18 Fracture.


Dumbledore était mort.
La nouvelle était tombée au matin mais pour Rabastan, cela n'avait rien de surprenant.
A présent, plus rien n'arrêterait Voldemort.

Plus que jamais, il devait être prudent. Il lui fallait se procurer une quantité astronomique de polynectar. Il pouvait en fabriquer, bien sûr, mais c'était un processus long et compliqué.

Il lui fallait en trouver. Il savait ou s'en procurer, mais l'allée des embrumes était l'endroit le plus surveille par les espions de Voldemort.
Il devait pourtant prendre le risque.

Il y régnait une atmosphère survoltée. Pour tous ces adeptes de la magie noire, ce quartier autrefois misérable, méprisé, et peu fréquente, dans lequel une faune hétéroclite, se côtoyait, devenait du pain béni.
Une foule inhabituelle le parcourait.

Les adeptes de la magie noire, ne se cachaient plus.
Même dans le sage chemin de traverse, des stands improvisés vendait toutes sortes d'objet, sencés protéger de la magie noire et des ensorcellement. Des amulettes, des bijoux ornés de runes, et autres.

Rabastan sourit. Rien ne sauverait ces gens de la violence des mangemorts s'ils figuraient sur la liste de Voldemort.

Dagobert Berkan était un petit trafiquant, spécialisé dans la vente d'objets ensorcelés par la magie noire.
Il vendait également des potions interdites par le ministère.

Les mangemorts avaient souvent fait appel à lui.
- Berkan ?

L'homme était grand, et sec. Un visage grêlé par la dragoncelle, à laquelle il avait survécu, une barbe hirsute, qui lui mangeait le visage, et des cheveux poivre et sel, qui lui tombaient sur les épaules, à la façon d'une crinière et lui donnait une apparence lionesque.

- Qui le demande ? Demanda t'il, d'un air méfiant.
- Quelqu'un qui a de quoi payer.
- Payer quoi ?
- Polynectar.
L'homme ricanna.
- Tout le monde en veut aujourd'hui.
- Combien peux tu m'en fournir ?
- Ca dépent. Combien de fric veux tu dépenser ?
- Autant qu'il le faudra.

Le prix était exorbitant, mais il n'avait pas le choix.
- Reviens demain, j'aurais la marchandise.

Rabastan quitta l'allée des embrumes.
Il y retourna le lendemain. Il s'efforçait de ne pas montrer qu'il avait peur, mais en dépit de son apparence, empruntée à un Moldu, il redoutait de se faire prendre.
Mais la transaction se passa sans encombre, et il regagna sa chambre, en toute sécurité.

Quelques jours plus tard, le ministère tomba. Scrimgeour, le ministre de la magie, qui avait succèdé à Fudge, avait été tué, de même que de nombreux membres du ministère.

Ce n'était pas une surprise, pour Rabastan. Après la mort de Dumbledore, c'était l'étape suivante.
Il préferait ne pas penser à la prochaine étape.

Dès la prise du ministère, des rafles de né moldus furent organisées.
Ils étaient interrogés sur le statut de leur sang, accusé d'avoir volé la magie aux sorciers. Comme si la magie pouvait être volée ! C'était absurde.

Les partisans de Voldemort se lâchaient, les moldus subissaient de lourdes pertes. Des catastrophes naturelles, des ponts qui s'effondraient, des explosions, des morts étranges, inexpliquées, s'abattaient sur des innocents, qui ne comprenaient pas ce qui leur arrivait.

La prison d'Azkaban, désertée par ses gardiens, avait relâché tous ses prisonniers.
Les Détraqueurs planaient au dessus du pays, les moldus ne les voyaient pas, mais ils en ressentaient les effets dévastateurs.
Le désespoir, la peur, envahissait le Royaume Uni.
Harry Potter était désormais l'indésirable numéro 1.
Et les membres de l'Ordre serait traqués. Il eut une pensée pour sa soeur, contrainte de fuir et de se cacher avec ses gosses.
Bienvenue dans mon monde, petite soeur.
Ce soir là, Rabastan observait la rue, depuis la fenêtre de sa chambre.
Et il l'aperçut.

L'homme marchait la tête droite, sous la pluie battante. Il était grand et mince, sa démarche un peu raide, son allure altière, ses cheveux noirs, bouclés qui descendaient sur ses épaules, n'étaient pas sans lui rappeler...
Rodolphus !

