Jour 6.

Jeudi.

Une cigarette à moitié consumée entre les doigts, j'attends Harry là où nous nous sommes donnés rendez-vous hier. Je ne sais pas s'il est ponctuel, alors je suis arrivé dix minutes en avance, au cas où. Un sac sur le dos, une casquette sur la tête, je regarde autour de moi. Je lui ai dis de me rejoindre sur la même place où je l'ai vu hier matin avec sa famille. Ce sera plus facile pour lui que de se rendre dans un endroit qu'il ne connaît pas encore.

Il est presque quatorze heures. Quand je me suis préparé après le déjeuner, mes parents ne m'ont pas demandé où j'allais avec mes affaires, ils pensent certainement que je vais passer l'après-midi avec Zayn ou d'autres de mes amis. Ma mère m'a simplement donné un tube de crème solaire et une gourde d'eau fraîche.

Je tire une bouffée de ma cigarette et sors mon portable pour regarder l'heure. Il devrait déjà être là depuis dix minutes. Mais je ne suis pas pressé, ça se peut qu'il cherche sa route, alors je patiente encore.

Vingt minutes passent. J'ai le temps de fumer une autre cigarette, installé à l'ombre sous un arbre. Je ne le vois toujours pas, et je commence un peu à m'inquiéter.

Peut-être qu'il ne viendra pas, finalement. Peut-être qu'il a changé d'avis, qu'il ne veut plus passer du temps en ma compagnie.

Ou peut-être qu'il a un empêchant. Il faut que j'arrête de me monter la tête.

Je termine ma cigarette et juste au moment où je relève les yeux, je le vois arriver. Il marche rapidement, ses lunettes de soleil devant ses yeux, le dessus de ses cheveux tirés en arrière dans un demi-chignon, il porte un tee-shirt vert clair à rayures blanches et un short en jean.

Quand Harry arrive devant moi, je me redresse, il est un peu essoufflé. Il porte, lui aussi, un sac à dos sur ses épaules. Je lui dis bonjour en lui souriant, parce qu'il a l'air un peu contrarié.

– Salut, il souffle, je suis désolé du retard j'ai... j'ai eu un soucis avec mes parents.

– Rien de grave ?

– Non, il marque une pause, rien de grave.

Je hoche la tête, le regarde quelques secondes derrière mes lunettes et je crois qu'il fait pareil. Je range mon paquet de cigarettes dans ma poche et demande :

– Tu es prêt pour y aller ?

– Je te suis.

Sa voix est certaine, bien qu'il essaie encore de stabiliser sa respiration. Je suis soulagé qu'il soit là, qu'il ne se décide pas à faire demi-tour au dernier moment.

Je commence alors à marcher doucement, nous avons tout notre temps pour visiter et apprécier les paysages autour de nous.

D'abord, je l'emmène au musée. La chaleur est accablante dehors, l'air frais de l'intérieur nous fera le plus grand bien. Sur le chemin, je lui explique ce que je sais sur le patrimoine culturel, ce que j'ai pu en lire, ce que mon père a pu m'en raconter. C'est en partie grâce à lui que je peux mener ces visites aujourd'hui et apprendre des choses à Harry. Je crois que je le remercierai ce soir, parce que sa passion pour l'Histoire est loin d'être inutile.

Nous entrons au musée sur deux étages. Il n'est pas forcément grand, mais il y a de tout. Des photos de l'époque, des peintures, des morceaux plus ou moins complets de sculptures. L'entrée est gratuite, je l'emmène dans la première salle qui est climatisée.

L'endroit est vide. Nous retirons nous lunettes et Harry prend le temps de tout observer. Je reste à ses côtés et parfois j'interviens pour lui apporter des informations sur une œuvre, du moins ce dont je me souviens. Il m'écoute et il a l'air d'apprécier ce que je lui raconte. Je pourrais lui dire des bêtises, il me croirait quand même.

