● e l l i p s e ●

pdv kirishima

Et puis maintenant j'ai vingt ans.
C'est passé vite, ma vie je veux dire, enfin j'ai l'impression.
Et puis maintenant...
Je me regarde dans le miroir, je suis devenu encore plus grand, mon visage s'est affiné, j'ai pris en carrure aussi.
Bref, on dirait que je suis quelqu'un de fort, je suppose ?
Pourtant...
Les larmes sur mes joues ne se tarissent plus depuis ce matin.

Je suis maintenant en deuxième année de master, dans une sous-branche de la médecine, la chirurgie.
Personnellement, j'aime pas vraiment, mais ça rassure mon père.
J'ai du déménager à 18 ans, tout seul, dans un appartement proche de ma fac, et finalement ça m'avait pas trop déplu.
Deux heures de routes environ de ma ville natale.

Même si des fois, les bons temps avec Mina et les autres me manquent un peu, quitter la maison de mon père avait été un soulagement.
Un peu moins de pression avec le père, un peu moins de pression tout court, la vie avait été juste plus respirable.

Et puis un peu moins de souvenirs.
Un peu moins de Bakugo...

Quitter ma ville natale avait vraiment été un soulagement.
Après ce qui s'était passé, j'avais suivi son petit mot à la lettre.
J'avais foutu la bagnole à l'adresse convenu, un terrain vague bien caché, presque introuvable.
Toujours dans un état second, le lendemain j'avais repeint la voiture en bleu, comme demandé.
Comme demandé, j'avais pas fouillé la voiture.
Je savais pas comment changer une plaque d'immatriculation par contre, donc je ne l'avais pas fait, et puis je voulais rien faire d'illégal.

Puis j'étais partis, j'avais simplement gardé les clés de voiture, Bakugo n'avait pas précisé ce que je devais en faire, dans sa lettre d'adieu.


Maintenant que j'y pense, je crois que toute cette histoire avec ce gars là, Bakugo, j'étais encore très petit, et ça m'avait traumatisé.
Beaucoup plus que j'ose encore maintenant y penser.

J'avais essayé de refaire ma vie aussi, comme demandé, alors j'ai crû, qu'essayer d'oublier tout les souvenirs du blond aurait pû m'aider.
J'avais pas mal réussi, à l'oublier.
Au début.
Les premières semaines avaient été dures, la télé régionale et départementale ne parlait que de lui, où que j'aille, je voyais sa tête.

J'avais appris deux trois trucs grâce aux médias.
Ça va m'avait foutu les boules, ça aussi, j'avais une impression étrange, je détestais que tout le monde parle de lui comme s'ils le connaissaient.

Je connaissais ce garçon blond, beaucoup plus qu'eux, moi.

Mais Bakugo avait tenu sa promesse, il n'avait pas dit aux policiers que j'étais avec lui, ce jour là.
La télévision disait alors que c'était un pur criminel, des plus lâches en plus, les traces de couteaux étaient dans le dos d'Akki.
Bakugo était donc un criminel.

Il n'était pas que ça, moi je le savais, il m'avait sauvé la vie, Akki m'aurait tué aussi. Il avait agit par instinct.
J'en suis sûre.
J'en suis sûre ?
Je le savais ça, mais j'avais rien dit, jamais.

Et c'est seulement trois ans plus tard, que la honte avait pris le dessus sur mon déni, et je pleurais maintenant devant mon miroir. Dégoûté du reflet que la glace renvoyait, rien d'un héro.
Bakugo était quelqu'un d'honnorable, presque personne ne parlait du fait que c'est lui même qui été aller se dénoncer aux flics.

Et il l'avait fait pour moi en partis, il le disait dans son mot, pour que je refasse ma vie loin de lui.

Et ça avait été plaisant, au début.

Mais maintenant, devant ce miroir, je ressens clairement comme la nécessité de le revoir, sinon, j'ai l'impression que mon chagrin ne s'arrêta jamais.

