III- Bad idea, right?
Zak
Marya à fini par me convaincre de la rejoindre au Cherry'Pop. Levi m'a déposé puis est allé rejoindre une ou deux filles, j'en ai aucune idée.
Le club est bondé, comme à son habitude. Repérant Margot au bar, je la rejoins et m'installe sur mon fidèle tabouret en cuire noir.
Elle est en train de servir d'autres clients et j'en profite pour la reluquer quelques instants. Ses longs et épais cheveux blonds ont été coupés en un carré court, lui arrivant au-dessus des épaules. Ça lui va à merveille. Son fidèle tablier noir noué au dos et sa chemise noire à l'effigie du club entrouverte laisse apparaitre son buste, elle dégage un sex-appeal naturel.
Lorsque ses yeux noisette entrent en contact avec les miens, la malice s'y installe. Avec un sourire en coin, elle s'approche de moi pour me servir.
— Jolie coiffure, déclaré-je
— Merci, Zak. Qu'est-ce que tu veux boire ? me demande-t-elle, un sourire aux lèvres.
— Comme d'habitude, s'il te plait.
D'un signe de tête, elle me sert mon fameux Red Bull Coco pendant que je la scrute. Une fine main se pose sur mon épaule, m'extirpant de mes pensées. Je me tourne, intrigué, et remarque que ce n'est que Marya. J'esquisse un sourire charmeur et la fait asseoir sur mes cuisses, au même moment Margot se fait remarquer lorsqu'elle pose mon verre dans un écho sourd sur le bar en bois de chêne.
— Merci, Margot.
Elle me sourit et me fait un clin d'œil avant de retourner servir ses clients.
À peine ai-je le temps de prendre mon verre que Marya s'en empare pour le boire.
Dans une grimace, elle se rend compte que ce n'est que du soda, sans alcool.
— Beurk ! Il serait bien meilleur avec de la vodka, râle-t-elle
— Je le préfère comme ça, affirmé-je.
Ma main s'empare de mon verre et je sirote ma boisson pendant que Marya me raconte je ne sais trop quoi. Mon indifférence pourrait presque se lire sur les traits de mon visage.
Elle me raconte la première fois qu'elle a mis les pieds au Cherry'Pop. Une histoire de talons cassés et de téléphone perdu. Je me contente d'hocher la tête et de sourire lorsqu'elle s'arrête tout à coup de parler.
— Un problème ? m'enquiers-je, supposant qu'elle avait peut-être remarqué que je n'étais pas à l'écoute.
C'est avec un large sourire qu'elle regarde autour d'elle.
— J'adore cette musique.
Je prête un peu plus attention à l'air qui est en train de passer: Slow Down de Chase Atlantic.
J'avoue qu'elle a bon goût. Je l'adore aussi, j'ai tendance à l'écouter lors de mes balades au volant.
Elle se lève et me file sa main. Noyé dans l'incompréhension, mais lorsque je remarque son sourire en coin, tout s'éclaire. Je secoue la tête pour lui faire comprendre que la danse, très peu pour moi.
— Aller ! Casse pas l'ambiance et viens t'amuser avec moi !
— Je ne danse pas, conclue-je, prenant une gorgée de ma boisson.
Elle lève les yeux au ciel et se dirige vers la piste après m'avoir confier son sac à main. Mes yeux la suivent pendant qu'elle se déhanche tout en soutenant mon regard. Je me cale contre le bar et l'observe de loin. Si elle croit que je vais me lever et danser avec elle, elle se fout le doigt dans l'œil, et bien profond.
Mon téléphone se met à vibrer quelques fois et sans avoir le temps de le déverrouiller pour lire mes messages, je reçois un appel de Levi. Sans perdre une seconde, je vais dans un endroit plus calme pour pouvoir décrocher.
— Allô ?
— Pourquoi tu m'as pas dit que tu avais enfin pecho Marya ? C'est pas trop tôt, mec. Ça fait des années que tu lui tournes autour ! s'exclame mon meilleur ami.
Dans l'incompréhension, je lui demande comment est-ce qu'il l'a appris. Personne n'était là lors de notre baiser, enfin je crois.
— C'est sur le R-Blog ! répond Levi.
— Dit moi que c'est une blague, Levi, me lamenté-je.
— Nop, et je peux te parier que tout Chicago l'a déjà lu. Félicitations mec, je suis fière de toi.
Levi rit avant de raccrocher et je ne perds pas une seconde pour aller consulter ce foutu blog. La personne derrière ce putain de site ne veut pas lâcher ma veste, et ça fait des mois que ça dure ! Chacuns de mes faits et gestes sont repertorier sur cette page de merde. Je suis sûr qu'on peut même y trouver de quel groupe sanguin je suis.
ACTU: Le félin Zakary semble enfin avoir attaqué la proie la plus convoitée.
Mes yeux parcourent le titre de l'article et mes sourcils se froncent en le lisant.
— Qu'est-ce que c'est que cette merde encore..., marmoné-je.
Mes doigts font défiler la page pour lire ce qu'il se dit.