Je n'ai pas fait attention au temps, mais nous avons dû passer une heure environ dans le musée. Il n'y a pas des tas de choses à voir, mais ce n'en est pas moins intéressant. Avant de ressortir, Harry pose son sac sur un banc, fouille dedans et en sort un appareil de photographie. Il m'a l'air quelque peu ancien.

Il le passe autour de son cou, par des sangles qui le retiennent, et remet son sac sur ses épaules. Nous sortons ensemble, l'air étouffant du dehors nous frappe. Pendant plusieurs minutes nous marchons en silence, parfois il s'arrête pour prendre des photos de paysages, de la nature verte et abondante.

Je lui souris en le regardant faire, il retire de temps en temps ses lunettes pour mieux voir ce qu'il capture dans son appareil. J'en profite pour boire un coup.

Quand nous reprenons la marche, son bras frôle le mien, sa peau est brûlante. Il repousse une mèche de cheveux en arrière puis revient vers moi.

– Il appartenait à mon grand-père, me raconte Harry quand nous reprenons notre marche, il me l'a donné comme cadeau pour mes vingt ans. Je l'ai toujours adoré. C'est un vintage, mais la qualité des photos est à couper le souffle.

– C'est gentil de sa part de te l'offrir.

– Oui, son sourire est nostalgique, il l'a beaucoup utilisé aussi. Il m'a demandé de me construire des souvenirs avec ça, comme il a pu le faire avant moi.

– Il devait vraiment y tenir. Tu t'en sers souvent ?

– Depuis mon anniversaire, oui.

Je tourne la tête vers lui, remontant un peu mes lunettes sur mon nez. Sans que je ne lui demande, il me précise que son anniversaire est en Février. Je suppose que, depuis ce temps-là, il a eu l'occasion de prendre des tas de photos.

Nous reprenons la marche en silence, je continue de m'arrêter entre deux avec lui quand il enclenche son appareil. Au bout d'une demi-heure, nous arrivons aux vestiges romains dont je lui ai parlé hier. Et là, je peux étaler mon savoir sur tout ce que mon père m'a appris.

D'abord, Harry prend des clichés pendant que je reste à ses côtés et lui raconte l'Histoire. Il y a quelque touristes et vacanciers autour de nous, mais l'endroit est tranquille. Nous avons ensuite de le place pour s'asseoir à l'ombre d'un arbre en face des vieilles pierres.

Harry prend plusieurs gorgées d'eau, une goutte coule du coin de sa bouche, le long de sa joue et sa gorge. Il passe une main contre sa peau transpirante puis retire ses lunettes. Je détourne le regard, joue avec le bouchon de ma gourde.

– Comment tu sais tout ça ? Sur le musée et l'Histoire ?

Sa question me fait sourire. Je déplie mes jambes à plat devant moi, soupire légèrement et pose doucement l'arrière de ma tête contre le tronc de l'arbre.

Harry me regarde, ses prunelles sont extrêmement vertes aujourd'hui. Un vert émeraude, de forêt mouillée ou menthe à l'eau. Ses cheveux boucles sur le côté de son visage, mais son front est dégage grâce à son petit chignon.

– Je lis beaucoup.

– Tu vois, tu pourrais être un bon guide touristique finalement.

Et, sans pouvoir m'en empêcher, je me mets à rire. La tête en arrière et les paupières fermées derrière mes lunettes. Le même rire qu'hier. Un rire qui vient du cœur. Un rire qui peut guérir.

Au bout d'une minute, quand je me calme, j'ouvre les yeux. Il me regarde toujours sans comprendre, les sourcils froncés, mais la trace d'un sourire sur les lèvres qui ne m'échappe pas.

– Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?

Je secoue la tête, réajuste ma casquette. Je ne peux pas contenir mon sourire.

– Mon père est historien, c'est lui qui m'a appris tout ce que j'ai raconté aujourd'hui. Quand j'étais petit, il m'en parlait pendant des heures. C'est la passion de sa vie. Je voulais juste faire le malin et t'impressionner, j'avoue.

