20 ~ Astéria ☆

« Je suis au fond de l'abîme, et je ne sais plus prier. » — Arthur Rimbaud

Minuit. Pourquoi je tremble ? Je suis là, assise dans l'obscurité effrayante de ma chambre. Mes draps sont froids, et je tremble, je tremble. Mes mains sont glacées, ma nuque est brûlante, mon dos bouillant, j'ai froid jusqu'au fond du coeur. Je cherche quelque chose à serrer avec vigueur, n'importe quoi, vite ! Mais rien, il n'y a rien ! Personne ! Pas de chaleur réconfortante, pas de mots envoûtants, pas de mains à serrer très fort, pas de corps à serrer jusqu'à en mourir. Alors, j'agrippe ma couette à pleine main, je serre aussi fort que je peux, avec l'espoir que ce creux épouvantable qui grandit en moi se désagrège. Mais, il fleurit toujours plus, le vertige, le vide d'une hauteur vertigineuse, il m'aspire, et l'épouvante me terrasse de l'intérieur.  Quand est-ce que cela s'arrêtera ? Quand est-ce que je pourrai enfin me reposer ? Chaque nuit, j'attends comme ça que le sommeil vienne me trouver, comme Roméo vient trouver sa Juliette, mais, tragiquement, chaque nuit je suis déchirée. Chaque nuit, je me noie dans l'horreur, ma propre horreur. Cependant, je me battrai. Je me battrai coûte que coûte pour surmonter ça. Et, j'y arriverai. Je me débrouillerai. On peut toujours plus que ce qu'on pense. Pourquoi cela serait différent dans mon cas ?

J'agrippe toujours mes draps, avec une ardeur telle que mes jointures sont toutes blanches. En fait, je ne serre rien. Juste du coton. Ma couette est aussi vide que moi. Comme une poupée de chiffon, on m'a remplie de coton, juste comme ça, juste pour combler les lacunes, puis ça s'est tassé au fond de moi. J'attends celui qui saura faire de ce tas de coton tout un ciel bleu-roi, étoilé, avec des lunes et des planètes suspendues, celui qui saura rallumer mes étoiles que j'ai brûlées malgré moi. Cela doit bien exister, sinon la vie serait bien trop terne et il n'y aurait plus personne.

Mes paupières me picotent légèrement et un calme diluvien m'envahit. Je crois que la sérénité est venue me trouver avant le sommeil. Sans doute a-t-il encore quelques heures de retard. Qu'importe, j'attendrai. Toute la vie, s'il le faut.

~

Trois heures. Je ne dors toujours pas. J'ai été si désarmée, si démunie, si vulnérable face à Aleksi. Je n'arrête pas d'y penser. Pourquoi est-ce que face à lui toutes mes défenses tombent ? Je lui ai tout avoué sur un coup de tête, sans trop y réfléchir, cela ne me ressemble pas ; où est donc passée celle qui réfléchit à deux fois avant d'agir, de parler ? Celle qui contrôle tout, où est-elle ? Ça fait un moment qu'elle n'est plus là. Et, je n'aime pas trop. Je misais sur la prévention, la sécurité, là je suis en train de perdre tout contrôle. Mais, d'un autre côté, cela change de la "routine" et cela m'enivre. Est-ce une bonne chose ?

Soudain, une idée me traverse l'esprit, tout d'un coup, comme une comète surgirait dans le cosmos au moment où on s'y attend le moins. Si je suis autant démunie face à Aleksi, si je ne contrôle plus rien face à lui, c'est que... Non, il doit y avoir autre chose. Il n'y a pas eu de coup de foudre, pas de papillons, rien. Ou peut-être que si pour les papillons. Mais quand même, cela ne doit pas être ça. Je ne veux pas tomber. Oh, et puis il est tard, mon cerveau fatigue et disjoncte. Je le saurais si c'était ça... Mon inconscient doit se tromper, comme lorsque je pensais pouvoir faire confiance à Lana et Alison. Je m'en serais rendue compte.

Néanmoins, mon cerveau ne semble pas du même avis. Les mêmes images tournent en boucle, celles du moment où il m'a pris dans ses bras. Mais en même temps, j'ai l'impression que cela eu lieu dans un songe, tant cela me paraît irréel. Je m'étais sentie si bien à cet instant, j'avais eu l'impression de planer, mais sans avoir rien pris. C'est irréfutable. Je ne peux pas le nier. Cependant, cela ne constitue en rien une preuve. Il faudrait que je dorme, voilà une chose sûre.