Rabastan transplana aussitôt. Il ne pouvait y avoir qu'une seule raison pour laquelle il se trouvait là. Mia.

Il avançait droit vers la librairie. Mia en sortit et referma le volet roulant.
Elle ignorait que caché dans l'ombre, un homme la guettait.

Elle se retourna et il surgit devant elle.
- Bonsoir Nott.
- Lestrange.
Si elle avait peur, elle ne le montrait pas.
- Qu'est ce que tu veux ?
- Tu ne devrais pas travailler pour des moldus, c'est dangereux.
- Je suis une sang pur, et je ne me mêlé pas des affaires des mangemorts, je vois pas pourquoi je serais en danger.
- Peut être parce que tu es une traitre à ton sang.
- En quoi le suis je ?
- Tu fréquentes des moldus.
- Et alors ?
- Alors ? Les sang purs qui fréquentent des moldus sont forcément des traîtres.
- C'est pour ça que tu es là ?
- Entre autre. Ou est mon frère ?
- Aucune idée.
- Qu'est ce que tu lui as fait ?
- Moi ? Rien.
- Il faut bien que tu lui ais fait quelque chose, il n'est plus le même, depuis quelques temps.
- Qu'est ce que tu veux que ça me fasse ?
- C'est de ta faute.
- Je n'ai rien fait.
- Menteuse.
- Tu l'as peut être corrompu, mais, lorsque je t'aurais tué, il reviendra vers moi.
- Je doute que ton maître lui accorde son pardon.
- ça j'en fais mon affaire. Je le protégerais, comme toujours.
- Rabastan ne te le pardonnera pas si tu me tue.
-  Il fera la gueule un  moment  mais, finalement, il comprendra que j'ai agi pour son bien.

Il tendit sa baguette.
Elle sortit la sienne, tenta de transplaner, mais, il lui jeta un Stupéfix.
Elle retomba sur le trottoir, à plat ventre.
- Avada...

Il n'eut pas le temps d'en dire d'avantage. Sa baguette s'envola.
Il se retourna brutalement.
- Rab !
- Salut Rod.
- Il faut que je l'élimine.
- Hors de question.
- Tu ne vois pas qu'elle a une mauvaise influence sur toi ?
- Pourquoi ? Parce que pour la première fois de ma vie je pense et j'agis par moi même ?
- Mais regarde toi, tu n'es plus le même. Tu tournes autour de cette fille, comme un chien après son os.
- Ce n'est pas à cause d'elle que j'ai quitté les mangemorts.
- Mais bien sur que si !
- Non ! Dés que je suis sorti d'Azkaban, j'y ai pensé. J'ai perdu le goût de tuer. J'ai envie d'autre chose.

- Mais...on y est ! On a gagné.
- Oui et alors ?
- Alors ? Le monde va enfin devenir tel qu'on l'espérait.
- Tel que tu l'espérais, peut être, moi  je n'ai fait que te suivre. Mais je ke trouve très bien comme il  est.
- Ce n'est pas toi, ça !
- Si c'est moi. Tu n'as pas l'habitude que j'agisse par moi même, pendant toutes ces années, j'ai fait ce que père et toi vouliez que je fasse. Mais c'est terminé. Aujourd'hui je  fais ce que je veux, quand je le veux. Ne t'en  déplaise.

- C'est de sa faute ! C'est elle qui t'a retourné le cerveau.
- Quoi ? Pas du tout !
- Bien sur que si.

Il se retourna vers la jeune femme  et brandit sa seconde baguette.
Rabastan  se plaça devant elle.
- Si tu veux la tuer  il faudra me tuer d'abord.
- Dégage Rab, m'oblige pas à te tirer dessus.
- Fais le, mais je ne te laisserais pas la tuer.
- Alors tant pis pour toi.

Jamais encore les deux frères ne s'étaient affrontés.
Mais tous deux étaient déterminés.

- Tu n'oseras pas me tirer dessus. Affirma Rodolphus.
- Ne m'y force pas.

Rodolphus tenta de lui jeter un Stupéfix, mais Rabastan s'y attendait, il l'évita, et tira sur son frère.

Ce dernier poussa un cri. Son épaule était déboitée, et entaillée, jusqu'à l'os.
Mais il tenait toujours sa baguette.
Rabastan se jeta sur Mia, et transplana avec elle dans sa chambre d'hôtel.

