2 Mia Nott

Rabastan avait accompagné son père, chez un ami de celui ci, Nathaliel Nott.

Celui ci avait une fille.
Âgée de treize ans, Mia était dotée d'un solide caractère. Curieuse, l'esprit vif, avec un bon sens de la répartie, elle faisait la fierté de son père.
Élève de Serpentard, elle connaissait bien les frères Lestrange dont elle reprouvait la violence.

Tout comme eux, elle avait grandi dans la haine des nés moldus, mais elle ne partageait pas les mêmes opinions à ce sujet.

A Poudlard, elle fréquentait sans complexe, les élèves des autres maisons, et fuyait comme la peste, ceux de Serpentard, qui se rangeaient du coté de Rodolphus Lestrange.

Rabastan n'avait jamais prêté attention à cette gamine pleine d'énergie.
Il ne fréquentait personne en dehors de son frère et Bellatrix Black, qui quittait rarement Rodolphus.

Ces deux là étaient fait pour s'entendre. Il partageaient les mêmes convictions, le même plaisir à blesser et faire souffrir et étaient unis par une belle complicité.

Rabastan ne prêtait pas attention aux plus jeunes de sa maison. La plupart du temps, il les trouvaient exaspérants.

Tout comme cette réunion. Toujours les mêmes discours, toujours les mêmes espoirs. Des qu'il le put, il sortit fumer une cigarette.

Il surprit des éclats de voix.

- Ça suffit Mia. Tu feras ce qu'on te dit tu entends ?
- Non ! J'irais pas à cette cérémonie stupide. Et si vous m'y obligez, je provoquerez un scandale.
- Il ne vaudrait mieux pas pour toi..ton père n'a toujours pas digérer celui s'est passé la dernière fois.
- Ben vous n'aviez qu'à ne pas me forcer à y aller.
- Enfin je ne te comprends pas. Il y aura la plupart de tes camarades de classe.
- Justement mère. Il me suffit de devoir les supporter toute l'année, je n'ai pas envie de me les coltiner aussi, pendant les vacances.
- Tu es exaspérante ! Mais peu importe. Tu viendras avec nous, que cela te plaise ou non.

Une porte claqua. Et Rabastan vit passer l'adolescente.

- Salut. Ça va ?
Elle lui adressa un regard furieux.
- Qu'est ce que ça peut te faire ?
- C'était histoire de causer.
- J'ai l'air d'avoir envie de faire la conversation ?
- Tu es toujours aussi rêveche ?

Elle haussa les épaules.
- T'es pas avec ton père ?
- De toute évidence non.

Elle observa un instant la cigarette.
- Fumer ça tue.
- Mourir de ça ou d'autre choses. Tu dois aller à une réception ?
- t'écoute aux portes ?
- Vous étiez dehors, difficile de ne pas vous entendre.

Elle soupira.
- Ouais. Une de plus. Chaque fois, c'est pareil. Il.y a toujours un mariage, un bapteme, ou je ne sais quoi.
- Tu n'aimes pas les Cérémonies ?
- Non.
- Pourquoi ?
- T'en poses des questions toi.
- Et bien, la plupart des gens de ton âge sont plutôt contents de retrouver leurs amis.
- Encore faut il que j'en ai parmi cette bande de crétins congénitaux.
- Tu n'aimes pas beaucoup les Serpentard, on dirait.

Elle s'installa sur une balançoire.
- C'est toujours pareil, avec eux. Ils n'ont que la haine des nés moldus en tête et Le seigneur des Ténèbres par ci, la suprématie des sang purs par là. C'est chiant.

Rabastan fronça les sourcils, perplexe
- Tu aimes bien les sang de Bourbe ?
- Pas spécialement mais je les déteste pas non plus. Ils ne m'ont rien fait.
- Et tu ne penses pas qu'ils appauvrissent la magie ?
- T'es sérieux là ? Tu vas aussi me dire qu'ils ont volé la magie ?
- C'est ce qui se dit.
- Ok, alors explique moi comment un bébé peut voler la magie ?
Rabastan sourit.
- T'es loin d'être bête toi.

Rabastan était fasciné par cette gamine. Intelligente, jolie, avec ses cheveux bruns, coupés courts, ses yeux dorés aux lueurs changeantes.
Elle était plutôt grande pour son âge.
Mais c'était surtout sa façon de penser, sa franchise, qui l'attirait

- Bein oui qu'est ce que tu crois.
- C'est chez qui cette réception ?
Elle lui adressa un regard interloqué.
- Comme si tu ne le savais pas.
Il soupira.
- Il y en a tellement !
- Mais une seule qui se passe chez toi.
- Chez moi ? Le mariage. C'est ça. Tu parles du mariage de mon frère.
- Ouais, les noces des deux plus grands psychopathes que le monde ait jamais porté.