Zak, ce séduisant gentleman qui a maintenu son cœur en toute discrétion derrière des sourires mystérieux, a finalement choisi la transparence. Après des mois de tension romantique et de regards suggestifs, il a concrétisé ses sentiments envers Marya par un baiser passionné. Qui aurait imaginé que le maître du mystère serait à l'origine d'une romance aussi exposée au grand jour ?
Watch your back, Racers. I might come for you next.
R-Blog.
Le texte est suivi d'une photo de Marya et moi en train de nous embrasser. Un soupir m'échappe et j'éteins mon téléphone avant de le ranger dans la poche arrière de mon jean.
Putain... Moi qui voulais me faire discret, pour une fois.
Décidant d'ignorer l'article, je retourne m'asseoir au bar et Margot lève les sourcils en voyant la tronche que je tire.
— Tout va bien ? me questionne-t-elle.
D'un signe de tête je lui réponds de manière positive, elle verra l'article par elle-même.
Je continue de sorber mon verre tout en regardant Marya danser. Elle avait l'air de bien s'amuser seule, jusqu'à ce qu'un homme – dont je ne vois pas le visage – l'attrape par les hanches et la rapproche de lui. Je dessine un sourire empreint d'amertume, elle n'a pas changé et elle ne changera jamais. J'avais presque espéré qu'elle le repousse mais elle fait tout le contraire. Son seul but à toujours été de s'amuser avec moi. Une part de moi espérait qu'elle ait de réel sentiments à mon égard mais au fond, je savais qu'elle voulait juste passer un bon moment et c'est tout. Mais je n'ai ni l'envie ni le temps pour ses enfanteries.
Après avoir balancé son sac à main sur le bar mal ciré, je descends ma boisson en une dernière gorgée et sors du club.
Qu'est-ce que j'ai cru ? Qu'elle avait peut-être changé ? C'est une vraie salope, comme depuis ces trois dernières années.
Sortant une cigarette de son paquet, je déambule dans les rues de Chicago. J'hésite à appeler Levi pour venir me récupérer mais il doit être bien trop occupé à baiser une de ses nanas pour répondre au téléphone.
Un rire moqueur m'échappe à cette pensée et je crache de la fumée tout en continuant mon périple. Les lumières de la ville grésillent à certains endroits et j'aperçois un diner au coin de la rue qui m'attire de ses néons verts. Je prends quelques secondes à observer ces lumières. Est-ce un nouveau restaurant ? Je n'y ai jamais vraiment prêté attention.
Je décide de m'y rendre et m'installe face à la porte d'entrée sur l'un des canapés en cuir rouge et blanc puis commande des frites. Je meurs de faim, putain.
Le diner est presque vide, seulement un couple d'ados et un petit groupe d'amis y sont installés. La serveuse me demande ce que je veux manger et je commande un large soda et une assiette de frites. J'ai faim mais mon estomac reste noué. L'impression que tout le stresse et la tension de la soirée se sont mis d'accord pour redescendre au même moment.
Des chuchotements et des rires se font entendre alors que je mange dans un silence agréable. Lorsque je m'apprête à demander l'addition, une personne entre, faisant sonner la cloche, signalant sa présence et s'installe sur le canapé en face de moi.
Je relève les yeux et croise les siens. Des yeux d'un noir profonds m'observent en train d'avaler mes dernière frites sans rien dire. Elle à de long cheveux noir tréssé et porte une veste Ferrari. Ses lèvres sont marqués d'un gloss rouge et ses yeux d'un trait noir. Une note fruitée et fleurie embrume mes narines, prenant le dessus sur l'odeur de friture du diner. Une forte aura se dégage d'elle, s'imposant à notre table. Ma table.
Il y a au moins trois tables de libres autour de nous, elle aurait pu s'asseoir autre part mais elle en a décidé autrement.
Mes iris restent ancrés dans les siens, elle ne me lâche pas du regard. Comme si elle me challengait, comme pour me faire comprendre qu'elle n'avait pas peur de moi.
— Les autres places ne t'attiraient pas autant que moi, c'est ça ? lancé-je face à son silence.
— On peut dire ça comme ça, réplique-t-elle.
— Je peux savoir ce que tu me veux ?
D'un haussement d'épaule, elle répond à ma question et pioche dans mes frites. Culottée.
Sa main se tend devant moi et je l'empoigne du bout des doigts.
— Amaya Kim, se présente-t-elle.
— Zakary Wright.
— Je sais. Tout le monde te connait à Chicago. Le fameux Zak La Menace qui remporte toutes ses courses, ou presque.
Je relève une pointe d'ironie dans le ton de sa voix qui ne me plait pas.
— Je peux savoir à qui ai-je l'honneur de parler ?
M'affalant sur le dossier du canapé, je la défis du regard.
— Je t'ai déjà donné mon prénom à ce que je sache, riposte-t-elle. Elle m'imite et cale son dos sur le canapé tout en croisant les bras, faisant remonter sa poitrine.
