11 ~ Astéria ☆
« La sincérité est une ouverture de coeur. On la trouve en fort peu de gens [...] » — François de la Rochefoucault
« C'est pas vous les plus forts.
Gary se tient devant nous. Il nous fixe les uns après les autres et je ne sais pas où je dois regarder. Néanmoins, je décide de garder mes yeux rivés sur lui. Ses yeux d'écaille de serpent ondulent de moi à Aleksi, puis de moi à Rosie, de moi à Jace, et de moi à Flora, qui légèrement en retrait, observe la situation d'un air pensif. Gary se faufile jusqu'à nous avant de me bousculer et de partir à l'autre bout de la cours, suivi par Alison, qui non sans m'avoir jeté un regard haineux que je lui rends, rentre dans un bâtiment.
— Ne me remercie pas, grâce à moi tu es tranquille ! s'exclame Aleksi en me détaillant, les mains sur les hanches
— Grâce à moi, tu veux dire ! corrige Jace
Je roule des yeux, faussement exaspérée, et me tourne vers Rosie. C'est elle qui a parlé.
— Merci, Rosie. Tu n'étais pas obligée, c'est gentil.
Elle me sourit et me répond que c'est normal, avant de se pencher vers moi :
— Et Aleksi m'aurait étranglée si je ne l'avais pas fait. Lui ou Jace. Mais surtout lui, me chuchote-t-elle.
Je m'esclaffe légèrement.
— Je crois que ça ne m'étonne pas vraiment, je souris
Aleksi et Jace rient un peu. Flora s'avance vers moi et me demande si ça va. Je lui réponds que oui, et pour une fois ce n'est pas un mensonge car, en cet instant, je me sens bien. Je profite de ce moment-là. Je sais que ça ne durera pas. Les bons moments devraient être sans fin, comme des boucles temporelles.
— Sache que tu peux rester avec nous si tu le souhaites, me dit Flora, un sourire aux lèvres.
Ses yeux, aussi bleus que ceux d'Aleksi, brillaient d'une lueur amicale, et quelques mèches brunes plus courtes retombaient dessus, tandis que d'autres virevoltaient au gré du vent.
— Oui, nous t'accueillons à bras ouverts, renchérit Jace, les mains dans les poches.
Impeccablement coiffé, aucune de ses mèches blondes ne volait en tout sens.
Je leur souris, un peu surprise.
— Hum, eh bien, je...je ne sais pas quoi dire. C'est assez inattendu, j'articule, replaçant une de mes mèches rousse derrière mon oreille
— Je te promets que personne n'est cannibale, on ne te mangera pas ! me glisse Rosie, un large sourire aux lèvres
— Sauf moi, mais tu le sais déjà, plaisante Aleksi
J'éclate de rire :
— Je l'ai appris à mes dépends, je blague, ce qui fait rire les autres
— Eh bien dans ce cas, tu fais partie du club ! s'exclame Jace en me faisant un clin d'œil
Un franc sourire éclaire mon visage et j'hoche la tête.
Notre discussion continue encore plusieurs minutes. Nous parlons de la pluie et du beau temps, de tout et de rien. Et je me rends alors compte qu'Aleksi a raison : je n'ai pas vraiment de problèmes avec les relations, sauf avec Daniel, Gary, Nathan, Alison et Lana, pour ne citer qu'eux. Mais, nous sommes ensuite coupés par la première sonnerie, nous annonçant que les cours reprennent dans dix minutes. Flora, Jace et Rosie, qui doivent encore prendre leurs affaires, partent les premiers et nous convenons de les rejoindre devant la salle de classe, dans dix minutes, malheureusement pour un contrôle d'histoire.
Je me tourne vers Aleksi, une main sur ma hanche. Lui se contente de me regarder, une lueur espiègle dans les yeux.
— Tu m'expliques ? je demande
— Je me suis dit qu'une réaction de groupe d'égal à égal aurait plus d'impact qu'une réaction d'une personne, me dit-il, un air triomphant sur le visage, et j'ai eu raison !
