15 Derrière le voile.

Dumbledore avait déjà dévalé les marches, passant devant Neville Londubat et Harry Potter. Lorsque le Mangemort le plus proche s’aperçut de sa présence et l’annonça à grands cris. Rosier  prit aussitôt la fuite, grimpant les marches à quatre pattes comme un singe. Le sortilège que lui lança Dumbledore le ramena en arrière aussi facilement que s’il avait été accroché à un filin invisible…

Rabastan aperçut alors un nouvel arrivant, qu'il n'eut aucun mal à reconnaître.
Regulus Black se joignait  à la fête.

Le traitre  qui avait réussi à quitter le rang des mangemorts  et avait été blanchi par Méredith, se rangeait du coté de ses anciens adversaires.

Rabastan se dit que s'il avait réussi, alors lui aussi, pouvait  parvenir. Certes le jeune Black avait moins de sang sur les mains que lui, mais il avait sauvé Méredith, elle  avait contracté une dette de sang.

Un faible espoir s'alluma en lui. Il tenait peut être une chance de voir le bout du tunnel. Une chance de vivre enfin, la vie qu'il souhaitait, loin de Voldemort, de son frère et Bella. Et peut être, pourrait il convaincre Mia de partager cette nouvelle vie avec lui.
Un enthousiasme nouveau l'envahit.

Seuls deux adversaires continuaient à se battre,
sans s’être apparemment rendu compte de
l’arrivée de Dumbledore. Toujours dissimulé Rabastan retenait sa respiration.
Il avait envie de fuir, mais  redoutait de subir le même sort que Rosier.
Alors il ne bougea plus, comme pétrifié.

Il vit Sirius black  se
baisser pour éviter un jet de lumière rouge jailli de la baguette de Bellatrix. Il éclata de rire en se moquant d’elle :
— Allons, tu peux faire mieux que ça ! s’écria-t-
il, sa voix résonnant en écho dans la vaste salle.

Le deuxième jet de lumière le frappa en pleine poitrine.
Le rire ne s’était pas complètement effacé de
ses lèvres mais ses yeux s’agrandirent sous le choc.

Harry Potter lâcha Neville sans même s’en apercevoir.
Il sauta à bas des gradins en brandissant sa
baguette magique tandis que Dumbledore se
tournait lui aussi vers le socle de pierre.

Sirius sembla mettre un temps infini à tomber.
Son corps se courba avec grâce et bascula lentement en arrière, à travers le voile déchiré
suspendu à l’arcade.

Rabastan vit la peur et la surprise se mêler sur le
visage  si séduisant, de Sirius Black, qui traversa l’antique arcade et disparut au-delà du voile. L’étoffe déchirée se souleva un bref instant, comme agitée par une forte rafale, puis se remit en place.

Rabastan entendit le cri triomphant de Bellatrix
Lestrange.

Puis, un silence pesant s'abattit sur la pièce. Le temps semblait s'être figé.
Et un terrible hurlement  retentit, un cri presque inhumain tant il était chargé de souffrance et d'incrédulité.
- NOOOONNNN !

Rabastan se tourna vers la femme qui avait hurlé. Du fond de la salle,
Méredith, se releva, et se rua sur la stèle.
Elle semblait voler par dessus les gradins.
Elle repoussa ceux qui tentaient de la retenir.

Elle était livide.
Remus Lupin l'attrapa.
Rabastan n'entendit pas ce qu'elle lui dit, mais il était sûr qu'elle avait répondu quelque chose du genre "je ne peux pas vivre sans lui".

Elle le repoussa, et franchit le voile, sans un regard en arrière.

Rabastan était sous le choc.
Il entendit Harry Potter appeler son parrain, comme si ce dernier, avait juste traversé et allait réapparaître un sourire aux lèvres.

Mais Rabastan le savait, il  ne reviendrait pas, ni lui  ni Mèry.
Il vit du coin de l'oeil Regulus Black tomber à genoux et James Potter, se laisser choir sur un gradin.

Méredith était morte, partie pour toujours. Autrefois, il se serait réjouit de cette situation. Rod et lui avait tellement attendu, espèré ce dénouement, mais à présent, il était dévasté.
L'espoir  d'échapper à son  destin de Mangemort disparaissait avec sa soeur.

Il profita de la confusion qui régnait à présent, et quitta subrepticement la salle.
Il sortit du ministère et transplana.

Il erra un long moment, dans les rues détrempées par la pluie fine qui tombait sans discontinuité depuis plusieurs heures.

Voldemort serait furieux de l'échec de cette mission, et la mort de deux de ses ennemis  ne changerait rien à sa rage.
Heureusement, c'était Malefoy qui en subirait les conséquences.
C'était lui qui avait été en charge de la mission.