Un rictus narquois s'étire sur mes lèvres et je sors mon portefeuille avant de déposer un billet pour ce que j'ai consommé. Sans un mot de plus à son égard, je me lève et quitte le diner.
À ma grande surprise, la Skyline rose de la course de ce soir est garée juste sur le parking. En quelques pas je me retrouve devant celle-ci. Mes yeux brillent d'admiration en regardant cette voiture incroyable.
Des pas résonnent derrière moi et la voiture se déverrouille. Surpris, je me retourne et me retrouve face à face avec Amaya.
— Tu aimes ma voiture à ce que je vois.
Un rictus est dessiné sur ses lèvres, moqueur.
— C'est toi qui a couru aujourd'hui à Grand Park ?
— La seule et l'unique.
Sans m'adresser un mot de plus, elle monte dans sa voiture et fait rouler la vitre du côté passager.
— Admire la voiture que tu n'aura jamais, La Menace.
Elle me lance un dernier regard amère avant de démarrer et d'accélérer, me laissant seul sur le parking, comme un idiot.
***
Levi est venu me récupérer devant le dîner, environ une heure après ma rencontre avec Amaya. Je ne lui ai pas pipé un seul mot sur ce qu'il s'était passé. Ni avec elle, ni avec Marya. Mais Levi n'est pas bête, il sait que quelque chose s'est passé mais il ne m'en demande pas plus. C'est ce que j'aime chez lui. Il ne franchit jamais la ligne lorsqu'il n'y est pas autorisé.
En bas de chez moi, Levi me souhaite bonne nuit et je monte sans plus attendre. La première chose que je fais en arrivant c'est boire un énorme verre d'eau. J'ai l'impression d'avoir la gorge plus sèche qu'un désert, alors que je n'ai pas pris un seul verre d'alcool aujourd'hui.
Suite à ma désaltération, je retire mon t-shirt et enfile un short avant d'allumer la télé et de mettre le premier film qui passe sur mon fil d'actualité Netflix : Moi Moche et Méchant.
J'adore ce film, Levi et moi le regardions souvent pendant nos années de collège. C'est réconfortant de pouvoir revoir les films qui ont bercé notre enfance.
La mienne s'est résumée à passer les trois quart du temps chez mon meilleur ami. Ses parents étaient comme les miens et sa famille m'a accepté comme si je faisais partie des leurs.
Mes yeux commencent à se faire lourds sur ces pensées et je suis sur le point de me laisser emporter dans les bras de Morphée lorsque la sonnerie de mon téléphone se met à retentir dans mon appartement.
Putain, est-ce qu'on peut laisser les gens dormir en paix ?
Un grognement de mécontentement m'échappe et je me lève pour récupérer mon téléphone qui était resté sur le comptoir de la cuisine.
La lumière de celui-ci m'éblouit et me brûle presque la rétine. Mes yeux prennent quelques secondes à s'adapter et je peux lire le nom de Marya.
Putain... Je n'ai pas envie de décrocher mais le fais quand même.
— Allô, dis-je d'une voix endormie.
— Zak, tu t'es sauvé comme un voleur, déclare-t-elle d'un ton accusateur.
—T'avais l'air de bien t'amuser avec ton mec de la soirée. J'me suis barré, rétorqué-je d'un ton qui se veut nonchalant.
— C'est pas ce que tu crois ! Ce mec, c'est juste un ancien ami, se défend-elle.
— Marya, je m'en bats les couilles.
Un silence maître règne un instant entre nous où je peux entendre Marya reprendre sa respiration.
— Je te demande pardon ?
— Tu m'as très bien entendu. J'en ai plus rien à foutre. Je t'ai assez couru après et j'en ai marre. T'es pas la princesse que tu crois être, Marya.
— Mais... Mais je pensais que tu m'aimais bien, ajoute-t-elle d'une petite voix.
J'aurais presque envie de m'excuser et de lui dire que je ne pense rien de tout ça mais c'est faux. Marya est une putain de manipulatrice et elle se sera toujours. Mais j'ai enfin compris, j'ai enfin ouvert les yeux et je ne ferais plus jamais la même erreur. Quoi qu'il y avait entre nous, c'est terminé. Je la raye définitivement de ma vie.
— C'était le cas. Jusqu'à ce que je réalise que t'étais qu'une vraie salope qui court derrière toutes les bites que tu croises.
Elle raille mais je ne l'écoute pas, j'ai juste envie de dormir.
— T'es vraiment qu'un salaud, Wright ! Crois moi, ça va pas se finir comme ça.
— Oui, aller d'accord. Bonne nuit Marya et ne m'appelle plus.
Sur ces derniers mots, je raccroche et balance mon téléphone sur le canapé avant de reprendre ma place sur celui-ci.
Qu'elle journée de merde.
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Hello Hello 👀
J'espère que ce chapitre vous a plu !
On a enfin la rencontre entre nos deux
protagonistes ...🤭
N'hésitez pas à me donner vos avis en commentaire et à appuyer sur la petite étoile, ça fait toujours plaisir 🫶🏼
Je vous dis à dimanche pour le prochain chapitre !
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WYBR
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