14 la Prophetie Perdue
Rabastan observait la lutte.
Les étagères s'effondraient les unes sur les autres, en laissant échapper les échos étranges et fragmentés des paroles de prophètes fantomatiques libérés de leurs sphères.
Rabastan aperçut Harry Potter, il se rendait vers un passage, dont la voie était libre et il vit
Ron Weasley, sa soeur Ginny et Luna Lovegood le dépasser en courant, les bras au-dessus de la tête.
Dolohov
l'attrapa alors par l'épaule. Il entendit Hermione Granger
crier : « Stupéfix ! » et le mangemort le relâcha aussitôt.
Ils étaient arrivés au bout de l'allée quatre-
vingt-dix-sept.
Rabastan dut se lancer à sa poursuite, à contre coeur.
Il le vit tourner à droite et le suivit. la voix d'Hermione Granger exhortait Neville Londubat à aller plus vite. Devant eux, une porte était entrouverte. Rabastan apercevait les reflets étincelants de la cloche de cristal. Il vit les enfants se ruer à travers l'embrasure, la prophétie
toujours serrée dans la main de Potter.
Lorsque le dernier fut passé ils
claquèrent la porte derrière eux.
- Collaporta ! haleta Hermione Granger et le panneau se scella de lui-même dans un étrange bruit de
succion.
Lucius Malefoy rugit :
- Ne t'occupe pas de Nott, laisse-le, j'ai dit...
Ses blessures ne seront rien aux yeux du Seigneur des Ténèbres comparées à la perte de la prophétie.
Jugson, reviens ici, nous devons nous organiser !
Nous allons nous répartir deux par deux pour les
chercher. N'oubliez pas, il faut ménager Potter
jusqu'à ce qu'on ait récupéré la prophétie, vous pouvez tuer les autres si nécessaire... Bellatrix,
Rodolphus, vous prenez à gauche, Crabbe,
Rabastan, à droite, Jugson, Dolohov, la porte devant vous, Macnair et Rosier par là, Rookwood, ici, Mulciber, tu viens avec moi !
Rabastan soupira. Il N'aimait pas Crabbe. Son visage porcin, n'avait d'égal, que son cerveau étriqué.
Quoi qu'il en soit, il obeit à Lucius, ce qu'il détestait tout autant.
La voix de Rodolphus résonna soudain.
- NOUS LES TENONS, ILS SONT LA DEDANS.
Rabastan et Crabbe se dirigèrent vers lui.
Ils testèrent plusieurs portes, en vain, les enfants, étaient parvenus à les sceller.
Crabbe aperçut une porte qui n'était pas encore fermée. Il se jeta dessus de toute son poids. Il s'étala sur le sol, entraîné par son poids.
Rabastan jeta un sortilège à Luna Lovegood, qui tentait de sceller la porte. Elle s'envola, et atterrit sur une table. Elle glissa le long de sa surface et tomba lourdement sur le sol, les bras en croix.
Il avait agi pour sauver la gamine. Bella s'aprêtait à la tuer.
- Attrapez Potter ! Hurla Bellatrix.
Elle s'élança vers lui, mais il l'évita, et fila dans l'autre sens.
A ce moment là, Ron Weasley, jeta un sortilège sur un réservoir, dans lequel baignait des cerveaux.
Le temps sembla se figea. Tous les regards, y compris ceux des mangemorts se posèrent sur le réservoir, d'où un cerveau jaillit hors du liquide vert, tel un
poisson sautant hors de l'eau. Pendant un instant, il resta suspendu dans les airs, puis il s'envola vers Ron en tournant sur lui-même et des rubans d'images mouvantes se mirent à flotter dans son sillage en se déroulant comme des bobines de film.
- Ha ! ha ! ha ! Harry, tu as vu ? dit Ron Weasley qui regardait le cerveau offrir le spectacle de son
intimité. Harry, viens voir, touche-le, ça doit faire un drôle d’effet…
— RON, NON ! Hurla Harry Potter.
Lorsqu’il se rua en avant, il était déjà trop
tard, Ron Weasley avait attrapé le cerveau entre ses mains tendues.
Dès qu’ils entrèrent en contact avec sa peau, les
tentacules s’enroulèrent comme des cordes autour de ses bras.
