I- Cherry'Pop
Zak
J'appuie de toutes mes forces sur l'accélérateur et franchis la ligne d'arrivée avec quelques mètres d'avance sur mes concurrents.
Le sourire aux lèvres, j'arrête la voiture sous les applaudissements des spectateurs. D'un petit sourire et signe de tête, je les remercie avant de me diriger vers Marcus qui me tape dans la main et me prend dans une furtive accolade.
— Bien joué Zak ! me lance-t-il. C'est toujours aussi impressionnant de te regarder piloter.
Un rire m'échappe, et je récupère la liasse de billets rangés dans la poche de sa veste.
Ce soir, c'était une petite course, je n'ai empoché que deux mille dollars, ça peut parfois monter jusqu'à vingt milles lors des plus grandes.
Je m'achemine vers mes concurrents pour les saluer puis remonter dans ma bagnole, faire vibrer le moteur et m'en aller.
Ma voiture n'est pas la meilleure sur le marché, mais ma MK4 fait bien son taf pour le moment. Un peu cassée à l'arrière mais assez bien réparée par Amad, le mécano du coin.
Il s'occupe plutôt bien de ma Suzie que j'ai d'ailleurs récupéré chez lui, il me l'a vendu pour presque rien. Après deux courses j'ai pu lui rembourser ma dette, c'est pour dire à quel point il m'a fait un bon prix.
En général, je fais entre deux à trois courses par mois, ce qui m'aide à vivre convenablement. Je passe mes journées à la fac et lorsque j'ai du temps, au garage d'Amad.
Je l'aide autant que je peux même si les cours me gardent bien occupé, ne me laissant presque aucun temps de libre... Je viens de commencer ma dernière année, il est hors de question que je la foire après tant d'efforts.
Comme tous les vendredis, je me rend au Cherry'Pop, le club de Marcus, qui est plutôt bien animé en ce début de week-end. Comme chaque fois, c'est là-bas qu'on finit nos soirées après une belle course.
Suivi de près par les autres, je me rends dans ce fameux club. Souvent, mes fins de soirées se résument souvent à être bourré ou bien par faire toutes sorte de chose stupide à l'aide de Levi. Mais ce soir, ce n'est pas une soirée comme les autres ; il y a exactement quatre ans, je faisais ma première course. Et je peux vous dire que je compte bien fêter ça. Et quoi de mieux que de sortir de ma zone de confort en abordant une belle brune ou charmante blonde ?
Arrivé au Cherry'Pop, je me faufile entre les clients, sans même faire la queue. On sait qui je suis ici, alors j'en profite pour saluer le videur.
Une fois au bar, je commande un mojito cerise à Margot. Elle est la plus ancienne barmaid du club mais aussi et surtout, une très bonne amie à moi. Elle est bien plus qu'à croquer. Si je pouvais, croyez-moi qu'elle serait déjà dans mon lit mais Marcus m'interdit de toucher à son staff d'une manière ou d'une autre. Je me contente donc de la taquiner par moment.
Je lui souris avec malice et m'assois sur le tabouret face à elle. Elle me tend mon verre tandis que je fais exprès de frôler ses doigts en l'attrapant. Dans un regard fugace, elle lève un sourcil.
— Pas à moi Zak, tu sais très bien que t'as pas le droit, morigène-t-elle. Et même si tu pouvais, je ne veux pas finir dans ton lit.
— Pourquoi pas? m'indigné-je. Je suis sexy, non?
Un sourire charmeur dresse mes lèvres et elle se contente de lever les yeux au ciel pour simple réponse.
— Zak, je te l'ai répété une dizaine de fois, je suis mariée et surtout maman.
— Ouais, je sais, mais comment est-ce que tu veux que je résiste à une maman aussi jolie que toi ?
Elle esquisse un rire sincère et je souris fière de moi.
— En plus, si je peux me permettre, ton mari est une grosse merde, contré-je. Il n'est même pas présent ni pour toi ni ton gosse.
Lorsqu'elle me fusille du regard, je lève les mains en signe de défense. Ce n'est pas de ma faute si la vérité blesse.
