Oups !!!

https://youtu.be/CtV6G6Xp0Xc


             Mon réveil fut doux.

         Plénitude insensée d'une nuit voluptueuse.

         Ce sont ses caresses qui me sortirent de mon sommeil mais je feignai de dormir. Je le laissai faire. Sa main se baladait sur  mes épaules, mon dos et ma cuisse puis elle remontait, effleurant mon sein sans s'y attarder. Ses doigts sur ma peau me procuraient une douceur infinie. Je gardai les yeux fermés craignant qu'il ne s'arrête s'il me voyait éveillé. Ses doigts se promenaient sur moi comme sur les touches de son piano avec délicatesse et harmonie déclenchant des frissons selon l'endroit où ils s'attardaient. Je me retins de rire lorsqu'ils passaient sur le creux de ma hanche. Il le sentit et se nicha dans mon cou, écarta mes cheveux, il me glissa de la plus douce voix au monde juste au creux de mon oreille :

« Bonjour »

Je pris sa main et la colla contre mon cœur. Rien n'aurait pu gâcher ce moment. Je me sentis si bien. Je soupirai en guise de réponse. Il posa sa bouche dans mon cou, effleurant ma peau du bout de ses lèvres. Je fermai les yeux. Je voulais que le temps s'arrête. Sa respiration était si chaude.

Je me retournai vers lui, enfouis mon visage dans le creux de son épaule, je le respirai, je m'enivrai de lui.
    Lui, caressait mes cheveux, mon dos, embrassait mon front comme un lieu sacré.

Je croisai enfin son regard, si vert, si clair. J'étais si bien dans ses bras. Il me dévisagea, son sourire en coin, enleva une mèche, me sourit.

- Quoi ? lui dis-je.

-Il y a toujours une mèche qui tombe comme ça, j'adore...

Je me calai contre lui, le serrant du plus que je pouvais. Il fit de même à m'étouffer.

- Le petit déjeuner doit être prêt, souffla-t-il dans mon cou avant de relâcher son étreinte.

- Je ne veux pas me lever, boudai-je.

- Et bien reste autant que tu le souhaites.

- Mais si je reste, tu restes aussi ... tu es mon prisonnier lui dis-je en resserrant mes jambes autour de sa taille.

- Hum... Ah vraiment ? me lança-t-il tel un défi avant de se jeter sur moi, les mains sur mes poignets.

- Je crois que c'est toi ma prisonnière, me dit-il victorieux.

Je l'attirai vers moi par un long baiser.

Il répondit à ma demande avec un sourire de satisfaction.

- Je crois que le petit déjeuner attendra, lui murmurai-je à l'oreille.


       Cachée sous la couette, immobile, je le laissais croire que je m'étais rendormie. Amusée de l'observer à son insu, je scrutai le moindre détail. La lumière du matin, dorée, accentuait la couleur de sa peau ainsi que la douceur qu'elle en dégageait. Je le regardai s'habiller, enfiler son pantalon, mettre son tee-shirt sans faire de bruit. Il jeta un œil vers le lit. Je repliai la couette sur moi.

- Tu crois que je ne t'ai pas vu ? me lança-t-il joueur.

Je me mis à glousser et me recroquevillai telle une enfant prise en flagrant délit

Puis plus rien le silence. Etait-il parti sans même me dire au revoir ? Mon cœur se serra à cette idée et je sortis de ma cachette.

Il était là. Au pied du lit. Les bras croisés. Il grimpa sur le lit et me rejoignit. Allongé à mes côtés il me regarda longuement.

- M'aurais-tu jeté un sort ? me dit-il en caressant ma joue.

- Je n'ai pas ce pouvoir me semble-t-il, répondis-je hypnotisée.

- Tu possèdes bien plus que cela, tu ne t'en rends même pas compte.

Il passa ses doigts sur ma bouche.

- Ce nectar auquel j'ai goûté, tel de l'ambroisie. Je ne peux m'en passer désormais.

