7 La Fuite

Le Manoir Longford, appartenait à une lointaine cousine de Robustus.
Celle ci avait épousé un sang mêlé, ce qui avait provoqué la colère de sa famille. Reprouvée, mais pas reniée, elle n'avait gardé aucun contact avec les Lestrange.
Elle vivait recluse dans son vieux manoir décrépit, depuis le décès de son époux. Elle n'avait pas d'enfant, et d'après les rumeurs, elle était devenue folle.

Jamais Méredith ne penserait à venir les débusquer la bas.
C'était bien pensé, de la part de Rodolphus.
Leur soeur connaissait toutes les propriétés, les connaissances susceptibles de leur fournir une cachette, et ça rendait leur fuite compliquée.

Ils transplanèrent très vite. Rodolphus portait Bellatrix, consciente, mais faible.

Ils venaient de partir, lorsque les Auror, envoyés par Maugrey firent irruption au Manoir.

Jusque là, ils avaient été épargné. Bien que tous savaient qu'ils étaient des partisans de Voldemort, le port des masques n'avait pas permis aux Aurors de prouver s'ils étaient derrière les attaques perpétrées dernièrement. mais Méredith les avait trahis.

C'est la mort dans l'âme, que Rabastan avait du quitter la maison familiale, et il ressentait envers sa petite soeur, une rancoeur qui devait perdurer jusqu'à la fin de sa vie.

Ils n'étaient jamais venus, dans ce coin reculé du Royaume Uni. L'île de Man était entourée d'une côté rocheuse, et accidentée, sur laquelle se dressaient des châteaux médiévaux.
Son paysage rural, tranchait, avec son centre, montagneux.

C'était là, tout près de la forêt, qui bordait le domaine, que se trouvait le manoir Longford.
Une grande bâtisse en pierre, qui avait du être belle, autrefois, mais qui aujourd'hui tombait en ruine.

Le lierre la recouvrait entièrement. Tout autour, des herbes folles avaient envahi la cour et l'allée.
Il ne restait rien de sa splendeur passée.

- Elle est peut être morte. Se réjouit Rabastan.
- C'est possible. Mais soit prudent.

Ils s'approchèrent de l'entrée.
Aucune protection magique n'abritait le manoir.
Rodolphus frappa, la porte s'entrouvrit sur un vieil elfe de maison, édenté.
- Allez vous en, dit il d'une voix chevrotante. Ma maîtresse ne reçoit personne.

- Elle nous recevra nous ! Insista Rodolphus.
- Vous n'entrerez pas, qui que vous soyez ! Répliqua l'elfe.
Rodolphus n'avait pas de temps à perdre avec un serviteur. Il adressa un signe de tête à Rabastan.
Celui ci agita discrètement sa baguette, une lueur verte en jaillit, et toucha la petite créature, qui s'effondra sans un bruit.
Il n'avait pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait.

- Tobby ? Fais disparaître le corps. Ordonna Rodolohus. Ils entrèrent dans le veste Hall, crasseux.
- Tu as bien fait de t'en débarrasser. Fit remarquer Rabastan, visiblement il était trop vieux pour entretenir ce taudis.

Rodolohus ne répondit pas.
L'air était glacial et humide, les meubles étaient mangés par les mites, et les tapisseries étaient moisies.
Le salpêtre avait recouvert les murs de pierre noires, et des toiles d'araignées, décoraient sinistrement les plafonds et les angles.

- On pourrait croire qu'il est abandonné. Murmura Rabastan.

Mais de l'étage, une voix nasillarde leur parvint.
- Duncan ? Qui est là ! Tu les as chassé ?

Rodolphus mit un doigt sur sa bouche, réclamant le silence. Il entra dans un petit salon, et confia Bellatrix à son frère.
Il donna quelques coups de baguette au canapé poussiéreux et tâché, qui recouvra ses couleurs d'antan, bien que usé jusqu'à la corde.

Rabastan déposa la jeune femme dessus, tandis que Rodolphus montait silencieusement à l'étage.
La vieille femme s'egosillait, ne comprenant pas pourquoi son serviteur ne venait pas.

Elle se tenait en haut des marches, petite silhouette voûtée, des cheveux longs, blancs et sales, pendaient tristement le long de son visage anguleux, ridés et émacié.
Elle portait une robe de sorcière noire, trouée par endroit, et tâchée.

- Bonjour Roberta. La salua Rodolphus, de sa voix grave.
La petite vieille plissa les yeux.
- Qui es tu ? Comment es tu entré ? Ou es Duncan ?
- Il est mort. Répondit Rodolphus avec calme.
- Mort ? Tu l'as tué ! Tu as tué mon serviteur !