~

Quatre heures. La semaine prochaine, il y a la soirée chez Jace. J'espère que ça ira, que tout ira bien. J'espère ne voir personne complètement ivre au point de ne plus se rappeler de la soirée, ou du moins j'espère qu'Aleksi n'en fera pas partie. J'admets que cela m'effraie un peu, pourtant ça ne devrait pas. Hier, Aleksi m'a promis qu'il resterait sobre, parce que je lui ai avoué que j'avais peur, je n'ai jamais fait de soirées de ma vie, à part des soirées pyjamas, et j'ai peur qu'il y ait trop de personnes que je ne connais pas. Il m'a répondu de me lâcher, d'arrêter de m'inquiéter pour rien, et qu'il resterait avec moi.

Je tremble toujours, pourquoi ? Je n'arrive pas à me calmer. Je n'ai aucune raison de stresser, à part peut-être les contrôle de la semaine. Je ne comprends pas, d'habitude, après avoir écrit tout ce qui se passe dans ma tête, j'ai envie de dormir, cela m'apaise, mais là ça ne fonctionne pas. Je ne me comprends plus...

~

Neuf heures. J'ouvre les yeux. J'avais fini par m'endormir de fatigue aux alentours de cinq heures. Je m'étais réveillée toutes les heures, tremblante et en sueur. Je décide de me lever avec douceur, ce que je regrette aussitôt en voyant les murs, le sol, ma porte, mes livres, tout, tourner et tanguer. Je soupire et me dis que c'est sûrement de la fatigue, et qu'avec une bonne tasse de thé et un bon petit-déjeuner cela devrait passer. Je salue mes parents, qui attablés, ont déjà attaqué avec des toasts pour mon père et de la brioche pour ma mère.

« Bien dormi ? me demande mon père

— Moyen, avoué-je

— Trop d'écrans, probablement, souligne-t-il

J'hoche la tête. À quoi bon mentir, si d'énormes cernes violets sont imprimés sous mes yeux ? La faim me tiraille l'estomac et je porte d'abord ma tasse de thé fumante à mes lèvres avant de prendre un morceau de brioche. A peine ai-je eu le temps de mordre dedans, de mastiquer et d'avaler qu'une envie de vomir me prend soudain l'estomac. Malgré tout, je reprends une gorgée de thé. Ce que je regrette aussitôt. Je me précipite vers les toilettes sous les exclamations déconcertées de mes parents et recrache le peu que contenait mon estomac. Les yeux larmoyants, je m'assois sur le carrelage glacé et m'éponge le front, en sueur.

— Ça va ? questionne mon père en passant la tête par le battant de la porte, le front plissé par l'inquiétude

J'acquiesce de la tête et souffle un bon coup avant de me relever, tremblante. Je ne comprends pas vraiment ce qu'il m'arrive.

— À la diète, blague ma mère en m'ébouriffant les cheveux quand je sors, oh là ! fait-elle, assieds-toi !

Je tremble encore. Ma main tressaute toute seule. Malgré tout, je reste calme et m'assois à la cuisine. Ma mère me tend un verre d'eau et deux morceaux de sucre que j'absorbe doucement. Je me sens soufflée, comme si on avait aspiré toutes les forces que j'avais en moi.

— Astéria, commence ma mère, un pli soucieux déformant son visage, tu manges moins ces derniers temps et tu as perdu du poids depuis le début de l'année.

— Oh, je fais, je n'en ai pas l'impression...

C'est qu'en fait, le stress me noue parfois l'estomac, donc j'ai parfois du mal à me nourrir. Ce que je déteste, soit dit en passant. Avant cette année, je n'avais pas ce problème. Pourtant, ces derniers temps, ça va mieux, je mange presque comme avant. Vraiment, j'espère que je n'aurai pas de problème avec ça, j'en déjà suffisamment. Enfin, je n'en ai jamais eu, il n'y a pas de raisons.