Prenant mon menton dans sa main, il m'attira vers lui pour m'embrasser puis se leva rapidement sachant pertinemment qu'il risquait de s'attarder à nouveau dans mes bras.

- Je reviens dans une heure. Promis, me dit-il plein de regrets.

Et il quitta la pièce sans se retourner.

Quelques minutes plus tard, je reçu un message sur mon portable : « Comment me passer de ta voix ? comment me passer de ton visage ? comment me passer de toi tout simplement ? Enchanteresse de la vie »

Ce message écrit en français, avec ce premier tutoiement entre nous me bouleversa. D'un seul coup j'existai. Je faisais vraiment partie de sa vie. Ce tutoiement ne pouvait pas être plus beau, plus intense et je sentis mon cœur se remplir d'une joie immense. Allongée sur le lit je lisais et relisais cette déclaration, ce moment de bonheur comme un cadeau dont je voulais savourer l'instant.

Je me surpris alors à sourire aux anges. Pour la première fois depuis longtemps je me sentis heureuse, en fait il n'y avait pas de mots pour décrire mon état d'esprit. Un état d'euphorie ? Mais déjà aussi un état de manque. Il me tardait déjà son retour. Je sortis enfin de mon lit et regardai autour de moi. Ma chambre ressemblait à un vrai champ de bataille, des vêtements dans tous les coins.

Alexander avait laissé sa chemise. Je la ramassai et l'enfilai. Son odeur sur moi fit grandir en moi le désir de me jeter sur lui sans retenue. Ma robe, enfin du moins celle que William m'avait prêtée n'avait pas vraiment survécu à son impatience. J'en rougis et me mis à rire et sautiller. Le reste éparpillé de ci de là, même sous le lit.

Hum... il me manquait.

Je me précipitai dans la salle de bain, en me regardant dans le miroir, j'eus du mal à reconnaître mon reflet, j'avais ce sourire béat, cette zénitude qui me rendait presque belle.

Je restai sous la douche un bon moment. Je fermais les yeux. J'étais bien. J'oubliai tout.

« Bonjour » entendis-je soudain derrière moi sauf que je ne reconnus pas la petite voix cristalline qui venait de me faire sursauter. Je poussai un cri de peur et me retournant, j'aperçu au travers de la vitre pleine de vapeur, une petite silhouette. J'enlevai de la main la buée au niveau de mon visage. Un petit garçon tout blond se trouvait là et me regardait me doucher. Gênée, j'essayai de cacher de mes mains ce qui aurait peut être pu l'offenser.

-Euh... Hum... Bonjour, balbutiai-je. Tu es qui ?

-Ben, je suis Jake, déclara-t-il comme si c'était une évidence.

Par déduction, j'en conclus qu'il devait être le fils d'Alexander.

-Je te vois toute nue, me nargua-t-il.

-Oui... Euh... d'ailleurs à ce propos tu sais tu aurais pu frapper avant d'entrer.

-Ben... Je l'ai fait mais tu n'as pas répondu alors je suis entré, ajouta-t-il fièrement.

-Euh... ok ! Alors...Jake. Hum... Tu sais je voudrais bien finir de ma douche tranquillement, tu voudrais bien sortir maintenant.

-Tu es la nouvelle copine de mon Papa ?demanda-t-il avec le même sourire en coin de son père.

-Euh... Ecoute je ne veux pas répondre à cette question mais s'il te plait, tu veux bien sortir ? insistai-je.

-Bon d'accord... mais je t'attends à côté.

Il sortit en courant. Je restai sous la douche, hébétée. Je n'avais pas rêvé, il y avait un petit garçon, là, dans ma salle de bain. Je me dépêchai et me séchai aussi rapidement. J'enfilai un peignoir et rejoignis ma chambre. Jake m'attendait comme il l'avait dit, assis sur l'une des loveuses.

-Ah, ça y est tu as fini ? me dit-il comme s'il m'avait attendu des heures.

J'allais lui répondre mais j'entendis la voix d'Alexander qui le cherchait. Il frappa et entra dans la pièce.