Elle tendit une baguette, d'une main tremblante.
Rodolphus la desarma.
- Je suis Rodolphus Lestrange, le fils aîné de Robustus. Dit il. Je réquisitionne votre manoir.

- Jamais ! Tu entends, vaurien ! Jamais tu ne te vautreras dans le manoir de mon pauvre Jéremy. Il se retournerait dans sa tombe.
- Je suis désolé que vous le preniez ainsi, Roberta, vous ne me laissez pas le choix.

Elle fit demi tour, mais sa démarche était lente et peu assurée.
La lueur verte l'atteignit dans le dos. Elle tomba sur le parquet dans un bruit sourd.

Rodolphus redescendit.
- Tobby ? Il y a un autre corps, à faire disparaître. Et après, tu nettoieras les chambres. Ce manoir est une porcherie.
- Oui, maître.

Il transplana.
- Je vais faire le tour du propriétaire. Lança Rabastan.
Il sortit et alluma une cigarette.

Une odeur de chair grillée flottait dans l'air.
Tobby avait fait brûler les cadavres.

Heureusement, la propriété était très isolée. Le village était situé quatre kilomètres plus bas, et la forêt cachait la fumée noire qui s'échappait du trou nauséabond.

C'était un bon endroit pour se cacher.
Il plaça de nombreuses protections, autour du manoir, au cas où Méredith aurait la malencontreuse idée de vérifier s'ils étaient là. Il y avait peu de chance qu'elle soit au courant de l'existence de ce manoir, mais avec cette fouineuse, il fallait s'attendre à tout.

Il chercha le meilleur endroit pour installer sin nouveau laboratoire.
Il avait rapporté l'essentiel, de ses ingrédients et matériel, et il avait hâte de se remettre au travail.

Il.lui fallait s'occuper l'esprit, pour faire taire le monstre, en lui. Il ne pouvait tuer ici. Leur présence devait passer inaperçue, et des disparitions suspectes, attireraient trop l'attention.

Ce soir là, cependant, la pulsion devint si forte, si impérative, qu'il transplana à Londres. Dans les rues de White Chapel, l'un des quartiers les plus mal famés de Londres, devenu célèbre, pour avoir été le théâtre des meurtres sanglants de Jack L'éventreur, Rabastan tua une prostituée. Il l'étrangla, comme à son habitude pendant l'acte sexuel, puis il l'éventra afin de rappeler les crimes du célèbre tueur en série, mystérieusement disparu.

Satisfait, il rentra dans leur cachette.
Rodolphus lui jeta un regard peu amène.
- Tu as recommencé ! Lui reprocha t' il.
- Oui, et alors ?
- Je t'ai dit qu'on ne devait pas se faire remarquer !
- J'étais à Londres, je suis pas idiot ! J'allais pas faire ça ici.
- Tu as fait disparaître le corps ?
- Pas cette fois, j'avais envie de m'amuser in peu.
Rodolphus fronça les sourcils, inquiet.
- Qu'est ce que tu as fait ? Demanda t'il.
Rabastan lui fit le récit du meurtre.
- J'ai fait revivre la légende de Jack L'éventreur. Dit il, très fier de lui.

- T'es dingue ? Bin sang, Rab, les Aurors ne tarderont pas à découvrir que tu es derrière tout ça !
- Non ! Je ne pense même pas qu'il se préoccuperont de ça, parce que je n'ai pas utilisé la magie. C'est la police moldue, qui sera chargée de l'enquête, la fille était une moldue.

Rodolphus,soupira.
- Un jour, tu te feras prendre, et tu finiras à Azkaban.
- Bah, encore faut il qu'ils nous trouvent ici.

Rodolphus ne répondit pas. Il songeait à sa vengeance. A l'envie d'étrangler sa soeur.

Deux jours plus tard Lord Voldemort convoquait ses partisans les plus proches..

Bellatrix, remise de ses blessures, était inquiète. Voldemort n'était pas tendre, avec ceux qui échouaient.

C'est le coeur battant, sous un masque indifférent, qu'ils se rendirent dans une maison en apparence en ruine, mais au luxe ostentatoire, à l'intérieur.

- Ah, vous voilà, s'exclama Voldemort, de sa voix sifflante. Je me demandais si vous oseriez vous présenter devant moi, après ce fiasco.

