Je me souviens. Je me souviens de ce qui fait ma force. Je me souviens de ce qui fait ce que je suis. La personne que je suis à des qualités mais aussi son lot de défauts, ce qui lui convient très bien.

L'un de mes défauts : mon investissement dans chaque relation couplé avec une certaine naïveté.

C'est ce défaut, qui est aussi une qualité, qui m'a mis des fois dans le pétrin, mais aussi sur ton chemin.

Parce que j'en attends trop des gens, je m'en rend compte à présent.

J'en ai trop attendu de toi, de toi et de toi aussi ! De tous en fait.

Voilà pourquoi je souffre autant à chaque déception, désillusion.

Voilà pourquoi je souffrirai autant à l'avenir. Mais j'ai un avantage à présent. Ce que cette histoire m'a appris me servira toujours.

À présent, à défaut de tourner la page, je repense à ces vacances qui vivront pour toujours dans mon cœur. En souriant. Cela m'apaise. Car à présent j'ai accepté. Accepté de ne pas oublier. Accepté de continuer à t'aimer. En secret.

Même si j'aime à nouveau, même si je ne revois jamais, tu seras toujours là. En moi.

Même si personne ne le voit, mes souvenirs seront mon armure, ce bonheur mêlé de douleur, me défendra tant bien que mal des blessures.

Quand j'aurai besoin de partir, de m'évader du monde réel. Quand les cours m'ennuieront. Quand les gens seront cons - je n'y ferai pas exception-, je m'évaderai, libre comme l'air, dans ce monde qui n'appartient qu'à moi et dont je t'ai pourtant donné la clé.

Je ne dis pas te connaître mieux que personne. Je ne dis pas te connaître tout court. Pourtant, ce que j'ai vu de toi...tu étais vrai.

Pas un comédien devant son public. Pas un tombeur devant des admiratrices. Tu étais toi tout simplement et c'est ça le plus touchant.

Un ado avec une âme d'enfant, un humour pourri comme le mien, parfois bavard comme pas deux, un brin prétentieux...

Semblable et différent.

Bavard comme les mots qui coulent de mon crayon alors que je devrai dormir depuis longtemps.

Tu n'as pas, sur le papier, de chose spéciale, qui te démarque. Mais c'est ça qui à mes yeux fait toute la différence.

Je vais mieux à présent. Mon cœur ne se disloque plus quand je pense à toi -ce qui arrive souvent-. Mes yeux ne pleurent plus en revoyant nos souvenirs. Mes lèvres ne s'ouvrent plus pour pousser un cri muet. Mon visage ne se tord plus en une grimace de douleur.

Tu me manqueras toujours. Mais la poignante nostalgie, douleur du retour impossible, a laissé la place à une douce mélancolie.

Les images se sont fondues en un patchwork de couleurs. Vert de l'herbe, jaunie par le soleil. Bleu de la piscine où je t'ai rencontré. Brun...de toi.

Je sens encore les gouttes de pluie qui m'obligeaient à rentrer. Je sens encore le contact de ta main, chaude, contre la mienne. Je vois le crépuscule, la nuit qui si souvent nous interrompait.

Et puis je vois ton sourire. Il me réchauffe de l'intérieur, faisant étinceller mes yeux.

En un sens je suis encore là-bas avec toi. Ce n'est pas comme quand je ressasse mes pensées. Non, c'est différent. Comme si je n'étais jamais partie, comme si je vivais une autre vie. Comme si je donnais une suite à une histoire qui n'en a pas eu. C'est d'ailleurs ce qu'il s'est passé.

Et moi, de mon côté, j'ai continué à écrire l'histoire. Dont, sans le savoir, tu fais partie. Je fais attention toutefois, à ne pas trop m'éloigner de la réalité.

Ainsi je ressens le soleil chauffant ma peau, les chaises longues sur lesquelles je lis tranquillement, la piscine où je me rendrai bientôt, le chemin menant à la plage, l'autre menant à la ville.

Oui quoi qu'on dise j'y suis encore. Tu y es aussi. Quoi que vous pensiez c'est pas l'amour. Quoi que vois vouliez je ne t'oublierai jamais.

Et dans le secret de mon cœur, je caresse l'espoir de, peut-être un jour, te revoir.

"-After all this time ?
-Always"

Et voilà cher lecteur. Voici la fin de cette nouvelle. Mais ne t'en vas pas, je t'en prie. Il y a une suite. Car je ne peux pas me résoudre à finir cette histoire. Mon histoire. Alors si tu décides de continuer ta lecture, sache que je t'attends et j'espère que tu apprécieras.

Mais avant cela, j'espère que ça chapitre t'a plu. J'espère que tu t'es un peu reconnu. J'espère que tu vas mieux.

Je te dédie cette histoire. Je vous dédie cette histoire. Merci pour tous vos votes et commentaires, j'ai rarement été aussi touchée.

Bisous et à bientôt !