Dés que je le vis, j'entrai à nouveau dans mon état de béatitude total mais je me retins de me ruer vers lui pour l'embrasser même si j'en mourrais d'envie. Ne sachant pas comment je devais me comporter vis-à-vis de Jake, je ne bougeais pas.

Il me sourit, je fondis, portai ma main à ma bouche et passer mes doigts sur mes lèvres pour lui envoyer un signe de mon envie envers lui. Il le comprit et m'envoya un regard complice.

-Ah ! Jake tu es là !! Je te cherche de partout, dit il. Tu as fait connaissance avec Elizabeth ?

-Oui... et je l'ai vu toute nue... lança-t-il tout fier.

Je me raidis à cette annonce et resserrai le peignoir sur moi bien que ce fut complètement inutile étant donné qu'il avait vu l'essentiel de mon anatomie. J'envoyai un regard rond et désespéré à Alexander pour lui faire comprendre que j'étais désolée.

- Ah, vraiment Jake ? répondit-il très amusé par la situation. J'espère que tu n'as pas trop mis Elizabeth dans l'embarras.

- Et bien en fait, Jake se demandait si j'étais la nouvelle copine de son papa.

A mon tour de jubiler, à son tour de se raidir et d'avoir l'air embarrassé.

- Oh... Euh... je vois, dit-il se passant nerveusement la main dans les cheveux. Il se tourna vers Jake.

- Jake, tu veux descendre voir Harold, je crois qu'il t'a préparé tes sandwichs préférés et puis il faut que je parle à Elizabeth.

-D'accord, Pa'.

Jake sortit en courant et Alexander se tourna vers moi.

-Ecoute, je ne vais pas te raconter d'histoire. Tu n'es pas la première à avoir passer la nuit ici et il est vrai que Jake a pu en rencontrer une ou deux le matin au petit déjeuner mais c'était il y a longtemps et je n'en suis pas fier. Ce n'est pas la meilleure image de moi pour Jake, se justifia-t-il adorablement.

-Mais...euh... je ne te demande rien, lui répondis-je en adoptant son sourire en coin.

Il se rapprocha de moi et m'embrassa fougueusement.

-Il me tardait de rentrer pour le faire, il faut que tu arrêtes de me manquer à ce point, me dit entre deux soupirs.

Je le laissai me couvrir de baisers, perdant pied au fur et à mesure. Il me regarda intensément

- Hum...Alors comme ça mon fils t'a vu toute nue ?

- Oui... riais-je aux éclats.

- A mon tour alors...

- Le déjeuner est servi, le taquinai-je.

Il soupira d'envie.

- Le déjeuner attendra, me susurra-t-il au creux de l'oreille avant de faire glisser mon peignoir.


Sarah : Eh bien dis donc c'est pas trop tôt !!

Moi : Oui... désolée 🤗

Sarah : Tout va bien ?

Moi : Oh ! Que oui !!🤩

Sarah  : 😎 Ok ! Je suppose que ta soirée s'est bien passée ?

Moi : Oui. Très bien. Ça a était éprouvant quand même.

Sarah : Ah !! Tu peux pas m'en dire plus 🤔 Ça m'intrigue...

Moi : Tu crois pas si bien dire. L'immeuble était cerné de paparazzis et j'ai du m'éclipser par la porte de derrière 😕

Sarah : ta pas eu peur ?😨

Moi : Si mais c'était vraiment excitant !! Et puis j'ai connu pire.🥺

Sarah : Oui c'est sur  😚 

Moi:  Quand même vivre ça au quotidien, ce doit être dur.

Sarah: Oui, en effet. Et a part ça ? Ta soirée s'est bien terminée ?

Moi :😍😍😍

Sarah : Oh ! Oh !😱 Raconte 😋

Moi : J'ai signé une clause tu te rappelles ?

Sarah: Oui... Alors je te pose des questions et tu me réponds d'accord ?😝

Moi : Je suppose que oui... Lol

Sarah : Tu as fini la soirée avec lui ?

Moi : 😍😍😍

Sarah : Il t'a embrassé ?