Harry cligne des paupières une fois en m'écoutant, puis ses sourcils se défroncent et il me donne un léger coup de coude. Son geste a le don de nous faire sourire tous les deux.

Je lui parle un peu de mon père, de sa passion pour l'Histoire et de ma mère aussi, sans qu'il n'ait à me le demander non plus. Plus les minutes passent, plus les conversations deviennent naturelles entre nous. L'un lance un sujet, l'autre l'écoute, souvent on se répond et on discute. C'est un moyen d'apprendre à se connaître et, le mieux dans tout ça, c'est que je n'ai pas besoin de réfléchir à ce que je dis, ni à me cacher.

Nous restons une bonne heure à discuter, se reposer et regarder le paysage à l'ombre. Harry m'a montré les photos qu'il a prises aujourd'hui et des plus anciennes d'autres paysages dont il m'a brièvement parlé.

– Ça te dit de redescendre par l'autre côté et aller manger une glace face à la rivière ensuite ?

Harry hoche la tête, ses lunettes à nouveau sur son nez. Je remets mon sac sur mes épaules et nous descendons par des marches en pierres, jusqu'en bas de la petite colline où sont les vestiges.

Le soleil tape toujours aussi fort, je vois sur mon portable qu'il est presque seize heures quarante. Je n'ai pas envie que cette après-midi touche à sa fin. Elle si belle qu'elle paraît irréelle, c'est un de ces rêves dont je ne veux pas me réveiller. Je peux rire, plaisanter, parler, respirer sans avoir peur d'être moi-même.

Je crois qu'Harry me comprend aussi pour ça. Il m'accepte comme je suis parce que je l'accepte comme il est. Il n'y a pas eu de questions ou de problèmes, c'est quelque chose qui s'est fait tout seul. Et je me dis que si dans deux semaines tout ça aura disparu, je peux bien profiter un maximum de chaque seconde jusqu'au départ d'Harry.

Je ne préfère pas y penser, alors je tourne la tête vers lui et commence à lui parler de certains bâtiments sur notre route. Une vieille église qui accueille maintenant des événements locaux, des réunions de charités, une ferme du dix-huitième siècle qui a été transformée en maison d'hôte, la petite piscine municipale où je me suis coupé le pied l'été de mes dix ans.

Harry m'écoute toujours et je donne vie à ce village par toutes ces anecdotes, histoires personnelles que j'y ai vécu. En même temps, ça me rappelle à moi aussi des souvenirs. Je souris, nostalgique de ces moments où je ne me sentais pas encore étranger à moi-même, où j'avais encore l'impression d'avoir une place quelque part, de savoir ce que je faisais là, vivant.

Et Harry doit voir que ça me rend un peu mélancolique, parce qu'il change de sujet de conversation et me parle de ce qu'il a pu goûter comme spécialité ici. Je le remercie silencieusement avec un sourire, mais il comprend.

Quand nous passons devant ma bouquinerie préférée, je lui attrape délicatement le bras et il s'arrête. Il regarde la devanture et me sourit ensuite, je lâche sa peau et nous entrons ensemble. L'odeur des livres me monte immédiatement aux narines, je retire mes lunette et souris à Léo, en train d'étiqueter des livres derrière sa caisse.

Un grand sourire apparaît aussi sur son visage quand il me voit. Il descend de son siège et fait le tour pour venir me prendre dans ses bras et me dire bonjour.

– Bonjour Louis, comment ça va ?

– Bien, bien merci.

Je hoche la tête en gardant mon air joyeux et tourne le visage vers Harry. Il a retiré, lui aussi, ses lunettes de soleil, accrochés au bord de son tee-shirt. Il observe autour de lui, émerveillé, les tas de livres empilés partout, anciens, neufs, certains bouts de parchemins accrochés aux murs en brique. Nos regards finissent par se croiser.

– Léo, je te présente Harry. Il est arrivé il y a quelques jours, il est en vacances ici.

– Et bien sûr tu lui fais visiter ma librairie, il tend la main vers Harry avec un sourire chaleureux, ravi de te rencontrer.

