19 le Depart
Rabastan connaissait bien ce petit hôtel, sur les côtes de Cornouailles.
Il y était venu souvent, avec son père.
C'était risqué de venir ici. Rod connaissait sûrement cet endroit, mais il n'avait pas vraiment le choix, il lui avait fallu trouver un endroit où Mia, pourrait le retrouver.
Mia ! Il était fou d'inquiétude pour elle.
Il avait dû se faire violence pour ne pas l'enlever et la forcer à partir avec lui.
C'était ce qu'il aurait du faire, d'ailleurs. Tant de choses pouvaient se produire, en trois jours.
Mais il avait senti, au plus profond de lui, qu'il devait la laisser libre de ses choix. Lui même avait été contraint toute sa vie, d'obeir aveuglement, privé de libèrté, il ne souhaitait pas cela pour elle.
Elle devait le suivre de sa propre volonté.
Mais c'était une torture.
Il l'imaginait, agonisante, torturée, son beau visage, crispé par une souffrance intolérable.
Car il pouvait faire confiance à son frère et Bellatrix, ils prendraient leur temps, avant de la tuer.
Il sentit venir une nausée.
Et si elle ne venait pas ? Si elle préférait prendre le risque de rester, plutôt que de venir avec lui ?
Il ne supportait pas l'idée, de ne plus la voir, lui parler. Aurait il seulement le courage de partir sans elle ?
Au soir du troisième jour, elle n'était toujours pas là. Elle ne viendrait pas. C'était une certitude.
Il n'aurait pas du lui laisser autant de temps.
Peut être que Rod l'avait trouvé. Peut être était elle déjà morte.
Ses yeux le picotèrent.
Quoi, il n'allait quand même pas pleurer. Il n'avait pas verser une larme, lorsque sa mère était morte, il n'allait pas le faire pour une fille, qui ne voulait pas de lui.
Pourtant, son coeur se soulevait, à l'idée de ne plus jamais la revoir.
Il aurait aimé savoir si Rod l'avait retrouvé ou pas.
Il.brulait d'envie de lui envoyer un message pour lui poser la question, mais lui dirait il seulement la vérité ? Ou bien l'attirerait il dans un piège ?
C'était trop risqué.
Il soupira.
Il ne parvenait pas à trouver le sommeil. Trois jours qu'il ne dormait pas, ne mangeait pas.
Il guettait son arrivée, en vain.
Il.ne quittait pas l'hôtel, de peur qu'elle y vienne et ne le trouve pas.
Au matin du quatrième jour, il rassembla ses affaires, et attendit dans le hall de l'hôtel.
Les heures passèrent, mais elle ne vint pas.
A midi, il se décida, et se rendit sur la côte.
Un vent violent souflait sur la Manche.
La mèr, furieuse, frappait la falaise, avec rage, y laissant des gerbes d'écume blanche, qui mourraient lentement.
Un épaix brouillard recouvrait la côte, le village, et une petite pluie fine, et glacée, tombait sans discontinuer.
Il observait le bouillonnement de l'eau, au dessous de lui.
Il devait partir, il n'avait que trop tardé.
Il était imprudent de rester d'avantage.
Mais son coeur était déchiré. Il tenait dans les mains une vieille chaussure, qui dans quelques minutes s'éclairerait. Le portoloin l'emmenerait loin de l'Angleterre. Loin de Mia, si elle était encore en vie.
Il hésitait encore. Partir, rester ? C'était un Dylemne cruel.
Le portoloin scintilla. Il était temps.
Il soupira.
Des larmes roulèrent sur ses joues.
- Adieu Mia.
Et soudain une silhouette sombre, à l'allure fantomatique, se découpa sous la brume, la démarche hésitante,
Le coeur de Rabastan manqua un battement.
Elle avança vers lui, et plus elle se rapprochait, plus Rabastan remarquait que quelque chose n'allait pas.
Elle boitait, et lorsqu'il put enfin apercevoir son visage, il le vit crispé par la douleur.
Il se rua sur elle, au moment où à bout de force, elle tomba.
Il la rattrapa.
Le regard de la jeune femme était ravagé par les larmes. Il y accrocha le sien.
- Pardon. Murmura t'elle
Il leva les yeux et les vit alors. Quatre mangemorts approchaient. Parmi eux, se trouvaient son frère et Bellatrix. Et il reconnut la silhouette de Dolohov.
- Il n'y a rien à pardonner. Répondit il.
- Jette ta baguette Rab ! Cria Rodolphus.
- Tu arrives trop tard Rod.
- Ne fais pas ça ! On te retrouvera ou que tu ailles..rends toi maintenant, et il ne te sera fait aucun mal.
Le portoloin brillait, à présent de toute sa puissance.