Moi : 😍😍😍

Sarah : AAaah !! 🤪🤪 Y a eu plus qu'un baiser ?

Moi : 😍😍😍😍😍😍😍

Sarah : Noooooooonnnnn !!!! 🤪🤪🤪Oh! mon dieu !😲C'est pas vrai 😱😱

Moi : 🤗

Sarah : Tu peux en effet😛

Moi : Je t'en supplie Sarah ne dis rien !!🙏

Sarah: Mais non enfin ! Je m'inquiète un peu . Fais attention à toi ma Lizzie 💖

Moi : Oui ! je sais mais j'ai besoin de vivre ça je ne sais pas pourquoi mais quelque chose me pousse vers lui. On verra bien.🤔 J'ai rencontré son fils ce matin, Jake

Sarah : Alors ?

Moi :  Il est trop 🥰 

Sarah : Evidemment 😋Quel âge il a ?

Moi : Il doit avoir 7 ou 8 ans

Sarah : Comment se fait-il qu'il soit là ?

Moi : Je ne sais pas 🤷‍♀️ Je n'ai pas encore eu le temps de demander 🤪

Sarah : Hihihi

Moi : Je vais devoir y aller

Sarah : 😔

Moi : Je pars à New York bientôt.

Sarah : tu t'es décidée alors ?

Moi: Ouiiiii !!! Tu sais je ne sais si je pourrais me connecter là bas mais je te promets de prendre un million de photos.

Sarah : Ta intérêt 😂 

Moi : Oui !A bientôt ma Sarah 💝

Sarah : Prends soin de toi 💖💖

Moi : 😘😘😘😘 Bisous

Pepper dit : XXXXXXXXXXX

Je me déconnectai et rejoignis Alexander à la cuisine. Il avait l'air soucieux.

« Qu'est-ce qui se passe ? demandai-je inquiète.

- Regarde ! Regarde ! me dit-il en me montrant des journaux posés sur le plan de travail.

Je jetai un oeil à la une des tabloïds. Une photo d'Alexander et de moi dansant sur la terrasse mais prise de trop loin pour que l'on puisse nous reconnaître. Le titre semait le doute : « Alexander Nolan nous cacherait-il une nouvelle conquête ? ». A la une du second, des clichés de William et de moi méconnaissable cachée par nos mains et dont le titre était lui plus éloquent : « Le garde du corps de Nolan en bonne compagnie. Qui est l'heureuse élue ? ».

En lisant les articles je vis que le mystère planait mais que rien n'était affirmé. Les deux journaux racontaient qu'Alexander avait été vu avec Joan, qu'il était arrivé avec une jeune femme qui semblait s'être volatilisée par la suite. Rien de bien concret mais suffisamment pour attirer les curieux.

- Il n' y a rien de grave, lançai-je à Alexander

- Non, en effet, pour l'instant, me répondit-il sans un sourire. Mais ça ne laisse présager rien de bon. Heureusement, nous partons bientôt. Là bas nous serons tranquille.

Il se retourna vers moi d'un coup, l'air effrayé.

- Tu viens n'est-ce pas ? se risqua-t-il à demander.

- Hum... je ne sais pas j'hésite encore... minaudai-je.

Il s'approcha de moi, me prit par la taille et avec le plus des sérieux me dit :

- J'ai tant besoin de toi, tu n'imagines pas à quel point tu as changé mon existence. Je ne peux plus me passer de toi et je ne te laisserai pas partir où que ce soit sans moi.

Il m'embrassa rapidement en surveillant la venue de Jake et sortit de la cuisine.

Malgré tout le bien être que je pouvais ressentir en sa présence, sa dernière phrase me rappela le côté obsessionnel qu'avait pu avoir Matthieu et mon estomac se noua. Dans une tentative de me raisonner, de ne pas comparer les deux situations ô combien différentes, je repris mes esprits mettant de l'ordre dans mes impressions. Non Alexander n'était pas Matthieu. Matthieu était malade, il était loin. Il ne pouvait t'atteindre.

