20 L' exil
Il regretta ces mots, à peine les avait il prononcé.
Elle le regardait, ahurie.
- Tu ne sais pas ce que tu dis.
Il soupira. Il pouvait nier, bien sûr, il n'était même pas sûr, de ce qu'il ressentait.
Au fond, qu'est ce que c'était l'amour ? Une simple attirance ? De l'alchimie, entre deux corps ? Des sentiments exacerbés par le désir ?
Il l'ignorait, mais il savait qu'il ne supporterait pas de ne plus la voir, l'entendre.
- Si, je le suis. Je sais que tu ne partages pas ses sentiments, et c'est pas grave. Le plus important c'est que tu ailles bien. C'est tout ce qui m'importe.
- Et donc ?
- Donc, on partira demain. On va devoir bouger, et...on n'utilisera pas la magie, on serait trop facile à repérer.
- On va vivre comme des moldus ?
- Oui. On est en cavale.
- Cool.
- Non, c'est pas cool,mais notre survie en dépend.
Et pour le moment, tu vas te reposer, pendant que je prépare le déjeuner.
- Parce que tu cuisines en plus ?
- J'ai beaucoup de talents cachés.
- Je suis impatiente de les découvrir.
- Vraiment ?
- Peut être pas tous.
Il rit.
Il prépara le repas.
C'était agréable, léger, sans tension.
Pendant que le poulet aux olives mijotait, il lui prodigua les soins.
Son état était stationnaire. Mais si la nécrose ne s'étendait pas, elle ne regressait pas non plus.
La Belladone apaisait la douleur, et rendait les soins, plus facile.
Elle se laissait faire, les yeux clos.
Il étalait la patte sur la surface de son dos, en silence. Troublé par la chaleur de son corps nu,
Puis, il lui tendait une potion de dictame, lui faisait mâcher des feuilles de la même plante curative.
Il la regardait dormir, admirant ses traits délicats, enfin apaisés.
Il n'en revenait pas de l'avoir là, près de lui. Même s'il lui en coutait de ne pas pouvoir l'embrasser, carresser sa peau.
Il s'arracha à sa contemplation, et quitta le logement.
Il devait trouver une location dans un village éloigné.
Il fit le tour des agences immobilières, et après avoir mis les moldus sous imperium, il prit les clefs, et visita les maisons, susceptible de convenir.
Il opta pour une vieille maison en pierre, dans un petit village de pêcheur, du nom de Beaulieux sur mer.
Située, au dessus d'une corniche, surplombant la méditerranée, elle était isolée, et discrète, clôturée, et fermée par un portail électrique.
De plus, elle était meublée, et entièrement équipée.
Rabastan effaça la maison, de la mémoire des agents immobiliers, et en fit autant de leurs ordinateurs.
C'était Perkins, un sang mêlé, qui les avait initié à cet instrument moldus.
Cette mémoire électronique, compliquait le sortilège d'oubliette, mais, heuresement, il était facile de l'effacer.
Il rentra.
- J'ai trouvé la maison, on va pouvoir partir.
- D'accord.
Elle était encore faible.
Il la souleva, et transplana.
Il
La maison lui plut tout de suite. Elle se serait bien vu, y vivre.
Il la souleva de nouveau, et lui fit franchir la porte.
- Ne va pas t'imaginer que ça signifie quoique ce soit. Grogna t'elle.
- Quoi, tu ne t'imagines pas en jeune mariée ?
- Certainement pas.
Il rit, et la lâcha.
Le hall était spacieux, un grand escalier en bois menait aux chambres. Il y en avait quatre, toutes équipées de toilettes et de salle de bain, comprenant une baignoire, une douche à l'italienne en pierre, et un lavabo double vasque.
Un grand lit à baldaquin un dressing, et une commode en pin ainsi qu'un bureau.
Toutes, étaient sur le même modèle, le papier peint était de couleur différente, dans chaque chambre.
Le salon était accueillant et chaleureux avec sa grande cheminée ouverte en pierre, le grand canapé d'angle, et la table basse, en pin.
Sur un buffet bas, trônait un appareil moldu. Rabastan en avait souvent vu, lorsqu'il s'était introduit chez des moldus. Cela s'appelait une télévision. Celle ci était d'une grande dimension.
Une cuisine ouverte sur le salon, était entièrement équipée, et donnait sur une grande terrasse.
Elle dominait la falaise, battue par la mer.
La vue était grandiose, et le coucher de soleil offrait un spectacle grandiose.
Une grande table en pin, abritée par une tonnelle, en bois, invitait aux repas, dans ce décors mediteranéen.
Une balancelle en bois, oscillait lentement, sous le mistral, un petit salon en rotin trônait dans un angle de la terrasse.
- Ça te plaît ?
- C'est magnifique.
- Tant mieux. Je suis content que ça te plaise.
Je te laisse t'installer, je vais protéger la maison.