Le peu de moments où les gens s'étaient questionnés sur le fait que Bakugo est allé consciemment en prison, les "experts" sur la vie de Bakugo leurs avaient alors certifié que c'était simplement par peur des représailles.
Ils avaient en partis raison, le blond me l'avait bien sous-entendu dans son mot.

Les membres restants de son gang, l'auraient buté ou je ne sais quoi, pour le punir, de pas avoir réussi à protéger les autres adultes de ce psychopathe d'Akki.

La télévision disait que son gang l'aurait buté pour venger le meurtre d'Akki.
Ils se trompent mais ça revenait au même, la prison ressemblait pour lui une cachette. Mais à quel prix ?

Comment allait Bakugo actuellement ?

Personne ne parlait des autres adultes que Bakugo m'avait dit avoir été tué par Akki pendant notre sommeil.
Je suppose donc, que par respect, Bakugo n'avait pas cité leurs noms aux policiers.

C'était tellement injuste.
Larmes de hontes...
Il avait 16 ans ce jour là, c'est tôt pour être un criminel.

Et puis...
Mes larmes redoublent rien qu'en y repensant.
Et puis, les médias m'avaient aussi appris d'autres choses, qui maintenant, me paraissent insoutenable lorsqu'on connait la personne.
Bakugo je te demandes pardon.

Un gardien de prison avait été interviewé, car il avait des informations à dire sur " le jeune meurtrier ".
Sûrement qu'il voulait se faire des tunes sur le dos de mon blondinet.
Ce gardien, ayant dû garder dans sa prison, de nombreux membres de gang, et il avait certifié que les tatouages en étoiles sur les épaules de Bakugo, signifiaient qu'il était un membre important. D'après ses paroles, ces tatouages correspond à un grade nécessaire au bon fonctionnement "du système de délinquance", c'était le garde du corps.

Dans les quartier pauvres du Japon, les vieux mafieux s'amusaient souvent à recruter des plus jeunes, sous la pression, et avec des contrats qui nous échappent, et qui obligent les petits nouveaux à protéger ces crapules.
Une forme de bizutage de l'extrême.

Bakugo était celui qui devait tuer, pour protéger.
Il avait fait son job qu'à moitié, traîtres comme alliés, ils étaient tous mort devant ses yeux.

Il avait laissé ses coéquipiers mourir, alors la prison était un peu sa cachette pour ne pas se faire punir par les survivants. Ça devenait plus clair.

Le vieux en interview, avait alors fait un sourire mauvais à la caméra, dont je me souviendrait toujours, et il avait énoncé deux derniers faits sur le blond, qui avait fini par écrouler tout mon monde.

Mes larmes recouvraient mon visages, elles semblaient vouloir brouiller les traits de mon corps au miroir, afin qu'on ne voit pas nettement ce visage de lâche, recouvert d'un liquide salé créant une carapace de honte en direct.

L'homme, en regardant les télé-spectateurs avec sérieux, avait soufflé un désarroi total dans mon crâne.

Il avait dit, que Bakugo n'était pas le seul à avoir des yeux rouges sang sur cette Terre, et que ce n'était pas naturel.

D'autres personnes avaient ces yeux.

L'homme avait fait un sourire malicieux, presque vilain.
Cette couleur de rétine, d'autre personnes la possédaient, ou la subissaient plutôt.
Les prostituées.
Prostituées.
Bakugo ?

Celles plus précisément, qui vendent leurs corps contre, non pas de l'argent, mais des drogues durs, et rares, que seuls certains individus dangereux possèdent.

C'était une coloration de la rétine dangereuse, où certaines femmes mouraient lors de cette pratique barbare, mais c'était la règle.
Ça permettait aux interressés, ces gros porcs, de savoir où sont ces femmes.

Le flics avait conclut, que Bakugo était, en reprenant ses mots,
"un meurtrier, une pute et un drogué, il est donc sûrement la pute et le garde du corps d'un gang du Japon, l'un n'empêche pas l'autre me diriez vous".
Puis il était partis dans un rire gras, après avoir lâché cette bombe dans mon crâne.
Larmes.
Pleur bien, dit toi que tout cela est de ta faute.