— Et donc toi, tu pourrais t'occuper de mon fils et moi ?
— De toi, toute la nuit même.
Je lui offre le plus beau des sourires et elle me jette une serviette en pleine tête avant de s'en aller servir quelqu'un d'autre.
Je m'esclaffe avant d'avaler une dernière gorgée puis de me tourner vers la piste de danse, à la recherche de ma prochaine proie. D'un oeil attentif, je scrute la pièce et une en particulier retient mon attention, une belle et grande jeune femme, mate de peau, qui discute avec son amie. J'hésite quelques secondes avant de regrouper le peu de courage que j'ai. Je pose mon verre sur le bar en vieux bois et me lève pour aller l'accoster.
Flashant mon plus beau sourire, je m'avance vers elle mais après quelques instants une main se pose sur mon torse, me stoppant net dans ma course. Je lève les yeux et constate qu'un homme bien plus grand, plus costaud que moi se tient droit comme un piquet.
— Je peux t'aider ? lui demandé-je.
— C'est toi le fameux Zakary ?
D'un signe de tête, j'acquiesce avant de répondre :
— C'est moi.
L'inconnu affiche un sourire narquois puis m'attrape par le bras.
— Mais qu'est-ce qu'il ne va pas chez toi, lâche-moi. ordonné-je.
Il ne m'écoute pas et resserre sa prise autour de mon bras. Je n'ai pas d'autres choix que de le suivre. Ce mec est un putain de bodybuilder !
Au fond du club, il ouvre une porte où se trouve un groupe d'hommes qui me sont tous inconnus.
Depuis quand cette porte est là ? Je ne l'ai jamais remarquée. Je n'ai aucune idée de ce que j'ai fait mais cette histoire ne sent pas bon du tout.
Mes iris les observent tous un par un. Ils essayent de me faire peur, de me déstabiliser. Mais c'est raté. Le menton levé en signe de provocation, je croise les bras sur mon torse avant de soupirer.
— Je peux peut-être vous aider ? tenté-je d'engager la conversation.
Dans un silence de plomb, tous m'observent jusqu'à ce que le plus impressionnant d'entre eux, dans sa chemise et son jean noir, s'approche de moi. Il me scrute de haut en bas, puis me tourne autour, tel un vautour face à sa proie. Je déglutis, mal à l'aise par sa soudaine proximité.
— Alors c'est toi Zakary ? s'enquiert-il. Je ne t'imaginais pas comme ça.
Je suis censé le remercier ?
— Je t'imaginais plus grand, plus costaud, plus... imposant, rompt-il le fil de ma pensée.
Apparemment non.
Un rictus étire mes lèvres et je laisse mes bras retomber le long de mon corps. J'aborde une mine presque ennuyée. Vite que ça se finisse...
— J'ai beaucoup entendu parler de toi, tu sais ?
J'acquiesce d'un signe de tête, je sais.
— Tu commences à te faire un vrai nom dans le milieu. J'aurais une proposition à te faire.
D'un signe de tête, je lui indique de continuer son monologue.
— J'aimerais te voir rejoindre mon équipe. Tu as beaucoup de potentiel, nous rejoindre serait une sage décision pour toi ainsi que ton futur dans ce monde.
Un rire moqueur franchit mes lèvres, ce qui me vaut plus d'un regard de travers. Je soutiens son air accusateur, je ne me dérobe pas.
— Ça ne va pas être possible, j'ai toujours été seul et ce n'est pas près de changer.
Il me décroche une œillade désapprobatrice et se tourne vers les autres hommes.
Dans un hochement de tête de sa part, deux d'entre eux se rapprochent de moi et me tiennent par les bras, m'empêchant de bouger. Je n'ai pas le temps de protester que l'homme tout vêtu de noir s'approche un peu trop de moi à mon gout. Il dégage une forte odeur d'alcool et de cigarette, m'arrachant presque une grimace de dégoût.
— Je vais te proposer une seconde fois, rejoins mon équipe. Tu n'auras plus jamais une opportunité pareille.
