fond.

Le fait de me rendre compte que les Drift Dragons sont de partout, même dans mon université, me fait voir la réalité en face. Ils s'étendent. Même les plus jeunes font partie de ce gang. Il va falloir faire attention à qui je m'approche et surtout, me faire discret. Je ne peux pas me permettre de faire déraper les choses au sein de l'établissement.

Lorsque je reviens à moi, le professeur à déjà fini son cours. Je m'empresse de sortir du cours. Il faut que j'appelle Levi, maintenant.

Je sort mon téléphone et m'apprête à l'appeler quand mon téléphone se met à sonner. C'est Sarah.

Un mince sourire étire mes lèvres et je ne perds pas une seconde de plus pour décrocher.

— Allô ?

— Allô, Zak ? demande-t-elle.

Elle à cette stupide manie de me demander si c'est bien moi au téléphone alors que c'est elle qui m'appelle.

— Sarah, combien fois je t'ai dit d'arrêter avec cette mauvaise habitude ? C'est toi qui m'appelle, tu ne reconnais pas mon nom dans ton répertoire ? me plaigné-je.

Son rire résonne à l'autre bout du fil et je lève les yeux au ciel. Elle ne changera donc jamais.

— Je voulais être sûr que ce ne soit pas quelqu'un d'autre qui réponde au téléphone, comme Levi par exemple.

J'esquisse un rire et me met à marcher en direction de la sortie pour rentrer chez moi.

— Que me vaut le plaisir ?

— Je voulais savoir si je pouvais venir passer les vacances d'Halloween chez toi ?

J'aurais aimé dire oui mais je sais que Levi va encore me traîner dans une de ses soirées. Je ne peux pas me permettre de la laisser seule à la maison ou encore pire, de l'emmener avec moi.

— Ça va être compliqué, je pense, finis-je par dire.

— Mais pourquoi ? se lamente-t-elle, Vous faites toujours des soirées incroyables avec Levi et les autres ! Tu m'avais promis qu'à mes dix-huit ans je pourrais y assister !

Un long soupir m'échappe, c'est vrai que je lui ai promis. Mais c'était il y a des années, je ne pensais pas qu'elle s'en souviendrait.

— Très bien. Mais t'as intérêt à ne faire aucune connerie, sinon je te renvoie à Columbus. C'est compris ?

Un cri de joie résonne et je souris malgré-moi. J'adore Sarah, c'est ma petite protégée.

— T'es vraiment le meilleur ! s'exclame-t-elle. Et d'ailleurs maman t'ordonne de rentrer pour Thanksgiving.

Un rire sincère m'échappe et je hoche la tête malgré le fait qu'elle ne me voit pas.

— Promis, je serais là, déclaré-je.

Après de dernières salutations, elle raccroche et je continue de marcher en direction de mon arrêt de bus. Il faut vraiment que je trouve un parking pas loin, je déteste prendre les transports.

Le bus arrive après quelques minutes d'attente, pour mon plus grand bonheur. Je m'enfonce au fond et m'assoie contre la fenêtre. La seule chose que j'aime avec le bus, c'est de pouvoir regarder les paysages défiler. J'aime la ville, elle m'inspire. 

Perdu dans mes pensées, je rate presque mon arrêt. Je descends et me dirige d'un pas rapide jusqu'à mon immeuble. Je décide de ne pas monter chez moi et d'aller vers ma voiture. J'ai besoin de rouler un peu.

J'ai toujours mes clés sur moi, je la déverrouille et balance mon sac du côté passager avant de monter et de m'attacher. Faisant vibrer le moteur, un sourir apparait sur mes lèvres tandis que je connecte mon téléphone à la radio. Je lance Revenge de XXX et sort de ma place de parking.

Je roule en ville, faisant attention aux piétons. Les routes sont bondées mais lorsque je prends ce virage, elles sont tout de suite quasiment vides. Sans perdre une seconde, je prends de la vitesse, faisant gronder mon moteur à chaque vitesse passée. Mon corps s'enfonce dans mon siège tandis que j'accélère, atteignant vite les deux-cent kilomètre-heures. Mon regard ne quitte pas la route un instant et mon pied reste coller à l'accélérateur. Cette sensation de grande vitesse me procure presque des papillons dans le ventre.

Au volant, je me sens libre. J'ai l'impression d'enfin pouvoir respirer, que ce sentiment de poitrine compressé s'envole. Je me sens plus léger. Je me sens moi-même.

Les arbres défilent de part et d'autre de la route et je fais rouler ma fenêtre. L'air frais me fouette presque violemment le visage et m'oblige à plisser les yeux, mais je ne remonte pas pour autant la fenêtre.

Le bruit de mon moteur et du vent sont comme de la musique à mes oreilles. Une douce mélodie que l'on veut écouter en boucle, sans jamais s'arrêter. Une mélodie qu'on aimerait entendre en permanence.

Je roule depuis une vingtaine de minutes lorsque j'arrive enfin à destination. Je me gare rapidement et sort de ma voiture.

La vue est à couper le souffle. Le lac se dresse devant moi, orné des ses arbres majestueux. Personne dans les alentours, je décide de m'approcher du bord. Un pont connecte les deux bout du lac, je m'y approche et me mets à le traverser. J'en profite pour sortir mon paquet de cigarette pour en fumer une, je la cale entre mes lèvres tandis que j'en pose une autre derrière mon oreille. D'un geste rapide, je l'allume et inspire profondément la fumée toxique.

Cette merde va finir par me tuer, je le sais. Mais c'est plus fort que moi. La sensation qu'elle me procure me fait un bien fou. Il m'est impossible de me stopper, il m'arrive parfois d'en enchaîner deux ou trois d'affilée. L'addiction n'est pas près de s'arrêter, je me tue à petit feu.