- Désolé, Rod, mais j'ai choisi une autre voix.
Rabastan jeta un sortilège qui distilla une épaisse fumée noire.
Il tint fermement la jeune femme tandis que le tourbillon magique les entraînait, loin de leur poursuivants. Juste avant de disparaître il aperçut les lueurs des sortilèges.
Trop tard, mon frère. Adieux.
L'arrivée, sur la plage de sable fin de la Grande Motte, fut brutale.
Mia avait perdue connaissance.
Il se releva vivement.
Ils ne pouvaient pas rester là.
Il avait longuement hésité sur le choix de sa destination. A Paris, les Lestrange possédaient un manoir mais Rod l'aurait retrouvé, là bas. Marseille était tentant, mais Rod savait qu'il aimait cette ville. Alors il s'était souvenu de cette étrange petite ville, du Sud de la France, avec ces immeubles aux formes bizarres.
Il y était venu, lors de la première guerre, afin d'y rencontrer des partisans de Voldemort.
Il avait donc opté pour elle.
Il souleva la jeune femme, et transplana. Il la déposa dans l'entrée d'un immeuble et la recouvrit d'un sortilège de désillusion.
Puis, il se mit en quête d'un appartement vide.
Il en trouva un, et transplana à l'intérieur avec la jeune femme.
C'était l'un de ces appartements meublés que les propriétaires louaient à la semaine, ou au mois.
Rabastan déposa Mia sur le lit, la déshabilla, et trouva l'impact de sa blessure. Elle avait reçu un sortilège de Nécrose.
Mais, il y avait plus urgent.
Il promena sa baguette tout le long de son corps, à la recherche d'un traceur.
Il tentait de faire abstraction de la nudité de la jeune femme, mais il ne pouvait rester indifférent, par la beauté de ses formes feminines.
Sa baguette crépita. Il était là, dans l'epaule droite.
Rabastan serra les dents.
Il effaça la bouche de Mia, pour éviter qu'elle ne crie.
- Pardon Mia. Ça va faire mal, mais j'ai pas le choix.
Il découpa une large partie de peau au moyen d'un sortilège.
Elle ouvrit les yeux, emplis de souffrance et de terreur, incapable de crier.
Il attira alors, la minuscule capsule, et la détruisit.
Il soigna la blessure, la peau se reconstitua aussitôt.
Il lui carressa les cheveux.
- Tout va bien, dit il. Tu es en sécurité.
Il la rhabilla de quelques coups de baguette, et lui rendit sa bouche.
- Ou...ou sommes nous ? Qu'est ce.. Que... Tu..
M'as Fait ?
Il lui expliqua.
- On ne peut pas rester là.
- Mal..
- Je sais. Il effaça toutes les traces de leur passage, la souleva et transplana de nouveau.
Il se rendit au Grau du Roy une petite ville, typique du Sud de la France, avec ses rues étroites.
Il la parcourut à la recherche d'une maison à louer.
Il s'y installa.
- Je vais m'absenter, dit il. Il faut que je trouve de quoi te soigner. Je reviens vite.
Il lui restait un peu de polynectar. Il transplana à Marseille, récupéra des cheveux sur un moldu qui marchait rapidement, sous le froid glacial de novembre, et dans une ruelle, mélangea les cheveux à sa potion.
Sur la place de l'hôtel de ville, il se dirigea vers un parc. Devant une fontaine, il tapota la paroi du bassin, contourna la fontaine et traversa un mur transparent.
Il était dans le quartier magique. Le pendant du chemin de traverse. Ici, il n'y avait que des sorciers.
Il se dirigea vers le quartier obscur. Et trouva la boutique d'alchimiste.
Un vieil homme au cheveux blanc, l'accueillit.
Rabastan acheta du polynectar en grande quantité, et du dictame, sous toutes ses formes, ainsi que des potions de guérisons contre la nécrose.
Il retrouva Mia, qui avait de nouveau perdu connaissance. La nécrose s'étendait à présent.
Il insonorisa la maison, et enduisit la plaie, d'une pâte gluante.
Elle hurla. Il lui prit la main.
- Tiens, avale ça.
Il lui fit boire une potion à base de belladone et de jus de dictame.
- Ça va calmer la douleur.
Puis, il lui fit mâcher des feuilles de dictame.
Les jours suivants l'état de Mia empira. Elle était fiévreuse, et délirait.
Pendant deux interminables semaines, il veilla sur elle, la rafraîchissant remplaçant la pâte par une autre, la réconfortant de son mieux. Il somnolait, se réveillait brusquement, inquiet.
Enfin, la fièvre tomba.
Elle ouvrit les yeux, inquiète, et le vit affalé sur un fauteuil, sa main posée sur la sienne, profondément endormi.