— Harry, regarde ce qui se passe… Non… Non…
Je ne veux pas… Non, arrêtez… arrêtez…
Mais les fins rubans s’entortillaient à présent
autour de sa poitrine. Il avait beau tirer dessus, les déchirer, le cerveau se collait à lui comme le corps d’une pieuvre.
— Diffïndo ! hurla Harry Potter essayant de trancher les tentacules qui enserraient le jeune sorcier, mais ils ne cédèrent pas.
Il tomba à terre en se débattant contre ses
liens.
— Harry, il va étouffer ! s’écria Ginny,
immobilisée par sa cheville cassée.
Un éclair de lumière rouge, jaillit de la baguette magique de l’un des Dolohov et
l’atteignit en plein visage. Elle bascula sur le côté
et resta étendue sur le sol, inconsciente.
— SDUBÉVIGZ ! hurla Neville, la baguette
d’Hermione pointée sur les Mangemorts.
SDUBÉVIGZ ! SDUBÉVIGZ !
Mais rien ne se produisit. Rabastan jeta lui aussi à Neville Londubat un sortilège de Stupéfixion qui le manqua de quelques centimètres. Il ne restait plus qu'eux deux pour affronter leurs cinq adversaires.
Crabbe et Rodolphus
projetèrent des rayons argentés semblables à des flèches qui les manquèrent mais
creusèrent deux gros trous dans le mur, derrière eux.
Harry Potter prit la fuite en voyant Bellatrix
Lestrange se ruer sur lui. Tenant la prophétie au-
dessus de sa tête, il courut vers l’autre bout de la pièce.
Les Mangemorts le
pourchassèrent en renversant tables et chaises sur
leur passage mais n’osaient pas lui jeter de sorts, de peur de briser la prophétie. Il fonça vers la
seule porte encore ouverte, celle par laquelle les
Mangemorts étaient eux-mêmes entrés.
Franchissant la porte, il courut quelques pas et
sentit alors le sol disparaître…
Il dévala brutalement les grands gradins de granit en rebondissant de marche en marche
jusqu’à ce qu’il atterrisse sur le dos, dans un choc
qui lui coupa le souffle, tout au fond de la fosse où une arcade se dressait sur son socle. Le rire des
Mangemorts résonna dans la salle.
Ils descendirent tous les cinq vers lui tandis que
d’autres arrivaient par d’autres portes et sautaient à leur tour de gradin en gradin. Harry Potter se releva,
mais ses jambes tremblaient si fort qu’elles avaient
du mal à le soutenir. Il tenait toujours dans sa
main gauche la prophétie miraculeusement
intacte, sa main droite serrée sur sa baguette
magique. Il recula en jetant des coups d’œil autour de lui pour essayer de surveiller tous les Mangemorts à la fois.
Ses jambes heurtèrent alors quelque chose de solide. Il avait atteint le socle sur lequel s’élevait l’arcade.
Reculant toujours, il
grimpa dessus.
À cet instant, les Mangemorts s’immobilisèrent
et le fixèrent des yeux. Certains avaient la
respiration aussi haletante que lui. L’un d’eux, Crabbe, saignait abondamment, Dolohov, délivré du maléfice du Saucisson, ricanait, sa baguette pointée droit sur le visage de Harry.
— Potter, c’est la fin du chemin, pour toi, dit
Lucius Malefoy de sa voix traînante en enlevant sa
cagoule. Maintenant, donne-moi cette prophétie,
comme un gentil garçon.
— Laissez… Laissez les autres repartir libres et
je vous la donnerai ! assura Harry Potter désespéré.
Quelques Mangemorts éclatèrent de rire.
— Tu n’es pas en position de marchander,
Potter, dit Lucius Malefoy, son visage blafard rougissant de plaisir. Vois-tu, nous sommes dix et
tu es seul… Dumbledore ne t’aurait-il pas appris à compter ?
— Il d’est bas zeul ! cria une voix au-dessus
d’eux. Je zuis là auzzi !
Neville Londubat
descendait maladroitement les gradins, sa main
tremblante crispée sur la baguette d’Hermione Granger.