Je reste silencieux. Si cet imbécile pense que je vais céder face à ses grands airs, il s'est trompé de gars.
— Très bien. Dans ce cas là, nous nous retrouverons sur la piste. Sache que je ne fais mes propositions qu'une seule fois. Tu n'auras plus jamais l'opportunité de joindre mon équipe mais tu auras l'occasion de l'affronter.
Dans un dernier regard à mon égard, l'inconnu sort de la pièce, accompagné de ses sbires. On pourrait presque croire qu'ils lui emboîtent le pas comme des petits toutous qui suivent leur maître.
L'obscurité de la pièce m'engloutit dans une solitude pesante. L'ombre d'une table basse en verre et d'un confortable canapé en cuire rouge se déploie à quelques mètres de moi.
J'attend quelques secondes, essayant de me remettre de mes émotions, troublé de ce qu'il vient de m'arriver, avant de quitter la pièce à mon tour et de me faufiler parmi les corps transpirant, j'essaie de retrouver ma place au bar. Margot me rejoint, inquiète et me demande ce que je faisais avec eux.
— Je sais pas, l'un d'eux m'a chopper.
— Et ils voulaient quoi au juste ?
— Que je rejoigne leur équipe pour les courses
Elle me regarde inquiète tandis que je soupire avant de continuer.
— Proposition que j'ai refusée bien évidemment.
Son souffle se relâche, soulagée et je lui offre un regard qui se veut rassurant.
— Bien, parce qu'ils sont connue pour foutre la merde de partout où ils vont.
Je soutiens son regard un air perdu au visage, elle les connaît ?
— Je ne comprends pas, tu sais qui sont ces mecs ?
Dans un silence pesant, elle pose une canette de RedBull devant moi.
— Bois, ça te fera du bien. 100% sans alcool.
Je lève les yeux au ciel et je la remercie avant de siroter ma boisson.
— On a pas finit cette conversation, Margot ! m'exclamé-je.
Elle m'ignore, puis retourne servir d'autres clients. Je compte bien lui soutirer plus d'informations. Si elle croit que je vais rester dans mon coin à rien faire, elle se fourre le doigt dans l'œil.
***
Quelques heures plus tard, de retour chez moi, je suis avachie sur mon lit. J'ai un mal de crâne horrible. Après chaque soirée arrosée je me promet que c'est la dernière mais je finis toujours par recommencer.
Mon téléphone à la main, je fais le tour des réseaux sociaux lorsque je reçois un appel. C'est un numéro non répertorié sur mon téléphone. Qui pourrait bien m'appeler à une heure aussi tardive ?
— Allô ?
J'attends quelques secondes mais personne ne répond je décide donc de raccrocher mon téléphone se remet aussitôt à sonner.
— Allô ? repris-je.
— Zakary ? Zakary Wright ? je fronce les sourcils avant de me redresser.
— C'est moi, qui êtes-vous ?
L'inconnue inspire un long moment avant de raccrocher.
Mais bordel, c'est quoi ce délire ?
***
J'ai passé mon samedi à décuver et mon dimanche à jouer à la console. Lundi est déjà là, et je me retrouve à traîner des pieds sur le chemin de la fac. Mon premier cours débute à dix heure, ce qui me fait prendre le bus de neuf heure trente. Il n'y a aucun parking aux alentours de la fac pour que je puisse y aller en voiture.
Après un périple de vingt minutes, j'atteins le campus et me hâte pour avoir une bonne place dans l'amphithéâtre. À mon arrivée, une marée humaine s'agite devant la porte, se bousculant pour être le premier à entrer dès que les étudiants du cours précédent seront sortis. Toute cette agitation me fait lever les yeux au ciel, et je me demande même pourquoi j'ai daigné venir. Je préfère attendre en retrait, laissant les autres s'engouffrer avant moi.
Ma journée débute avec un cours de littérature britannique, animé par une prof plus que passionnée par Shakespeare. Je lutte contre le sommeil qui essaie de m'atteindre et me force à rester attentif. Si je ne le fais pas, je sais que je vais regretter pendant la période de partiels.