Bellatrix se jeta aux pieds de son maître.
- Je vous demande pardon, maître. Un malencontreux concours de circonstances.
- Je vois, cet incident à un nom, je crois. je pensais que vous seriez suffisemment intelligent pour éviter que cela se produise. Je suis extrêmement déçu.
- Nous ne pouvions pas prévoir qu'elle nous trahirait. Renchérit Rodolphus.
- Bien sûr, je comprends, avoir une traîtresse dans sa propre famille, c'est une telle infamie ! Mais, vous auriez du prévenir une telle éventualité.
- Oui maître, répondit Rodolphus, humblement.

Rabastan était écoeuré par la servilité de son frère et sa belle soeur.
Bien sûr, leur survie en dépendait, mais contrairement à eux, il ne ressentait aucune dévotion, et avait suffisemment de recul, pour voir le Seigneur des Ténèbres, tel qu'il était. Un despote, obnubilé par le pouvoir, et pour lequel ses partisans, même les plus fidèles, n'étaient que des pions interchangeables, et sacrifiables.

Voir son frère s'abaisser de cette façon, le mettait hors de lui. Quand à Bella, sa dévotion était ridicule. Aussi puissant que soit Voldemort, ce n'était qu'un homme, pas un dieu.

Même s'il tenait toutes ses promesses, même s'il parvenait à renverser le ministère et prendre le pouvoir, il ne le partagerait pas, et ne souffrirait pas qu'on le contrarie.
Comment croire alors qu'il satisferait l'ambition des sang purs, qui croyaient en lui ? Toute personne qui menacerait de lui faire de l'ombre, serait impitoyablement éliminé.
Il n'accepterait autour de lui, que des vies de servitude et de dévouement, et tout l'être de Rabastan, se révoltait à cette idée.

Après avoir été brimé par son père, il avait soif d'indépendance et de liberté. Et si la guerre lui offrait des opportunités de soulager ses pulsions meurtrières en toute sécurité, il doutait qu'il en soit de même, une fois que Voldemort serait au pouvoir.
En lui, un esprit de rébellion, commençait à poindre.

Voldemort n'était pas du genre à pardonner les échecs, aussi, Bellatrix, Rodolphus et Rabastan subirent ils la colère de leur maître, en leur jetant à chacun un Doloris cuisant.

Rabastan était furieux. Pour qui se prenait il ? Il avait accepté de se battre aux côtés de Voldemort, pas d'etre son esclave servile.
Contraint de conserver un visage impassible, et de pratiquer l'oclumencie, Rabastan se relèva péniblement.
Fort heureusement, il était passé maître fans l'art de dissimuler ses émotions.
Un dur apprentissage, mais nécessaire, au vu du contexte familial.

Son père ne devait pas découvrir le monstre, caché au fond de lui.

Au cours de cette réunion, ils découvrirent que Lucius Malefoy, n'avait pas été inquiété. Il affirmait avoir été sous imperium. Sa richesse et ses appuis au ministère, lui avait permis d'échapper à la prison.
Rabastan lui en voulait.

Et lorsqu'ils regagnèrent le manoir, il laissa éclater sa colère.
- Je sais, lui répondit Rodolphus. Moi aussi, la lâcheté de Lucius me met hors de moi. Mais, pour le moment, il faut faire profil bas.
- Jusqu'à quand ? Nous sommes en disgrâce, obligé de fuir, et de tout quitter. Alors qu'il vit dans son manoir luxueux, en toute quiétude.
- Je sais, soupira Rodolphus. Mais on y peut rien, alors fais toi une raison.
- Dès qu'on fera une autre mission, on retrouvera la confiance du maître. Assura Bellatrix.

Rabastan soupira, mais ne répondit pas. A quoi bon ?
Il s'enferma dans la pièce qui lui servait de laboratoire.
II avait besoin de s'occuper l'esprit.

Ce soir, il retournerait à White Chapel.
Ce soir il tuerait de nouveau et tandis qu'il refermerait ses mains sur la gorge de sa victime, il imaginerait que c'était celle de Voldemort.
Il imaginait la tête de celui ci, ses yeux de serpent, révulsés, les traits crispés par la surprise. Il était si excité, par cette vision, qu'il renversa la fiole qu'il venait de poser sur le plan de travail.

Elle se brisa, en heurtant le sol. Il Jura, tandis qu'un liquide noirâtre, se répendait sur le carrelage, dégageant une odeur nauséabonde, et irritante.
Il donna un coup de poing sur la table. Et s'empressa de nettoyer les dégâts.

Il sortit fumer une cigarette. Il devait recouvrer son calme, et sa lucidité.
Il prit une profonde aspiration.
Puis, sa cigarette terminée, il retourna dans le laboratoire. Ça irait mieux après avoir tué.

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