Je ris à la remarque de Léo. Harry lui serre la main en retour, souffle un de même presque chuchoté, un air timide sur le visage.

– Tu ne pouvais pas mieux tomber que sur Louis mon garçon, ça fait des années qu'il vient au moins une fois par semaine dans ma boutique. Il repart toujours avec des bouquins dans les mains, je me demande même s'il les a déjà tous lu, Léo laisse échapper un rire rauque et reprend. C'est un peu comme mon petit fils Louis, je l'ai vu grandir, il venait avec ses parents et il était pas encore plus haut que trois pommes... bon tu vas me dire aujourd'hui ce n'est pas non plus un grand gaillard mais...

– D'accord Léo, merci, je pense qu'on va faire un tour nous !

Je pose ma main sur le bras d'Harry en riant, je constate que lui aussi n'a pas pu retenir un sourire amusé face aux paroles du vieil homme. Il faut dire qu'il n'a pas tord d'un côté, je passe parfois des heures ici, je m'assois sur un bord d'escalier, sur la pierre fraîche et je parcours des pages et des pages de textes.

Léo ne m'a jamais rien dit, parce qu'il est devenu comme une figure de grand-père pour moi aussi. Plusieurs fois, il m'a invité à boire du thé glacé dans sa réserve, parce que je suis resté jusqu'à l'heure de fermeture et nous parlons de littérature. En dehors de mes parents et de Zayn, je crois qu'il est une des personnes dont je suis le plus proche, je pense même lui avoir dit des choses sur moi que je n'ai jamais avoué à qui que ce soi.

– J'aurais bien aimé entendre ce qu'il avait à dire moi... murmure Harry sur le ton de la plaisanterie.

– Crois moi, tu ne veux pas savoir.

Son rire, bien que léger, me parvient aux oreilles. Léo rit aussi, mais il nous laisse faire le tour de sa librairie et retourne à sa caisse. Je remets mon bras le long de mon corps et vagabonde dans les rayons aux côtés d'Harry, à son rythme.

– Vous avez l'air vraiment proches en tout cas, Léo et toi.

– Oui, je dis en regardant la quatrième de couverture d'un livre, je le connais depuis avant mes dix ans si je me souviens bien.

Je repose le livre dans l'étagère, entre deux autres et me tourne vers Harry. Il passe le bout de ses doigts contre les tranches, continue ensuite de marcher puis je reprends, parce qu'il sent que je n'ai pas fini de parler :

– Je crois qu'il y a ce genre d'équilibre entre nous, tu vois ? C'est un peu étrange à dire, mais... je hausse les épaules. Il m'a beaucoup aidé et soutenu quand je me sentais seul, surtout au lycée et moi je pense que je comble un peu sa solitude aussi.

Ma voix se fait un peu plus basse alors que nous entrons dans une autre partie de la boutique, Harry me jette parfois un regard pour me montrer qu'il écoute.

– Sa femme est morte d'un cancer il y a cinq ans, il l'a très mal vécu. Ses enfants et petits enfants ne sont jamais réellement venus le voir, il reçoit des cartes de vœux chaque année, mais jamais de visite. Il parle à ses clients, il sourit, il semble heureux, mais au fond... au fond c'est juste une façade, parce qu'il est constamment triste, il me l'a dit. Pourtant, quand on est ensemble, je me sens compris. Il me tire vers le haut, il m'apprend des tas de choses, il m'écoute. Et parfois, les gens ont juste besoin de ça, d'être écouté. Et c'est ce qu'on fait, lui et moi. On écoute tout ce que les autres ne veulent pas entendre.

Harry s'est arrêté, ses yeux posés sur moi, je fais tourner les pages d'un livre sous mes doigts et le repose. Mes mots font échos à ceux que je lui ai déjà dit deux jours avant, au bord du lac, quand j'ai laissé tomber toutes mes barrières.

Mais je n'ai pas envie de pleurer au milieu d'une librairie. Alors, je hausse les épaules et souris légèrement à Harry. Il doit savoir que c'est faux, mais il ne dit rien. Ou seulement ça :

– Je comprends pourquoi tu aimes venir ici. Tu te sens chez toi.