Rabastan sourit.
- Si Bella t'entendait...
- Je m'en fiche d'elle. Elle est givrée. Elle devrait être enfermée à Azkaban et on devrait jeter la clef.

Il rit.
- T'as pas ta langue dans ta poche toi.
Elle haussa les épaules.
- Tu vas vraiment provoquer un scandale ?
- Pourquoi pas ? Ce serait pas la première fois.
- Mais oui, bien sûr ! S'exclama t'il. C'est toi qui a mis le feu au sapin de Noël, chez les Malefoy.
Elle grimaça.
- J'ai pas fait exprès. Je voulais allumer la bougie, en haut du sapin, mais...
Il éclata de rire.
- Tu as bien failli mettre le feu au Manoir.
Elle soupira.
- C'était un accident.
- Vraiment ? Et l'inondation chez les Black l'année dernière ?

Elle sourit, mutine.
- Narcissa Black s'est moquée de moi, je voulais lui donner une petite leçon.
- Pour une leçon, s'en était une. Le plafond lui ai quasiment tombé sur la tête.
- Dommage qu'elle l'ait évité.
- Bella t'a donné une bonne correction, si je ne me trompe pas.
- Moins que celle que mon père m'a donné.

- Si j'ai bien compris, Tu n'aimes pas beaucoup les Serpentard.
- Tu veux parler de ces débiles qui écoutent bêtement les conneries de leurs parents et sont incapables de penser par eux même ?
- Ok, et les Gryffondor ?
- Les sauveurs du monde ? Ils se la jouent je vais botter le cul de Voldemort, mais ils restent en bande, parce que tout seul, ils sont pas plus courageux que les autres. Ils pensent avec leurs muscles, parce que soyons honnêtes, la cervelle...Ils savent pas s'en servir.
- Les Serdaigle ?
- Oh eux, ils prennent tout le monde de haut, et s'imaginent qu'ils ont les réponses à toutes les questions. A leurs yeux, nous sommes des insectes insignifiants, et complètement idiots.
- Je vois. Et les Poufsouffle ?
- Gentil, dans l'ensemble, mais...un peu trop...Je me fous de tout. Personne s'attend à ce que j'accomplisse des merveilles alors pourquoi s'en faire ?

- Tu as la dent dure. Personne ne trouve grâce à tes yeux ?
Elle haussa les épaules.
- Je suis sûre qu'il y en a qui sont cool, mais... J'ai pas envie de chercher.
- Tu dois te sentir seule, parfois.
- J'ai quand même quelques amis.
- Tu me rassures.

- Rab !
- Ah on te demande. Ils ont fini de refaire le monde on dirait.
- Oui. A bientôt au mariage.
- Si j'y vais.
- Ils refuseront que tu reste.
- J'ai plus d'un tour dans mon sac.
- Je n'en doute pas.

Rabastan rejoignit son père. Il était troublé.
Bien sûr ce n'était qu'une gosse. Mais malgré tout elle avait quelque chose de plus.
Il souriait toujours lorsqu'ils transplanèrent.

Jusque là, Rabastan s'était intéressé au femmes plus mûres.
Les gamines à peine pubères ne l'interessaient pas.

Allongé sur son lit, il se repassait la conversation qu'il avait eu avec Mia Nott.
Cette gamine n'avait pas froid aux yeux.
Il aimait ça.

Ses pensés s'ègarèrent. Il songea à la jeune femme qui avait eu le malheur de croiser sa route, la semaine précédente.
Elle avait rendu son dernier soupir, tandis qu'il exultait en elle.
Voir la lumière s'éteindre dans ses yeux, le visage crispé par la terreur, décuplait son plaisir.

Il avait brûlé son corps.
Il savait effacer ses traces. Depuis peu, il maîtrisait le feudeymon.
C'était pratique. Il ne restait rien de ses victimes.

De toute façon, étant donné les multiples disparitions suspectes, personne ne saurait qu'elles n'étaient pas des victimes de mangemorts.
Il les choisissait parmi les moldus, pour plus de discrétion.
Il ferma les yeux, mais la frimousse de Mia Nott lui revint en mémoire.

Le mariage de Rodolphus et Bellatrix Lestrange était l'événement de l'année. Les deux familles oeuvraient de concert pour que cet événement marque les esprits du monde sorcier pendant longtemps. Les sorciers les plus en vue avaient été invités. Mitchum, le ministre de la magie, ainsi que Alastor Maugrey, le directeur du bureau des Auror, le directeur du département de la justice magique, Barty Croupton senior et autres membres du ministère.
Albus Dumbledore avait décliné l'invitation, déclenchant la fureur de Robustus.

Rabastan fuyait l'agitation des deux manoirs.
Il avait à peine vu son frère, depuis le début des vacances.
Il descendit l'escalier, et croisa Elisabeth.
Elle était pâle, et flageolante. Le poison qu'il avait concocté et que Rodolphus avait mélangé à son thé, faisait effet.
Elle ne passerait pas la nuit.