- Attend, je...avec tout ça, je n'ai pas eu le temps de prendre des vêtements, et...
- Je m'en occupe.
Il sortit de la maison, et aspira une grande bouffée d'air. C'était difficile, d'être si proche d'elle et de ne pas pouvoir la toucher.
Le parc fleuri et arboré, était resplendissant, sous la lumière dorée du soleil.
Il en fit le tour, en psalmodiant des formules magique, afin de protéger la maison, d'éventuels intrus, sorcier ou moldus.
Puis il transplana et se rendit à Marseille.
Dans le quartier magique, il
Il entra dans la succursale de la banque Gringott. Et échangea son argent sorciers en monaie de moldu français.
Puis il se rendit en ville, et acheta des vêtements pour Mia, ainsi que des affaires de toilettes et des courses.
Lorsqu'il rentra, elle s'était endormie, sur la balancelle.
Ils restèrent trois mois, dans cette maison.
Et Mia découvrit une autre facette de Rabastan.
Drôle, attentionné, patient. Il veillait sur elle, la distrayait, la soignait.
Le soir, ils regardaient le soleil embraser l'horizon, avant de disparaître dans la mer.
Lorsqu'elle eut reprit suffisemment de force, ils prirent l'habitude de descendre sur la plage privée, encrée dans une crique, sans autre accès que par la mer.
Peu à peu, Mia commençait à apprécier sa gentillesse, et ses marques d'attention. Ils créaient une complicité, renforcée par le confinement.
Le mois d'avril touchait à sa fin.
Le 3 mai, les journaux sorciers, annoncèrent la nouvelle.
Voldemort, était mort. Harry Potter, tout juste âge de dix sept ans, l'avait tué lors d'un duel qui deviendrait aussi mytique, que celui qui avait opposé Grindewald à Dumbledore.
L'armée de Voldemort avait attaquée l'école, et avait été vaincue.
Bellatrix Lestrange avait été tuée, mais son mari, Rodolphus Lestrange, était en fuite, de même que Evan Rosier, et quelques autres.
Rabastan, le coeur battant relut la nouvelle, encore et encore.
Il était devant un Dylemne. S'il révélait à Mia, qu'elle n'avait plus rien à craindre, elle retournerait en Angleterre, et reprendrait le cours de sa vie, mais lui, ne pouvait pas rentrer. Son retour équivaudrait à regagner sa cellule d'Azkaban.
Il ignorait si sa soeur était vivante, mais il doutait que son aide soit vraiment efficace.
Il devrait alors sortir de la vie de Mia, et c'était au dessus de ses forces.
Il pouvait ne rien lui dire, bien sûr, et continuer de vivre près d'elle, jusqu'à ce qu'elle se lasse.
Mais, ce serait une trahison, et elle m'aprendrait tôt ou tard, il la perdrait alors, définitivement.
Il se donna une journée.
Après avoir prépare le petit déjeuner, il le porta à Mia. Il avait déposé une rose blanche, sur le plateau.
Depuis trois mois, il n'avait fait aucune allusion à ses sentiments pour elle. Il se contentait d'être un ami, même si le désir l'accaparait, jour et nuit.
Pour résister, il se trouvait des occupations.
Il se rendait dans les bas fond de la ville, et se battait à poing nus, contre des moldus.
Il avait des envies de meurtres, et lorsqu'il croisait une femme seule, dans les rues, il faisait un gigantesque effort, pour ne pas la tuer.
Le désir de tuer, était toujours là, accentué par la frustration, et ses sentiments non partagés...
Après le déjeuner, il l'emmena en Camargue.
- Tu es déjà monté à cheval, lui demanda t'il.
- Non, mais je suis montée sur un sombral, ça doit pas être plus difficile.
- Non, en effet et ils n'ont pas d'aile.
Elle sourit.
Ils empruntèrent des chevaux blancs, et ils firent une longue promenade à travers le parc naturel.
Elle s'émerveilla devant les flamants roses, les grues couronnées, les chevaux sauvages, et les hordes de taureaux noirs.
Ils picniquèrent dans les dunes.
Puis le soir, ils dinèrent dans un restaurant, et dansèrent toute la nuit, dans un night club.
Puis, pieds nus, ils longèrent une plage de sable blanc.
Il fut surprit, lorsqu'elle glissa sa main dans la sienne, mais il se contenta de sourire.
Ils admirèrent le lever du soleil, assis sur une dune.
C'était une belle nuit de printemps.
Ils rentrèrent, enfin, fatigués, mais heureux.
Avant qu'elle n'entre dans sa chambre, elle l'embrassa sur la joue.
- Merci pour cette journée.
- C'était un plaisir partagé. Avoua t'il, ému.
Il eut du mal à s'endormir, malgré la fatigue. Il se repassait les moments de cette journée, magique et magnifique, sans l'ombre d'un nuage. Un bon moment de douceur et de complicité. Jamais il ne l'oublierait.