Les bras de Morphée sont tout proche, je pourrais presque sentir le bout de ses doigts me tirer à lui. Lorsque la professeur se met à imiter une réplique de la pièce de théâtre que nous sommes en train d'étudier, un sursaut me prend, et je laisse s'échapper Morphée. Je me reconcentre du mieux que je peux et suis jusqu'à la fin du cours.
J'enchaine avec deux heures de langues étrangère, le russe. Pourquoi ai-je choisi le russe ?
J'ai pris ce cours pour être avec mon meilleur ami, Levi. Sa famille vient de Voskresensk et il m'a promis de m'aider à apprendre la langue pour que je puisse draguer sa cousine... Voila comment un stupide crush d'ado m'a poussé à choisir une langue que je ne connaissait pas.
Je retrouve mon ami à l'entrée de la salle et le salue.
— Salut, mec ! T'as pu réviser pour le contrôle d'aujourd'hui ?
Un frisson me parcourt et ma salive se coince dans ma gorge. Un contrôle ? Aujourd'hui ? Je suis dans la merde, putain !
— Comment ça, un contrôle ? Je croyais qu'on en avait pas avant quelques semaines de cours ? On a repris y'a trois semaines !
— Ouais, je sais mec. Mais la prof veut évaluer nos compétences pour voir le niveau de la classe.
Je jette mon sac au sol et m'appuie sur le mur près de mon ami. Je suis foutue, je vais entamer le semestre avec une note de merde et la prof va m'avoir dans le collimateur. C'est tout ce que je voulais éviter.
La professeur en question fait son apparition quelques minutes plus tard et je prends soin de ramasser mon sac avant d'entrer dans la salle de cours.
— Здравствуйте! J'espère que votre week-end s'est bien passé. Ranger vos affaires, les téléphones éteints dans vos sacs. Contrôle ! Il ne sera pas long, seulement une quinzaine de minutes.
Son accent russe résonne dans toute la pièce et me provoque des frissons. C'est décidé, je déteste le russe ! Des soupirs se font entendre, dont le mien. Pour mon plus grand bonheur, Levi est assis à côté de moi, et je compte bien loucher sur sa copie.
La professeure nous distribue les sujets, et je ne comprends presque rien. Elle nous demande de traduire et conjuguer des verbes.
Levi remplit sa feuille en un rien de temps et m'aide à remplir la mienne. J'aurais été dans la merde sans lui.
Après que Mme Ozerova ait récupéré les copies, le cours se déroule dans un silence pesant. J'essaye tant bien que mal de comprendre ce qu'elle nous raconte, en vain. Levi m'expliquera plus tard.
Une fois le cours terminé, je n'ai qu'une seule envie : aller manger. Nous nous dirigeons donc vers le réfectoire, Levi et moi, et faisons la queue pour prendre notre repas.
— Tu penses qu'on va avoir une bonne note à ce contrôle ?
— J'en ai aucune idée Levi... J'aurais dû pratiquer mon russe cet été ou venir avec toi et tes parents quand vous m'avez proposé.
Levi esquisse un rire sincère et me tend mes couverts lorsque c'est enfin notre tour de nous servir.
— Je t'avais prévenu ! Tu aurais pu découvrir la vraie Russie, pas celle qu'on voit dans les films ou encore sur Pinterest.
— Je sais, j'ai entendu ce discours des milliers de fois. La Russie c'est pas Moscou à chaque coin de rue. Merci, Levi.
Mon ami hoche la tête, fière de m'avoir transmis quelques valeurs de son pays et je ne peux m'empêcher de rire.
Plateaux en main, nous nous dirigeons vers les tables, cherchant une place pour nous installer et déjeuner.
_____
Hello Hello👀
ÇA Y EST, NOUS Y EST😈
Premier chapitre enfin publié!
J'espère vraiment qu'il vous a plu ! N'hésitez surtout pas à me donner vos avis !🫶🏼
Je vous dis à très bientôt pour le prochain chapitre! 🩷
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WYBR
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