Elle se mordit la lèvre, et l'observa, plus émue qu'elle ne l'aurait voulu.
Une vilaine barbe lui mangeait le visage.
De profondes cernes noires ombraient ses yeux.
Il avait prit beaucoup de risque, pour elle, ça ne lui ressemblait pas. Rien de tout cela, ne lui ressemblait. Son attachement à son frère, brisé, jusqu'à cet affrontement...
Peut être disait il vrai, peut être qu'il n'était plus le monstre, qu'il avait été.
Il ouvrit des yeux injectés de sang par le manque de sommeil.
- Salut.
- Salut. Répondit elle. Sa voix était rauque, et faible.
Il avança sa main et elle se ratatina dans son oreiller.
Il suspendit son geste.
- Je ne te ferais pas de mal Mia. Jamais. Je...Je sais que tu as toutes les raisons d'en douter, mais...Je ne prétends pas savoir ce que je ressens, exactement, j'ai pas l'habitude de m'attacher aux gens, ni même de m'y intéresser, mais, je ne supporte pas l'idée qu'il puisse t'arriver quelque chose.
Il posa la main sur son front.
- Tu n'as plus de fièvre.
Il frémit au contact de sa peau, et retira vivement sa main.
- Tu dois mourir de faim. Je vais m'absenter un moment, je reviens.
Elle avait été troublée par son geste, sa peau la brûlait, à l'endroit où il avait posé sa main.
Il sortit.
Il avait besoin de prendre l'air. La tension séxuelle qu'il ressentait était trop forte, il redoutait de perdre le contrôle.
Il acheta des croissants, des vienoiseries dans une boulangerie, des oeufs et du bacon, dans une épicerie.
Il rentra et la trouva endormie. Il hésita à glisser sa main dans ses cheveux, et renonça.
Il se concentra sur la cuisine.
Il entra dans la chambre.
Elle ouvrit les yeux.
Il lui tendit un verre contenant une potion.
- Tiens, bois ça, ça va te redonner des forces.
Elle le but d'un trait. Il lui tendit une feuille de dictame.
- Je n'ai pas de porridge, mais si tu veux un petit déjeuner bien de chez nous, j'ai des oeufs brouillés et des taost aux bacon. Sinon, il y a des vienoiseries et du café, ou du thé.
Elle sourit.
- Des oeufs et du bacon. S'il te plaît.
Il fit apparaître un plateau sur lequel était disposé des taost au bacon grillés, et une assiette remplie d'oeufs brouillés.
L'odeur appétissante flatta les narines de Mia.
Elle devora le contenu du plateau.
- Merci. Dit elle.
- De rien.
- Tu cuisines bien.
- Je compte postuler pour le rôle du meilleur mari.
Elle blémit, et il regretta aussitôt ses paroles.
- Je plaisante Mia. Je t'aide à te retaper et après, si c'est ce que tu veux, chacun de nous ira de son côté.
Elle lui adressa un regard soupçonneux, mais ne répondit pas.
- Comment as tu été blessée ? Demanda t'il.
- J'ai été imprudente, avoua t'elle. Je suis retournée à la librairie, pour récupérer des affaires. Ils me sont tombés dessus presque aussitôt. J'ai réussi à m'enfuir, je ne sais même pas comment.
Il soupira.
- Tu ne t'es pas enfuie, ils t'ont laissé partir.
Elle baissa la tête.
- Ils se sont servis de moi pour t'atteindre. Je suis tellement désolée.
- Ne le sois pas, tu n'y es pour rien. Et puis on est en vie, alors tout va bien.
- Ou sommes nous ?
- Dans le sud de la France, mais, on va pas rester longtemps. Rod ne viendra pas lui même, je doute que le seigneur des Ténèbres lui en donne l'autorisation, ils ne doivent pas chômer, en Angleterre avec la traque de Potter, et des membres de l'Ordre, mais il a des alliés ici, et il connaît tous les endroits où je suis susceptible de me cacher.
- Alors on fait quoi ?
- Il y a des petits villages aux alentours, demain, je louerais une maison, on y restera jusqu'à ce que tu sois rétablie.
- Et après ?
- Après ? Tu feras ce que tu voudras. Tu seras libre, mais...Il faut que tu sache, qu'il te traquera, partout où tu iras. Tu ne peux plus retourner en Angleterre, ni vivre comme avant. Il faudra que tu restes sur tes gardes, tout le temps.
Mia soupira. Une larme roula sur sa joue.
- Tout ça parce que tu t'intéressais à moi.
- Je sais, je suis désolé.
- Mais ça ne change rien Rab ! Sans toi, je n'aurais pas été blessée, je n'aurais pas été obligée de fuir.
- Je sais.
- Pourquoi ? Pourquoi tu as fait ça ?
- Parce que....parce que je... T'aime.
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