Si c'est pas la clope, ça sera la voiture qui te tuera.

***

Avachis sur mon lit, je décide d'appeler Margot pour la prévenir qu'il va falloir décaler la soirée que nous avions organisée pour vendredi. Je cherche son numéro dans ma liste de contacte et l'appelle avant de porter mon téléphone à l'œil. Une sonnerie retentit de l'autre bout du fil mais aucune réponse. Je décide de lui laisser un message pour la prévenir.

"Imprévu de dernière minute, vendredi soit là pour 18h30."

Verrouillant mon téléphone, je le balance sur ma table basse et me met à regarder le plafond. Il m'arrive parfois d'imaginer ma vie si je n'avais pas décidé de partir. Et si je n'avais jamais commencé les courses de rue ? Et si j'étais resté à Columbus ? 

Et si, et si, et si ...

On dit souvent que si l'on regroupe toutes les hypothèses et suppositions, on pourrait créer un nouveau monde. Peut-être que ce serait un monde sans violence, ou bien un monde où la violence et la dictature règnerait. Qui sait ?

Je me dis que j'aurais dû rester à la maison. M'occuper de Sarah et de ma mère. J'aurais dû trouver un petit job et étudier là-bas. Peut-être que j'aurais été heureux, peut-être que rien de tout ça ne serait arrivé ?

Un soupir m'échappe lorsque je me lève, me dirigeant dans la cuisine pour me servir un verre. Par chance, ou malchance, une bouteille de vodka traîne dans mes placards. Je m'en empare et me sert un verre avant de l'avaler d'une traite.

Le liquide me brûle la gorge et je me tente de m'en servir un deuxième mais je reste raisonnable et range la bouteille à sa place initiale.

Mon horloge affiche vingt-trois heures et je me décide d'aller au club de Marcus. J'ai besoin de me détendre un peu et je sais que si je reste dans mon trou à rat, je vais péter un câble.

Sage décision, Zak.

En arrivant au Cherry'Pop, je me rends comme à mon habitude au bar pour aller voir Margot. De dos, elle ne me voit pas arriver et je prend place sur mon fidèle tabouret en cuire. Il faut que je lui soutire des informations sur où est-ce que Xavier pourrait être. Elle doit avoir quelques pistes. J'ai même quelques doutes sur elle essayant de le protéger, elle doit savoir où chercher, pas vrai ? Ou bien à-t-elle peur que l'on découvre quelque chose qu'elle veut garder secret ? Ça m'étonnerait d'elle, elle ferait tout pour protéger Luke, même si cela signifie mettre son mec à découvert.

Perdu dans mes pensées, un verre qui se pose devant moi me ramène vite à la réalité. Je lève les yeux en direction de la personne qui à poser la boisson face à moi et entre en contact avec le regard noisette de Margot. Un sourir espiègle étire ses lèvres et je lui souris malicieusement.

Sans un mot, elle retourne servir d'autres clients et je porte le verre à ma bouche. Mojito cerise. Un sourire étire mes lèvres malgré moi mais ce soir j'ai besoin de quelque chose de plus fort. Je bois mon verre d'une traite et demande à un autre barman de me servir deux shots de vodka. Exactement ce dont j'ai besoin pour faire redescendre la tension.

Dans un mouvement rapide, je porte le petit verre à mes lèvres et balance la tête en arrière, grimaçant presque à la sensation de brûlure dans le fond de ma gorge. Sans attendre, j'enchaine avec le deuxième. La même sensation s'empare de moi et je peux déjà commencer à sentir mes muscles se relaxer. Je peux voir du coin de l'œil le regard inquiet de Margot mais je n'y prête pas attention et fais signe au serveur de m'en servir deux autres mais la barmaid s'interfère et se positionne face à moi.

— À quoi tu joues, Zak ? me réprimande-t-elle.

Je lève les yeux au ciel et passe une main dans mes cheveux et tire légèrement dessus. Son regard intense me dit qu'elle ne partira pas sans avoir de réponse de ma part.

— J'ai juste besoin de décompresser, articulé-je dans un soupir.

Elle soutient mon regard du sien qui se veut accusateur et je croise les bras sur mon torse.

— Un jeudi soir ? Depuis quand tu te bourre la gueule en semaine ? gronde-t-elle.

— Me casse pas les couilles, Margot. Je veux pas me bourrer la gueule, juste déstresser un peu, me défendé-je.

Ma réponse ne semble pas la convaincre et elle dit aux autres barmen de la soirée de ne pas me servir d'alcool. Je ne peux rien faire, sachant très bien qu'ils écouteront Magot quoi qu'il en soit.

Sans attendre une réponse de sa part, je me retourne et fais face à la piste. Il est minuit passé et les gens sont déchaînés. Le club est bondé, comme à son habitude, tout autant qu'en week-end.

Il faut que je trouve un moyen de poser le sujet de Xavier sur la table. Je décide de refaire face à Margot et lui fais un petit signe de main.

— Tu finis à quelle heure ce soir, lui demandé-je.

Elle rapporte son attention à moi et balance sa serviette sur son épaule droite. Son regard se pose sur la grande horloge du bar : minuit quinze.

— Je finis dans un peu plus d'une heure, pourquoi.

— Je te dépose, annoncé-je sans lui laisser le choix.

Elle lève un sourcil et affiche un sourire railleur. Dans un signe de tête, elle accepte et retourne travailler. Je dois maintenant trouver une manière de tuer le temps qu'il me reste.

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