Rodolphus avait décider d'en finir avec son encombrante belle mère. Celle ci avait eu l'audace de le menacer de révéler son homosexualité, s'il ne laissait pas sa petite soeur tranquille.
Mal lui en avait pris. Il avait demandé à Rabastan de préparer un poison, indétectable, qui passerait pour une maladie.
Rabastan avait travaillé toute l'année, en secret, sur cette formule et des leur arrivée au Manoir il l'avait mise au point. Il n'en était pas peu fier.
A présent, il en voyait les résultats.

Il attendait, les invités debout près de son père.
Elisabeth était assise dans un fauteuil. Sa fille se tenait près d'elle, l'air boudeur. Elle n'avait pas digéré le Doloris que Bellatrix lui avait jeté la veille après l'avoir surpris en train de fouiner dans le laboratoire.

Les premiers invités étaient là famille Black au grand complet.
Rabastan sourit au plus jeune Regulus.
Il aimait bien ce garçon.
Depuis trois ans, tous les été, il lui apprenait la magie noire. Il était assidus, passionné, pas comme son frère aîné, Sirius qui séchait les cours, et baillait aux corneilles.
Sirius avait le défi et la rébellion dans le sang.
Rabastan admirait son courage, qui était à la limite de la bêtise.

Lorsque le dernier invité fut arrivé, la cérémonie eut lieu.
Les mariés avaient refusé de prononcer des voeux. Ils semblaient avoir hâte d'en finir.

Lorsque enfin les baguettes se levèrent et lancèrent des lueurs blanches, dans le ciel azur, les invités gagnèrent le buffet.

Rabastan venait d'y arriver, lorsqu'il aperçut Mia Nott, deux assiettes pleines à la main.
- Tu comptes manger tout ça ?
Elle rit
- Non, c'est pour mes parents.
- Je le disais aussi. Et ils peuvent pas venir se servir tes parents ?
- Ils sont trop occupés à refaire le monde.

Il sourit.
Les Nott discutaient âprement avec les Malefoy et Les Rosier.

Rabastan attendit qu'elle pose leurs assiettes, et qu'elle le rejoigne.
Ils se rendirent au bord de l'étang.
Au loin, près du pont qui reliait les domaines des Black et des Lestrange, Sirius et Regulus Black discutaient avec Méredith.

Rabastan resta le plus loin d'eux.
Il s'assit sur une grosse branche d'arbre que les vents violents de l'hiver, avaient cassée.
Mia s'installa près de lui.

- Tu as été obligé de venir finalement.
- Ouais, impossible de rater le mariage du siècle.
- Du siècle ? Rien que ça ?
- Bein ouais. T'as vu ce beau monde ?
Il sourit.
- L'année prochaine ce sera mon tour.

Elle lui adressa un regard interloqué.
- Tu vas te marier ? Avec qui ?
- Andromeda Black.
- Wouah, t'as peur de rien toi.
- Pourquoi ?
- Parce que tout le monde sait qu'elle n'aime pas les Serpentard.
- Elle n'aura pas le choix. Nos parents ont décidé de nous mariés à notre naissance.
- Un mariage arrangé ? Pouah ! C'est dégueu. Moi je me marièrais jamais.
- Les mariages arrangés chez les sang pur c'est courant. Ils veulent s'assurer que nous resterons purs.
- Je m'en fiche moi de la pureté du sang. Je me marièrais pas.
- Si ça se trouve, tes parents t'ont déjà promis à quelqu'un sans que tu le saches.
- Même pas en rêve.
Il rit.

Ils passèrent l'après midi à discuter, de choses et d'autres.
Il n'avait jamais passé un aussi bon moment, avec une autre personne que son frère et Bellatrix.

Elle ne parlait pas de la guerre, qui s'annonçait, des sang purs et de leur désir de domination. Elle était drôle, légère, et il se sentait bien avec elle.

La nuit tomba trop vite.
L'ouverture du bal commençait avec les enfants.
Sirius et Méredith se lancèrent sur la piste.
Ils avaient répèté toute l'année.
Ils évoluaient avec grâce, les yeux dans les yeux.
Au milieu de la danse, Regulus et Eva Crabbe se lancèrent à leur tour. La pauvre Eva faisait de son mieux mais elle manquait de grâce, et écrasait les pieds de son cavalier qui grimaçait de douleur.
Puis, Rodolphus et Bellatrix s'élancèrent à leur tour.

Rabastan avait hâte que la soirée se termine à présent. Mia et ses parents étaient partis, et il s'ennuyait ferme.
Dès que les derniers invités furent partis, il quitta le manoir, et transplana dans Londres, à la recherche de sa prochaine victime.

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