— Neville… non… retourne auprès de Ron…
— SDUBÉVIGZ ! s’écria Neville en pointant sa
baguette sur chacun des Mangemorts à tour de
rôle. SDUBÉVIGZ ! SDUBÉ…
Rodolphus le saisit alors par-derrière et lui plaqua les bras contre les flancs. Neville se débattit et donna des coups de pied, provoquant des éclats de rire chez les Mangemorts.
— C’est Londubat, n’est-ce pas ? dit Lucius
Malefoy d’un ton narquois. Ta grand-mère a l’habitude de perdre des membres de sa famille pour les besoins de notre cause… Ta mort ne représentera pas un grand choc pour elle.
— Londubat ? répéta Bellatrix.
Son visage émacié s’éclaira d’un sourire
véritablement maléfique.
— J’ai eu le plaisir de rencontrer tes parents,
mon garçon.
— JE LE ZAIS BIEN ! rugit Neville.
Il se démena alors avec tant de force que Rodolphus s’écria :
— Que quelqu’un le stupéfixe !
— Oh, non, non, non, dit Bellatrix.
Elle paraissait transportée, débordante
d’excitation. Son regard se porta sur Harry puis à nouveau sur Neville.
— Voyons plutôt combien de temps peut tenir
Londubat avant de s’effondrer comme ses
parents… À moins que Potter préfère nous donner
la prophétie ?
— DE LA DODDE ZURDOUT BAS ! s’exclama Neville qui paraissait hors de lui, donnant des coups de pied, se tortillant en tous sens tandis que Bellatrix s’approchait de lui, sa baguette levée.
- DE LA DODDE ZURDOUT BAS, HARRY !
Bellatrix brandit sa baguette magique.
— Endoloris !
Neville poussa un cri et releva les genoux contre
sa poitrine. Rodolphus qui l’immobilisait le
maintint un bref instant au-dessus du sol puis il le lâcha et Neville tomba brutalement, dans des
convulsions et des hurlements de douleur.
— C’était juste un avant-goût ! dit Bellatrix.
Elle releva sa baguette et les hurlements de
Neville s’interrompirent. Recroquevillé à ses pieds, il sanglotait. Bellatrix se tourna alors vers Harry.
— Et maintenant, Potter, ou bien tu nous donnes la prophétie, ou bien tu devras regarder
ton cher ami mourir dans les pires souffrances !
Harry Potter n’eut pas besoin de réfléchir. Il n’avait pas le choix. La prophétie était restée si longtemps serrée dans sa main qu’elle était brûlante lorsqu’il la tendit à Malefoy. Celui-ci fit un bond en avant pour s’en saisir.
Au même instant, loin au-dessus de leurs têtes,
deux autres portes s’ouvrirent à la volée et sept autres personnes se précipitèrent dans la salle :
Sirius Black, Meredith Lestrange, Remus Lupin, Alastor Maugrey, Nymphadora Tonks, Kingsley Shakelbott, et James Potter.
Malefoy se retourna, sa baguette brandie, mais
Tonks lui avait déjà décoché un éclair de
stupéfixion. Harry Potter n’attendit pas de voir si elle avait visé juste. Il plongea au bas du socle de pierre et courut se mettre à l’abri.
Les Mangemorts
étaient complètement désemparés face à l’attaque soudaine des membres de l’Ordre qui faisaient pleuvoir sur eux un déluge de sortilèges en sautant de gradin en gradin.
Les mangemorts réagirent aussitôt, et répliquèrent violemment au déluge de sortilèges que les nouveaux arrivant, faisaient pleuvoir sur eux.
Le sol de pierre explosa frappé par un sortilège qui creusa un cratère à l’endroit où la
main de Neville s’était trouvée quelques secondes auparavant.
Macnair surgit soudain, son bras vigoureux saisit le cou de Harry.
Il le souleva si haut, que ses orteils touchaient à peine le sol.
— Donne-la-moi, gronda t'il à son oreille,
donne-moi la prophétie…
Il serra avec force la gorge de Harry qui
en eut le souffle coupé.
Rabastan recula dans l'ombre. Il ne voulait pas être mêlé à ce combat, il se dissimula, derrière un sortilège de désillusion, et observa la bataille.