Alexander ressurgit à nouveau dans la pièce, me sortant de mon torpeur.

- Au fait, Jake viendra avec nous, me dit-il sereinement, ce n'était pas prévu mais j'ai reçu un appel hier soir pendant la soirée de sa mère qui me demandait de le prendre. Un contrat imprévu ou je ne sais quoi de ce genre. Ça ne te dérange pas ?

- Non ! Bien sur que non ! ne t'inquiète pas, répondis-je.

Il en profita pour me voler un baiser.

Nous restions nos après midi tous les trois ensemble, nous promenant dans la propriété, laissant Jake faire du vélo. Nous parlions de tout, de rien et quelque fois, il ne répondait pas à mes questions, il préférait me dire que c'était trop dur, qu'il voulait m'embrasser, me prendre dans ses bras, qu'il avait envie de moi. Mais on ne pouvait pas. Jake était là attentif à nos moindres regards, faits et gestes. La torture commençait. Nos corps se cherchaient.

Dés que l'occasion se présentait et que l'envie fut trop forte, Alexander m'entraînait derrière un arbre pour m'embrasser furtivement et ressurgissait comme si de rien était aux yeux de Jake pendant que je remettais mes cheveux en place.

Ce petit jeu m'amusait beaucoup.

Quelque fois, nous nous calions sur l'herbe. Lui jouait avec Jake. Je le regardai marcher, se déplacer.
J'aimai sa démarche , féline .

Sur le trajet du retour nous marchions l'un à coté de l'autre. Nous nous frôlions. Je sentai sa peau. J'avais des frissons partout.

A table il s'assit à côté de moi et pendant tout le long du repas nos genoux resteront l'un contre l'autre à se caresser. Nous nous sommes aimés sous cette table. Nos regards se sont cherchés et eux aussi se sont aimés. 

Les nuits étaient pour nous, attendant que Jake s'endorme pour nous retrouver dans la chambre de l'un ou de l'autre mais toujours en prenant soin de regagner nos chambres respectives avant que Jake ne se réveille.

Tous les matins, celui-ci allait à l'école à 5 minutes en voiture de la maison. Chaque fois qu'Alexander le menait, il me disait que toutes les mamans des autres élèves attendaient à la sortie pour le voir et certaines pour lui faire les yeux doux. Il me racontait ceci amusé. Pointe de jalousie pour moi. Jake aimait cette école, il développait là bas son côté artistique pour le dessin et rentrait toujours avec un nouveau croquis, fier de pouvoir me le montrer.

Au fur et à mesure que les jours passaient, je m'attachai à ce petit bonhomme que je trouvai très mature pour son âge. Il avait les mêmes yeux que son père et des fossettes sur les joues quand il souriait, ses cheveux blonds coupés comme les surfeurs californiens lui donnaient un petit côté à la fois rebelle et angélique.

Une après midi, alors qu'Alexander s'était absenté pour régler les derniers détails de notre voyage à New York, j'entendis le piano. Intriguée, je m'approchai doucement, les notes n'étaient pas parfaites mais je sentai une envie de bien faire. Jake était là, assis à la place de son père, concentré sur une partition. Il s'arrêta dés qu'il me vit.

« Pourquoi tu t'arrêtes ? C'était très beau, lui dis-je.

- C'est trop difficile pour moi, me répondit-il penaud.

- Pourtant je trouvais que tu t'en sortais plutôt bien, le rassurai-je.

Il tordit sa petite bouche en guise de désaccord. Je vins m'asseoir à côté de lui et jetai un œil à la partition, écrite à la main, celle d'Alexander, par endroit griffonnée, raturée. Les notes se succédaient l'une après les autres sur le papier. A la vue du titre mon cœur ne fit qu'un tour :

 « Jake & Lizzie ».

Alexander avait écrit ce morceau pour nous. Les larmes me montèrent aux yeux, ma gorge se serra, je touchai du bout des doigts cette musique.

- Tu sais c'est mon papa qui l'a écrite, me dit-il doucement.