Moral: La honte est la pire des sensations.

J'étais parti du café, où ces infos tournaient en boucle.
J'avais été écoeuré.
Pas de ce flic non non, ça, ça m'étonnais pas trop.
Mais de moi, écoeuré par ma présence, mon être, je me rappelais des mots que je lui avais sortis, toutes ces insultes.
J'étais vraiment le plus sombre des cons.
Le pire, c'est que ses tatouages et ses yeux, de mon points de vus, étaient charmants.

Tellement que j'avais été plongé dans cette honte permanente, j'avais devellopé un espèce de blocage, celui de faire comme si rien ne s'était passé, de faire le clown, toujours autant si ce n'est plus, et de l'oublier le plus possible.
C'est comme ça que j'avais finis le lycée.

Mais cette sensation d'être faux, et coupable, m'avait repris les tripes.
Alors, dans cette nouvelle vide, ce nouvel appartement, et ce grand miroir, je pleurais toutes les larmes de mon corps pour le première fois.
C'était intarissable.

La semaine avait été un enfer.

▫️◽▫️◽▫️◽▫️◽▫️◽▫️◽▫️

ellipse

Il faut que je fasse quelque chose, et au fond de moi, je sais très bien que ça fait depuis longtemps que j'aurais dû le faire.

En découvrir plus sur Bakugo, c'était pourtant une promesse que je m'étais faite, dans le champs en jouant au foot, la veille du drame. Une promesse qui ne datait pas d'hier donc.
Ce jour là, j'avais aussi promis de le protéger...
Putain.
Je suis vraiment une brêle.
Et je m'en rends compte trois ans trop tard.

Pour savoir qui est réellement le blond, j'ais quelque chose d'évident à faire.

Récupérer la voiture, et la fouiller, pour découvrir je ne sais quoi.
Tout ce que Bakugo m'avait interdit de faire quoi, mais c'est pour la bonne cause.

Après cette semaine d'enfer, dès le vendredi, à la sortie des cours, je n'avais eu qu'une seule idée en tête, récupérer la voiture.
Ce matin, avant d'aller à la fac, j'avais regardé sur internet, Bakugo devait sortir de prison dans un mois seulement, s'il avait eu une bonne conduite durant ses années enchaînées.

Il me reste donc déjà un mois, avant de potentiellement avoir des emmerdes.

Je suis maintenant dans un train, direction la ville de mon enfance, afin d'aller reprendre cette voiture.
Au fond de moi, j'ais peur de le revoir aussi, c'est débile, mais il me reste encore le traumatisme, de voir quelqu'un tuer devant mes yeux, c'était bien encré dans ma mémoire encore... Mais une autre partis de moi, a ce besoin vitale, de le revoir, le sentir vivre près de moi, le toucher, pour être sûre que ce n'était pas un mirage, voir les dégâts de ces trois ans de prison sur son corps et sa tête.

Je ne referais pas la même bêtise deux fois, si je viens à le recroiser, je ne le laisserais plus partir, quitte à le bloquer dans mes bras pour toujours, mais je veux que ce sentiment de honte disparaisse de moi, moi qui prône la virilité et les valeurs du cliché type du héro de comics®.
Je suis encore loin de ça.

Mais plus très loin de ma ville natale.
Là bas, une voiture, remplis de réponses sur le passif d'un meurtrier, m'attends sagement depuis maintenant trois ans.

°^°^°^°^°^°^°^°^°^°^°^°^°^°^°^°^°^°^°^°^°^°^°
1746 mots
Alors les gars, je suis désolée d'avoir été absente aussi longtemps pour finalement vous publier un chap sans grand intérêt...
Mais la suite sera croustillante et je pense la faire plus vite ! (Genre cette nuit avant d'aller en fiesta boum boum)

Je vérifierais les fautes demain, j'ai pas eu le temps mais n'hésitez pas à me signaler toutes fautes d'orthographe ou même de syntaxe !!!

Bisous je vous aime fort quand même 🤍

Et puis coeur sur vos vies

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top