Ce n'était pas de la lâcheté. En d'autres temps, il aurait sûrement pris du plaisir à tuer ses adversaires, mais il y avait Mia, et s'il voulait avoir une chance de la séduire, il devait rester à l'écart des combats.
Il aperçut Sirius Black aux prises avec Dolohov, à trois mètres de lui. Shakelbott
affrontait Crabbe et Travers en même temps.
Nymphadora Tonks, à mi-hauteur des gradins, jetait des sorts à sa tante
Bellatrix.
Méredith dos à dos avec Sirius, affrontait Rosier et Rodolphus. James Potter et Remus Lupin enchaînaient les sortilèges contre les Carrow.
Mais personne ne semblait se rendre
compte que Harry Potter était en train de mourir. Il retourna sa baguette vers le flanc de son agresseur mais il
n’avait plus assez de souffle pour prononcer une incantation. À tâtons, Macnair cherchait la main dans laquelle Harry tenait la prophétie…
— AARGH !
Neville avait soudain bondi. Incapable
d’articuler convenablement une formule magique,
il avait enfoncé la baguette d’Hermione à travers l’une des fentes qui permettaient au Mangemort de voir sous sa cagoule. L’homme lâcha aussitôt Harry en poussant un hurlement de douleur.
Harry fit volte-face et lança d’une voix haletante :
— STUPÉFIX !
Le Mangemort bascula en arrière. L’un de ses
yeux était enflé et injecté de sang.
— Merci ! dit Harry à Neville.
Il l’écarta d’un geste pour laisser passer Sirius
toujours aux prises avec Dolohov.
Tous deux étaient engagés dans un duel si acharné qu’on n’arrivait plus à distinguer leurs baguettes.
Le pied de Harry Potter entra alors en contact avec un objet rond et dur sur lequel il glissa. Pendant un instant, il crut avoir lâché la prophétie mais il vit
l’œil magique de Maugrey qui roulait sur le sol.
Son propriétaire était allongé sur le flanc, la
tête ensanglantée, et son agresseur se ruait à
présent sur Harry et Neville. C’était Rosier, son long visage blanchâtre tordu dans une expression
de joie.
— Tarentallegra ! s’écria-t-il, sa baguette
pointée sur Neville.
Les jambes de Neville se mirent aussitôt à
gigoter en dansant frénétiquement les claquettes.
Déséquilibré, il tomba une nouvelle fois par terre.
— Et maintenant, Potter…
Rosier fendit l’air de sa baguette, comme il l'avait fait précédemment avec Granger.
- Protego.
Il sentit quelque chose passer en travers de son
visage, comme la lame émoussée d’un couteau,
avec une force qui le projeta sur le côté et le fit tomber sur les jambes de Neville, toujours agitées de mouvements désordonnés.
Le charme du Bouclier avait cependant atténué la puissance du
maléfice.
Doholov leva sa baguette.
— Accio proph…
Sirius surgit de nulle part et heurta Dolohov de
plein fouet d’un grand coup d’épaule qui le
précipita à plusieurs mètres. Cette fois encore, la prophétie avait glissé jusqu’à l’extrémité de ses doigts mais Harry était parvenu à la retenir dans sa main. Sirius et Dolohov engagèrent aussitôt un duel acharné. Leurs baguettes magiques flamboyaient comme des épées, dans un jaillissement d’étincelles.
Une nouvelle fois, Dolohov fendit l’air de sa baguette, comme il l’avait fait avec Harry et
Hermione. Harry se leva d’un bond et hurla :
— Petrificus Totalus !
Bras et jambes à nouveau figés, Dolohov
bascula en arrière et atterrit violemment sur le dos.
— Bien joué ! s’écria Sirius Black en forçant son filleul à se baisser pour éviter deux éclairs de stupéfixion qui volaient vers eux. Et maintenant, tu vas sortir
de…
Tous deux se baissèrent à nouveau. Un jet de
lumière verte avait manqué Sirius de peu. De
l’autre côté de la salle, Rabastan vit la fille d'Andromeda Tonks tomber des gradins, sa silhouette flasque dégringolant de
marche en marche. Bellatrix, triomphante, revint en courant se jeter dans la mêlée.
— Harry, prends la prophétie, emmène Neville
et va-t’en d’ici ! cria Sirius Black qui se ruait déjà vers
Bellatrix.