S'il avait eu plus de temps, s'il pouvait y avoir d'autres belles journées, peut être alors aurait il pu la convaincre qu'ils étaient fait l'un pour l'autre.
Mais le temps jouait contre lui.
Il s'éveilla en milieu de journée, et prépara le dîner.
Lorsqu'elle le rejoignit, elle était enjouée.
- Je n'ai pas eu droit à mon plateau de petit déjeuner ? Demanda t'elle.
- C'est un peu tard, pour le petit déjeuner, mais je prépare le dîner.
- Ça sent bon en tout cas.
- J'espère bien. Il n'y a que de bonnes choses.
- Pourquoi ? Demanda t'elle.
- Pourquoi il n'y a que des bonnes choses ?
- Non, idiot, pourquoi cette sortie ?
- Parce que j'ai pensé que tu devais en avoir marre, de rester à la maison.
- C'est vrai, et...C'était très agréable. Je te remercie.
- Il n'y a vraiment pas de quoi, j'ai bien aimé, moi aussi.
- Tu sais, j'apprécie tous les efforts que tu fais, pour moi.
- C'est un plaisir, je t'assure.
Ils mangeaient sur la terrasse, en silence.
- Voldemort est mort, lâcha t'il tout à coup. La guerre est terminée, tu vas pouvoir rentrer chez toi.
- C'est vrai ? Mais... Comment ? Qui ?
Il lui montra le journal.
- Alors c'est fini ? C'est vraiment fini.
- Oui.
- On va pouvoir rentrer.
- Toi, tu vas pouvoir rentrer.
Elle fronça les sourcils.
- Tu ne viens pas ?
- Non. Si je rentre maintenant, ils me jetteront en cellule, et je ne retournerais pas à Azkaban.
Elle s'assombrit.
- Oui, je comprends.
- Mais, toi, tu devras être prudente. Bella est morte mais Rod est là quelque part. Oh bien sûr, il est en fuite, lui aussi, mais il n'en est que plus dangereux.
- Je serais prudente.
Il hocha la tête.
- Je vais préparer un portoloin.
- Je...Je vais rassembler mes affaires.
Elle monta dans sa chambre et s'assit sur le lit.
Elle se sentait mitigée.
Certes, elle était heureuse de rentrer, retrouver sa vie d'avant, son quartier, ses habitudes, mais ça lui faisait mal, de quitter ce petit paradis, et elle ne parvenait pas à croire, qu'elle pensait réellement ça, mais Rabastan lui manquerait.
Il avait fait preuve de temps de gentillesse, et de patience envers elle, sa présence rassurante, réconfortante, avait été une excellente compagnie, dans cette épreuve. Il lui avait fait oublié qu'elle était en fuite. L'idée d'en être privée lui était douloureuse.
Une larme glissa sur sa joue.
- Qu'est ce qui te prend ? Se morigena t'elle. Tu ne vas quand même pas pleurer ? Il s'agit de Rab quand même. Alors oui il s'est montré gentil, attentionné, drôle, patient, généreux, et oui, c'était bon de l'avoir à tes côtés, mais il reste un homme dangereux. Et tu vas rentrer chez toi, reprendre ta vie ou tu la laissée, et tu oublieras cette parenthèse, aussi belle qu'elle ait été.
Elle tachait de se convaincre qu'une fois reprit son train train quotidien, ce séjour en France, ne serait plus qu'un très beau souvenir qu'elle cherirait, mais qui ne serait que ça.
Elle partit en fin de journée.
Rabastan lui tendit une chaussette, qu'il avait transformé en portoloin.
Ils ne s'étaient pas échangé un mot. Redoutant l'un et l'autre, de se laisser envahir par l'émotion.
- Alors ça y est dit elle. C'est fini.
Il hocha la tête.
- Sois heureuse Mia.
- Prend soin de toi Rab.
Elle disparut, emporté par le tourbillon.
Longtemps, il demeura ainsi, immobile sur la terrasse d'où elle avait disparu.
Puis il se rendit dans la chambre de la jeune femme.
Il avait besoin de sentir son odeur.
Assis sur le lit, il demeura pensif. Il saisit un foulard, qu'elle avait oublié.
Il caressa négligemment, le tissus de soie.
- Tu n'es qu'un crétin Rab ! Gronda t'il. Tu n'aurais pas du la laisser partir.
Mais au fond de lui, il savait qu'il avait eu raison. La contraindre à rester avec lui, c'était lui prouver qu'il n'était qu'un monstre égoïste, ce n'était pas de l'amour.
Pour la première fois de sa vie, il faisait passer le bonheur d'une autre personne avant le sien.
A présent, il comprenait ce qu'aimer signifiait, et c'était douloureux.
Il poussa un soupir. Elle serait plus heureuse sans lui.
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