Il n'avait aucune envie d'y retourner. Il ne voulait plus de cette vie. Mais il n'avait pas le choix, plus maintenant. Quoiqu'il fasse, il aurait toujours le choix entre le marteau et l'enclume.
Entre une vie sans intérêt, aux ordres d'un tyran qui se fichait de lui comme d'une guigne, et tenait sa vie entre ses main, et Azkaban.

Car sans l'aide de sa soeur, sa condamnation serait inévitable.
Peut être même qu'ils seraient encore plus durs, ils pouvaient envisager un sort plus irrémédiable.
Le baiser du détraqueur  flottait dans son esprit tourmenté.

Il avait envie de voir Mia. Même si elle devait le repousser, l'insulter, il ressentait le besoin urgent de l'entendre.

Il était arrivé dans l'un des quartiers les plus mal  famés de Londres.  
Elle était là, dans sa petite jupe tellement courte, qu'on apercevait son strings  lorsqu'elle faisait les cent pas.
Son décolleté plongeant, laissait entrevoir une poitrine généreuse  qui n'avait rien de naturel.
Une moldue.

Une de ces filles, qui vendait son corps pour un peu d'argent.
Un sourire carnassier étira les lèvres de Rabastan.

Il marcha vers elle.
- Salut.
Elle lui sourit. Un sourire sur commande, pas vraiment chaleureux, ni naturel, même un peu triste.

Elle n'était pas vraiment jolie. Trop maigre, le visage un peu trop anguleux, des paupières lourdes, sur un regard éteint.

- Combien ?
- Trois cent.
Il soupira.
Elle n'y allait pas avec le dos de la cuillère.
- Ok. Ou ?
- Il y a un hôtel, au coin de la rue.
Il lui emboîta le pas.

Il n'avait pas tué depuis son évasion, mais il en ressentait le besoin, avec une terrible acuité.
Il paya la,chambre, et suivit la jeune femme.
Elle ne devait pas avoir plus de  vingt cinq ans.

L'espace d'un instant, il se demanda ce qui avait bien pu  lui  arriver  pour qu'elle en soit réduite à se vendre pour du fric.
Il chassa cette idée de sa tête. Depuis quand se posait il ce genre de question ?

La vision de Méredith se jeta à travers le voile, le hantait.
Pourquoi pensait il à elle, dans un moment pareil ?
Elle était morte.
Il était inutile d'y penser. Et puis, c'était Meredith ! Elle était sans importance. Elle aurait juste été une aide précieuse, pour sortir de ce  piège, dans lequel il. s'était enfoncé.

Alors pourquoi ressentait il ce pincement au coeur ?

La chambre était minable. Le papier délavé, déchiré par endroit,  représentait de grosses fleurs.

Il jeta un regard peu amène au lit, dont la couette était couverte de tâches. Il préférait ne pas savoir d'où elles venaient.

Il sourit.
Depuis quand était il devenu aussi délicat ? Il sortait d'Azkaban, une cellule minuscule  pleine de courant d'air et de poussière. Il dormait dans un petit lit en fer rouillé dont les ressorts du sommier perçait  le matelas crasseux, aussi mince qu'un sandwich de gare moldue.

Il n'allait quand même pas faire le difficile.
Elle attendait, indécise.
- Déshabille toi.

Elle obéit, docile.
D'ordinaire, à ce stade, il ressentait une certaine excitation, à l'idée de ce qu'il allait faire. Mais là, rien. Juste de l'ennui, l'envie d'en finir.
Il se leva et la poussa brutalement sur le lit.

- Hey, vas y doucement, je donne pas dans le SM, moi.
Il ne l'écoutait pas. Il dégraffa son jean et baissa son sleep.
L'image de Mia s'imposa à lui, et il recula.

- Ça va pas ? Tu veux que je t'aide ? Minoda la fille 
Elle avança la main vers son entrejambe.
D'un geste vif, il lui saisit le poignet.

- Non !
Il jeta sur le lit une liasse de billet, se rhabilla prestement et sortit sa baguette.
Elle l'observait, surprise.

Il l'oublieta  et quitta la chambre. Elle ne saurait jamais ce  à quoi elle avait échappé.
Il oublieta le gérant de l'hôtel, et disparut dans la nuit.

Ça ne lui était jamais arrivé auparavant. Il faisait l'amour, étranglait, et éventrait, et la frustration disparaissait, jusqu'à la fois suivante.
Mais l'image de Mia le poursuivait. Il entendait sa voix lui répéter qu'il était un monstre.

Elle l'obsedait.
La dernière fois qu'il avait ressenti ça, c' était pour Andromeda Black.