Je lui souris, hoche la tête. Il comprend. Il comprend parce qu'il m'écoute.

Nous continuons notre tour, je lis quelques résumés ou des premières lignes d'un roman. Harry s'arrête sur un livre que j'ai déjà lu et adoré. L'Amour de Marguerite Duras. Je lui saute presque dessus pour lui dire,

– Tu as déjà lu un de ces romans ?

Il me répond que non en secouant la tête et je regarde l'étagère pour lui prendre un deuxième livre de la même autrice.

– J'adore tout ce qu'elle écrit, je voudrais tellement avoir son talent... Ces deux là sont mes préférés, il faut absolument que tu les lises.

J'ai ajouté Le Ravissement de Lol V. Stein à celui qu'il tenait déjà, Harry regarde les couvertures puis mon visage et il sourit du coin des lèvres.

– D'accord, je les prends.

– Sérieusement ?

– Oui. Je te fais confiance. Tu as l'air de t'y connaître.

Même si ça doit paraître narcissique, je hoche la tête. Les heures que je passe en librairie, dans mon lit ou au bord de la piscine à lire ne sont jamais perdues. J'en ressors toujours avec un savoir en plus. Parfois, l'impression de faire partie de ce monde fictionnel, de vivre les mêmes aventures fantastiques que certains personnages, de ressentir les histoires d'amour comme si j'étais dans la peau du protagoniste, me laisser submerger par les mots.

C'est ça. La littérature, c'est un exactement comme les vagues. Parfois, l'une d'entre elles nous frappe et on ne s'y attend pas, on s'y perd, on s'y noie et on ne veut plus jamais en sortir.

Harry va payer ses achats à la caisse, Léo lui fait un peu la conversation et il me félicite aussi parce que je ressors les mains vides. Je garde mon sourire alors que nous allons vers le glacier.

Nous faisons la queue derrière deux personnes, Harry regarde les différents parfums affichés sur un tableau noir, à la craie blanche. Quand notre tour arrive, je demande un cornet à la pistache et Harry choisit la lavande.

Glace en main, nous allons nous installer sur un banc à l'ombre, près de la petite rivière qui coule. A cette heure-ci, il y a un peu plus de monde dehors, mais ce n'est pas dérangeant.

Nous dégustons notre cornet en silence, nous avons tous les deux retirés nos lunettes et je me suis assit en tailleurs sur le banc.

Il me remercie pour aujourd'hui, je lui souris même si je suis triste que cette journée touche à sa fin. Mais je suppose qu'il a d'autres choses à faire que rester des heures entières avec moi.

Je lui jette un regard et lui demande, sans vraiment réfléchir :

– Tu fais quelque chose Samedi après-midi ?

– Je ne sais pas, il hésite, je ne pense pas, non...

Il tourne son visage vers moi, je lui souris et hausse les épaules.

– Ok, si tu peux et veux venir, ça te dit de passer quelques heures avec moi ? J'ai autre chose à te montrer.

– Une autre visite guidée ? Un sourire naît sur ses lèvres.

– Ça, je lèche ma glace en haussant les épaules, c'est une surprise.

Harry hoche la tête et termine sa glace. Je lui dis de me rejoindre ici Samedi à la même heure, mais il s'inquiète de ne pas pouvoir venir s'il doit sortir avec ses parents. Alors, je lui propose de lui donner mon numéro pour me prévenir. Je pensais qu'il serait sceptique, mais il accepte presque immédiatement, il me tend son téléphone sur la page de ses contacts et je rentre mon nom.

C'est étrange de savoir qu'à tout moment, il peut m'envoyer un message. Ça me fait sourire un peu aussi. J'espère qu'il osera franchir le pas.

On se quitte environ une demi-heure plus tard. Je le regarde partir. Sur la route jusqu'à chez moi, j'ai l'impression d'avoir des ailes qui me poussent dans le dos.

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