~

Je soupire devant mon reflet dans le miroir, plus pour me calmer que par lassitude. Je n'ai aucune raison d'angoisser, et pourtant, la seule idée que dans une quinzaine de minutes mon père va m'emmener chez Jace pour une soirée suffit pour me mettre presque la boule au ventre. J'ai envie de me gifler pour être dans cet état intérieur. Si, au départ, Aleksi était censé m'emmener avec Rosie et Flora, mon père avait refusé de me laisser monter dans la voiture de quelqu'un qu'il ne connaissait pas et à qui il ne faisait pas confiance.

Je vérifie pour la énième fois mon sac. Tout y est. Pyjama, sac de couchage, trousse de toilette, pastilles à la menthe en cas d'envie de vomir, un carnet avec un feutre, un oreiller, Flora m'ayant dit qu'elle et moi pourrions nous partager un matelas. Je suis prête. Je m'étais habillée simplement : un jean et un pull noir avec des motifs dorés. Une tenue passe-partout avec laquelle j'étais sûre de ne pas avoir de problèmes. J'attache vite les quelques mèches qui tombent devant mes yeux, laissant juste ma frange un peu trop longue.

Finalement, c'est avec de l'adrénaline dans les veines que j'arrive chez Jace. Il est avec Rosie, qui finalement a dormi chez lui la veille. Je suis la première. Ils ont déjà tout installé, la sono et même des spots. De la nourriture –chips, bonbons, pains surprises– et des boissons –sodas, eau et alcools– sont disposées sur la table du salon, qui a été poussée contre un mur. Des chaises reposent aussi contre les murs blancs.

— On sera dix en tout, me prévient Jace, toi, Aleksi, Flora, moi, Rose, Alexander –mon cousin–, Apollyn –sa petite-amie–, Charlie, Nola et Maddison.

J'hoche la tête.

— Ils sont sympas, tu verras, m'assure Rosie

   Je les aide à déplacer tous les objets fragiles du salon, afin d'éviter que par un geste brusque quelque chose ne soit cassé, et que Jace se fasse punir. Nous sommes rejoins par les jumeaux qui passent leur temps à rappeler à Jace que la dernière fois, il a dû rafistoler avec de la colle une statue cassée.

— Si je devais donner une couleur à la mort, c'était clairement celle de ton visage ! s'exclame Aleksi

Jace le regarde de travers et va ouvrir la porte aux nouveaux arrivants qui se sont agglutinés dans une voiture. J'espère qu'ils sont aussi cool que Rosie le dit... Et puis, ça veut dire quoi cool ? Rien et tout à la fois. Je vois bientôt trois filles, l'une aux cheveux courts bruns, l'autre aux cheveux blonds et bleus et la dernière avec des cheveux châtains, ainsi que deux garçons l'un avec les mêmes yeux clairs que Jace et les cheveux clairs et l'autre aux yeux caramel et aux cheveux plus foncés. Tous se saluent et je m'avance timidement vers celle aux cheveux châtains. Son regard chocolat s'illumine :

— Tu dois être Astéria – ce qui est plutôt logique puisque tu es la seule que je ne connais pas – moi c'est Apollyn ! dit-elle, très vite, ensuite la blonde bizarre c'est Nola et la brune aux cheveux courts c'est Maddison. Je suppose que tu reconnais Alexander, il a les mêmes yeux que son cousin et le petit dernier-...

— Hé ! protesta l'intéressé

— Tu n'as qu'à pas être le dernier d'une grande fratrie, riposte-t-elle, et donc je disais, le dernier c'est Charlie.

— Bonjour, je les salue en leur souriant à chacun.

Au moins, ils ne me dévisagent pas. Je me sens tout de suite à l'aise, ce qui en général n'est pas dans mes habitudes. Ensuite, tout s'enchaîne assez vite. On rit, on danse ou plutôt on saute partout tels des kangourous sur des vieilles musiques, on mange, on boit. Je sens mon corps tout entier vibrer, il est en effervescence, pourtant je n'ai pas bu d'alcool. Je ne peux empêcher un sourire béat d'apparaître sur mes lèvres, c'est donc ça le bonheur ? Ne pas souffrir ? Dans un coin de la pièce, j'aperçois Nora et Aleksi discuter. Il me semble bien qu'il m'a dit qu'il n'aimait pas danser, même si on ne danse pas du tout.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? questionné-je, les sourcils froncés

— Elle m'a demandé si elle m'attirait.