Il s'était senti si frustré, si furieux, lorsqu'elle s'était enfuie avec ce sang de bourbe ! Comment avait elle pu le préférer à lui ? Rabastan Lestrange, un sang pur, issu de l'une des plus ancienne et des plus nobles famille de sorcier ?

Ce qu'il avait fait subir à Méredith, à cause d'elle, le hantait encore.
Il pensait alors l'avoir oubliée, et il avait appris qu'elle s'était mariée, et avait eu un enfant, avec ce moins que rien.
Nymphadora ! C'était le nom de l'enfant.

Il avait rit. Il n'y avait que les Black, pour donner à leur rejeton des prénoms aussi ridicules, sous prétexte d'une obscure tradition familiale.

Mais la nouvelle avait ravivé chez lui, sa rage et sa frustration.
Il s'était mis à la traquer et avait fini par la trouver.

Certes la maison était incartable, et certainement sous le coup du sortilège fidélitas. Mais Rabastan était sur qu'elle n'aurait jamais confie la sécurité de  sa famille, à une tierce personne. Elle était sûrement le gardien du secret.

Il ne pouvait trouver la position exacte de la  maison, mais il savait  qu'elle était là, quelque part.
Alors il l'avait guetté, sous des apparences diverses, grâce au polynectar.
Et enfin, sa patience avait payée.

Elle était apparue dans la rue,  poussant un landeau, comme une vulgaire moldue.

- Bonsoir Andromeda !
Il avait reprit sa véritable apparence.
Il avait lu la peur dans ses yeux  et un sourire triomphant avait étiré ses  lèvres.

Elle avait crispé ses mains sur la poignée du landeau.
- Rabastan !
- Alors c'est la que tu te cachés.
- Qu'est ce que tu veux ?

Elle avait sortit sa baguette  pour transplaner  mais il avait jeter un antitransplanage sur une circonférence d'un kilomètre.
- Tu veux déjà t'en aller ? Tu ne m'as même pas présenté ta sang mêlée.
- Un antitransplanage ? Bien joué. Admit elle.
- Je ne suis pas un débutant.
- Non, tu es un tueur.

Il avait sourit.
- Et tu ferais bien de t'en souvenir.
Il agita sa baguette et lui jeta un sortilège, qu'elle contra, avec un bouclier, mais le choc l'avait propulsé loin du landeau.

Elle agita de nouveau sa baguette  et jeta un sort de protection autour du landeau.
- Tu ne crois quand même pas que ça va m'arrêter ?

Il jeta un nouveau sortilège  qu'elle tenta de contrer, en vain, un cercle de flammes entoura le landeau.
Elle hurla.

- Non ! Pas mon enfant !
- Ah ah, si tu essaies d'intervenir  le feu le d'évorera.

Elle avait toujours eu peur du feu. Depuis que Bellatrix avait jeté un feudeymon qui avait bien failli les tuer, elle et le petit Sirius Black. Elle avait à peine dix ans.
Son père les avait sauvés in extrêmis, mais elle en avait gardé une véritable  terreur.

Un nouveau cercle de flammes les entoura  et elle poussa malgré elle, un cri de frayeur.
- Voilà  c'est toi et moi Andromeda. Ça aurait toujours du être toi et moi.
- Je ne t'aimais pas, Rab. 
- Tu étais à moi ! m'appartenais. 
- Je n'appartiens à personne !

Un sourire cruel,  étira ses lèvres.
- Effectivement ! Les morts n'appartiennent à personne.
- Je ne serais pas aussi facile à tuer que tu ne le penses.

Elle  jeta des flots de sortilèges sur lui, mais protègé par son bouclier, il riposta.

Ils rivalisaient de puissance. Les sortilèges les plus complexes, les plus meurtriers se succédèrent.
Tous deux étaient blessés grièvement mais ni l'un ni l'autre  ne cédaient d'un pouce.
Il se serait sûrement entretués  si des Auror, prévenus par Ted Tonks n'étaient intervenus.
Rassemblant ses dernières forces  Rabastan avait transplané.

Par la suite, il n'avait jamais retrouvé la trace d'Andromeda, et il y avait eu Azkaban.

Mais elle était sortie de son esprit. A présent  celui ci était occupé par Mia  et Morgane soit louée, ce  n'était pas une Black.

La Malédiction des couples Black Lestrange, ne le concernait plus.
Mais elle avait fait deux victimes de plus  Méredith et Sirius, avaient trouvé la mort.

Cette malédiction  provoquait une attirance obsessionnelle, entre les membres de ces deux familles, issues d'une même lignée, celle de Morgane la fée.
Mais, aucun de ces couples ne pouvait être heureux.

Il était soulagé d'en être débarrassé, mais Mia, était malgré tout, hors de portée. La Malédiction avait emporté son seul espoir d'etre un jour heureux avec elle. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top