Kingsley affrontait Rookwood dont le visage grêlé n’était plus masqué par sa cagoule. Un autre jet de lumière verte vola au-dessus de sa tête au moment où le jeune Potter se précipitait vers Neville.
— Tu peux te relever ? hurla-t-il à son oreille.
Ses jambes étaient toujours agitées de
mouvements violents et incontrôlables. Harry hissa Neville dont les jambes folles
étaient incapables de le porter.
Soudain, Lucius Malefoy bondit sur eux et les fit tomber en arrière,
les jambes de Neville gigotant frénétiquement,
comme les pattes d’un scarabée renversé sur le
dos. Harry avait tendu le bras gauche au-dessus delui pour essayer de protéger la petite boule deverre.
— La prophétie, donne-moi la prophétie,
Potter ! gronda t'il
à sonoreille.
— Non… Laissez-moi… Neville, attrape-la !
Harry fit rouler le globe de verre sur le sol.
Pivotant sur le dos, Neville le ramassa et le serracontre sa poitrine. Malefoy dirigea alors sa
baguette sur Neville mais Harry retourna la siennepar-dessus son épaule et cria : « Impedimenta ! »
Malefoy fut projeté en arrière, libérant Harry
qui se releva en hâte. Emporté par son élan,
Malefoy heurta de plein fouet le socle de pierre surlequel Sirius et Bellatrix s’affrontaient en combatsingulier. Il pointa à nouveau sa baguette sur
Harry et Neville mais avant qu’il ait eu le temps deprononcer la moindre formule, James Potter avait surgi
entre eux.
— Harry, rassemble les autres et PARTEZ TOUS !
Harry saisit Neville par l’épaule et le hissa sur le
premier gradin. Ses jambes secouées de
convulsions ne pouvaient toujours pas supporter
son poids. Harry le souleva de toutes ses forces etparvint à lui faire monter un autre gradin.
Un sortilège heurta alors le banc de pierre qui
s’effondra sous les pieds de Harry. Il retomba sur
le gradin inférieur. Neville, les jambes toujoursgigotantes, s’affala sur celui du dessous et glissa la
prophétie dans sa poche pour la mettre à l’abri.
— Viens ! dit Harry d’un ton désespéré en
saisissant Neville par sa robe. Essaye simplement
de pousser avec tes jambes.
Dans un effort colossal, Harry le hissa à
nouveau mais soudain, la robe de Neville se
déchira sur toute la longueur de la couture gauche.
Le petit globe de verre tomba de la poche et avantque l’un d’eux ait pu le rattraper, l’un des pieds deNeville le heurta dans un mouvement convulsif. Lasphère s’envola vers la droite et se fracassa sur legradin inférieur, trois mètres plus loin.
Contemplant les débris de verre avec une
expression d’horreur, ils virent une silhouette d’unblanc nacré, aux yeux immenses, s’élever dans lesairs. Personne d’autre n’avait remarqué
l’apparition. Harry voyait remuer les lèvres
fantomatiques mais dans les cris, les hurlements
et le tumulte des combats, il ne put entendre le
moindre mot de la prophétie. La silhouette s’arrêtaalors de parler et se volatilisa.
— Harry, je zuis désolé ! s’écria Neville, le
visage angoissé, ses jambes s’agitant en-tous sens.
Je zuis vraibent davré, Harry, je de voulais bas…
— Ça n’a pas d’importance ! coupa Harry.
Essaye simplement de te remettre debout et filons
de…
— Dubbledore ! s’exclama brusquement
Neville.
Il gardait les yeux fixés par-dessus l’épaule de
Harry et son visage luisant de sueur paraissaitsoudain transporté.
— Quoi ?
— DUBBLEDORE !
Harry se retourna. Au-dessus de leurs têtes,
debout dans l’embrasure de la porte qui donnait
sur la salle aux Cerveaux, se tenait Albus
Dumbledore, sa baguette magique levée, le visage
pâle et furieux. Harry sentit une sorte de déchargeélectrique traverser chaque particule de son corps
– ils étaient sauvés !
Rabastan écarquilla les yeux.
Cette fois, ils étaient perdus !
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