— Oh, je fais, surprise.

Silence.

— Et, c'est le cas ? Elle te plaît ? demandé-je

   Son regard s'assombrit et il baisse les yeux vers mes lèvres avant de regarder derrière moi. J'attends, le cœur battant, redoutant sa réponse.

— Oui, finit-il par dire.

   Je sens comme quelque chose craquer en moi, comme si on était sur le point d'allumer une bougie, la dernière allumette de la boîte dans une main, la boîte dans l'autre, mais qu'on décidait de la briser. C'était la dernière manière de rallumer la bougie.

— Alors va la voir, va lui dire, dis-je, fermement

— Non, soupire-t-il.

Je le regarde sans comprendre.

— Parfois, j'ai envie de te gifler, déclaré-je, avant de tourner les talons, les mains tremblantes et l'estomac noué.

   Je crois que je ne pourrai plus rien avaler de la soirée. J'ai juste envie de rentrer, de m'enrouler dans ma couverture et d'oublier. Je récupère mon verre, troublée et décide malgré tout de le remplir d'eau. Je le vide d'un trait et hésite à aller aux toilettes et m'y morfondre un instant, mais cela serait trop suspect, et je ne veux que personne ne voit mon trouble. Alors, je décide d'aller voir Flora. Elle discute avec Apollyn. Peut-être réussiront-elles à me changer les idées. La musique n'est pas assourdissante, elle n'est plus que là en fond. Je regarde mon téléphone, il va déjà être quatre heures.

— Oh, Asté', tu tombes à pic ! s'exclame Apollyn

— Oui, renchérit Flora enthousiaste, il faut qu'on te dise un truc sur mon frère !

Oh non, pitié.

— Attends, appelle Maddie, discrètement, comme ça on fait d'une pierre deux coups, continue Apollyn

Je tourne la tête et surprend le regard de Nola sur nous. Comme Maddie a l'air curieuse et que Flora et Apollyn ont l'air euphoriques, je prend un visage intéressé, comme si je ne savais pas. Néanmoins, je n'aurai pas besoin de feindre d'être contente pour lui, puisque temps qu'il est heureux tout me va.

— Alors, Nola et Aleksi vont sûrement se mettre ensemble, annonce Apollyn

— Ah bon ?! s'étonne Maddie

Flora lui donne un coup de coude.

— Tant mieux pour eux, dis-je avec un sourire au coin

Et dire que c'est réellement mon avis.  

Maddie me jette un coup d'œil et reporte son regard sur Nola qui nous observe, lui sourit et revient à Apollyn et Flora.

— OK, c'est cool sauf que non. Moi je ne suis pas d'accord, déclare-t-elle en croisant les bras

   Je la regarde d'un air interrogatif, sans comprendre. Pourquoi, s'ils sont heureux ? Puis je regarde Flora et Apollyn qui semblent gênées. Y aurait-il quelque chose que je ne sais pas ? Ou pire encore, s'imaginent-elles que je... Non, sans doute pas, car même si cela avait été vrai, cela ne l'est plus dès à présent.

— Bon, réunion salle de bains, on tient pas plus qu'à quatre c'est parfait, souffle Flora

— Attends, j'ai une idée pour ne pas trop éveiller de soupçons, la coupe Apollyn

Elle se dirige vers la sono et met sur pause la musique, ce qui coupe immédiatement les conversations de tout le monde.

— Il est un peu plus de quatre heures et Maddie repart à huit heures trente tout à l'heure donc on devrait se coucher donc moi, Maddie, Asté' et Flo on va se mettre en pyjama dans la salle de bains ! explique-t-elle, et du coup en attendant vous pourriez commencer à gonfler les matelas, ça serait sympa...

— Ça marche, répond tout de suite Alexander

   Sur ce, Apollyn prend son sac à dos tout comme Maddie et Flora. Je les imite et nous voilà bientôt à quatre, confinée dans la salle de bains. Je sors mes affaires, me retourne et enfile vite mon haut et mon bas. Je remarque qu'elles sont aussi rapides.

— Ah ! Non, j'ai oublié mon démaquillant, se plaint Maddie en fouillant dans sa trousse de toilette

— J'ai le mien, dis-je en lui tendant

— Merci petite étoile !