Je hochai la tête pour répondre, les mots ne purent sortir.

- Si je te dis un secret, tu promets de pas le répéter ? ajouta-t-il avec un air coquin.

Je le regardai, intriguée et lui dit en lui faisant un clin d'œil :

- Je te le promets.

Il se leva et alla chercher un livret dans un tiroir et me le donna avec un petit sourire.

- Regarde, chuchota-t-il, c'est pour toi.

J'ouvris le livret, à l'intérieur, une autre partition sur laquelle était écrite « Lizzie ». Je me sentis soudain remplir d'amour, remplie de vie. Alexander avait crée pour moi, il avait pensé à moi et poser de son art des notes pour parler de moi. La main à ma bouche, ce morceau fut pour moi comme le plus doux des baisers.

- Tu sais le jouer, Jake ? demandais-je confuse.

- Oui, mais je ne sais pas si papa serait d'accord, avoua-t-il lui aussi embarrassé.

Alexander arriva sur ces entrefaites, je cachai la partition derrière mon dos mais c'était peine perdue. Il l'avait vu.

- Je voulais t'en faire la surprise mais je suppose que ce n'est pas possible de garder un secret dans cette maison, ironisa-t-il.

- Oups ! Je suis désolé papa, dit Jake d'une petite voix.

Alexander s'approcha du piano, son sourire en coin, ravageur. Il regarda Jake feignant de s'interroger sur le sort qui lui réservait.

- Qu'est-ce-que je vais bien pouvoir faire de toi ? lança Alexander en croisant les bras.

Jake baissa la tête mais il eut tout à coup le même sourire que son père jouant au même jeu que lui. Ils éclatèrent de rire ensemble, je les regardai le père et le fils. J'aimais ce duo. Alexander dit un mot à l'oreille de Jake qui sortit de la pièce en courant.

Assise sur le tabouret, j'attendai qu'il vienne m'y rejoindre. Ce qu'il fit sans attendre.

- C'est le plus cadeau que tu pouvais me faire, lui dis-je les larmes aux yeux.

- Tu n'aimeras peut être pas, me répondit-il sans croire à ce qu'il disait.

- Peu importe.

Il installa la partition et se mit à jouer . Je reconnus dés les premières notes, la mélodie que j'avais entendu le soir de mon arrivée, le soir où je l'avais espionné mais elle était remaniée, plus belle, encore. Je soupirai de plaisir. Je le regardai jouer. Il souriait. Je fermai les yeux. C'était nous que je voyais, sous cette pluie de printemps. J'appuyai ma tête sur son épaule et laissai la musique m'envahir, les notes me submerger d'émotion. La mélodie se fit plus douce, comme une caresse sur ma peau. Chaque note jouée était un baiser voluptueux et tendre. Je sentis toute l'intensité de son amour à travers chaque croche et double croche. Des larmes coulèrent sur mes joues, je ne pus les réfréner. Le temps s'était figé. Il n'y avait que nous. Quand il s'arrêta, je ne pus dire quoique ce soit. Il se tourna vers moi, attendait mon verdict et vit mon visage perlé.

- J'avais commencé ce morceau il y a quelques temps mais je n'ai jamais pu le terminer parce qu'il manquait quelque chose dans ma vie. Tu as comblé ce manque Elizabeth, tu as ouvert une porte vers un monde tellement plus beau que tu me permets de faire sortir tout ce qu'il y a de meilleur en moi. Et ce morceau... enfin.... C'est ma façon à moi de te dire à quel point je t'aime.

Il l'avait dit ! Avais-je bien entendu ? Oui, bien sur que j'avais bien entendu. Je me retournai vers lui, il m'attira dans ses bras et me serra fort. Les mots furent inutiles, il n'en existait pas d'assez intenses.

- Promets-moi de ne jamais me quitter, me demanda-t-il

Je levai la tête vers lui et le regard aimant, je m'approchai de sa bouche pour y déposer un baiser qui me brûla les lèvres mais je ne pus le lui promettre ce soir là.    

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