"Tu sais Lionel, j'aimerais sincèrement que tu aies raison, que le monde puisse changer tel que tu le penses, ce serait merveilleux."

Le susnommé se releva et alla s'assoir en tailleur sur le lit de l'autre, il prit un papier sur le bureau et un peu d'herbe et commença à rouler un joint. Il l'alluma et après avoir tiré deux taffes, il le passa à Ezrah.

"Je ne me méprends pas, je sais que tout ne changera pas en un claquement de doigts mais si tu mets ta créativité et tes connaissances au service de mon idéalisme, nous pourrions faire quelque chose de fabuleux. Tu sais, si tout le monde fait un petit peu de n'importe quoi, ça peut faire beaucoup de fabuleux."

"Putain d'utopiste !" Rit Ezrah.

"C'est beau l'utopisme c'est pas idiot et naïf comme tu le crois, c'est beau et doux, alors ne soit pas aussi cynique."

"Je ne suis pas cynique comme tu le dit, je suis juste réaliste. La vie c'est de la merde, quoi qu'on dise, quoi que l'on fasse, l'issue est la même. J'ai depuis longtemps arrêté de croire qu'un jour tout ira mieux. "

Lionel sourit avant de se laisser tomber en arrière, il avait retrouvé un semblant de joie grâce au brun.

"Tu sais la vie peut être rose ou grise en fonction de la façon dont tu l'appréhende."

"Plus cliché tu meurs" sourit Ezrah à son tour.

"Cliché peut-être mais ça t'a fait sourire."

"Ok, tu marques un point, mais le monde reste pourri et en perdition."

"Quand le monde a été créé, dieu ou quoi que ce soit d'autre ne lui a pas mit de date de péremption, ça signifie donc qu'il est éternel."

Les deux garçons rirent, sans vraiment savoir pourquoi, le cannabis y étant sûrement pour quelque chose.

Ensembles, ils étaient Espérance.