Je lui souris et me démaquille aussi. Maddie est vraiment de très bonne compagnie et surtout de très bonne humeur. Flora et Apollyn, qui étaient moins maquillées, ont déjà fini.

— Et alors, hum, commencé-je, piquée par la curiosité

Je ne devrais pas.

— Nola est une séductrice, avoue Flora en secouant la tête, je n'aime pas beaucoup ça.

— Son copain l'a quittée il y a quelques mois, elle fait n'importe quoi depuis, soupire Apollyn

— Elle est manipulatrice, ajoute Maddie, quoi ? C'est la vérité ! C'est impossible de la raisonner.

— Je croyais que c'était Rosie, j'interviens

— Oh non, réfute Flora, ça fait longtemps, très longtemps, qu'il est passé à autre chose. À vrai dire, je pensais à une autre fille.

— Moi aussi, d'après les dires de Jace et Rosie, dit Apollyn, une fille que j'ai rencontrée ce soir, précise-t-elle en me jetant un coup d'œil.

J'ignore la petite pique de tristesse qui me traverse.

— Mais après tout, on a peut-être manqué un épisode, poursuit-elle. Enfin bon, ils doivent se demander ce qu'on fait, allons les rejoindre.

Oh pourquoi.

Comme dans un rêve, je redescends derrière elles. Je me doute bien que même si les matelas sont installés, on ne va pas dormir avant un long moment. Or, c'est la seule chose dont j'ai envie pour le moment. Je sors mon oreiller et mon sac de couchage et les place à côté de ceux de Flora, tentant sans grand succès de participer à la conversation. Flora me demande ce qu'il ne va pas, car je sais qu'à elle on ne la fait pas, et je prétexte un coup de fatigue.

— Voilà qui devrait partir avec quelques bonbons, s'exclame-t-elle en me lançant le paquet que je rattrape de justesse.

Je ris un peu fort, peut-être trop, et me sers malgré tout. Je m'assois en tailleur sur le matelas à côté d'elle et entreprends de m'attacher les cheveux, ce qu'elle m'empêche de faire en m'arrachant l'élastique des mains en riant et en clamant que mes boucles étaient beaucoup mieux libres qu'attachées.

C'est finalement aux alentours de six heures que nous avons dormi. Pendant tout ce temps, j'ai participé à la conversation, ri aux blagues. Jamais je n'ai aussi bien réussi à porter un masque. La meilleure de mes prouesses. Et je crois que c'est ça le problème, c'est qu'à force on s'habitue aux mauvaises choses. Mais finalement, la vie n'est qu'un éternel recommencement, c'était évident que cela allait revenir. Pourquoi ne l'ai-je pas vu venir ? Parce qu'au fond, j'ai eu de l'espoir et je n'aurais pas dû.

Je passe tout le reste de la journée mécaniquement, justifiant mon air effondré par la fatigue auprès de mes parents. J'essaie de lire, d'écrire, de dessiner, mais je n'y arrive pas. Je ne peux pas. C'est comme si je bloquais. En fin de compte, je décide de végéter telle une larve devant un film que je ne suis pas vraiment. Il est vingt-et-une heure quand je me couche. Enfin. Je n'ai même pas envie de pleurer.

« Et pourquoi le devrais-je ? » me sermonné-je.

J'étais bien trop fatiguée pour faire quoi que ce soit, y compris penser et réfléchir. J'enfouis mon visage dans la couette jusqu'au nez et me retourne avant de fermer les yeux. Je me souviens avoir dormi d'un sommeil de plomb, lourd, sans rêves. Il n'y avait plus de rêves, si tant est qu'il y en avait eu un jour.

FIN DE LA PARTIE DEUX.

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Hello ! Comment allez-vous ?

Comme d'habitude j'ai quelques questions à vous poser :

• Que pensez-vous de ce chapitre ?

• Des avis sur la soirée de Jace ?

N'hésitez pas à me répondre, je vous répondrai avec grand plaisir !

Concernant la suite, ... on se rapproche doucement de la fin, étant donnée que la partie 3 comprendra 7 chapitres et un épilogue ainsi qu'un appendice. Merci beaucoup de m'avoir suivie jusque là !

À très vite pour la partie 3 !

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