Il la déposa sur le lit, et la libéra des sortilèges.
- Ça va ? Lui demanda t'il.
- Oui. Répondit elle sèchement. Pourquoi ? Pourquoi tu m'as défendu ?
Il soupira.

- Tu aurais préfèré que je le laisse te tuer ?
- Non...Mais...C'est ton frère.
- Ma soeur a envoyé notre  père en prison, il y est mort. La trahison familiale est dans nos gènes, semble t'il.
- Mais...vous étiez si proche....
- Que veux tu que je te dise ? J'ai fait mon choix, je t'ai choisi toi.
- Pourquoi ?
- Tu veux vraiment que je te réponde ? Je...Je tiens à toi. C'est tout.
- Tu tiens à moi ? Mais... Comment ça ?
- Je ne sais pas. Je ne peux pas...expliquer ce que je ressens. Je...j'avais jamais ressenti ça, pour personne.

Elle soupira.
- Rab, je...j'apprécie ce que tu viens de faire, j'imagine sans peine la douleur que tu dois ressentir  après cet affrontement. Je sais combien, quoi que tu dises, tu es attaché à ton frère. Ça me touche énormément, tu sais,  mais...ça ne change rien.
A mes yeux, tu es toujours...
- Un monstre. Oui, je sais.
Je ne te demande rien, n'attend rien de toi. Tout ce que je veux, c'est te protéger.
- Et c'est ce que tu as fait.
- Tu ne comprends pas, tu ne peux plus rester ici.
- Sans blague !
- Je suis sérieux. Il va revenir  et il ne sera pas seul.
- Je sais Rab. Je ne reviendrais pas ici.
- Il faut que tu quittes le pays.
- Ce ne sera pas nécessaire.
- Bon sang ! Il va te traquer, la dehors,  il a à sa disposion une armée d'espions,  qui dans les heures qui viennent auront ta photo.
Ils seront tous heureux, au mieux  de le prévenir, au pire, de te tuer. Tu ne seras en sécurité nulle part.
- Alors quoi ? Je quitte tout ? Comme ça, sur un coup de tête ?
- Oui, et le plus tôt sera le mieux.
- Je.. J'ai besoin  d'y réfléchir.
- Réfléchis vite, alors.
- de toute façon, je n'irais nulle part avec toi.

Ses traits se durcirent.
- Très bien, comme tu veux. Je pars ce soir. Je serais sur la côte de Cornouailles, un petit village du nom de Kerwoick.
La bas, il y a un hôtel, l'Iseult. J'y serais pendant trois jours. Au matin du quatrième, je serais parti pour la France.
- Si tu veux m'y rejoindre, on partira ensemble.
- Je ne veux pas..
- Je sais, tu ne veux pas vivre avec moi. Rien ne t'y oblige. Je veux juste t'aider à quitter le pays. Après....tu feras ce que tu voudras.

- Tu me laisseras partir ?
- Oui, bien sûr.
- Je vais y réfléchir.
- Trois jours.
- J'ai compris.

Elle lui adressa un dernier regard.
- Je..je suis désolée, pour ton frère, et... Merci...de m'avoir sauvé la vie.
- Il n'y a pas de quoi.

Elle lui sourit tristement, et transplana.
Il se laissa tomber sur le lit, et prit sa tête dans ses mains.

Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il avait tiré sur son frère  pour une fille qui ne l'aimait pas.
Aimer....Jusque là, il ignorait même jusqu'à  la signification de ce mot. Lui, amoureux ? Non, c'était impossible. L'amour c'était pour les faible, une niaiserie.
Juste une attirance. Rien de plus.

Pourtant, ce qu'il ressentait  était bien plus fort. S'il ne s'était agi que d'attirance, il l'aurait prise, de force, s'il l'avait fallu, et il l'aurait probablement tué  comme les autres. Jamais il n'aurait affronter son frère, pour un simple désir.
Non, il ne supportait pas l'idée de la perdre.

Il aurait du l'emmener de force. Ne pas lui laisser le choix.  Il avait eu tort de la laisser partir.
Elle le détestait déjà, alors un peu plus, un peu moins, et elle serait vivante.

Rodolphus ne lâcherait pas l'affaire. Il la poursuivrait et il finirait par la tuer.
Cette idée le rendait fou.

Il soupira, se leva, et jeta un dernier regard sur la chambre miteuse.

Il rassembla ses affaires, et transplana.

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