— C'est vraiment gentil. La gentillesse est rare de nos jours. C'est un animal à moitié éteint.
Les mots étaient sortis tout seul de ma bouche, et je détestais ça. J'avais la désagréable impression de ne plus rien contrôler quand cela arrivait.
Aleksi me sourit simplement.
— Belle image ! N'empêche qu'ils te laisseront tranquille pour la journée. Et ça, c'est cool, ajoute-t-il avec fierté
— Et tu crois vraiment que ça va s'arrêter comme ça, du jour au lendemain ? je rétorque, sceptique
— Bah, pourquoi pas ?
— Tu rêves trop. De toute façon, c'est déjà trop tard pour moi.
Je le sais. Ce genre de choses ne s'arrête pas comme ça. Et puis même, j'en ai l'habitude, maintenant.
— Non, cesse de t'ouvrir pour ensuite te braquer. Il y a toujours de l'espoir.
Je plante mon regard brun dans ses iris bleutées.
— Pas pour moi, Aleksi.
Il se redresse de toute sa hauteur, me faisant reculer, et m'empoigne par les deux épaules, me forçant à le regarder dans les yeux.
— Ne dis jamais de telles choses. On pourra toujours tout te prendre, tout, sauf l'espoir.
Je secoue la tête.
— Je ne sais plus espérer. Je ne sais même plus ce que ça veut vraiment dire, je lui avoue, les mots sortant à nouveau d'eux-mêmes de ma bouche.
Je comprends alors ce que veut dire Aleksi quand il me dit d'arrêter de « m'ouvrir pour ensuite me braquer ». Je perds contrôle quand ça m'arrive.
— Alors laisse-moi t'apprendre.
Prise au dépourvu, je le regarde, lui et son air encore un peu enfantin, me demandant ce qu'il voulait réellement. Mais, je pense ensuite qu'il n'y qu'une tordue comme moi pour m'interroger là-dessus. Si je dis oui, est-ce que cela changera quelque chose ? Non, sans doute pas. Mais si je dis non, le regretterai-je ? Oui, sans doute, car je m'en voudrais de ne pas l'avoir laissé tenter quelque chose. Il se rendra bien compte que cela ne sert à rien.
— D'accord, je finis par opiner, j'accepte. Mais ça ne veut pas dire que je vais tout te dire sur moi de A à Z !
— Tu l'as déjà à moitié fait, s'esclaffe-t-il
Je ne sais pas dans quoi je viens de m'embarquer. J'ai pris cette décision là, tout de suite, sans réellement réfléchir, sur un coup de tête. Ai-je bien fait ? L'avenir me le dira. Et puis, si ça se trouve, ce ne sont que des paroles en l'air.
— En tout cas, la seule chose qui est sûre, c'est qu'ils s'en prendront moins à toi dans les jours qui viennent.
— Je serais pas aussi optimiste, si j'étais toi, je rétorque, plissant les yeux
— Wow, c'est la première fois que je t'entends parler comme ça.
— Comment ?
— Familièrement, d'habitude tu prononces toujours les « ne » dans tes négations. Tu fais toujours attention aux mots que tu utilises.
— Car je connais leur valeur » je termine. Et comme si nous étions réglés comme des horloges, la sonnerie annonçant la fin de la pause déjeuner et le début des cours se fait entendre.
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Hello ! Comment allez-vous ?
Désolée, je n'ai pas pu publier ce chapitre hier, car j'ai eu des problèmes de connexions (comprenez plus de wifi). Bref ! J'ai une info à vous faire part :)
• le prochain chapitre sera particulier. Il sera coupé en deux et sera du point de vue de deux personnages différents de d'habitude, soit ni Astéria ni Aleksi. Saurez-vous deviner lesquels ? x)
Un indice, ce sera également un garçon et une fille ;)
Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée/journée et je vous dis à mercredi prochain !
Bisous !
Honey
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